Composées (Le Floc'h, 1983)
Sommaire
- 1 Solidago virga-aurea
- 2 Pulicaria crispa
- 3 Rantherium suaveolens
- 4 Anvillea radiata
- 5 Asteriscus graveolens
- 6 Asteriscus pygmaeus
- 7 Xanthium spinosum
- 8 Ormenis africana
- 9 Ormenis nobilis
- 10 Anacyclus clavatus
- 11 Diotis maritima
- 12 Matricaria aurea
- 13 Matricaria pubescens
- 14 Brocchia cinerea
- 15 Artemisia arborescens
- 16 Artemisia vulgaris
- 17 Artemisia campestris
- 18 Artemisia herba-alba
- 19 Senecio vulgaris
- 20 Senecio jacobaea
- 21 Senecio cineraria
- 22 Calendula arvensis
- 23 Echinops spinosus
- 24 Carlina involucrata
- 25 Atractylis gummifera
- 26 Atractylis serratuloides
- 27 Cynara cardunculus
- 28 Carduus getulus
- 29 Silybum marianum
- 30 Onopordon nervosum
- 31 Centaurea acaulis
- 32 Centaurea calcitrapa
- 33 Centaurea cyanus
- 34 Centaurea dimorpha
- 35 Rhaponticum acaule
- 36 Carthamus tinctorius
- 37 Carduncellus pinnatus
- 38 Scolymus hispanicus
- 39 Catananche lutea
- 40 Koelpinia linearis
- 41 Cichorium intybus
- 42 Hyoseris radiata
- 43 Hedypnois cretica
- 44 Leontodon hispidulus
- 45 Tragopogon porrifolius
- 46 Scorzonera undulata
- 47 Launaea acanthoclada
- 48 Launaea resedifolia
- 49 Launaea quercifolia
- 50 Launaea nudicaulis
- 51 Launaea glomerata
- 52 Sonchus tenerrimus
- 53 Sonchus oleraceus
- 54 Reichardia tingitana
[244]
Solidago virga-aurea
414. Solidago virga-aurea L. [III/1380 ; p: 950] COMPOSÉES
- Nom accepté : Solidago virgaurea
Orthographe selon Flora europaea : S. virgaurea L.
M. - PARIS et MOYSE (1971) notent que les sommités fleuries de cette espèce, ont des propriétés diurétiques et astringentes, en décocté. La vertu astringente due à la teneur en tanin entraîne son emploi contre les diarrhées et les entérites. Selon PARIS et MOYSE, la drogue est également utilisée en homéopathie.
Pulicaria crispa
415. Pulicaria crispa (Forsk.) Benth. [III/1418 ; p: 976] COMPOSÉES
- Nom accepté : Pulicaria undulata
Combinaison retenue par JEFFREY (in BOULOS, 1979) : P. crispa (Forskal) C.B. Clarke.
[245]
D. - Les feuilles sont (GAST, 1968) utilisées au Sahara pour enlever leur amertume aux parties souterraines de Cistanche phelipaea (L.) P. Cout. (cf. n°391).
Rantherium suaveolens
416. Rantherium suaveolens Desf. [III/1419 ; p: 976] COMPOSÉES
- Nom accepté : Rhanterium suaveolens
T. - Il nous a souvent été rapporté dans le Sud tunisien que pâturée en abondance, à la fin de l'été, cette espèce (ar. : arfej) est tenue pour responsable de nombreux avortements chez les caprins. Il nous semble que ces avortements ont essentiellement pour cause une brucellose endémique dans les troupeaux.
Anvillea radiata
417. Anvillea radiata Coss. et DR. [III/1420 ; p: 978] COMPOSÉES
- Nom accepté : Anvillea garcinii
Combinaison de JEFFREY (in BOULOS, 1979) : A. garcinii (Burm. fil.) DC.
Cette combinaison regroupe A. radiata Coss. et DR. ainsi que sa variété australis (Chevall.) Diels qui est le seul taxon signalé en Tunisie (POTTIER-ALAPETITE, 1981).
De nombreuses applications dans la pharmacopée saharienne ont été rapportées.
M. - L'infusion de cette plante (« nougued ») ou d' Artemisia campestris est utilisée sucrée, pour traiter les coliques, ou non sucrée pour combattre la toux et la bronchite (REYNIER, 1954).
En décoction (BOUCHAT, 1956), le mélange de Anvillea radiata avec Asteriscus pygmaeus s'emploie contre les maux d'estomac et la blennorragie alors que la même « composition » pilée avec une pincée de tabac et un peu d'huile et appliquée sur la vulve est réputée faciliter l'accouchement.
Asteriscus graveolens
418. Asteriscus graveolens (Forsk.) DC. [III/1422 ; p: 981] COMPOSÉES
- Nom accepté : Asteriscus graveolens
Orthographe selon JEFFREY (in BOULOS, 1979) : A. graveolens (Forskal) Less.
[246]
Bubonium graveolens (Forsk.) M. est une synonymie reconnue.
M. - Les soins contre la blennorragie et les gastralgies peuvent consister en des applications de cette espèce, le plus souvent signalée dans la littérature sous la dénomination Bubonium graveolens.
Ainsi les soins de la blennorragie ont été rapportés par LARRIBAUD (1952)(cf. à Arthrophytum scoparium n° 116).
PASSAGER et BARBANÇON (1956) ont relevé l'emp1oi du « nougued » pour apaiser quelques désagréments tels que les nausées, vomissements et gastralgies (cf. à Artemisia herba-alba n° 431), propos confirmés par PASSAGER et DOREY (1958) qui indiquent que Bubonium graveolens var. villosum est utilisé en infusion pour les points de côté, le coryza et les gastralgies.
Asteriscus pygmaeus
419. Asteriscus pygmaeus Coss. et Kral. [III/1425 ; p: 982]
- Nom accepté : Pallenis hierochuntica
La combinaison en vigueur pourrait selon JEFFREY (in BOULOS, 1979) être A. aquaticus (L.) Less., ceci n'est cependant pas très nettement établi. Par ailleurs, POTTIER-ALAPETITE signale aussi en Tunisie une espèce différente pour laquelle elle retient la combinaison : A. aquaticus Less.
M. - BOUQUET (1921) évoque la possibilité dans le Sud tunisien de soigner les convulsions et l’épilepsie avec cette espèce (cf. Anastatica hierochuntica n° 167).
Au Maroc, selon RENAUD et COLIN (1934) cette espèce (« sagar maryam ») est réputée avoir comme propriété de provoquer l'accouchement rapide et de calmer les douleurs : ils indiquent qu'il y a cependant des confusions possibles avec, en particulier, Anastatica hierochuntica ce qui explique la similitude, en partie du moins, des emplois de ces deux taxons.
BOUCHAT (1956) signale une préparation contre les maux d'estomac et la blennorragie (cf. à Anvillea radiata n° 417).
[247]
Xanthium spinosum
420. a) Xanthium spinosum L. [III/1426 ; p: 983] COMPOSÉES
- Nom accepté : Xanthium spinosum
b) Xanthium strumarium L. [III/1427 ; p: 984]
- Nom accepté : Xanthium strumarium subsp. brasilicum
En Tunisie, il n'est rapporté (POTTIER-ALAPETITE) que l'existence de la variété brazilicum Vellozo de cette espèce.
M.T.D. - Les « lampourdes » sont vénéneuses à certains stades de végétation mais sont, en dehors de ces périodes, considérées comme médicinales et mellifères (LABBE, 1950).
Ormenis africana
421. Ormenis africana (Jord. et Fourr.) Lit. et Maire [III/1441 ; p: 992] COMPOSÉES
- Nom accepté : Santolina africana
Nous ne connaissons pas la position nomenclaturale actuelle de ce taxon ; nous pouvons seulement dire qu'il semble que le genre Ormenis Coss. soit actuellement dénommé Chamaemelum Miller (d'après JEFFREY in BOULOS, 1979).
Santolina chamaecyparissus L. et S. chamaecyparissus var. africana Batt. et Trab. sont tous deux acceptés comme synonymes de la combinaison adoptée par POTTIER-ALAPETITE.
M. - Santolina chamaecyparissias (fr. = aurone femelle, santoline) est très apprécié en médecine populaire comme vermifuge et emménagogue, indiquent PARIS et MOYSE (1971).
Ormenis nobilis
422. Ormenis nobilis (L.) J. Gay [III/sans n° ; p: 991]
- Nom accepté : Chamaemelum nobile
Chamaemelum nobile L. est la combinaison retenue par Flora europaea qui admet Ormenis nobilis (L.) Gay ex Cosson et Germ. oomme synonyme.
M. - Ainsi que les diverses Anthemis et aussi Matricaria aurea, cette espèce sert en infusion contre les coliques, bronchites, rhumes et gastralgies (GATTEFOSSÉ, 1921).
Anacyclus clavatus
423. Anacyclus clavatus (Desf.) Pers. [III/1442 ; p : 993] COMPOSÉES
- Nom accepté : Anacyclus clavatus
M. - Nous rapportons à cette espèce la plante désignée par
[248]
PRAX (1850) sous le seul nom de genre Anacyclus et sous le nom vernaculaire « djada » et pour laquelle il signale plusieurs usages. Ainsi les fleurs réduites en poudre sont prises contre les maux d'estomac et de ventre ; elles peuvent aussi être mêlées au tabac avec diverses autres plantes telles que le « harmal » [1], le thym [2] et le genévrier [3].
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Diotis maritima
424. Diotis maritima (L.) Sm. [III/1447 ; p: 995] COMPOSÉES
- Nom accepté : Achillea maritima
Combinaison retenue pour Flora europaea : Otanthus maritimus" (L.) Hoffmanns et Link.
Nous retenons ici des indications relatives à D. candidissima Desf. reconnu comme synonyme.
M. - Cette plante des sables littoraux, exhalant une odeur agréable, est réputée médicinale et serait, rapportent TROTTER (1915) et GATTEFOSSÉ (1921) commercialisée comme fébrifuge et emménagogue.
Matricaria aurea
425. Matricaria aurea (L.) Sch. Bip. [III/1449 ; p: 998] COMPOSÉES
- Nom accepté : Matricaria aurea
Combinaison correspondante de Flora europaea : Chamomilla aurea (Lœfl.) Gay ex Cosson et Kralik.
M. - Sans plus de précision, TROTTER (1915) signale que Matricaria aurea Boiss. a des emplois médicinaux. Certains usages sont signalés par GATTEFOSSÉ (1921) (cf. à Ormenis nobilis n° 422).
L'huile de camomille passe, selon BOUQUET (1921), pour capable de résoudre en frictions, les hernies débutantes.
Matricaria pubescens
426. Matricaria pubescens (Desf.) Sch. Bip. [III/1450 ; p: 998] COMPOSÉES
- Nom accepté : Aaronsohnia pubescens
Combinaison retenue par JEFFREY (in BOULOS, 1979) : Chlamydophora pubescens (Desf.) Cosson et Durieu.
[249]
Si cette « matricaire » est surtout employée, au Sahara, pour parfumer et conserver le beurre, du fait de la propriété antioxydante qui lui est reconnue, elle a cependant en plus quelques usages en médecine populaire.
M. - Dans le cadre des emplois thérapeutiques, TROTTER (1915) puis PIANA (1939) notent que les gastralgies fréquentes sont soignées à l'aide d'infusions de Chlamydophora pubescens (« guetoufa ») alors que MAIRE et SAVELLI (1915) soulignent que l'on soigne les rhumatismes par des frictions de Peganum harmala et l'absorption de viande de mouflon ou de « dhob » [1] en mélange avec de l'ail et du Matricaria pubescens (« ouazouaz »). De même on utilise « ouazouaz » comme antalgique lors des névralgies dentaires (CORNAND, 1958) et en mélange avec du sel pour combattre l'urticaire (PASSAGER et BARBANÇON, 1956).
D. - L'usage de l'espèce (« ouazouaza », « ouazouaz ») pour parfumer le beurre est rapporté successivement par MAIRE et SAVELLI (1955), PASSAGER et BARBANÇON (1956), CORNAND (1958), DOREAU (1961) mais, c'est GAST, MAUTBOIS et ADDAM (1969) qui notent de la façon la plus détaillée, son emploi comme agent clarificateur et conservateur de la matière grasse du beurre (cf. à Anethum graveolens n° 306).
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- ↑ « dhob » est le nom arabe de Uromastix acanthinurus (fr. = fouette queue).
Brocchia cinerea
427. Brocchia cinerea (Des.) Vis. [III/1466 ; p: 1007] COMPOSÉES
- Nom accepté : Cotula cinerea
Combinaison en vigueur selon JEFFREY (in BOULOS, 1979) Cotula cinerea Delile.
M. - Selon SAVELLI et MAIRE (1955), les graines de cette espèce sont utilisées en infusion oontre les vomissements et les nausées, usage également rapporté par DOREAU (1961).
Sans que soit précisée la portion de la plante à utiliser, l'infusion est relevée comme étant employée contre les coliques (LARRIBAUD, 1952) et contre les rhumatismes (PASSAGER et DOREY, 1958).
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DOREAU emploie les deux binômes Cotulea cinerea et Brocchia cinerea et souligne l'usage de la plante :
- sous forme de tisane contre les affections broncho-pulmonaires et les piqûres de scorpions.
- sous forme de drogue pour soigner les rhumatismes, les vomissements, les nausées et les gastralgies.
D. - Les qualités aromatiques de Brocchia cinerea pour parfumer le thé et le tabac, sont signalées par plusieurs auteurs : CORNAND (1958) (qui mentionne l'espèce sous le binôme Cotulea cinerea), LARRIBAUD (1952), DOREAU (1961). La littérature rapporte également de façon à peu près constante que la plante se nomme en arabe « rebrouba » mais que fleurie, elle est appelée « guerloufa ».
Artemisia arborescens
428. Artemisia arborescens L. [III/1468 ; p: 1009] COMPOSÉES
- Nom accepté : Artemisia arborescens
A. - Les feuilles fraîches de « chiha » sont ajoutées au thé au même titre que la « nana » (Mentha viridis) (GATTEFOSSÉ, 1921).
M. - La décoction de cette plante est utilisée pour soigner les troubles intestinaux (TROTTER, 1915), la tisane ayant d'ailleurs des vertus voisines puisque BOUQUET (1921) la signale comme cholagogue, diurétique et de plus vermifuge.
Le thé auquel on a additionné de la « chiha » constitue un apéritif et un diurétique et la plante passe encore (GATTEFOSSÉ, 1921) pour vermifuge et emménagogue. Le même auteur rapporte de plus l'usage de l'espèce :
- en cataplasme contre les morsures de serpents et les piqûres de scorpions,
- en poudre sur les plaies.
En Egypte aussi la plante est réputée stomachique, fébrifuge, vermifuge et emménagogue (DUCROS, 1930).
Ces propriétés apéritives et vermifuges sont à l'origine de diverses préparations. L'infusion de thé peut, selon FOLEY (1930), être
[251]
additionnée de feuilles de Mentha piperata L. (ar. = na'naa) ou de Artemisia absinthium [1] et A. arborescens (ar. = chiha).
BURNET (1939) a noté qu'en Tunisie cette espèce « chejret meryem » entre dans la composition de la « medbach », tisane spécialement préparée dans la région de Korbous. Les autres espèces citées par BURNET et entrant également dans la composition de la « medbach » sont :
- Centaurea suffruticosa [2] ( « m'rart el hanech »)
- Erica arborea (« bou haddad »)
- Globularia alypum (« zeriga »)
- Juniperus phœnicea (« ar'â'r »).
- Lavandula stœchas (« meharga »)
- Melia azedarach [3] (« melya »)
- Myrtus communis (« rihan »)
- Periploca laevigata (« hellab »)
- Pistacia atlantica (« betoum »)
- Rosmarinus officinalis (« klil »)
- Ruta bracteosa [4] (« figel »)
- Teucrium polium (« jaada »)
- Thymus numidicus (« zaater »).
mais de fait Teucrium polium et Centaurea suffruticosa sont réservées aux femmes dont elles favorisent la fécondité.
En Tunisie (BEN ALI et LOUIS, 1945 ; LOUIS, 1963), il est signalé, que le produit de la distillation des feuilles de cette espèce (ar. = sezret maryam) est employé comme fébrifuge.
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- ↑ Artemisia absinthium L. considérée non présente en Tunisie (POTTIER ALAPETITE). De fait, LOUIS parle de Artemisia absinthium, en la nommant «sezret maryam », ce qui nous autorise à rapporter ses propos à Artemisia arborescens espèce à laquelle il doit certainement faire référence.
- ↑ Nous n'avons pu trouver de trace de la position actuelle de ce taxon dans la nomenclature systématique ; aussi, avons nous conclu à une erreur en pensant qu'il s'agit de Centaurium suffruticosum retenu dans la Flore de la Tunisie sous la dénomination : C. umbellatum ssp. suffruticosum (Salzm.) Maire.
- ↑ Melia azedarach L. (famille MELIACÉES) arbre d'alignement planté en Tunisie.
- ↑ Il s'agit très probablement de Ruta chalepensis var. bracteosa (D.C.) Batt.
Artemisia vulgaris
429. Artemisia vulgaris L. [III/1470 ; p: 1011]
- Nom accepté : Artemisia vulgaris
M. - Les feuilles et les sommités fleuries constituent un remède populaire emménagogue et réputé à tort abortif. On l'applique aussi parfois en infusé dans les cas d' aménorrhées et les dysménorrhées. (PARIS et MOYSE, 1971).
Artemisia campestris
430. Artemisia campestris L. [III/1471 ; p: 1011]
- Nom accepté : Artemisia campestris
Nous citons ici des indications etbnobotaniques concernant Artemisia campestris ssp. glutinosa (J. Gay) Batt., taxon pour lequel La combinaison de Flora europaea est : A. campestris ssp. glutinosa (Gay ex Besser) Batt. L'espèce est surtout connue comme vermifuge et pour les soins contre les morsures de serpent.
M.T. - Elle n'est consommée, par les hommes, que comme drogue thérapeutique.
Le seul effet nocif est signalé dans le travail de CAUVET (1925) qui a revélé que, comme pour Artemisia herba-alba, les pousses vertes d’A. campestris consommées en abondance occasionnent, dit-on, une maladie de « ghedda » qui est une gastro-entérite
L’« armoise champêtre » est souvent proposée contre diverses affections dont plus particulièrement les diarrhées, ainsi par :
- REYNIER (1954) qui de plus rapporte pour cette espèce le nom vernaculaire « alala » (cf. à Anvillea radiata n° 417).
- MAIRE et SAVELLI (1955) qui notent l'utilisa1ion des graines en infusion ou en ingestion contre les diarrhées et les dysenteries.
Si cette plante est parfois proposée comme vermifuge, PARIS et DILLEMAN (1960) révèlent cependant qu'elle ne contient pas de santonine.
Dans un autre ordre d'idée, PASSAGER et DOREY (1958) no-
[253]
tent que « alala » (ou « gouft ») en infusion est à la fois un calmant (estomac, dents) et un tonique.
En Tunisie, l'espèce (ar. : tigufet ; fr. = armoise champêtre) s'avère encore très employée, du moins par les populations nomades. Ainsi, LOUIS (1979) rapporte que son emploi, pour combattre les effets des morsures de serpents, est lié à une observation couramment rapportée, selon laquelle lors de la lutte qui souvent l'oppose au serpent, le varan [1] se protège en mordillant de l' « armoise champêtre ». Cette protection contre les effets des morsures de serpents et des piqûres de scorpions s'effectue, dans les populations nomades soit en utilisant des emplâtres, soit en faisant consommer à l'accidenté un décocté ou quelques feuilles de « t'gouft » suivi d'applications de Citrullus colocynthis [2].
Nous avons relevé comme complément pour la Tunisie diverses recettes à appliquer en cas de morsure de serpents :
- faire boire au patient deux verres d'un décocté très sucré de « t'gouft » et l'empêcher de dormir (Dahar),
- servir la décootion avec un peu de lait (Ouara),
- faire mâcher à l'accidenté quelques feuilles d'armoise (El Hamma),
- appliquer à l'endroit de la blessure un cataplasme où l'on mélange et broie ensemble Artemisia campestris, Retama raetam et Haplophyllum tuberculatum. Cette préparation est chauffée dans un peu d'huie avant d'être employée comme répulsif des serpents et pour éviter la putréfaction des eaux dans les citernes (Dahar, El Hamma).
Ces diverses recettes sont, en partie du moins, également rapportées par LASSOUED (1978) qui indique que :
- en usage externe, on prend des feuilles hachées de cette espèce (qu'il ne rapporte que sous le nom vernaculaire « ettegoufet ») que l'on applique sur la scarification de la piqûre.
- en usage interne, on fait bouillir les feuilles, ce décocté très amer étant ensuite absorbé par le malade.
[254]
LASSOUED ajoute que les gens sont confiants en l'effet de cette espèce, surtout sous forme de décocté mais signale que malgré cela l'état des malades, traités sous l'une ou l'autre de ces formes, n'a cessé de s'aggraver.
LOUIS (1979) note également d'autres préparations et d'autres usages. Ainsi :
- les catap1asmes soulagent les rhumatisants,
- l'infusion est consommée contre la toux ou pour faire baisser la fièvre et quelques feuilles mâchées et appliquées sur une petite coupure en favorisent la cicatrisation.
- l'huile dans laquelle on a fait macérer de l'armoise cham pêtre, du thym [3] ou de la globulaire [4], est utilisée comme onguent pour les frictions.
- la fièvre est combattue en faisant manger au malade une semoule d'orge mêlée de « tiguit » ou en le frictionnant à l'aide d'une pommade composée de thym sauvage broyé et d'oignons pour stopper les saignements de nez, on obstrue le nez du malade d'un tampon vinaigré et on lui fait prendre une tisane de cette armoise.
- Une pommade à base de cette même espèce est également employée oontre les boutons et les maux d'oreilles.
BOUCHAT (1956) parle de l'emploi de A. campestris ssp. glutinosa (« alal », « d'gouft ») en décoction sucrée ,en infusion ou en saupoudrage sur les mets, contre les coliques, la dysménorrhée et les affections génito-urinaires et signale l'usage des graines comme vermifuge.
Encore à propos d'emplois en thérapeutique, GAST (1968) signale que la consommation d' A. campestris ssp. glutinosa (J. Gay) Batt. (tam. = tagouk ; ar. = oum nefsa, alada ; fr. = aurone) est recommandée pour la circulation sanguine de la femme enceinte ou qui vient d'accoucher et que pour cette raison, l'espèce est nommée « oum nefsa ». Ce sont les feuilles qui sont consommées en décoction (comme le thé) ou ajoutées en poudre dans les sauces des aliments ou les bouillies. Ces feuilles sont de fait très amères et une pincée dans un plat suffit.
[255]
Nous avons aussi relevé, dans la région d'El Hamma de Gabès, la mastication du « t'gouft » pour vivifier les gencives.
D. - En plus de ces usages dans la pharmacopée traditionnelle, la littérature fait état d'emplois divers. Les indications de CHOUMOVITZ et SERRES (1954) concernent l'utilisation de cette espèce pour la préparation d'un thé (Nefzaoua-Tunisie), comme bois de chauffage et pour la confection de balais. Selon les mêmes auteurs « dgoft », comme par ailleurs Teucrium polium, sert à aromatiser et conserver le lait, il suffit pour cela d'introduire dans les outres une certaine quantité de cette armoise, qui macère dams le lait et aide à sa conservation.
Dans son travail sur les teintures végétales, COUSTILLAC (1958) mentionne une recette en usage dans la région de Zarzis ou, à défaut de Centaurea acaulis, il est possible d'employer du « t'gouft » en mélange avec l'indigo pour obtenir une teinte de nuance verte. On utilise ainsi la plante entière que l'on fait tremper puis cuire ; la laine étant par la suite plongée dana l'eau de cette cuisson (cf. à Centaurea acaulis n° 444).
A un autre titre, BARDIN (1944) indique les principales espèces cueillies pour le chauffage des fours ; il s'agit de : Artemisia campestris (armoise champêtre), Artemisia herba-alba (armoise blanche), les Tamarix, Thymelea hirsuta (passerine hérissée) et Thymelea microphylla (passerine à petite feuille).
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- ↑ Varan = Varanus griseus griseus.
- ↑ Citrullus colocynthis Schrad. = Colocynthis vulgaris (L.) Schrad.
- ↑ Thym = Thymus sp.
- ↑ Globulaire = Globularia alypum L.
Artemisia herba-alba
431. Artemisia herba-alba Asso [III/1472 ; p: 1012]
- Nom accepté : Artemisia herba-alba
Cette combinaison admet A. aragonensis Lam. comme synonyme.
Cette espèce est considérée comme l'une des panacées de l'Afrique du Nord, les populations lui reconnaissant de très nombreuses vertus thérapeutiques.
M. - Ainsi PRAX (1850) note que cette plante « chih » mêlée au « henné » [1] et délayée dans l'eau est appliquée sur la tête pour
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combattre les névralgies et autres douleurs. Il rapporte aussi que le « chih » s'emploie pour le pansement des blessures ou à l'intérieur contre les maux d'estomac.
Un usage similaire est consigné par TROTTER (1915) qui rapporte qu'au Fezzan (Libye) la plante (et pius spécialement les cimes florifères) broyée, est utilisée comme stomachique. DUVEYRIER (in TROTTER) note par ailleurs que l'infusion de feuilles et de fleurs sert de vermifuge pour les enfants, indication, d'ailleurs, rapportée par plusieurs auteurs.
A ces indications GATTEFOSSÉ (1921) ajoute pour le Maroc quelques usages de l'espèce :
- en infusion ou en catapLasmes contre les rhumes et la variole,
- en cataplasme pour activer l'évolution des abcès,
- comme emménagogue.
Lors des soins post-partum dans le Souf, (PIANA, 1939) le deuxième jour après l'accouchement, la cavité vaginale est tamponnée à l'aide d'une boule de laine de mouton, non lavée, imbibée de beurre, le tout étant bouilli avec du « chih », des feuilles de thym [2], des graines de cumin [3], des oignons et du sel.
DORVAULT et WEITZ (1945) s'étonnent que, bien que cette plante soit employée comme fébrifuge en Kabylie, BATTANDIER n'ait pu y découvrir de santonine. Cette absence de santonine et l'emploi comme vermifuge sont confirmés par RENAUD et COLIN (1934), PARIS et DILLEMAN (1960) et DOREAU (1961).
DOREAU révèle aussi que cette espèce, (le « semen contra » de Barbarie [4]) fournit cependant jusqu'à 0,3 % d'essence volatile 1a thuyone étant le principe actif.
A ce propos, CHOPRA et al. (1960) consignent que la variété égyptienne laxiflora [5], originaire du Sinaï, est la plus riche en essence volative (jusqu'à 1,6%).
PASSAGER et DOREY (1958), en plus de certains usages déjà cités, rapportent l'utilisation de cette espèce dans les affections digestives, le météorisme abdominal, les coliques, l’insuffisance hépatique et pour aromatiser le thé.
[257]
L'emploi du « chih » comme vermifuge a donné lieu à d'étranges croyances rapportées par BEN ALI et LOUIS (1946), puis par LOUIS (l963) et selon lesquelles il faudrait éviter de préparer le décocté dans la salle où se trouve le malade ; car en effet, à l'odeur de l'armoise blanche les vers se cacheraient et le remède serait sans effet. Pour les mêmes raisons, on conseiilerait même d'absorber le médicament en se pinçant les narines. Selon ces auteurs, cette « armoise » serait le « semen contra » d'Afrique du Nord.
Selon DOREAU, déjà cité, les autochtones du Sahara algérien attribuent à cette espèce des propriétés très variées comme vermifuge, antidiarrhéique, fébrifuge et une action pour la guérison des troubles nerveux ; pour calmer la toux, les maux de tête, les états émotifs et l'insuffisance hépatique. Employée en ophtalmologie, elle sert également à soigner la teigne, les plaies hémrragiques, pour aromatiser le café et prend place en thérapeutique magique.
Plus récemment, LOUIS (1979) a noté quelques recettes de la pharmacopée des nomades du Sud tunisien ; ainsi la décoction d'une poudre de ffeurs et de feuilles séchées est employée comme vermifuge et antidote du diabète ; la forte infusion a des vertus purgatives et le thé léger combat l'aérophagie. Il rapporte que la plante, qu'il dénomme improprement « thym des montagnes », est aussi utilisée dans une pommade avec des oignons cuits dans l'huile, pour soigner les traumatismes crâniens ayant donné lieu à des saignements.
Pour notre part, nous avons également noté, en plus des vertus souvent signalées précédemment, que sous forme de thé, le « chih » est utilisé pour lutter contre la grippe (Ouara) et que la tisane où il entre en mélange avec Marrubium deserti calme les maux d'estomac.
Les observations de plusieurs auteurs concordent sur le fait que cette espèce est employée dans les cas de gastralgies ; soit dans le premier verre de thé le matin (LARRIBAUD, 1952), soit en infusion (MAIRE et SAVELLI, 1955) bue à jeun (BOUCHAT, 1956) et peu sucrée (REYNIER, 1954).
Ce dernier auteur relève également une possible action antithermique de l'infusé alors que MAIRE et SAVELLI notent, en plus, que l'infusé agit aussi contre les coliques. Les mêmes dérangements sont
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combattus par des recettes que rapportent PASSAGER et BARBANÇON (1956) selon lesquels l'infusé de Cleome arabica (« mekenza ») et d' Artemisia herba-alba (« cheih ») ainsi que les tisanes de Bubonium graveolens [6] (« nougued »), de Mentha piperata (« merrou ») et de graines de Nigella sativa (« sanoudj ») sont recommandés dans les cas de nausées, de gastralgies, de vomissements et de coliques.
Les observations de BOUCHAT concernent aussi l'emploi du « cheih » qui, pilé avec du beurre, purge les nouveaux-nés de leur méconium et aide à la montée du lait.
Signalons également, tout en rappelant son caractère énigmatique, le fait que DORVAULT et WEITZ (1945) ont indiqué l'emploi en thérapeutique de Artemisia cina Berg. ou Artemisia aragonensis Lamk. Ces auteurs soulignent la ressemblance de Artemisia aragonensis avec Artemisia herba-alba et cette synonymie ayant été signalée dans l’Index kewensis, par NEGRE (1961), puis dans Flora europaea nous rapportons leurs indications selon lesquelles lee sommités de cette espèce sont employées en infusion contre les rhumes et en fumigations contre la variole.
PARIS et MOYSE (1971) parlent également de Artemisia cina Berg. pour lequel ils indiquent la synonymie avec Artemisia maritima L. Cette espèce étant absente de Tunisie nous ne retenons donc pas les indications qui s'y rapportent.
T. - Une accusation est rapportée par CAUVET (1925), selon laquelle les pousses vertes de cette espèce ainsi que celles de Artemisia campestris (n° 430) consommées en abondance provoqueraient une gastro-entérite chez le chameau.
D. - Concernant les emplois non thérapeutiques les notations des auteurs sont moins abondantes.
Au Maroc, RENAUD et COLIN (1934) ont rapporté que butinée par les abeilles, l’« armoise » fournit un miel blanc comme le camphre.
La gale laineuse et blanche, « thouma », des rameaux est utilisée comme mèche lente, par les Touaregs (TROTTER ; KEITH, 1965) et en Tunisie selon CHOUMOVITZ et SERRES (1954) qui soulignent également l'emploi des rameaux pour la confection de balais et com-
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me combustible, ce dernier emploi étant également noté par BARDIN (1944) (cf. Artemisia campestris n° 430).
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- ↑ henné = Lawsonia inermis L.
- ↑ thym = Thymus sp.
- ↑ cumin = Cuminum cyminum L.
- ↑ « semen contra » = locution latine signifiant « semence contre » (sous-entendu contre les vers) et concernant les armoises aux propriétés vermifuges.
- ↑ Artemisia campestris var. laxiflora absente de la flore tunisienne.
- ↑ Pour consulter les vertus de cette espèce, il faut dans notre texte se rapporter à Asteriscus graveolens (Forsk.) DC. synonyme de Bubonium graveolens (Forsk.) M.
Senecio vulgaris
432. Senecio vulgaris L. [III/1477 ; p: 1015] COMPOSÉES
- Nom accepté : Senecio vulgaris
M. - Senecio vulgaris, très anciennement réputée en mêdecine populaire comme emménagogue et dans les cas de dysménorrhées, est toujours (PARIS et MOYSE, 1971) employée comme emménagogue et antispasmodique. Elle entre également dans maintes préparations pharmaceutiques comme sédatif utérin et régulateur de la circulation veineuse.
LEMORDANT et al. (1977) signalent également les principales ventus de cette espèce (ar. : jedia ; fr. : séneçon) comme emménagogue et sédatif utérin.
Senecio jacobaea
433. Senecio jacobaea L. [III/1481 ; p: 1017]
- Nom accepté : Jacobaea vulgaris
Dans la Flore de POTTIER-ALAPETITE, il n'est noté pour la Tunisie que le taxon : Senecio jacobaea ssp. barbarea-foliis Krocker qui correspond dans Flora europaea à S. aquatica ssp. barbareifolius (Wimmer & Grab.) Walters.
M.T. - L'espèce [1] est employêe contre les troubles de la menstruation signalent PARIS et MOYSE (1971) qui notent également qu'elle est responsable de nombreuses intoxications chez le bétail.
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- ↑ PARIS et MOYSE citent de fait S. jacobaea et nous ne savons pas si leur propos s'appliquent également au taxon infraspécifique tunisien.
Senecio cineraria
434. Senecio cineraria (L.) DC. [III/1485 ; p: 1019]
- Nom accepté : Jacobaea ambigua (syn. Senecio ambiguus)
Combinaison correspondante de Flora europaea : S. bicolor ssp. cineraria (DC.) Chater Senecio ambigus DC. est un synonyme.
[260]
M. - CLASTRIER (1936) signale l'emploi de Senecio ambigus pour les soins des plaies surtout en médecine vétérinaire (cf. à Carlina involucrata n° 437).
Calendula arvensis
435. Calendula arvensis L. [III/1488 ; p: 1023] COMPOSÉES
- Nom accepté : Calendula arvensis
M. - Le « souci des champs », quoique peu recherché par les herboristes, a des propriétés emménagogues, vasodilatatrices et hypotensives (PARIS et MOYSE, 1971).
Echinops spinosus
436. Echinops spinosus L. [III/1491 ; p: 1025] COMPOSÉES
- Nom accepté : Echinops spinosus
Cette combinaison, adoptée par Flora europaea, n'est pas retenue par TACKHOLM (1974) ni par JEFFREY (in BOULOS, 1979) lesquels orthographient ce taxon : E. spinosissimus Turra.
M. - Après les accouchements, on recommande aux femmes de prendre le breuvage obtenu en faisant bouillir les racines de « teskra » dans l'huile, note GATTEFOSSÉ (1921) qui rapporte également que RODILLON conclut de ses études que l'espèce est antihémorroïdaire.
La racine de cette espèce (« sawk al gimal » ; « taskra ») est employée au Maroc pour son pouvoir d'améliorer le système circulatoire (RENAUD et COLIN, 1934).
GATTEFOSSÉ (1957) indique que l'on extrait aussi de cette plante « teskra » plusieurs alcaloïdes.
Carlina involucrata
437. Carlina involucrata Poiret [III/1495 ; p: 1028] COMPOSÉES
- Nom accepté : Carlina involucrata
M. - La poudre absorbante que procure les feuilles de Carlina involucrata (haddet), Malva sylvestris (khouhaïz) et Teucrium polium (timezerien) est utilisée pour soigner les plaies, alors que celle obtenue à partir de Ononis natrix (tfizza) est hémostatique et que celle de Senecio ambigus [1] (« dona debra ») a surtout un usage vétérinaire (CLASTRIER, 1936).
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- ↑ Senecio ambigus DC. = Senecio cineraria (L.) DC.
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Atractylis gummifera
438. Atractylis gummifera L. [III/1498 ; p: 1030] COMPOSÉES
- Nom accepté : Carlina gummifera
La plante considérée toxique a toutefois quelques effets bénéfiques.
A.T. - Les feuilles, ainsi que les réceptacles de cette espèce (fr. = carthame gummifère, caméleon blanc), qui ne contiennent que peu de substances toxiques, sont comestibles, alors que la racine et la tige sont par contre très toxiques (LABBE, 1950).
M. - Pour les soins en cas d’épilepsie et des convulsions on utilise en infusion les fleurs de « adad » (BOUQUET, 1921).
Le capitule de « haddad », chargé d'une gomme aromatique que l'on peut brûler pour désinfecter, est également utilisé comme masticatoire (GATTEFOSSÉ, 1921).
LARRIBAUD (1952) note quelques autres usages médicinaux de la plante (« addad ») :
- à faible dose elle est purgative,
- la racine, calcinée et employée en applications locales, soulagerait les entorses,
- da résine ·produite par ce chardon est nommée « chouk el alek ».
En usage externe le « chardon à glu » peut-être employé comme caustique sur les abcès et les furoncles (PARIS et MOYSE, 1971).
T. - Ces mêmes auteurs, et en particulier LABBE (loc. cit.), rappellent la toxicité élevée des parties souterraines de cette plante et le fait que, par voie orale, la racine est susceptible de provoquer des empoisonnements.
Cette toxicité est déjà signalée en 1921 par BOUQUET qui l'attribue à la présence d'atractyline et indique que cette racine est employée dans le but d'empoisonnements coupables. Pour cette toxicité LARRIBAUD (1952) suspecte l'atractylate de potasse contenue dans la la racine de l'espèce.
RENAUD (1924) puis RENAUD et COLIN (1934) précisent qu'une littérature abondante existe sur les propriétés toxiques de la
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racine de cette plante, source d'empoisonnements accidentels ou criminels :
- LEFRANC, E., Bull. Soc. Bot. Fr. t 13 (1866).
- HANOTEAU A. et LETOURNEUX A. la Kabylie et les coutumes Kabyles Paris. 3 Vol. (1872-1873).
- DOUMERGUE Bull. Soc. Georgr. Oran. sept.-déc. (1920).
Toxique et caustique tels sont les qualificatifs attribués également à cette espèce (ar. = haddad ; fr. = chardon à glu) par LEMORDANT et al. (1977).
R. - Des morceaux de ce chardon se vendent en chapelets et on en fait brûler afin de conjurer le mauvais sort (POINSOT et REVAULT, 1937).
D. - Au Maroc (GATTEFOSSÉ, 1921) la gomme, issue de la coagulation du latex de cette espèce, est utilisée pour la confection d'une glu.
Atractylis serratuloides
439. Atractylis serratuloides Sieb. [III/1500 ; p: l031]
- Nom accepté : Atractylis serratuloides
Orthographe selon JEFFREY (in BOULOS, 1979) : A. serratuloides Sieb. ex Cass.
D. - Dans la région dite des « Ababsas » en Tunisie, on extrait des racines de cet Atractylis (comme d'ailleurs de celle de Periploca laevigata) un latex (« loubène ») qui au séchage se transforme, pour les enfants, en gomme à mâcher.
Cynara cardunculus
440. Cynara cardunculus L. [III/1515 ; p: 1043] COMPOSÉES
- Nom accepté : Cynara cardunculus
En Tunisie POTTIER-ALAPETITE ne signale que la var. silvestris (Lamk.) Fiori.
La plante est essentiellement utilisée comme aliment, mais on lui reconnaît de plus des vertus diurétiques.
A. - Il semble que l'on consomme essentiellement les côtes des feuilles et les jeunes capitules floraux. La consommation de cet arti-
[263]
chaut sauvage (« khorchef ») s'effectue après cuisson, dans le «checkchoucka » et le « couscous », rapporte GOBERT (1940), ou en ragoût, et dans les soupes selon BOUQUET (1938).
BOUQUET note encore que les capitules, débarrassés des épines terminales des écailles, se mangent crus ou cuits à la façon des artichauts et indique les nombreuses dénominations sous lesquelles cette espèce est connue en précisant que le capitule se nomme : « garnoun » ; la tige = « aslouj » ; les côtes des feuilles : « djimar » et les fleurons : « haqq ».
M.R. - Au Maghreb (BOUQUET, 1921) le « khorchef » est employé pour diverses indications :
- en lotion, 1a décoction est utilisée comme désodorisant des aiselles et des pieds,
- en cataplasme (4 fois par jour) la préparation obtenue à partir des feuilles, racines et capitules non ouverts, triturés puis cuits dans l'huile, sert contre les hernies récentes. Il sera de plus déconseillé au patient tout effort physique et toute nourriture trop riche,
- l'espèce est considérée comme laxative et aphrodisiaque.
Les propriétés diurétiques et cholérétiques sont soulignées par PARIS et MOYSE (1971), puis LEMORDANT et al. (1977) qui pour la Tunisie signalent l'espèce (ar. = karooum ; fr. = cardon) comme aliment et cholérétique.
PARIS et MOYSE ont relevé également les recherches faites sur cette plante, que LECLERC signalait comme drogue stimulante de la fonction antitoxique du foie et pour laquelle des travaux polonais ont montré un effet préventif de l'artériosclérose.
D. - Dans un tout autre domaine le capitule de « khorchef » peut être utilisé pour faire cailler le lait (RENON s.d.).
Carduus getulus
441. Carduus getulus Pomel [III/1507 ; p: 1037] COMPOSÉES
- Nom accepté : Carduus getulus
M. - Cette espèce aurait, selon GATTEFOSSÉ (1921), les mêmes propriétés que Echinops spinosus (n° 436).
[264]
Silybum marianum
442. Silybum marianum (L.) Gaertn. [III/1516 ; p : 1045] COMPOSÉES
- Nom accepté : Silybum marianum
A. - GATTEFOSSÉ (1957) note que la graine est susceptible de fournir une huile de bonne qualité.
M. - Les fruits sont réputés fébrifuges, antihémorragiques dans diverses situations et très efficaces dans le traitement des affections du foie (PARIS et MOYSE, 1971).
Pour cette espèce (ar. : chouk el djemel ; fr. = chardon Marie) LEMORDANT et al. (1977) notent les vertus antihémorragiques et fébrifuges.
Onopordon nervosum
443. Onopordon nervosum var. platylepis Murb. [III/1521 ; p : 1048] COMPOSÉES
- Nom accepté : Onopordum platylepis
Combinaison retenue par JEFFREY (in BOULOS, 1979) : O. confusum Pamp.
De fait la littérature cite O. arabicum Bonn. et Barr. non Jacq. synonyme de la combinaison retenue par POTTIER-ALAPETITE.
A. - Le capitule en bouton, la partie tendre de la tige ainsi que les graines de O. arabicum Bon. (ar. = bouk) sont consommés (GOBERT, 1940).
Centaurea acaulis
444. Centaurea acaulis Desf. [III/1535 ; p: 1058] COMPOSÉES
- Nom accepté : Centaurea acaulis
Combinaison de Flora europaea : C. acaulis L.
Pour la Flore de la Tunisie, il n'est signalé que la ssp. balansae B. et R.
La plante est très réputée pour la teinture des laines.
M. - En Algérie (TROTTER, 1915) elle est utilisée dans le traitement des ulcères.
D. - La plante est employée pour ses propriétés tinctoriales, soit seule pour teindre en jaune, soit en mélange avec l'indigo pour donner une nuance verte.
[265]
Si BARDIN (1944) note, pour les teintures, dans la région de Gafsa, l'emploi de la racine de la « centaurée acaule » (« arjaknou »), COUSTILLAC (1958), par contre, spécifie que c'est bien la plante entière (« ârjâgnoû ») qui est utilisée pour le même usage dans la région de Zarzis. Cet auteur indique aussi le mode opératoire suivant, pour un poids de 3 kg de laine à teindre :
- produits : indigo 180 grs
- henné 250 grs
- figues sèches 1250 grs
- centaurée [1] 1000 grs
- chaux vive 2 litres
- opération : teindre la laine en bleu indigo
- piller la centaurée, la faire tremper durant 24 h.
- puis la faire cuire
- plonger la laine dans ce bain.
N.B. - POINSOT et REVAULT (1937) indiquent qu'en Tunisie, la « Centaurée jacée », dont le nom vernaculaire arabe serait « ayamite », a un emploi en teinturerie. Centaurea jacea L. n'est pas citée en Tunisie (POTTIER-ALAPETITE) aussi y a-t-il erreur probablement au détriment de Centaurea acaulis Desf. de même emploi et présente dans ses régions.
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- ↑ au lieu de Centaurea acaulis, il est possible d'employer Artemisia campestris.
Centaurea calcitrapa
445. Centaurea calcitrapa L. [111/1543 ; p: 1061]
- Nom accepté : Centaurea calcitrapa
M. - La graine est en Egypte (DUCROS, 1930) considérée diurétique, vulnéraire et fébrifuge et est utilisée contre la « pierre » et les douleurs néphrétiques.
La plante renferme un principe amer responsable de sa réputation comme fébrifuge (PARIS et MOYSE, 1971), propriété également rapportée par LEMORDANT et al. (1977).
Centaurea cyanus
446. Centaurea cyanus L. [III/sans n° ; p: 1055]
- Nom accepté : Centaurea cyanus
M. - Employée en infusion soit seule soit associée au « mélilot » [1] et au plantain [2] ; le capitule du « bleuet » utilisé dans les
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soins des conjonctivites a aussi des propriétés anti inflammatoires et serait de plus diurétique et légèrement astringent (PARIS et MOYSE, 1967).
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Centaurea dimorpha
447. Centaurea dimorpha Viv. [III/1547 ; p: 1064]
- Nom accepté : Centaurea bimorpha
Orthographe de JEFFREY (in BOULOS, 1979) : C. bimorpha Viv.
A. - CHOUMOVITZ et SERRES (1954) signalent que les feuilles peuvent être consommées en cas de disette.
Rhaponticum acaule
448. Rhaponticum acaule DC. [III/1553 ; p: l070] COMPOSÉES
- Nom accepté : Rhaponticum acaule
Combinaison retenue par JEFFREY (in BOULOS, 1979) : Leuzea acaulis (L.) Holub.
A. - Le capitule peut-être consommé comme celui des artichauts (POTTIER-ALAPETITE, 1979).
D. - Il est rapporté par GOBERT (1940) que les campagnards, amateurs de l'odeur de cette espèce « defga » en portent un capitule sous leur chéchia comme pour le jasmin (Jasminum sp.) ou le Daphne gnidium.
Carthamus tinctorius
449. Carthamus tinctorius L. [III/sans n° ; p: 1074) COMPOSÉES
- Nom accepté : Carthamus tinctorius
Les graines fournissent une huile utilisée dans l'alimentation et les fleurs sont empioyées comme succédané du safran.
A. - Les graines procurent (TROTTER, 1915) par extraction une huile utilisée dans l'alimentation et l'industrie (23 % d'huile).
L'huile, après hydrogénation, entre dans la composition de margarines et a, par ailleurs, des usages industriels. Les capitules sont aussi une falsification classique des stigmates du safran.
[267]
Nous avons nous-mêmes relevé cet usage comme succédané du safran dans le Sud de la Tunisie.
M. - Les scarifications suivies d'un tamponnement à la poudre de Carthamus tinctorius (« zafor ») constituent (PASSAGER et BARBANÇON, 1956) une forme de traitement des hémorroïdes alors que les capitules ou les fleurons, desséchés, servent en Algérie à composer un fard (DORVAULT et WEITZ, 1945).
PARIS et MOYSE (1971) rapportent de nombreuses utilisations de cette plante : ainsi, les graines sont purgatives et l'huile, en usage externe, est antirhumatismale, alors que consommée, elle est diététique dans la prophylaxie de l'artériosclérose.
Pour le Sud tunisien, nous avons également relevé son emploi pour soigner l’ophtalmie et les maladies du foie.
D. - L'espèce était anciennement réputée pour ses propriétés tinctoriales pour la laine, le coton et la soie. (TROTTER, 1915).
RAYNAUD (in GATTEFOSSÉ, 1921) note cette espèce comme cosmétique ; ceci est de fait confinné par DORVAULT et WEITZ (1945) (loc. cit.).
Carduncellus pinnatus
450. Carduncellus pinnatus var. acaulis Presl. [III/1559 ; p : 1074] COMPOSÉES
- Nom accepté : Carthamus pinnatus
JEFFREY (in BOULOS, 1979) méconnaît la variété qu'il réintègre à l'eepèce sous la combinaison C. pinnatus (Desf.) DC.
A. - En Algérie (TROTTER, 1915) le capitule floral de Carduncellus pinnatus f. acaulis Presl. serait consommé en guise d'artichaut.
Scolymus hispanicus
451. Scolymus hispanicus L. [III/1562 ; p: 1077] COMPOSÉES
- Nom accepté : Scolymus hispanicus
A. - Scolymus hispanicus, (ar. : cardousse) en bonne place parmi les espèces du genre appréciées pour leurs tiges et leurs feuilles, est plus particulièrement recherchée pour la nervure de ses feuilles qui « va très bien » dans le couscous rapporte GOBERT (1955).
[268]
Catananche lutea
452. Catananche lutea L. [III/1565 ; p: 1079] COMPOSEES
- Nom accepté : Catananche lutea
T. - ASCHERSON (in TROTTER, 1915) suppose que le nom vernaculaire arabe, signifiant « l'abattoir aux chevaux », indique que Catananche lutea L. leur est nocive.
Koelpinia linearis
453. Koelpinia linearis Pal. [III/1572 ; p: 1084] COMPOSÉES
- Nom accepté : Koelpinia linearis
A. - Les feuilles préparées en salade à l'huile ou au vinaigre sont consommées (CHOUMOVITZ et SERRES, 1954).
Cichorium intybus
454. Cichorium intybus L. [III/1568 ; p: 1082] COMPOSÉES
- Nom accepté : Cichorium intybus
Les indications de la littérature concernent :
- l'espèce C. intybus L., binôme qui selon JEFFREY (in BOULOS, 1979) ne concerne que la plante cultivée ;
- C. divaricatum, taxon pour lequel Flora europaea retient comme combinaison synonyme en vigueur C. endivia ssp. divaricatum (Schousboe) P.D.
Cependant JEFFREY (in BOULOS, 1980) propose une nouvelle dénomination C. endivia ssp. pumilum (Jacq.) Coutinho et indique la synonymie avec :
= la proposition de Flora europaea,
= C. divaricatum Schousboe,
= C. intybus ssp. pumilum (Jacq.) Ball. signalé en Tunisie par POTTIER-ALAPETITE.
La plante a surtout des emplois alimentaires et diurétiques.
A. - Pour l'alimentation, BOUQUET (1938) signale que l'on récolte, sous le nom vernacuilaire le plus usité de « ehkouria », les jeunes individus de Cichorium intybus et C. divaricatum, connus aussi sous d'autres appellations locales (ar. : seriss, djouldjoulane, tillaf, mersag, hendeb ; berb. : anrililou, timerzouga, tsaline, timizagt) on en fait des soupes, ou plus rarement, on les mange en salade.
M. - PARIS. et MOYSE (1971) puis LEMORDANT et al. (1977) notent que les racines et les feuilles de la plante eauvage (« sé-
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ris », « skoura ») ont des propriétés diurétiques, dépuratives et légèrement laxatives.
Hyoseris radiata
455. Hyoseris radiata L. [III/1574 ; p: 1086] COMPOSÉES
- Nom accepté : Hyoseris radiata
A. - L'espèce est considérée comestible note TROTTER (1915).
Hedypnois cretica
456. Hedypnois cretica (L.) Willd. [III/1576 ; p: 1087] COMPOSÉES
- Nom accepté : Hedypnois rhagadioloides
La combinaison retenue dans Flora europaea : H. cretica (L.) Dum-Courset, alors que C. JEFFREY (in BOULOS, 1980) retient H. rhagadioloides (L.) F.W. Schmidt.
Entre autres synonymies de cette combinaison, nous trouvons dans la littérature H. polymorpha DC.
A. - Chez Hedypnois polymorpha DC., les feuilles et les jeunes tiges sont comestibles (TROTTER, 1915).
Leontodon hispidulus
457. Leontodon hispidulus ssp. mulleri (Sch. Bip.) Maire [III/1585 ; p: 1095] COMPOSÉES
- Nom accepté : Scorzoneroides muelleri
Si Flora europaea (1976) retient L. muelleri (Schultz Bip.) Fiori, JEFFREY (in BOULOS, 1979) ne reconnaît que L. hispidulus (Delille) Boiss., acceptant lee deux précédentes combinaisons comme synonymes.
A. - Les feuilles ainsi que les racines sont consommées (CHOUMOVITZ et SERRES, 1954).
Tragopogon porrifolius
458. Tragopogon porrifolius var. australis (Jord.) Batt. [III/1593 ; p: 1101] COMPOSÉES
- Nom accepté : Tragopogon porrifolius
Orthographe selon Flora europaea : T. porrifolius ssp. australis (Jordan) Nyman.
JEFFREY (in BOULOS, 1979) adopte la synonymie Tragopogon porrifolius var. australis Batt. = Tragopogon porrifolius L.
T. - Le nom arabe « debah el kheil » de Tragopogon porrifolius
[270]
L. [1] laisserait, supposer que l'espèce est nocive pour les chevaux souligne TROTTER (1915).
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- ↑ La même remarque a déja été faite à propos de Catananche lutea ce qui semble pour le moins bizarre, surtout que TROTTER puis KEITH (1965) rapportent pour ces deux espèces le même nom vernaculaire arabe.
Scorzonera undulata
459. Scorzonera undulata Vahl [III/1596 ; p: 1103] COMPOSÉES
- Nom accepté : Scorzonera undulata
L'espèce est essentiellement considérée comme étant un aliment.
A. - La racine pivotante de S. undulata et de S. alexandrina [1], dont le goût rappelle celui du Salsifis, est consommée comme aliment d'appoint, soit crue après en avoir raclé l'écorce, soit cuite à l'eau (BOUQUET, 1938).
CHOUMOVITZ et SERRES (1954) signalent cette espèce (« guiz ») comme très recherchée pour ses fleurs, à goût de chocolat, ses feuilles, sa tige et sa racine charnue réputée savoureuse. La racine pilée avec de l'oignon entre dans 1a preparation de galettes. Cet emploi en salade était déjà signalé par GATTEFOSSÉ (1921).
D. - Selon GOBERT (1940), toute la plante, racine comprise, serait consommée crue et les petites filles utiliseraient le suc de la plante (« guiz »), qui noircit à 1a lumière, en guise de hargous [2].
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- ↑ Scorzonera alexandrina est probablement le binôme synonyme ou improprement utilisé du taxon Scorzonera undulata ssp. alexandrina (Boiss.) Maire signalé par POTTIER-ALAPETITE. Cette sous-espèce n'est pas retenue par JEFFREY (in BOULOS, 1979) qui la considère comme synonyme de S. undulata Vahl.
- ↑ « hargous » est la suie normalement obtenue par carbonisation de certaines graines et utilisée pour le maquillage durant les fêtes.
Launaea acanthoclada
460. Launaea acanthoclada Maire [III/1607 ; p: 1110] COMPOSÉES
- Nom accepté : Launaea lanifera
Combinaison retenue dans Flora europaea : L. lanifera Pau.
A. - CLASTRIER (1936) note l'espèce (« arramon ») comme éventuel aliment de disette (cf. Bunium fontanesii n° 302).
Launaea resedifolia
461. Launaea resedifolia (L.) O. Kuntze [III/1608 ; p: 1110]
- Nom accepté : Podospermum laciniatum
La ssp. mucronata (Forsk.) Maire retenue par POTTIER-ALA-
[271]
PETITE correspond probablement à la combinaison L. mucronata (Forskal) Muschler de Flora europaea.
A. - Comme pour les autres Launaea, les feuilles de celle-ci sont consommées, en salade à l'huile ou au vinaigre (CHOUMOVITZ et SERRES, 1954), dans le Sud tunisien.
Dans la région de Ouargla (Algérie), DOREAU (1961) signale la consommation des feuilies de cette espèce (« ghoram ») en salade ou cuites avec de la viande.
A propos de Launaea mucronata, GAST (1968) rapporte des indications similaires (cf. à Launaea nudicaulis n° 463).
Launaea quercifolia
462. Launaea quercifolia (Desf.) Maire [III/1610 ; p: 1113]
- Nom accepté : Launaea quercifolia
Combinaison adoptée par JEFFREY (in BOULOS, 1979) : L. quercifolia (Desf.) Pamp.
Comme pour les autres Launaea cette espèce se rencontre dans certaines publications sous le nom de genre Zollikoferia.
M. - Zollikoferia quercifolia Coss. et Kral. est signalé par TROTTER (1915) comme utilisé pour calmer les douleurs rhumatismales.
Launaea nudicaulis
463. Launaea nudicaulis (L.) Hook [III/1611 ; p: 1114]
- Nom accepté : Launaea nudicaulis
Orthographe adoptée par JEFFREY (in BOULOS, 1979) : L. nudicaulis (L.) Hooker fil.
A.T. - Les feuilles sont appréciées, en salade, à l'huile ou au vinaigre (CHOUMOVITZ et SERRES, 1954), ou cuites avec de la viande (cf. à Launaea glomerata n° 464) (LARRIBAUD, 1952).
En Ahaggar, GAST (1968), à propos de Launaea mucronata (Forsk.) Muschler [1] (tam. = arerdedé ; ar. = el makar) et de Launaea nudicaulis (L.) Hook. (tam. = araram ; ar. = el raram), signale que les feuilles sont consommées crues ou cuites, ajoutées aux sauces, comme légume mais que cependant l'ingestion crue provoque des engorgements de la bile.
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- ↑ Il s'agit très probablement de Launaea resedifolia ssp. mucronata (Forsk.) Maire.
[272]
Launaea glomerata
464. Launaea glomerata Boiss. [III/1612 ; p: 1114]
- Nom accepté : Launaea capitata
Cette combinaison semble dénommer le taxon qui pour JEFFREY (in BOULOS, 1979) correspond à L. capitata (Sprengd) Dandy, si du moins nous acceptons que la combinaison retenue par POTTIER-ALAPETITE s'orthographie de fait : L. glomerata (Cass.) Hooker f. (?).
A. - Selon LARRIBAUD (1952) quelques plantes sont consommées, soit en salade, soit cuites avec de la viande :
- Rumex vesicarius (« hammouid »)
- Picris coronopifolia ssp. saharae (« ouden en naja ») [1]
- Launea nudicaulis (« qarima »)
- Launea glomerata [2].
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- ↑ Picris coronopifolia ssp. saharae (Coss.) Maire (famille des COMPOSEES) absente de Tunisie.
- ↑ Pour ces deux espèces le nom de genre doit, bien évidemment, être orthographié Launaea.
Sonchus tenerrimus
465. Sonchus tenerrimus L. [III/1613 ; p: 1116] COMPOSÉES
- Nom accepté : Sonchus tenerrimus
A. - Les feuilles sont consommées en salade à l'huile ou au vinaigre (CHOUMOVITZ et SERRES, 1954).
Sonchus oleraceus
466. Sonchus oleraceus L. [III/1617 ; p: 1118]
- Nom accepté : Sonchus oleraceus
A. - La consommation de cette espèce (ar. : difef; fr. = laiteron maraîcher) est rapportée en Tunisie par LEMORDANT et al. (1977), alors que TÄCKHOLM (1974) la signale comme utilisée en salade en Egypte.
Reichardia tingitana
467. Reichardia tingitana (L.) Roth. [III/1623 ; p: 1123] COMPOSÉES
- Nom accepté : Reichardia tingitana
Cette combinaison à plusieurs synonymies dont Picridium tingitanum (L.) Desf. En Tunisie il n'est signalé que la ssp. discolor (Pom.) Batt. de Reichardia tingitana.
A. - Les feuilles et les racines, de Picridium tingitanum Sch., servent éventuellement dans l'alimentation humaine (CHOUMOVITZ et SERRES, 1954).
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