Rakoto, Boiteau, Mouton, Eléments de pharmacopée malagasy
- Rakoto-Ratsimamanga, Albert ; Boiteau, Pierre & Mouton, Marcel, 1969. Eléments de pharmacopée malagasy. tome & (Notices 1 à 39). Tananarive, Société pour la promotion de la pharmacopée malagasy. 306 p.
[5]
Sommaire
INTRODUCTION
La législation en vigueur concernant la Santé Publique à Madagascar (Ordonnance 62-072 du 29 septembre 1962, ordonnance 62-540 du 31 octobre 1962 et décret 62-o46 du 24 février 1962) a prévu d'une part, le maintien en vigueur de la Pharmacopée française et, d'autre part, l'élaboration progressive d'une pharmacopée spécifiquement malagasy.
Le maintien en vigueur de la Pharmacopée française pendant une période de transition était nécessaire. Il est impossible de procéder en une telle matière à des changements par trop radicaux parce que médecins et pharmaciens ont appris à prescrire ou à préparer un ensemble de médicaments et qu'il ne serait pas sans danger pour les malades de leur demander d'emblée d'utiliser des éléments de matière médicale dont ils n'ont pas l'habitude de se servir.
Notons d'ailleurs que beaucoup de ressources médicinales inscrites au Codex français existent à Madagascar et n'y font l'objet d'aucune exploitation ou d'une utilisation qui demanderait un effort vers une mise en œuvre plus rationnelle. Nous nous efforcerons de signaler, pour chaque matière médicale, ces possibilités d'utilisation sous forme galénique ou de préparation de dérivés utilisables, surtout quand leur mise en oeuvre nous paraîtra pouvoir être réalisée dans le cadre de l'équipement industriel et économique actuel du pays.
Mais chacun sait que la flore, la faune et même les ressources minérales de Madagascar ont un caractère très original. Près de 80 p. 100 des espèces végétales existant dans l'Ile lui sont particulières et ne se rctrouyent nulle part ailleurs. Dans les diverses régions de Madagascar, une longue expérience a été accumulée par des générations d'hommes et de femmes vivant au contact étroit de la nature et qui ont appris à utiliser ces ressources pour soigner leurs maux. Chacun sait que des superstitions et des
[6]
légendes se mêlent souvent à ces observations ; mais elles reposent toujours sur un fond de vérité objective. Un grand travail reste encore à faire pour qu'on puisse apprécier d'une façon réellement scientifique la valeur thérapeutique des drogues malagasy, pour préciser leurs indications, leur mode de préparation, la posologie à laquelle elles doivent être administrées, etc.
Mais si l'on attendait que toutes ces precisions soient apportées, on risquerait de voir, dans le même temps, s'évanouir les connaissances empiriquement acquises parce que les vieillards qui en sont détenteurs disparaissent malheureusement et parce que la population des villes s'accroît, au détriment de celle des campagnes, et que l'expérience acquise tend ainsi à diminuer constamment.
Dans ce domaine comme dans beaucoup d'autres, c'est en marchant qu'on prouve le mouvement. Aussi avons-nous préféré, tout en nous rendant compte de leurs insuffisances, commencer dès maintenant la publication de ces Eléments de Pharmacopée Malagasy.
Nous nous permettons d'insister sur le fait que cet essai doit être considéré seulement comme une première base ; et nous désirons vivement que cette publication suscite un effort collectif. Beaucoup de personnes peuvent apporter un concours utile dans un tel domaine. Qu'elles soient persuadées que toutes les informations, tous les compléments ou même toutes les critiques qu'elles pourront nous adresser seront examinés avec un égal intérêt. Ces matériaux pourront d'ailleurs, ultérieurement, être soumis au même titre gue nos propres notes à l'examen des membres de la Commission de la Pharmacopée Malagasy, lorsque celle-ci sera officiellement organisée. Elles peuvent nous adresser la correspondance par l'intermédiaire du Bulletin de Madagascar, ou à l'Institut Malagasy de Recherches Appliquées, B.P. 489 à Tananarive, ou au Laboratoire de Physiologie Nutritionnelle, Faculté de Médecine, 12, rue de l'Ecole de Médecine, Paris VIe.
Nos « Eléments de Pharmacopée Malagasy » sont destinés avant tout à permettre aux médecins qui le jugeront opportun d'utiliser dans leurs prescriptions des matériaux tirés des ressources locales. Dans cet esprit, nous nous sommes efforcés d'indiquer pour chaque article du Codex français, lorsque celui-ci n'est pas susceptible d'être préparé à partir des ressources de Madagascar, les matières médicales spécifiquement malagasy qui peuvent être considérées comme susceptibles de lui être substituées. Bien entendu, une telle substitution ne peut être opérée à l'insu du médecin et du malade, car il s'agirait alors d'une fraude, tombant sous le coup des lois et règlements qui ont pour but la répression de telles fraudes. Au cours de la deuxième guerre mondiale, lorsque la pénurie de certains produits médicamenteux se fit cruellement sentir à Madagascar, nous avons vu par exemple des commerçants peu scrupuleux vendre pour du talc de l'amidon de riz. Une telle substitution de marchandise est évidemment une fraude et a dû être sanctionnée.
[7]
Par contre, lorsque son emploi aura été consacré par des textes appropriés, chacun des éléments de la matière médicale malagasy pourra entrer dans la préparation d'un médicament au même titre que les éléments correspondants précédemment importés, sous la réserve qu'il soit désigné par son nom et sans qu'aucune confusion ne puisse résulter de l'appellation utilisée.
Dans l'intervalle, les médecins pourront prescrire, chaque fois qu'ils l'estimeront nécessaire à l'intérêt de leurs malades, la drogue malagasy considérée par eux comme appropriée, si par hasard ils se trouvent placés dans des circonstances telles qu'ils ne puissent recourir aux drogues d'importation correspondantes. Des spécialités pharmaceutiques ayant reçu le visa de la Commission Malagasy des Visas de Spécialités pourront, en outre, être basées sur l'emploi de ces drogues, sous la responsabilité habituelle des pharmaciens qui les prépareront ou les commercialiseront.
Il ne nous appartient pas d'anticiper sur les mesures que le Gouvernement de la République Malagasy pourra être appelé à prendre en vue d'une meilleure utilisation des ressources du droguier local. Notre rôle se borne à fournir les bases techniques qui permettront, éventuellement, la mise en œuvre de telles mesures lorsqu'elles seront jugées opportunes.
Le travail collectif dont nous suggérons la réalisation pourra également servir de base à un enseignement de la Matière Médicale Malagasy aux futurs médecins. Nous souhaitons vivement qu'un tel enseignement puisse être distribué, dans un avenir aussi rapproché que possible, à Tananarive. C'est à notre avis l'un des éléments essentiels de la formation des médecins destinés à servir dans les postes ruraux ct certaines localités isolées où les difficultés d'approvisionnement peuvent rendre particulièrement nécessaire le recours aux ressources du droguier malagasy.
PRÉSENTATION DES « ÉLÉMENTS »
Ces « Éléments » sont classés par ordre alphabétique des noms communs des drogues. Chaque fois qu'il existe un nom français consacré par l'usage, c'est lui que nous avons choisi de préférence. Ceci en vue de faciliter les références au Codex français qui reste, comme nous l'avons dit, la Pharmacopée actuellement en vigueur. Dans le cas contraire, nous avons utilisé le nom malagasy. Enfin, dans certains cas très rares, nous avons dû utiliser le nom latin, pour éviter des confusions, ou parce que nous ne connaissions ni nom malagasy, ni nom français couramment utilisé.
Chaque notice comporte une description sommaire de la plante médicinale ou de la drogue considérée. On a préféré, quand cela était possible, faire un dessin plutôt qu'une longue description en termes techniques.
[8]
Chaque fois que cela a été possible, on a donné des précisions sur les modes de récolte, de préparation, etc., sur la composition chimique, en donnant une bibliographie des travaux effectués dans ce domaine, et enfin sur les emplois thérareutiques et la posologie. Malgré le soin apporté à cette rédaction, il est certain que notre travail comportera des lacunes. Nous serons reconnaissants à tous ceux qui accepteront de nous aider à les combler, quelle que soit la forme que puisse revêtir leur contribution à ce but. Lorsque toutes les notices seront publiées, et éventuellement complétées, et constitueront la première ébauche d'un « Codex Malagasy », nous publierons des listes complètes des noms malagasy, français et latins des drogues recensées, en renvoyant au numéro de chaque notice de façon à faciliter les recherches.
Note de Pl@ntUse
Cette mise en ligne a été rendue possible grâce à Lucile Allorge, fille de Pierre Boiteau.
Malheureusement, la publication a dû s'interrompre à la suite du premier tome.
Liste des chapitres
- Aboringa
- Absinthe
- Acacia à tanin
- Ache ou céleri
- Acide acétique et acétates
- Aconit napel
- Adonis
- Aferombohitra
- Aferontany
- Afotany
- Agaric officinal
- Ahibalala
- Ahibitsika
- Aidinono
- Ail
- Airelle et myrtille
- Akanga
- Alafy
- Alchémilles
- Alcool éthylique à 95°
- Alcoolats
- Alcoolatures
- Alkékenge
- Aloès
- Amandier
- Amaranthe épineuse
- Ambarivatrindolo
- Amborasaha
- Amidons
- Anacardier
- Anamafana ou Anamalaho
- Anampantsaka
- Ananas
- Anandaingo
- Anangoaika
- Andrakadraka
- Anémone pulsatille
- Aneth
- Angavodiana