Polygonum (Rolland, Flore populaire)
Sommaire
[Tome IX, 179]
Polygonum fagopyrum
- Nom accepté : Fagopyrum esculentum
- melica, milica, milicamilium, lat. du m. â. en Italie, Du C. - faginula, lat. du m. â., Du C., III, 185. - fagitricum, fagotriticon, lat. du m. â., Dief. - frumentum saracenicum, lat. du m. â., Delisle, 1851, p. 324.- irium, turcicum frumentum, lat. du XVIe s., Gesner, 1542. - bladus Turquiae, lat. du XVIe s., J. Camus, Livre d'h. - tragotrophon, frumentum asiaticum, milium indicum, anc. nomencl., Dodoens, 1557. - frumentum indicum, fagotriticum Belgarum, erysimum cereale, ocymum cereale, ocymum veterum Tragi, tragopiron, nomencl. du XVIe s., Mattirolo. - frumentum sarracenicum (parce qu'il
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- a été importé d'Afrique), frumentum vaccinum, polygonon hederaceum, anc. nomencl., Bauhin, 1671 (Bauhin ajoute à ces noms medica Italorum ; c'est sans doute une erreur, parce que cette appellation est celle du sorgho).
- mèl négrè, mil néré, mi négrè, mil mouriscou, milhà mourou, milh mourou, milhètt moriscou, mî mourou, mî mourètt, méy' nègré, mèlh, mèlha, f., mè, m., en div. pat. du Midi.
- bled noir, m., Bretagne, Du Val, Voyage d'Italie, 1656, II, 186. (Le sarrasin n'est pas noir [1] ; noir est ici synonyme de maure, sarrasin.)
- blé noir, m., franç. (Je passe sous silence les nombreuses formes patoises.) - blatt morou, blatt mourriscou, Sud-Ouest. - mouriscou, Landes, H.-Gar.
- blé sarrasin, m., franç., Conseil tres utile contre la famine, 1546, p. 26 ; L'Escluse, 1557 ; etc. - Savoie, Du Val, Voyage d'Italie, 1656, II, 186. - mil sarrazin, m., millet sarrazin, m., franç., Oliv. de Serres, 1600. - sarrasine, f., franç., Constantinus, 1573 ; Pissy-Poville (S.-Inf.), r. p. - sarrasin, sarazin, m., saraouzin, saradzin, sérézin, sanrèzin, saradzan, saréjin, sarzi~, s'râzin, sarrazi, sarazia, m., saraza, m., sarazè, m., en div. pat. - farathin (avec th angl.), H.-Savoie. - sëroze, m., Poncin (Ain), r. p. - sërga, m., Ruffey, près Dijon, r. p. - lazin, m., Palaiseau (S.-et-O.), r. p. - saradin, saradi~, sara-i~, en div. pat. - sarabin, Maine-et-Loire. - carazin, env. de Fougères (Ille-et-V.), r. p. - carbalin, Nièvre. - carabin, franç., Dict. de Trév., 1752 ; Nord, Ouest et Centre de la France.
- carrou, m., Béarn, Bull. de la Soc. Ramond, 1900, p. 18. (Le fruit de la plante est triangulaire.)- cârô, m., carô, m., câraou, m., cariaou, m., cara, m., en div. pat. de la Mayenne et de l'Ille-et-Vilaine.
- cagot, m., languedoc. de 1560, Bourbon, Arch. civ. de Tarn-et-Gar., 1894, p. 115.
- blé de Turquie, franç. du XVIe s., J. Camus, Livre d'h.- trëkya, m., trtya, m., Savoie. (Ces noms sont plus habituellement donnés au maïs.)
- bla néy' bigoro, m. (littéralement = maïs noir), Sardent (Creuse).
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- ↑ Il le paraît, du moins, par comparaison. Le breton dit ed du, etu, utu « blé noir » ; gwiniz du, van, guneh du = gunec'htu = « froment noir » [E. E.].
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- bladi, m., Marsac (Creuse), r. p. Rev. d. langues romanes, 1879.
- blavass, m., languedocien, Duboul, p. 112.
- blé de cent jours, Varangéville-s.-M. (S.-Inf.), r. p.
- blé cornu, m., anc. franç., Le Choiselat, Disc. du ménag. des poules, 1581, fet 17, v°.
- blé breton, m., M.-et-L., I.-et-L., r. p.
- roghë, m., roghè, m., Albertville, Moûtiers-de-Tar., Aime, Thénésol (Sav.), r. p.
- roghiè, m., Villette (Sav.), r. p. env. de Moûtiers-de-Tar., r. p.
- dragée aux chevaux, franç., L'Escluse, 1557.
- fajol, m., Aude. Mistr. - Pyr.-Or., Courpanyo. (Le fruit de la plante ressemble au fruit du fagus = hêtre.)
- blé bucail, m., picard., doc. de 1575, Jouanc. - bucail, m., franç., Oliv. De Serres, 1600, p. 160. - bouckaie, f., XVe s., Valenciennes, God., qui donne le mot sous la forme erronée houckaie. - bucquoy, m., picard., doc. de 1506, Jouanc. - bucày', f., Somme. - blocày’, f., Oise, Graves. - boccoie, f., anc. wall., Guicciardin, Descript. des Pays-Bas, cité par Body.
- bockweyt, boeckweyt, buekenweydt, anc. flam., Dod.
- boekweit, boekwei, boekent, boekee, dial. flam. et holl. (A. de C.).
Un lieu planté de sarrasins est appelé :
- blonégraou, m., Saint-Yrieix-la-M. (Creuse), A. Thomas, Ess. de philol. franç., 1897, p. 69.
- rogatière, f., Albertville (Savoie), Brachet.
- La Bucaille, lieu-dit près Saint-Cyr (S.-et-O.), Chauffourt, 1618, p. 26.
Onomastique : Bucaille, nom de famille en 1680, Dubosc, Arch. civ. de la Manche, 1865, I, 39 ; famille actuelle des Côtes-du-Nord.
Le nom d'homme Sarrasin est fréquent, mais il peut ne pas avoir la plante pour origine.
« Sème ton blé noir quand tu voudras, En quatre mois tu l'cueilleras. » H. Bret., Sébillot. - « Fay toun blad nigré quand voudras Mas per Sén-Michial lou médras. » Limousin, Annuari Lemouzi, 1884, p. 16. - « A la Saint-Pothain (2 juin), Bonhomme, sème ton sarrasin. » Ille-et-V., Mélus., III, 180. - « Pour semer du sarrasin Qui fasse bonne fin, C'est à la Saint-Médard, Qu'il n'est ni tôt ni tard. » Mayenne, Duchemin des Cépeaux, Récits du pays du Bocage, 1854, p. 356. - « Qué lou blat négré,
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- o Son-Bornobé (11 juin), Sous sémnà noun siago ; Mès s'otob ol comp èro trop bèl, Sé réduirio en bufado. Que le s. ne soit pas sans avoir été semé à la Saint-Barnabé mais néanmoins si au champ il était trop beau, il se réduirait en balles ou graines vides. » Aveyr., Duval.
« Septembre doux et benin mûrit le bon sarrasin. » Manche, Le Héricher, Sobr. de Norm., 1890, p. 55.
« La pluie de Saint-Médard fait germer les épis au gerbier, de quoi le sarrasin se rit » . Ariège, Stat. de la France.
« La gelée du Jeudi-Saint gèle le sarrasin ; La gelée du Vendredi-Saint gèle le pain et le vin. » Ain, Stat. de la France.
« Pér carmentran la gouta éy jargat nigré sinné dé blad nigré = A carnaval, la goutte, c. à. d. la pluie au prunellier, signe de blé noir. » Bas Limousin, Champeval.- « Quand pléon pér Paschas sinné dé blad nigré. » Limousin, Echo de la Corrèze, 1893, n° 12, p. 5.
« Pelgen du, blavez ed du = messe de minuit sombre, année de blé noir. » Basse-Bret., c. p. feu L. F. Sauvé.
« Lous blads nigris voloun périr naou corps. » Bas Limousin, Champeval. - « Le sarrasin fait neuf fois son testament avant de mourir. Le sarrasin semble anéanti par la grande sécheresse, mais la moindre humidité le rétablit. » Lot, Delpon, Stat. du Lot, 1831, I, 228.
« Tonnerre en juin, cloche au sarrasin. » Manche, Le Bouais-Jan, Revue, 1897, p. 163.
« Année de bige, Année de grige. » Franche-Comté, Perron, Prov., p. 1.
« Le temps orageux convient par excellence au blé noir. Si vous voulez que votre grenier regorge de ce grain, offrez-en selon vos moyens, au moment des semailles, une ou plusieurs mesures à sainte Barbe qui commande au tonnerre. » Basse-Bretagne, c. p. feu L. F. Sauvé.
« Quand on a fini de battre le sarrasin, tous les batteurs, se tournant vers l'Est, crient trois fois, de toutes leurs forces : carabin ! c'est un moyen d'obtenir une abondante moisson de cette céréale, l'année suivante. » Prez-en-Pail (Mayenne), r. p.
« On dit d'une fille : elle a passé dans le carabin, c.-à-d. qu'elle a bu toute honte, qu'elle a jeté son bonnet par dessus les moulins. On fait beaucoup de dégâts en traversant un champ de s. » May., Dott.
« Les gallinacés qui ont mangé du sarrasin se battent volontiers
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entre eux. Le campagnard donne aux animaux qu'il mène au marché du sarrasin, pour leur donner de l'œil, les tenir vifs et éveillés. » Toussenel, Esprit des bêtes, 1847, p. 35.
« Celui qui aime et manie le blé noir, aimera les chats noirs et deviendra farouche. » Naintré (Vienne), r. p.
Langage des fleurs. - « Un bouquet mis extérieurement à la fenêtre d'une fille indique symboliquement qu'elle est rêveuse, qu'elle pense à son amoureux, qu'elle peut allumer pour veiller (car on fait de l'huile à brûler avec le sarrasin). » Ruffey, près Dijon, r. p.
Devinette. - « Divin, eun draïk vihan du A ve alc'houezet en daou du = devine, une toute petite chose noire fermée à clé des deux côtés. Le blé noir. » Basse-Bret., c. p. feu L.-F. Sauvé.
Polygonum tataricum
- Nom accepté : Fagopyrum tataricum
- blé noir de Tartarie, blé noir de Sibérie, franç., Rozier, 1793.
- sarrasin de Tartarie, franç., Bon Jardinier pour l'an XIII.
- sarrasin de Sibérie, franç., Dambourney, Suppl. au rec. des procédés de teint., 1788, p. 124.
- sibéri, m., Anneville-s.-M. (Manche), r. p.
- carabin tartare, carabin tatare, May., Dott.
- tartari, m., Nièvre, Chamb.
- zibèria, Côme, Monti.
Polygonum bistorta
- Nom accepté : Bistorta officinalis
- bistorta, bustorca, bistortica, colubrina, limonium (?), l. du m. â., Dief, paturio britonica, l. du IXe s., Bonnet. aros (?), l. du XIVe s., Escallier, Rem., p. 218. — basilica, l. du m. â., Benecke. — serpentaria, dracontea, dracunculus, basilia, basilisca, l. du m. â., Pritz. — bistorta britannica, anc. nomencl., Bauh., 1539.
- bistorte, fr. anc. et mod. — bistouorto, Aveyr. — bistouto, Tarn. — viscorte, f., franç., Aldebrandin, Livre pour la santé du corps garder, s. d. (vers 1480), fet 28, v°.
- bistorde, wallon, docum. de 1650, Wallonia, 1898, p. 32. — bastode,
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- f., Châteauroux (Indre). — tors, m., franç. du XIVe s., Escallier, Remarques, p. 218.
- serpentaire masle, f., anc. fr. Littré, s. v° bistorte. — serpentine, f., franç., Matthioli, éd. de 1598, cité par J. Camus, Lexicol. botan., 1884. — sèrpentina, f., Morges (Suisse), Brid — bàndino, f., Cévenol, Sauv., 1785. — couroubrino, f., Var, Am.
- jota, f., vaudois, Parterre de médecine, 1745.
- betterave, f., Saint-Georges-des-Groseillers (Orne), r. p.
- brosse de loup, Velorcey (H.-Saône), r. p.
- langue de boeuf, en divers endroits. — bouino, f., H.-Loire, Der. De Ch.
- fëyotte, f., Centre, Jaub. — (Côte-d'Or), Roy. — Doubs, Beauq.
- avouabe, f., Martigny (Valais), r. p.
- litasso, f., La Malène (Lozère), r. p.
- énpètt, m., Arfons (Tarn), r. p. (La râpure de la racine guérit les engelures.)
- lantrèl’, f., antrèl’, f., lantrèy, f., ërnouày, f. (Vosges), Haill. — andrèl’, f., Ban de la Roche, H.-G. Oberlin.
- oourélho dé cabro, f., Aveyron, Vayss.
- belle dame, f., Gerbépal (Vosges), Haill.
- chal, m., Montreuil-Bellay (M.-et-L.), r. p.
- yèpe du cassin, f., Spa, Lez.
- nunu, m., Sargé (Indre), r. p. (On en fait des flûtes appelées nunus).
- pain de caleuve, f., mangeaille au serpent, Bretagne française.
- britannique, f., franç , Philiatre, Trés. des rem., 1555.
- érbo dé lo Sénto-Gënëvièvo. f., Davignac (Corr.), r. p.
- fleur de Saint-Antoine, Spa, Lez.
- priérès, f. pl. (= prières ; on appelle ainsi les feuilles radicales), chatoun, m. (la fleur), Briançonnais, c. p. feu Chabrand.
- minou, m. (la fleur), Moustier-Ventadour (Corrèze), r. p.
- teod aer (= langue de serpent), louzaouenn ann aer (= herbe de serpent), breton, c. p. feu L.-F. Sauvé (C'est la plante dont les couleuvres se montrent le plus friandes. Si ce régal venait à leur manquer, leur espèce ne tarderait pas à disparaître.) — Le P. Grégoire a le second nom, lousaouën an aër [E. E.].
- nadere (nader, nater = serpent), naderwort, natercruyt, moyen néerl.
- hertstonghe, anc. flam., Dodoens.
- adderwortel, néerl. (A. de C.).
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Polygonum aviculare
- Nom accepté : Polygonum aviculare
- sanguinalis herba, latin de Columelle.
- poligonon, genicularis, genicular, sanguinalis, proserpina, proserpinaca, lat. de Dioscoride, publié par Stadler.
- gramen septenis nodis, lat. du IIIe s. ap. J .-C., Serenus Samonicus, cité par Meyer, Gesch. der Botan.
- proserpinalis, l. du Ve s., Marcellus Empiricus, centenodia.
- centinodia, centenotica, centonitica, sanguinaria, proserpinacia, opirion, enenera, l. du m. â., Goetz.
- polygonia, pupulus, populus, popluus, coriola, corrigiola, proserpinata, genicula, geniculata, centumnoda, lingua passerina, lingua passeris, uva major, l. du m. â., Mowat.
- orion, l. du m. â., Mowat, 1882.
- proserpentina, pilogonus, centodonia, l. du m. â., Dief.
- proserpinacia, serpinacia, gleba, l. du m. â., Graff.
- proserpinaria, l. du m. â., Stein.
- proserpinata, centinodion, perdicialis, l. du m. â., Renzi.
- vuneriva, l. du m. â., germania, 1881, p. 402.
- porcinatia, multigonia, l. du XIIIe s., Matthaeus Silvaticus.
- poligoma, pollicarpos, multigonia, centum nodia, corrigiola, bellaria, proserpinata, virga pastoris, canezillum, l. du m. â., Simon Januensis, 1486.
- sanguinalis mascula, polygonon mas, anc. nomenclat., Cordus, 1561.
- seminalis (a seminis multitudine), anc. nomencl., Fuchsius, 1546.
- polygonium, seminalis, anc. nomencl., Duchesne, 1544.
- polygonum mas, anc. nomencl., Dodoens, 1557.
- polygone, m., français, Cotgrave, 1650.
- poligonie, f., fr. du XIVe s., Dorveaux, Antid., p. 86.
- paligoine, f., franç., Le Grant Albert, s. d. (vers 1500).
- centinodie, f., franç., Ch. Estienne, 1561.
- centinode, f., franç., Richelet, 1710.
- centidoine, f, franç., Duez, 1664.
- cent-nous, franç. du XVe s., J. Camus, op. sal., p. 106.
- cent-nœuds, Nantes, De Candolle (dans Mém. de la Soc. d'agric. de la Seine, 1807, p. 257).
- mille-nœuds, Médonville (Vosges), Haill.
- herbe à nœuds, Briquebec (Manche), Joret.
- herbe nouée, f., anc. franç., Cotgr., 1650. — Normandie. — Maine. — Touraine. — Saintonge.
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- érbo nouzado, f., Aveyr., Vayss. - Aude, Laff. - Hér., Barth.
- nouée, f., Haie-Fouass. (L.-Inf.), r. p. - Amboise, r. p.
- noueuse, f., anc. fr., J. Grévin, Œuvres de Nicandre, 1567, p. 56.
- noû, f., Lencloitre (Vienne), r. p.
- renouée, f., franç., Guy de Chauliac, éd. Nicaise, p. 318 ; L'Escluse, 1557, etc., etc.
- renouée masle, franç., Molinaeus, 1587.
- renouée âcre, f., franç., Batard, 1809.
- renoue, f., franç. du XVIe s., G. Bouchet, serées, éd. Royb, II, 43.
- courte-nouày', f., Maillezais (Vend.), c. p. M. Ph. Telot. - Mausé-s.-le-M. (D.-S.), r. p.
- rejointe, f., herbe à charpentier, f., franç., Traité curieux des couleurs, 1647, p. 82.
- génouyado, f., Cévenol, Sauv., 1785.
- herbe trainasse, f., franç., Louyse Bourgeois, Rec. de Secrets, 1635, p. 59. - C.-d'Or, r. p.
- trainasse, f., franç, Richelet, 1710. - Normandie. - Maine. - Anjou. - Saintonge. - Orléanais. - Berry. - Bourbonnais. - Bourgogne. - Champagne. - Lorraine.
- trénache, f., Normandie.
- trênass, masc., Avon (S.-et-M.), r. p.
- trénày'sse, f., env. de Redon (I.-et-V.), r. p.
- trénasso, f., Pont-Charaud (Creuse), r. p. - Meymac (Corr.), r. p.
- trénassi, f., Lyonnais, Puitsp.
- tranasse, f., Orne, Joret.
- trin-nassa, f., Suisse, Sav.
- arbo tran-nèsse, f., Cousance (Jura), r. p.
- trénèsse, f., Rainville (Vosges), r. p. - Médonville (Vosges), Haill. - Ruffey-les-B. (C.-d'Or), Joign.
- trënëzo, f., Moustier-Ventadour (Corr.), r. p.
- trinache, S.-Inf, Delboulle.
- trimasse, f., env. de Châteauroux (Indre).
- tignache, f., Saint-Pierre-s-Dives (Calv.), Joret.
- blay' trénasse, f., Chambéry, Colla.
- tinézoua, m., env. de Rennes, r. p.
- herbe traînante, f., Arleuf (Nièvre), r. p. Neauphe-s.-E. (Orne), r. p. Manche, Jor.
- herbe traînière, f., Alençon, Carrouges (Orne), Let.
- trénado, f., env. d'Agen, r. p.
- trénëta, f., Aime, Bourg-Saint-Maurice (Sav.), r. p.
- traînée, f., franç., Fur., 1708. - S.-Inf., Calv., Jor.
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- tréy'né, f., Vimarcé (May.), r. p.
- trin-né, f., Orchamps (Jura), r. p.
- tranoué, f., Mortagne (Orne), Jor.
- trèy'no, f., toulous. Tourn. - La Courtine (Creuse), r. p.
- trèno, f., Aveyr., Vayss.
- tréne, f., Charmes (Vosges), Haill.
- tréne de pourciô, f., montois, Sigart.
- trémoulho, f., Saint-Georges-Lapouge (Creuse), r. p.
- trènèräla, f., La Chambre (Sav.), r. p.
- térnu, f., Villez-s.-B. (Eure), Jor. (Le mot éternue en beaucoup d'endroits = chiendent).
- tesnue, f., anc.fr. Duchesne, 1544.
- tènu, f., tënu, f., Le Mans, Maulny. - Eure, Calv., Jor.
- grimpante, f., La Chapelle Craonor. (May.), r. p. (Ici grimpante signifie rampante).
- tirache, f., Courtisols (Marne), Guénard.
- tirasso, f., Aix-en-Pr., Garidel, 1716. - Tarn, Martr.
- tirasséto, f., provenç., Pellas, 1723. - Valensolle (B.-Alpes), Honn.
- tirasséto dé camin, f., provenç., Castor.
- courréjouolo, f., courréjolo, f., courréjado, f., Aveyron, Vayss.
- corigeole, f., franç., Renoul, La Mort aux vers, 1580, p. 134.
- corrigiole, f., franç., Gesnerus, 1542 ; Cotereau, 1552, etc., etc.
- corrivole, f., anc. fr., God.
- couriola, f., niçois, Risso.
- courioro, f., Ampus (Var), r. p.
- écouria, masc., Annonay (Ardèche), r. p.
- carouge, f., carogée, f., Aube, Des Et.
- courètsou, m., Brétenoux (Lot), r. p.
- courètte, f., Pamproux (D.-S.), c. p. M. B. Souché.
- vèta (= lien), Saint-Ilpize (H.-Loire), c. p. M. Le Blanc.
- coudo-trédzo (= pais-truie), condértsino = herbe des coudercs ou petits pacages très secs et très ras auprès des maisons, f., Brive, Lép. (coudà = paître au ras de terre.)
- pâturotte, f., Ruffey-l-B. (Côte-d'Or), Joigneaux.
- herbe à cochon, herbe de cochon, herbe de porc, franç. (Le porc en est très friand. - Je néglige les nombreuses formes patoises.)
- pourkiné, f., Boulogne-sur-Mer, Haigneré.
- porcine, f., Berry, Jaub. - pourtchino, f., H.-Loire, pourcinèlo, pourchignasso, provenç.
- pourchënasse, f., Châtel-Guyon (P.-de-D.), c. p. M. P. Le Blanc.
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- pourceline, f., posseline, f., Loir-et-Ch., Yonne, Aube.
- coch'này', f., Vimoutiers (Orne), Lot.
- lichèrn', f., Oloron (B.-P.) Lespy. (de lichou = porc.)
- takiatte dé pouhh, f., La Bresse (Vosges), Haill.
- èrbo stirronssày'ro, f., Mur-de-Barrez (Aveyr.), Carb.
- tire-gorè, m., M.-et-L. Desv.
- éstiro-porc, m., Auterrive (Gers), Alman. de la Gascogno, 1903, p. 34.
- crouchénadony'ra, f., Brioude (H.-L.), c. p. M. P. Le Blanc. (Du mot crouchnà = craquer, parce que les porcs et les lapins, qui en sont friands, la font craquer sous la dent.)
- herbe à chien, Coulomm. (S.-et-M.), r. p.
- coudaouchou, m., Dordogne, Mistr.
- chinô, f., chénô, f., Pont-Audemer (Eure), Robin.
- chènô, m., Eure, Calv., Jor.
- chiénô, m., chinô, m., Hondouville (Eure), Jor.
- chalô, m., Saint-Aubin-le-V. (Eure), Jor.
- cèlô, m., Alençon, Carrouges (Orne), Let.
- sin-nètte, f., sénètte, f., wallon, Grandg.
- sangott', f, Libourne (Gir.), c. p. M. L. Durand-Dégrange.
- charneûze, f., Somme, Eloy de Vicq, Cat. des plantes de la Somme, 1865, p. 211. - Varangéville-s.-Mer (S.-Inf.), r. p.
- cérnô, m., Eure, Jor.
- sanguinaire, f., franç., J. Massé, Art vétérinaire, 1563, p. 12.
- érbo sannouzo, f., sannouzo, f., Béziers, Az. - toulous., Tourn. - T.-et-G., Lagr. - Tarn, Martr. - Gondrin (Gers), c. p. M. H. Daignestous. - Pays d'Albret, Duc.
- sanousso, f., Aude, Laff.
- érbo dé la sanio, f., Montauban, Gaterau.
- salouche, f., env. de Cambrai, r. p. - Oise, Primes d'honneur en 1869, p. 64.
- calouche, f., Oise, Graves.
- s'nou, m., Montreuil-Bellay (M.-et-L.), r. p.
- sémoulo, f., Albi (Tarn), r. p.
- sôçatte, f., Saulxures (Vosges), Haill.
- chôchî, f., Aube, Des Et.
- couche, f., Bertrimoutier (Vosges), Haill.
- s'nile, f., nord du dép. de la Manche, Jor.
- herbe à suron, Panlatte (Calv.), Jor.
- yèrpe de pourchôs, f., Valenciennes, Hécart. (Les pourchôs ou cloportes se trouvent fréquemment sous cette herbe.)
- herbe aux rougets, Centre, Jaub. - Vendômois, Martell. - May.,
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- Dott. (Le rouget, Leptus autumnalis, est un tout petit insecte qui fréquente cette plante.)
- vandinjron, m., Pamproux (D.-S.), c. p. M. B. Souché. (Le vandinjron est le Leptus autumnalis.)
- herbe aux âchées, Vendômois, Martell.
- âchée, f., Orléans, Dub. - L.-et-Ch., Mart. ; Thib. - Amboise, r. p.
- âche, f., Vendômois, Martell.
- lâchée, f., blaisois, Thib.
- lacëlô, m., Le Mans, Maulny.
- aza, m., Ascoux (Loiret), r. p.
- langue passerine, f., anc. fr., Guy de Chauliac, éd. Nic., 1890, p. 679.
- langue de passeret, langue de moisson, fr. du XVe s., J. Camus, Op. sal.
- langue de passerat, anc. fr., Grand herbier, en françoys, s. d. (vers 1520).
- langue de passereau, f., anc. fr., J. Massé, Art vétérinaire, 1563, p. 12.
- léngo dé passéroun, f., Arles, Laug. - Apt, Col. - Le Vernet (B.-Alpes), Honn.
- herbe à l'oji, pipi, fribourg, Sav.
- sèrzin des ouhés (= sarrasin des oiseaux), m., Chatel (Vosges), Haill.
- tchotte d'òyatte (= herbe d'oison), f., Ban de la Roche, H.-G. Oberlin.
- bò è l'ôy' (= bec à l'oie), m., Montbéliard, Contej.
- faminètte, f., crèmètte, f., Eure, Jor.
- poulètte, f., Calvados, Jor.
- poulètte traînante, Avranches, Jor.
- herbe rousse, Pays de Bray (S.-Inf.), Jor.
- herbe noire, Joué (Indre-et-Loire), r. p.
- herbe de fer, Chevillon (Loiret), r. p.
- èrba caminày'ré, f., Sorède (Pyr.-Or.), Conill.
- passa-cami, m., Pyr.-Or., Comp.
- troouca-camin, m., Luchon, Sac. - Cassaigne (H.-G.), r. p. - T.-et-G., Lagr. (Cette herbe pousse sur les chemins même fréquentés.)
- trénk'-cami~, m. Landes, J. Léon.
- trinca-tàya, m., Montpellier, Loret.
- vanoèla, f., Séez (Sav.), c. p. M. Ch. Joret.
- vénossé, fém., Saint-Georges-d.-Gros. (Orne), r. p. (nom des herboristes de la localité).
- satani, f., Fougerolles (Mayenne), r. p.
- pènnày'ré, m., La Malène (Loz.), r. p.
[190]
- blédé, f., Sainte-Geneviève (Aveyr.), r. p.
- herbe aux charpentiers, franç., Traité curieux des couleurs, 1647, p. 82.
- érbo dis panaris, Provence, Mistr.
- crépinette, franç. dialect., Littré.
- tesnue, f., anc. franç., Duchesne, 1544.
- marjolaine de curé, franç., Lobelius, 1591. (Ce nom est donné par plaisanterie. La renouée se trouve souvent dans les cimetières mal entretenus.)
- herbe de Saint-Innocent, parisien du XVIe s., Solerius, 1549. (Cette herbe était alors commune dans le cimetière des Saints-Innocents.)
- herbe des Saints-Innocents, Guerbaville (S.-Inf.), Jor.
- mil-choulm (= mille-nœuds), bret. de Cléden Cap Siz. (Fin.), c. p. M. H. Le Carguet (mil-skourm, haut Tréguier, E. E.).
- troadur, bret. de Pleubian (C.-du-N.), c. p. M. Y. Kerleau.
- carnèr, bret. des env. de Lorient, r. p.
- gleizen glaz, rederez, bret. d'Esquibien (Fin.), c. p. M. H. Le Carguet.
- mellou (= articulations), breton, Le Gonidec, etc. [E. E.]
- duysentknoopmanneken, verckensgras, anc. flam., Dodoens.
- verkensgras, zwýntjesgers, knopgras, tryt, dial. flam. (A. de C.).
« La renoue, eschauffée en la main, revoque la rage à ceux qui ont été autrefois mordus par des chiens enragez, qui autrement estaient delivrez du péril. » XVIe s., G. Bouchet, Serées, éd. Royb., II, 43.
« Geniculata est illa herba quam yrundines portant pullis suis cum perforantur oculi eorum cum acu et recuperant visum. » Mowat, 1882.
Symbolique. - « Cette herbe signifie : revenez en amitié. » Traité curieux des couleurs, 1647, p. 82. (C.-à-d. renouez d'après le nom de l'herbe appelée renouée.)
Polygonum convolvulus
- Nom accepté : Fallopia convolvulus
- volubilis minor, helxine cissampelos, anc. nomencl., Ratzenb.
- centunculus Plinii, convolvulus niger, volubilis nigra, anc. nomencl., Bauhin, 1671.
- bidalhado, f., T.-et-G., Lagr. - Pays d'Albret, Duc.
[191]
- vélha, f., Lausanne, Bridel. — Fribourg, Sav.
- véyî, f., Calv., Jor.
- vriyée, f., vréy’, f., vriyée sauvage, f., M.-et-L., Desv.
- vriyée bâtarde, f., Orléans, Dubois. — M.-et-L., Bat.
- vriy' bâtarde, f., Loiret, r. p.
- vriy' cornue, f , Loiret, Eure-et-L., r. p.
- viyée traînante, Alençon, Letacq.
- liseron bâtard, Oise, Graves. — Eure, Jor.
- liseron noir, lignë bâtard, H.-Marne, c. p. M. A. Daguin.
- corée, f., Loire, Legrand.
- grëpala, f., vaud., BridelL.
- rampe, m., rample, m., Vosges, Haill.
- riolè, m., May., Dott.
- fève sauvage, Vosges, Haill. — Montois, Sigart.
- fabos soouatsos, f. pl., Mur de Barrez (Aveyr. ), Carb.
- navet du diable, Champsecret (Orne), Joret.
- bla négré soouvadzé, m., Corrèze, Lép.
- savage bouquètte, f., Verviers, Lejeune.
- courréjolo négro, f., provençal, Mistr.
- lierre des champs, Morthomiers (Berry), Le Grand
Polygonum persicaria + hydropiper + amphibium
- Nom accepté : Persicaria maculosa, Persicaria hydropiper, Persicaria amphibia
- persicaria personatia, scurrago, nomencl. du XIIe s., Bibl. de l'Ecole des chartes, 1869, p. 333. (Persicaria signifie qui a les feuilles comme celles du pêcher ; personatia signifie qui a les feuilles comme celles de la patience.)
- currago, curiagia, guriaca, persicaria minor, l. du m. â., Mowat.
- crataegonon, persicaria, pulicaria, piper aquatile, hydropiper, anc. nomencl., Bauhin, 1671.
- cullanum, nomencl. du XIVe s., W. Stokes, Welsh. Plantn. (Le mot est traduit par le [prétendu] gallois culirage.)
- herba Sanctae-Mariae, sanguis Christophori, anc. nomencl., De Bosco, 1496, fet 62 v°.
- sanguinaria, sanguis aquaticus, persicaria maculata, anc.nomencl., Paracelse, Grande Chirurgie, 1593, p. 331 et 333.
- persiguière, f., anc. franç., Rabelais, Garg., I, chap. 13.
[192]
- persicaire, f., franç., Duchesne, 1541 ; etc.
- persicaire âcre, f., franç., Bulliard, 1784.
- péssughié bastar = faux pêcher, m., Avignon, Palun.
- préssaghéra, f., Pyr.-Orient., Comp.
- aoubèrgié bastar, m., provenç., Mistr.
- scurage, f., franç. du XIIe s., Bibl. de l'Ecole des chartes, 1869, p. 332.
- culrage, curage, cuirage, curaige, m., anc. franç. (Le mot est tantôt masculin et tantôt féminin. - Cette herbe est bonne pour les plaies du fondement et en clystère pour la dyssenterie (voir Olivier de Serres, 1600, p. 568), mais elle y produit des démangeaisons insupportables.)
- kërage, m., kërège, m., curadze, m., tchurage, m., tchuérage, m., cul-arraouy’, rn., arraouy'-cul, m., raoujo-cu, m., raouge-kiou, m., rache-cu, m., en divers patois.
- cui-cu, m., Saint-Bonnet-l.-O. (Loire), Legrand.
- kioul-còytt, m., toulous., Tourn. - Montauban, Gat. - Castres, Couz.
- pique-langue, m., Manche, Joret.
- pico-léngo (= pique-langue), m., Aveyr., Vayss.
- cuit-langue, keû-langue, Damprichard (Doubs), Gramm. - Montbél., Cont. - Vosges, Haill., herbe à échauder, Crestot (Eure), Joret.
- pébré dé ày'ga, m., Pyr.-Or., Comp.
- poyvre aquatique, franç., L'Escluse, 1557.
- poivre d'eau, m., franç., Bulliard, 1784. - Chaussin (Jura), c. p. M. A. Briot.
- pilingre, m., Sologne, Dubois, 1803. (Corruption du mot pyrèthre.)
- pilingue, f., Sologne, Legrand, pulingue, f.. Berry, Legrand.
- érba dé pugureistsa, H.-Loire, Der. de Ch.
- pughétt, m., Basses-Pyr., Coundés biarnés, 1890, p. 10.
- pugach, m., Lembeye (B.-Pyr.), Coundés biarnés, 1890, p. 10.
- herbes aux puces, Fr.-Comté, Provence, Languedoc.
- eupatoére d'apoticayres, franc., Fayard, 1548.
- erbo dél cur, f., Aveyr., Vayss.
- herbe à la gangrène, Char.-Inf., c. p. M. E. Lemarié.
- herbe à charbon, Aube, Des Et. - Berry. Le Gr.
- herbe à tous maux, Char.-Inf., Trav. de la Soc. hist. de Saint-Jean-d'Angély, 1865, p. 211. (Ceux qui ont des maladies de peau vont la cueillir, le jour de la Saint-Jean, avant le lever du soleil et à jeun, encore imprégnée de rosée, pour se guérir.)
- plago de San-Roch, f., Arles, Laugier. - erbo dé la plago, Provence.
- grâce de Dieu, franç., Duchesne, 1544.
[193]
- érbo dé San Christaou, Aix-en-P., Garidel, 1716.
- herbe à la Vierge, f., Champlitte (H.-Saône), r. p. - Ruffey-les-Beaune (C.-d'Or), Joign.- Manche, Eure, Joret.
- parpélédzé (= rouge pourpre), f., Brive (Corr.), Lép.
- méco dé piott (= caroncule rouge du coq d'Inde), f., toulous., Tourn. - Castres, Couz. - Aude, Laff.
- roupie de co-dinde, f., Vendômois, Martell. (A cause de la grappe rouge que porte la plante.)
- rèpie de co-dinde, f., Châtenay (S.-et-M.), r. p.
- mémèro dé poulôy’ (= caronc. de coq d'Inde), f., Gondrin (Gers), c. p. M. H. Daignestous.
- tètte de trouy’, f. (= tétine de truie), Hesbaye (Belgique), Rev. d. tr. p., 1904, p. 501.
- câmbo roujo (= jambe rouge), f., Aveyr., Vayss.
- came-arrouye, f., Arrens (Hautes-Pyr.), c. p. M. M. Camélat.
- pé rougé, m., provenç., Réguis.
- pied rouge, m., herbier, m., M.-et-L., Desv.
- omodou négré, m., Mur de Barrez (Aveyr.), Carb.
- amorou, m., Aveyron, Vayssier.
- amarélha, f., Chambéry, Colla.
- saz'nèsse, f., Ban de la Hoche, H. G. Oberlin. (Qui a les feuilles comme celles du saule ?)
- theuthi, m. (av. th anglais), env. de Saint-Jean-de-Maurienne, Const.
- langue d'oie, Centre, Jaub. - Vendômois, Martell.
- herbe d'âne, Haute-Sav., Const. - herbe de cheval, Berry, Le Gr.
- mort à poule, Fécamp (S.-Inf.), Jor.
- herbe à crapaud, Oise, Graves.
- érbo d'aous grapaous, Saint-Ybard (Corr.), La Roche.
- èrbo dé gropal, f., Mur-de-Barrez (Aveyr.), Carb.
- gibouré, m., montois, Sigart.
- brama-vaca, erba de la plaga, pébré d'ày'ga, Hér., Planchon. (On l'appelle braime-vache parce que le terrain où vient la persicaire fournit un mauvais pâturage.)
- herbe au genou, érba ô dzënaou, Suisse, Vicat, 1776 ; Savoy.
- rassel, m., franç., Junius, 1577.
- sassal, m., roue à tache, f., Hermalle-sous-Huy (Belg.), Rev. d. tr. pop., 1904, p. 299.
- erba pules, Saluces, Eandi. - brusaboca, milan., Bauf.- salsarella, mantouan, Cher.
- troazur, breton, P. Grégoire, Le Gonidec, etc. [E. E.].
[194]
- louzaouen-ann-trouc'h (= herbe de la coupure), breton, Le Gonidec, etc. [E. E.].
- persencruydt, persickcruydt, anc. flam., Dodoens.
- christuskruid, Jezusgras, dial. holl. (Wdb. Heukels).
- roodbeen, roodschonk, roodsel, roods, rodse, rits(e), smert, wilde wilg, dial. flam. et holl. (A. de C.).
« La persicaire cueillie et lavée en eau coulante puis appliquée peu de temps sur les ulcères et après reportée et enfouye au lieu où elle a été cueillie, les guérit à mesure qu'elle pourrit. » Guy de la Brosse, Nat. d. plantes, 1628, p. 512.
« Sa fueïlle arreste le sang fluant du nés, la tenant au plat de la main, la tache la joignant. Au contraire, renversee de l'autre costé, provoque le sang : ainsi avec merveille voit-on en ceste herbe, deux effects divers, par la diverse application. Le jus de ceste plante chasse les punaises des chalits, et tuë les vers des blessures. Les chairs de mouton, de boeuf et de veau, se conservent fresches plus que de leur naturel quelques jours, par la vertu de ceste herbe en estans enveloppées. » Olivier de Serres, 1600, p. 568.
« La feuille de cette plante présente vers le milieu du limbe une maculature pourpre, une tache rouge. Elle est due à une tache du sang menstruel de la Vierge. » Belgique wallonne, Κρυπτάδια, VIII, 43.
« Dans la Flandre on raconte que cette plante croissait sur le Calvaire, au pied de la croix, et qu'une goutte du sang du Christ serait tombée sur les feuilles. » (P. de Mont et A. de Cock, Vlaamsche Vertelsels, p. 119.)
« Terre dé méndras, Gouarde-la té quoan l'as ; Terre dé puguét, Bénéts-lé si poudét = T. de menthastre, garde-la si tu l'as ; T. de persicaire, vendez-la, si vous pouvez. » B.-Pyr., Coundés biarn., 1890, p. 10.
Symbolique. - « Le cuirage signifie : mal vous servez. » Traité curieux des couleurs, 1647, p. 69.
Polygonum orientale
- Nom accepté : Persicaria orientalis
- grande persicaire du levant, persicaire d'Espagne, monte-au-ciel, f., franç., Fillass., 1791.
[195]
- bâton de Saint-Jean, cordon de cardinal, Orléanais, Dubois, 1803.
- bâton de Jacob, français.
- babillarde, f., Anjou, au XVIIIe s., Soc. linnéenne de Maine-et-Loire, 1853, p. 26.
____________________
[Les compléments qui suivent viennent de Additions et corrections du tome 9 (Rolland, Flore populaire)]
[270]
- sabouyart’, m., Vabre (Tarn), c. p. M. Ed. Edmont.
- fajou, m., Le Mas-d'Azil (Ariège), c. p. M. Ed. Edmont.
- moron, m., mouriscou, m., Castillon-en-Couserans (Ar.), c. p. M. Ed. Edmont.
- mimourette, f., env. de Cazères (Haute-Gar.), c. p. M. Ed. Edmont.
- boecaut, m., anc. fr., Romania, 1902, p. 362 ; 1907, p. 258 — boeghete, fr., Lille, 1446, God. — beaucuit, bouquette, boguette, baudine, fr. dialectal, Littré.
- boucotte, f., boucotte, f., fr.-comt. — boketa, f., vaudois. — bokète, boûkète, Nord, Belg. wall. — botché, m., Tourcoing.
- bocott’, f., boucott’, f., Haute-Savoie, c. p. M. Ed. Edmont.
- roghett’, m., Séez (Savoie), c. p. M. Ed. Edmont.
- granett’, f., vall. vaudoise, c. p. M. Ed. Edmont.
- trékýa, f., trëkéya, f., terkéyò, f., Ain, c. p. M. Ed. Edmont.
- malhorco, f., Quillan (Aude), c. p. M. P. Calmet.
- pabiatt’, m., Labouheyre (Landes), c. p. M. F. Amandin. — Pays d'Albret, Duc.
- gabatch, m., env. de Foix (Ar.), c. p. M. Sicre.
- dragée aux chevaux, f., fr., Dodoens. - L'Escluse, 1557, p. 319.
- grize, f., grèze, f., grije, f., grich’, f., grihhe, f., Vosges, Haute-Saône.
Voir d'autres noms gallo-romans du sarrasin dans Gilliéron et Edmont, Atl. ling., fasc. 26, carte 1192.
- melica, melega, ital., Oudin, 1681. — sarracino, ital., Ambrosini,
[271]
- 1666. — formentin, Saluces, Eandi. — fràina, milanais, comasque.
- alforfon, aljorjon, espagnol d'origine arabe, Colm.
- buck-weat, angl. — french wheat, Jacks.
- bukweten (en 1430), bockweit, buckwede, gries, grüt, grütze, anc. all., Pritz.
M. J. Feller remarque sur les formes de la p. 181 : « boûkète, f., wallon ; du flamand bœkweit, dont le 1er composant bœk = hêtre. »
Les crêpes de farine de sarrasin sont le mets traditionnel de la veillée de Noël en pays wallon.
- bladi, m., Marsac (Creuse), r. p.
- carreau, Rennes, Coulabin.
M. Camus dit qu'on a le plus ancien exemple de la mention de polygonum fagopyrum dans le Livre d'heures d'Anne de Bretagne.
Erreur ; il est question de la culture de cette plante en Normandie, en 1460, 43 ans avant le Livre d'heures, comme l'a montré L. Delisle dans son livre sur la condition des classes agricoles. — Joret, dans Rev. crit. 1896, p. 23.
- sërga, m. à contrôler.
Un bouquet mis extérieurement à la fenêtre d'une jeune fille indique symboliquement qu'elle est rêveuse, qu'elle pense à son amoureux (comme on fait de l'huile à brûler avec le sarrasin, elle peut allumer pour veiller). — Ruffey (près Dijon), rec. pers.
Per Carm entrant, la goutta ei jarrgat nigre, sinne de blad nigre.
A Carême entrant (Carnaval), la goutte au prunellier, signe de blé noir. Pluie de février esquive fange d'août.
Carnavar sens luna, de cent fennas s'en sàuvat mas una.
Turpiter. Quia per hoc tempus comessationis, noctes nebulosæ favent conventibus malis.
- Bas-Limousin, Champeval.
M. Feller corrige ainsi les noms wallons, en ajoutant que fleur de Saint-Antoine est le nom de la persicaire. [1].
____________________
- ↑ La nomenclature de Lezaack est faite en partie de seconde main, d'après Lobet, Forir, qui eux-mêmes n'étaient pas grands clercs dans la matière.
[272]
- cassin n'existe pas, Lezaack a sans doute mal entendu ; le mot doit être cossèt (porcelet).
- cawe du tchèt, f. (queue de chat, la fleur), Bého (province de Luxembourg).
- mousse, moussète, f., à Champagne et à Outrewarche (Prusse wallonne).
C'est le cratoegonon des Grecs, selon Saint-Lager.
Pline l'a confondu avec le cratægos, arbre bien connu.
- plaga dé San-Ro, Gard, Bosc, etc.
- erbo de Sant-Inoucen. Gard, Fesquet.
- cuirasse, Oise, Graves.
La térre dou méndrass, gouade-lé couan l'ass ; la térre dou péluho (queue de loup, espèce d'herbe), Da-lé à qui la bo ; Chalosse (Landes), Foix, Poés. pop. land., 1902, p. 45.
- yèbe ou jèbe à cint nokes, cint-nokes, mèye-nokes, wallon, J. F.
P. 187 : corôye, f. (lanière), wallon, J. F.
P. 188 : tchènète, f. (chaînette, synonyme de herbe à nœuds), Verviers. J. F.
P. 190 : yèbe du pwoérfi (h. de panaris), wallon, Lobet.
Additions de M. Ed. Edmont :
- pourquinèe, f., Saint-Pol (P.-de-C.).
- taloche, f., trame, f.. Ligny-Saint-Flochel (P.-de-C.)
- traînole, f., env. de Vesoul (H.-Saône).
- trainugo, f., Seiches (Lot-et-G.).
- trinate, f., Cœuve (Suisse rom.).
- tirache, f., Courtisols (Marne).
- tirassa, f., Orpierre (H.-Alpes).
- tirassado, f., Aups (Var).
- tirassèta, f., Bobi (Wall. vaud.).
- tire-goret, m., Saint-Groux (Char.).
- courdalle, f., Oulx (Val de Suze).
- lé~n'ta, f., Barcelonnette (B.-Alpes).
- herbes à bêtes rouges, f., env. de Conlie (Sarthe).
- erbo nuderado, f., Martres-Tolosanes (H.-Gar.).
- chenillée, f., chën'lhé, f., Noirmoutiers (Vendée).
[273]
- petite nouée, f., nouée filante, f., Clisson (Loire-Inf.).
- passä-kami, m., Arles-sur-Tech (Pyr.-Or.).
- M Feller corrige ainsi les formes données :
- rampioûle, f., Royompré-Polleur (province de Liège).
- Additions de M. Ed. Edmont :
- cope-gorge, m., Ramecourt (P.-de-C.).
- viélie, f., Magny (Yonne).
- veillie, f., Port-en-Bessin (Calv.).
- liane, f., env. de Barneville (Manche).
- Notes de M. Feller :
- peûve d'êwe (poivre d'eau), wallon, Lobet.
- yèbe d'êwe, yèbe du fossé (renouée des fossés humides).
- crouwin d'ansènî, m. (herbe des fumiers), wallon.
- foyes du Sainz-Èlôy (feuilles de Saint-Eloy). On en met deux feuilles en croix sur le mal Saint-Eloi, sorte d'ulcère, wallon.
- yèbe du Saint-Antône, d'après un autre nom du même mal, wallon.
- foyes di Saint-Qwèlin (feuilles de Saint-Quoilin), id.
- fleûr du Saint-Djèrmain (fleur de Saint-Germain), id
- sainète, f., wallon, Grandg., ll, 337.
La tache rougeâtre ou brunâtre des feuilles provient de ce que la Vierge a laissé tomber sur cette plante une goutte de sang menstruel. — On dit aussi que c'est produit par une goutte du sang de Jésus (environ de Liège).
- Additions de M. Ed. Edmont :
- pied rouge, m., fer à cheval, m., pélingre, m., franç. pop.
- herbe ed' rân-n’, f., herbe de crapaud, f., Saint-Pol (P.-de-C.).
- rénougado, f., Jegun (Gers).
- rénoutado, f., env. de Cazères (H.-Gar.).
- rénouzado, f., Florac (Lozère).
- rénouzada, f , couriada, f., Salignac-sur-Loire (H.-Loire).
- rouandz, m., Cours (Rhône).
- rouinz’, f., Ambierle (Loire), Vindecy (Saône-et-L.).
- ruintt’, m., Beaubery (Saône-et-L.).
- rouind’, f., Néronde (Loire).
[274]
- raoujo, m., La Teste-de-Buch (Gironde).
- ranjo kiou, m., Pessac (Gir.).
- araoujë ku, m., Luxey (Landes).
- cousinoku, f., Chalus (H.-Vienne).
- tsipérétayro, f., Villefranche-de-Belvès (Dord.).
- pilinche, f., Vesse (Allier).
- ékilonce, f., Trézelle (Allier).
- escoururo, f., Villelaure (Vaucluse).
- ërpara, f., Maïsette (Vall. vaudoises).
- erba dou mëssé, f. (employée comme vulnéraire pour les meurtrissures). Châtillon d'Aoste (val d'Aoste).
- lun-ouga bouina, f., Bobi (Vall. vaudoises).
- erbo dé piouzé, f., env. de Mazamet (Tarn).
A Aumagne (Charente), le jour de la Saint-Jean, ceux qui sont atteints de maladies cutanées doivent, avant le lever du soleil, et à jeun, aller cueillir, encore imprégnée de rosée, l'herbe qu'ils appellent de tous maux (Polygonum persicaria ou amphibium). On en frotte la plaie et le mal disparaît. (Bull. de la Soc. histor. de Saint-Jean-d'Angély, 1865, p. 211.)
Si l'on bassine les chevaux avec une décoction de cette plante, les mouches n'en approcheront pas, même dans les grandes chaleurs, Provence, Avril.
On en frotte les nouvelles ruches pour y attirer les essaims d'abeilles, Vern (Ille-et-Vil.), r. p.