Polygonacées (Le Floc'h, 1983) : Différence entre versions

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(106. Atriplex halimus L.)
(Rumex vesicarius)
 
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|titre=[[Table des matières (Le Floc'h, 1983)|Le Floc'h, ''Ethnobotanique tunisienne'', 1983]]
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[71]
 
  
== 078. [[Populus nigra]] L. ==
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[II/2; p:6] SALICACÉES
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M. - ''Populus nigra'' (fr. = peuplier noir) et, à un moindre titre, ''Populus tremula'' (*) (fr. = peuplier tremble) servaient à préparer un onguent employé en usage externe comme ''vulnéraire et antihémorroïdal'' soulignent PARIS et MOYSE (1967) qui notent aussi que les « peupliers » servent à préparer un charbon léger ''antiseptique intestinal''.
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== ''Calligonum comosum'' ==
 
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090. ''Calligonum comosum'' L'Hérit. [II/31 ; p:28] POLYGO­NACÉES
(*) ''Populus tremula'' L. n'est pas signalé dans la ''Flore de la Tunisie'' de (POTTIER-ALAPETITE.
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*Nom accepté : ''[[Calligonum polygonoides]]'' subsp. ''comosum''
 
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== 079. [[Salix alba]] L. ==
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[II/7; p:9] SALICACÉES
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M. - L'écorce de ce «saule blanc» est ''tonique, fébrifuge'' et ''antirhumatismale'' (PARIS et MOYSE, 1967).
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== 080. Juglans regia L. ==
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[II/8; p:10] JUGLANDACÉES
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M. - Selon TROTTER (1915), c'est l'écorce des racines (« souac ») qui a surtout un grand emploi auprès des femmes qui la mastiquent et s'en servent éventuellement de « ''dentifrice'' ».
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Cet usage est aussi rapporté par GATTEFOSSÉ (1921).
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Pour la région des Ababsas nous avons également relevé la gran­de réputation d'''anticarie'' et de ''tonique des gencives'' du « souac », utilisé essentiellement par les femmes.
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D.- L'enveloppe charnue, du fruit du noyer, dite (brou de noix », est récol­tée à mâturité, utilisée après macération pour ''teindre les laines'' (JATTEAU, 1977).
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== 081. Castanea sativa Mill. ==
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[II/10; p:11] FAGACÉES
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Ce taxon est aussi connu par une autre combinaison synonyme ''C. vulgaris'' Lam.
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D.A. - L'écorce, riche en tannin gallique, est utilisée dans l'industrie du tanna-
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[72]
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ge, alors que les fruits servent d'aliment (PARIS et MOYSE, 1967 ; LEMORDANT ''et al''., 1977).
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== 082. Quercus suber L. ==
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[II/12; p:14] FAGACÉES
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M. - Les " noix de galle ", qui se développent sur les feuilles de ce chêne, servent en Algérie (DORVAULT et WEITZ, 1945) à com­poser un ''liniment'' pour frictionner les boutons survenant souvent à la tête des enfants. C'est également, selon ces mêmes auteurs, la pou­dre de ces « noix » que les chirurgiens arabes utilisent pour accélérer la ''cicatrisation des plaies d'armes à feu''.
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D. - Bien entendu, cette espèce (ar. = fersi, fernan ; fr. = Chêne liège) est surtout appréciée pour son liège (LEMORDANT ''et al'', 1977).
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== 083. Quercus ilex L. ==
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[II/14; p:15]
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A. - Les glands, ''comestibles'', sont largement utilisés en Kabylie, signale TROTTER (1915).
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D. - Le « Chêne vert », comme le chêne kermès (cf. ''Quercus coc­cifera'' n° 084), est susceptible de porter l'insecte nommé ''Coccus illicis''. Nous n'avons cependant pas confirmation de cette présence sur ''Quer­cus ilex'' en Tunisie.
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== 084. Quercus coccifera L. ==
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[II/l5;p:15]
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Longtemps eonsidéré comme étant une graine, le « kermès » est de fait le corps desséché de la femelle de diverses espèces de ''Coccus'', insecte de la famille de Coccidées, dont les principales espèces sont ''Coccus illicis'' et ''Coccus vermilio''. Ces insectes (ar. = quermez habb, fr. = kermès) vivent sur le ''Quercus coccifera L.'' et le ''Quercus ilex'' L. Leur présence est attestée en Tunisie, par POTTIER-ALAPETITE, sur le ''Quercus coccifera'' L.
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M. - Dans le droguier égyptien (DUCROS, 1930), le « kermès » est employé comme ''astringent, dessicatif'' et sert à la préparation de certains ''éluctuaires stimulants et aphrodisiaques''. Cette vertu astrin­gente est également rapportée par LEMORDANT ''et al''. (1977).
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[73]
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D. - Les « kermès », qui se récoltent en juin, après la mort des femelles consécutive à la ponte, servaient pour la ''teinture'' des étoffes et des fils en « écarlate » (JATTEAU, 1977).
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== 085. Urtica urens L. ==
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[II/18; p:18] URTICACÉES
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M. - L'emploi de l' « ortie grièche » est rapporté, par PARlS et MOYSE (1967), avec les propriétés générales attribuées aux « orties » (cf. ''Urtica dioica'' ; n° 087).
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La vertu ''antidiarrhéique'' de la « grièche » (ar. = harika) est aussi notée par LEMORDANT ''et al''. (1977).
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== 086. Urtica pilulifera L. ==
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[II/20; p:18]
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A. - GOBERT (1940, 1955) indique que, si les Tunisiens utilisent, de préférence, les jeunes feuilles de cette espèce (ar. : horriq), c'est de fait, la plante entière qui peut être ''consommée cuite'' avec le « mhammes ».
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M.R. - Les graines s'emploient (BOUQUET, 1921) contre les ''calculs rénaux'' et la ''cystite''. A Marrakech (GATTEFOSSÉ, 1921), elles sont considérées ''aphrodisiaques et diurétiques''.
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La plante fournit à la médecine ses feuilles et ses graines dont on fait :
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- des tisanes employées ''contre la gravelle'' et la ''rétention d'urine'',
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- des gargarismes,
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- des ''cataplasmes émollients''.
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A ces indications, qu'il note également, DUCROS (1930) ajoute que le suc de l' « ortie rude » ''arrête les hémorragies et les crache­ments de sang''.
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La plante passe pour avoir aussi de précieuses ''propriétés contre l'anasarque et l'ascile'' (GOBERT).
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Cette « ortie » serait utilisée, en Libye, dans le traitement des rhumatismes (KOTOB HUSSEIN, 1979).
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[74]
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== 087. Urtica dioica L. ==
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[II/21; p:18]
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M.- La médecine populaire utilise les « orties » pour leurs propriétés ''antianémiques, hémostatiques et antidiabétiques''. ''Urtica dioica'' (fr. = grande ortie) est une source intéressante pour la préparation de la « chlorophylle » ou encore des « extraits chlorophylliens » commerciaux utilisés comme ''antituberculeux'', antianémiques. En usage externe elle est ''cicatrisante, désodorisante'' et constitue un ''colorant alimentaire'' autorisé (PARIS et MOYSE, 1967).
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Pour cette espèce (ar. : harika ; fr. = grande ortie), LEMOR­DANT ''et al''. (1977) insistent aur son intérêt hémostatique et antidia­bétique.
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== 088. Parietaria officinalis L. ==
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[II/23; p:21]
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M. - Le nitrate de potassium et les flavonoïdes, signalés par PARIS et MOYSE (1967), sont à l'origine de l'emploi, noté égale­ment par LEMORDANT ''et al''. (1977), de cette espèce (ar. : libida ; fr. pariétaire) comme ''diurétique''.
+
 
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== 089. Ficus carica L. ==
+
[II/26; p:23] MORACÉES
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A. - La Figue constitue, une ''ressource alimentaire'', dans tout le Nord de l'Afrique et TROTTER (1915) souligne que le sirop (ar. = rub), obtenu en faisant macérer des figues sèches, est utilisé comme ''condiment'', pour les mets doux, lors des fêtes religieuses.
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M.T. - Le fruit bouilli dans du miel est ''émollient'' et s'emploie contre la ''toux'' (BOUQUET, 1921).
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PARIS ct MOYSE (1967) signalent que le fruit est intéressant par sa richesse en sucres et en vitamines A, B et C et qu'outre leur valeur alimentaire, les figues sont légèrement ''laxatives, émollientes et pectorales''. Les mêmes auteurs notent éga­lement que les feuilles de cette espèce ''peuvent occasionner des dermatoses''.
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Nous avons relevé dana la region des Ababsas que les fruits très mûrs, tombés au sol et que l'on donne à manger aux enfants en milieu de journée, sont réputés être puissamment ''vermifuges''.
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D. - Certains se servent du jus qui coule d'une entaille faite à un figuier pour ''faire cailler le lait'' ; ce liquide est épongé dans un flocon de laine que l'on presse dans le lait au moment venu (BOU­QUET, 1921; RENON s.d.).
+
 
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[75]
+
  
== 090. Calligonum comosum L'Hérit. ==
 
[II/31 ; p:28] POLYGO­NACÉES
 
  
 
M. - DUVEYRIER (''in'' TROTTER, 1915) indique qu'avec les racines on fabrique une décoction ''vermifuge''.
 
M. - DUVEYRIER (''in'' TROTTER, 1915) indique qu'avec les racines on fabrique une décoction ''vermifuge''.
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Sans autre précision, CAUVET (1925) rapporte que l'espèce sert au ''traitement de la gale du chameau''.
 
Sans autre précision, CAUVET (1925) rapporte que l'espèce sert au ''traitement de la gale du chameau''.
  
D.A. - Cette espèce saharienne, ainsi que les autres ''Calligonum'', est très recherchée pour la fabrication de charbon de bois ce qui a grandement contribué à sa quasi-diaparition.
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D.A. - Cette espèce saharienne, ainsi que les autres ''Calligonum'', est très recherchée pour la fabrication de charbon de bois ce qui a grandement contribué à sa quasi-disparition.
  
 
Au Ahaggar, GAST (1968) semble indiquer que les populations tirent le maximum de cette plante (tam. : aressou ; ar. arta) ainsi :
 
Au Ahaggar, GAST (1968) semble indiquer que les populations tirent le maximum de cette plante (tam. : aressou ; ar. arta) ainsi :
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* le bois est très recherché comme ''combustible'' et pour la fabrication de charbon de bois,
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* l'écorce est utilisée pour le ''nettoyage des outres'' à lait,
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* les « ''tubercules'' » ''des racines sont consommés'' par les nomades soit crus, soit en farine en mélange avec un peu d'eau ou de beurre fondu.
  
- le bois est très recherché comme ''combustible'' et pour la fabrication de charbon de bois,
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== ''Calligonum azel'' ==
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091. ''Calligonum azel'' Maire [II/32; p:28]
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*Nom accepté : ''[[Calligonum azel]]''
  
- l'écorce est utilisée pour le ''nettoyage des outres'' à lait,
 
  
- les « ''tubercules'' » ''des racines sont consommés'' par les nomades soit crus, soit en farine en mélange avec un peu d'eau ou de beurre fondu.
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Nous avons admis ici que la forme « ''azal'' » de ''Calligonum comosum'' L'Hér. est bien ''Calligonum azel'' Maire.
  
== 091. Calligonum azel Maire ==
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D. - Selon FOUREAU (''in'' TROTTER, 1915) la  forme « ''azal'' » de ''Calligonum comosum'' L'Hér. procure, par son écorce et ses feuilles, une substance employée pour le ''tannage des outres en peau'' de chêvre. Cet usage est aussi rapporté par POTTIER-ALAPETITE (1979).
[II/32; p:28]
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Nous avons admis ici que la forme « ''azal'' » de ''Calligonum comosum'' L'Hér. est bien ''Calligonum azel'' Maire.
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== ''Polygonum aviculare'' ==
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092. ''Polygonum aviculare'' L. [II/37; p:32] POLYGONACÉES
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*Nom accepté : ''[[Polygonum aviculare]]''
  
D. - Selon FOUREAU (in TROTTER, 1915) la  forme « ''azal'' » de ''Calligonum comosum'' L'Hér. procure, par son écorce et ses feuilles, une substance employée pour le ''tannage des outres en peau'' de chê­vre. Cet usage est aussi rapporté par POTTIER-ALAPETITE (1979).
 
 
== 092. Polygonum aviculare L. ==
 
[II/37; p:32] POLYGONACÉES
 
  
 
M. - ''Polygonum aviculare'' (fr. = renouée des oiseaux) est très employé comme ''astringent, antidiarrhéique, vulnéraire et hémostatique'' (PARIS et MOYSE, 1967 ; LEMORDANT ''et al''., 1977).
 
M. - ''Polygonum aviculare'' (fr. = renouée des oiseaux) est très employé comme ''astringent, antidiarrhéique, vulnéraire et hémostatique'' (PARIS et MOYSE, 1967 ; LEMORDANT ''et al''., 1977).
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[76]
 
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== 093. Polygonum equisetiforme S. et Sm. ==
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== ''Polygonum equisetiforme'' ==
[II/40; p:33]
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093. ''Polygonum equisetiforme'' S. et Sm. [II/40; p:33]
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*Nom accepté : ''[[Polygonum equisetiforme]]''
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M. - La plante possède des principes ''astringents'' justifiant son emploi comme ''antidiarrhéique'' (TROTTER, 1915).
 
M. - La plante possède des principes ''astringents'' justifiant son emploi comme ''antidiarrhéique'' (TROTTER, 1915).
  
 
Pour le Sud tunisien, LOUIS (1979) signale plusieurs emplois :
 
Pour le Sud tunisien, LOUIS (1979) signale plusieurs emplois :
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* L'infusion sert à ''laver les plaies'' et à les désinfecter,
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* L'emplâtre de « gordab » et de savon, dissous dans l'huile, ''active la cicatrisation'' et la guérison des plaies. Le même emplâtre peut également être additionné de « passerine » (''Thymelea hirsuta'' Endl.)
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* l'espèce est réputée être ''fortifiante'' pour les jeunes chamelons.
  
- L'infusion sert à ''laver les plaies'' et à les désinfecter,
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== ''Polygonum maritimum'' ==
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094. ''Polygonum maritimum'' L. [II/41; p:33]
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*Nom accepté : ''[[Polygonum maritimum]]''
  
- L'emplâtre de « gordab » et de savon, dissous dans l'huile, ''active la cicatrisation'' et la guérison des plaies. Le même emplâtre peut également être additionné de « passerine »(''Thymelea hirsuta'' Endl.)
 
  
- l'espèce est réputée être ''fortifiante'' pour les jeunes chamelons.
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M. - RAYNAUD (''in'' GATTEFOSSÉ, 1921), a noté que la plante est employée contre les ''brûlures'' et les ''enflures''.
  
== 094. Polygonum maritimum L. ==
 
[II/41; p:33]
 
  
M. - RAYNAUD (''in'' GATTEFOSSÉ, 1921), a noté que la plante est employée contre les ''brûlures'' et les ''enflures''.
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== ''Emex spinosus'' ==
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095. ''Emex spinosus'' (L.) Campd. [II/43; p:34] POLYGONACÉES
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*Nom accepté : ''[[Emex spinosa]]''
  
== 095. Emex spinosus (L.) Campd. ==
 
[II/43; p:34] POLYGONACÉES
 
  
 
Cette combinaison est ''orthographiée actuellement'' (''Flora europaea'') : ''E. spinosa'' (L.) Campd.
 
Cette combinaison est ''orthographiée actuellement'' (''Flora europaea'') : ''E. spinosa'' (L.) Campd.
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A. - Si GOBERT (1940) indique que, chez cet « Emex » (ar. = bezzoulet naja), seule la racine se consomme crue, CHOUMOVITZ et SERRES (1954) notent de surcroît la consommation dea feuilles tendres.
 
A. - Si GOBERT (1940) indique que, chez cet « Emex » (ar. = bezzoulet naja), seule la racine se consomme crue, CHOUMOVITZ et SERRES (1954) notent de surcroît la consommation dea feuilles tendres.
  
Au Fezzan, LETHEILLEUX (1948) rapporte que les feuilles larges d'un ''Emex'', connu sous le nom vernaculaire « el hanzab » (*), peuvent rentrer dans la préparation de l' « idam », aorte de sauce grasse.
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Au Fezzan, LETHEILLEUX (1948) rapporte que les feuilles larges d'un ''Emex'', connu sous le nom vernaculaire « el hanzab » <ref>Il s'agit assurément de ''Emex spinosus'', seul ''Emex'' cité par KEITH (1965) et BOULOS (1979) en Libye.</ref>, peuvent rentrer dans la préparation de l' « idam », aorte de sauce grasse.
  
(*) Il s'agit assurément de ''Emex spinosus'', seul ''Emex'' cité par KEITH (1965) et BOULOS (1979) en Libye.
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== 096. Rumex crispus L. ==
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<references/>
[II/47; p:37] POLYGONACÉES
+
  
M. - PARIS et MOYSE (1967) et LEMORDANT ''et al''. (1977) signalent que la racine de cette plante (ar. = snanoun ; fr. = patience) est ''astringente''.
 
  
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== ''Rumex crispus'' ==
 +
096. ''Rumex crispus'' L. [II/47; p:37] POLYGONACÉES
 +
*Nom accepté : ''[[Rumex crispus]]''
  
== 097. Rumex vesicarius L. ==
 
[II/50; p:39]
 
  
Combinaison et orthographe conformes à ''Flora europaea''. La similitude d'usage nous incite à rapporter également ici les indications relatives à : ''Rumex vesicarius'' var. ''typicus'' Murb. signalée en Tunisie.
+
M. - PARIS et MOYSE (1967) et LEMORDANT ''et al''. (1977) signalent que la racine de cette plante (ar. = snanoun ; fr. = patience) est ''astringente''.
  
A. - Au Fezzan, LETHIELLEUX (1948) note que l'oseille sauvage « kourricha el rât » (''Rumex vesicarius'' ou ''Launaea glomerata''*) est cueillie pour les animaux mais que l'on en met aussi dans l'«idam», sorte de sauce grasse.
 
  
D'après LARRIBAUD (1952) l'espèce (« hammouid ») est consommée en salade ou cuite avec la viande (cf. à ''Launaea glomerata'' n° 464) recette rapportée également par CHOUMOVITZ et SERRES (1954), PASSAGER et BARBANÇON (1956), PASSAGER et DOREY (1958), DOREAU (1961).
+
[77]
  
A propos de ''Rumex vesicarius'' L. var. ''typicus'' Murb. (tam. : tanesmint ; fr. : Oseille aauvage) ; GAST (1968) rapporte que la feuille a un goût aigrelet rafraîchissant, qu'elle n'est pas consommée en Ahaggar, mait qu'elle le aerait au Tassili n'Ajjer.
+
== ''Rumex vesicarius'' ==
 +
097. ''Rumex vesicarius'' L. [II/50; p:39]
 +
*Nom accepté : ''[[Rumex vesicarius]]''
  
(*) Il s'agit très probablement de ''Rumex vesicarius'' signalée en Algérie par QUEZEL et SANTA (1963) sous le nom vernaculaire « qorissa ».·
 
  
== 098. Rumex tingitanus L. ==
+
Combinaison et orthographe conformes à ''Flora europaea''. La similitude d'usage nous incite à rapporter également ici les indications relatives à : ''Rumex vesicarius'' var. ''typicus'' Murb. signalée en Tunisie.
[II/53; p:40]
+
  
A. - L'espèce (ar. = korressa) serait consommée crue (GOBERT, 1940). TROTTER (1915) précise que ce sont les feuilles que l'on mange et qu'elles ont, comme d'ailleurs ''Rumex vesicarius'' L., un agréable goût d'oseille.
+
A. - Au Fezzan, LETHIELLEUX (1948) note que l'oseille sauvage « kourricha el rât » (''Rumex vesicarius'' ou ''Launaea glomerata'' <ref>Il s'agit très probablement de ''Rumex vesicarius'' signalée en Algérie par QUEZEL et SANTA (1963) sous le nom vernaculaire « qorissa ».</ref>) est cueillie pour les animaux mais que l'on en met aussi dans l'« idam », sorte de sauce grasse.
  
== 099. Rumex thyrsoides Desf. ==
+
D'après LARRIBAUD (1952) l'espèce (« hammouid ») est consommée en salade ou cuite avec la viande (cf. à [[Composées (Le Floc'h, 1983)#Launaea glomerata|''Launaea glomerata'' n° 464]]) recette rapportée également par CHOUMOVITZ et SERRES (1954), PASSAGER et BARBANÇON (1956), PASSAGER et DOREY (1958), DOREAU (1961).
[II/54; p:41]
+
  
A. - GOBERT (1940) note que cette oseille (ar. = Isan thour) se mange crue ou cuite dans la « chekchouka » de piments et de fèves.
+
A propos de ''Rumex vesicarius'' L. var. ''typicus'' Murb. (tam. : tanesmint ; fr. : Oseille aauvage) ; GAST (1968) rapporte que la feuille a un goût aigrelet rafraîchissant, qu'elle n'est pas consommée en Ahaggar, mait qu'elle le aerait au Tassili n'Ajjer.
  
== 100. Rumex tuberosus L. ==
+
____________________
[II/55; p:41]
+
  
''Rumex tuberosa'', combinaison que l'on trouve dans la littérature, est une synonymie de celle adoptée par POTTIER-ALAPETITE.
+
<references/>
  
[78]
+
== ''Rumex tingitanus'' ==
 +
098. ''Rumex tingitanus'' L. [II/53; p:40]
 +
*Nom accepté : ''[[Rumex roseus]]''
  
A. - Réputées trop acides, les espèces ''Rumex acetosa'' (*), ''R. tuberosa'' et ''R. acetosella'' (*), confondues dans les dénominations vernaculaires, sont cependant consommées en cas de disette (BOUQUET, 1938). Selon le même auteur, d'autres plantes (cf. à ''Anchusa aegyptia·ca'', n° 355) sont souvent mélangées à l'oseille sauvage (**) pour en relever le goût.
 
  
(*) ''Rumex acetosa'' L. et ''Rumex acetosella'' L. sont considérées absentes de Tunisie.
+
A. - L'espèce (ar. = korressa) serait consommée crue (GOBERT, 1940). TROTTER (1915) précise que ce sont les feuilles que l'on mange et qu'elles ont, comme d'ailleurs ''Rumex vesicarius'' L., un agréable goût d'oseille.
  
(**) Nous avons estimé qu'il s'agissait très probablement de ''Rumex tuberosus'' L.
+
== ''Rumex thyrsoides'' ==
 +
099. ''Rumex thyrsoides'' Desf. [II/54; p:41]
 +
*Nom accepté : ''[[Rumex thyrsoides]]''
  
== 101. Beta vulgaris L. ==
 
[II/57; p:44] CHENOPODIACÉES
 
  
Aux notes concernant ''B. vulgaris'' L., nous avons ajouté celles se rapportant à : ''B. maritima'' L. considérée actuellement comme étant la ssp. ''maritima'' de ''Beta vulgaris'' et à laquelle se rattachent tous ·les taxons cités pour la Tunisie. Orthographiée ''B. vulgaris'' Ssp. ''maritima'' (L.) Batt. dans la ''Flore de la Tunisie'' cette sous-espèce s'écrit en fait : ''B. vulgaris'' ssp. ''maritima'' (L.) Arcangeli dans ''Flora europaea''.
+
A. - GOBERT (1940) note que cette oseille (ar. = Isan thour) se mange crue ou cuite dans la « chekchouka » de piments et de fèves.
  
Comestible ce taxon a également des propriétée émollientes.
+
== ''Rumex tuberosus'' ==
 +
100. ''Rumex tuberosus'' L. [II/55; p:41]
 +
*Nom accepté : ''[[Rumex tuberosus]]''
  
A. - En Tunisie, BOUQUET (1938) rappol\te que l'on rassemble sous les noms vernacubires arabes : serj, si1dj el bedebcha, bend­ jar, barba semlakh, aïtiace, chaouender, hezab, hatrab, left m'ta el bagar, lift ahmar· soukr; les espèces spontanées ''Beta vulgaris'', ''B. ma­crocarpa'' et ''B. maritima''. Les feuilles sont consommées comme légume vert dans les soupes et les ragoûts. La racine, si elle est tubérisée, s'emploie dans le bouillon en lieu et place de raves et navets. BOU­QUET note encore qu'en année de disette, dans le Nord de la Tunisie, on fait sécher la racine dont, par la suite, la farine s'emploie en mélange avec la farine d'orge, de blé ou de fèves. La consommation dee feuilles de ces eepèces est également attestée par GOBERT (1940, 1955) (cf. à ''Asphodelus fistulosus'' n° 055).
 
  
LEMORDANT ''et al''., (1977) confirment l'emploi de ''Beta vulgaris'' « lift ahmar Soukr » comme aliment.
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''Rumex tuberosa'', combinaison que l'on trouve dans la littérature, est une synonymie de celle adoptée par POTTIER-ALAPETITE.
  
M. - Selon DUCROS (1930) graine, feuille, racine et tige ont
 
  
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[78]
 
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les mêmes propriétés, (même si la tige est réputée moins active), la plante entière étant considérée ''adoucissante'' et ''émolliente''.
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== 102. Beta macrocarpa Guss. ==
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[II/58; p:44]
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A. - L'espèce est, rapporte BOUQUET (1938) consommée (cf. ''B. vulgaris'' L. n° 101).
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== 103. Chenopodium ambrosioides L. ==
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[II/60 ; p : 46] CHENOPODIACÉES
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M. - Très aromatiques, les tiges florifères, de ce chénopode, sont employées comme ''digestif'' et ''carminatif'' (GATTEFOSSÉ, 1921). C'est aussi, note encore GATTEFOSSÉ, un bon ''galactogogue'' dont l'essence concentrée des fruits a des qualités ''anthelmintiques'' indiscutées.
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== 104. Chenopodium vulvaria L. ==
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[II/61; p:46]
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A. - Lea graines servent, en Ahaggar (GAST, 1968) dana l'alimentation des nomades, associées le plus souvent, en bouillie ou même en couacous, à d'autres céréales.
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== 105. Chenopodium album L. ==
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[II/63; p:48]
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T. - Cette plante est réputée ''toxique'' du fait de l'acide oxalique qu'elle contient.
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== 106. Atriplex halimus L. ==
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[II/77; p:54] CHENOPODIACÉES
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L' « arroche » est, fréquemment, utilisée dans l'alimentation humaine lors des périodes de disette sévère et présente quelque intérêt
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pour soigner les plaies.
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A. - CLASTRIER (1936) et BOUQUET (1938) en particulier signalent l'usage de cette espèce dans l'alimentation. CLASTRIER précise que les baies de ''Juniperus phœnicea'' sont acceptées comme aliment et quelques fois associées à ''Atriplex halimus'' ( « hermes » ). BOUQUET rapporte que l'on fait cuire le « guetaf » à l'eau salée, jusqu'à l'épaississement et qu'on le consomme seul ou mélangé à la « déhi-
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[80]
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cha » ; il ajoute également que les Touaregs récoltent les graines (ar­mas) et les consomment en bouillie.
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Par contre, pour la région d'Ain Moularès (Tunisie), CHOUMOVITZ et SERRES (1954) considèrent que les populations n'utilisent pas toutes les ressources que la nature met à leur disposition et dont on a tiré partie dans d'autres lieux de Tunisie ; ils citent à titre d'exemple les feuilles des divers ''Atriplex'' et en particulier celles d'''Atriplex halimus'' « guetaf » non consommées dans le Sud tunisien.
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C'est au Ahaggar que GAST (1968) a noté le plus nombreux usa­ges de cette plante (tam. : abougboug ouan aramas : ar. = guetaf ; fr. = arroche) :
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- les graines broyées servent à confectionner, soit une bouillie épaisse fortement salée, soit une galette,
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- les bourgeons sont consommés, même en dehors de la période de disette, cuits à l'eau (mais en changeant plusieurs fois l'eau de cuisson, agrémentés d'un peu de beurre fondu ; il ne s'agit pas cependant d'un aliment de haute valeur énergétique,
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- les feuilles fraîches, au goût aigrelet, sont appréciées des nomades,
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- les feuilles sont aussi consommées cuites ou bouillies dans l'eau et essorées plusieurs fois pour en ôter le goût salé.
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GAST signale, également, qu'en Ahaggar, on laisse les chameaux fatigués brouter durant une quinzaine de jours dans les groupements de cette espèce dont les feuilles sont chargées de sels minéraux.
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M. - Outre son intérêt alimentaire, il existe quelque emplois de cette espèce, par exemple dans la pharmacopée traditionnelle. Ain­si GAST rapporte que, même s'il est actuellement peu employé, le bois de la racine, servait, autrefois, de brosse à dent et qu'on lui attribuait des vertus ''antiscorbutiques''.
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BOUQUET, déjà cité, notait pour sa part que les nomades du Sud attribuent au « guetaf » une vertu ''curative du « debab »'' (maladie grave du dromadaire causée par un trypanosome inoculé par les taons). A propos du ''soin des plaies'' et lésions, PASSAGER et BARBANÇON (1956) ont signalé plusieurs médications possibles
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- ''Zygophyllum album'' « aggaïa » mâché avec du sel.
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- emplâtre fait de henné (*) de quartiers d'oignons ou de beurre et de romarin (**),
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- feuilles écrasées d'''Atriplex halimus'' (« guettaf » (pour assé­cher les plaies),
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- cendres de ''Nitraria retusa'' (« guerzim ») qui ont la propriété de retirer les humeurs des plaies infectées.
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(*) henné = ''Lawsonia inermis'' L. (Lythracée).
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(**) romarin = ''Rosmarinus sp''. (Labiée).
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== 107. Atriplex mollis Desf. ==
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[II/79; p:55]
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M.T. - En Libye, la sève d'''Atriplex mollis'' est réputée ''causer la stérilité'' chez les humains (BOUQUET, 1921 ; KEITH, 1965). DU­VEYRIER (in TROTTER, 1915) mentionnait déjà cette propriété et signalait que les femmes arabes trop fécondes en faisaient un grand usage.
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== 108. Salicornia arabica L. ==
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[II/87; p:59] CHENOPODIACÉES
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La situation nomenclaturale de cette espèce semble évoluer rapidement ·puisque, connue dans ''Flora europaea'' sous la combinaison : ''Arthrocnemum fruticosum'' (L.) Moq., elle est repérée par BOULOS (1979) sous la dénomination : ''Sarcocornia fruticosa'' (L.) A.J. Scott.
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Certaines données de la littérature relatives à ce taxon sont pro­posées comme concernant la combinaison synonyme ''S. fruticosa'' L.
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D. - Les rameaux servent éventuellement de combustible (TROTTER, 1915).
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KEITH (1965), à propos de la Libye, indique que les cendres de ''Salicornia fruticosa'' L., appelées « barilla », étaient exportées comme source de soude utilisée ''pour fabriquer le savon et le verre''.
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== 109. Suaeda mollis (Desf.) Del. ==
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[II/88 ; p:60) CHENOPO­DIACÉES
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Il paraît correct de considérer qu'il s'agit là du taxon répondant à la combinaison adoptée par BOULOS (1979) : ''S . vermiculata'' Forskal ex Gmelin.
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M. - L'absorption, durant plusieurs jours consécutifs, d'un potage où entrent de l'orge et du ''Suaeda vermiculata calmerait les dou­leurs lombaires'' (PASSAGER et BARBANÇON, 1956).
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== 110. Suaeda fruticosa (L.) Forsk. ==
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[II/90; p:61]
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La combinaison de référence, actuellement en usage, s'orthogra­phie selon BOULOS (1979) ''S. fruticosa'' Forskal ex Gmelin.
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D. - COUSTILLAC (1958) rapporte que cette espèce (ar. = swida) est notée, par MASSABIE, comme étant utilisée, dans le Djerid, pour donner une ''teinture'' noire des laines.
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== 111. Salsola kali L. ==
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[II/93; p:63] CHENOPODIACÉES
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M. - PARIS et MOYSE (1967) et LEMORDANT ''et al''. (1977) rapportent que cette plante (ar. = kali ; fr. : soude) a des ''propriétés d'hypotenseur''.
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== 112. Salsola longifolia Forsk. ==
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[II/97; p:66]
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POTTIER-ALAPETITE (1979) admet la synonymie avec ''S. oppositifolia'' Desf.
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T. - L'espèce (notée sous la dénomination ''Salsola oppositifolia'' Desf.*), est considérée ''vénéneuse'' par les bergers qui rapportent, qu'au printemps, elle occasionne chez les animaux qui en mangent des troubles intestinaux pouvant entraîner la mort (CHOUMOVITZ et SERRES, 1954).
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D. - Les cendres seraient (TROTTER, 1915) utilisées dans la ''fabrication du savon''.
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== 113. Salsola sieberi Presl. ==
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[II/98; p:66]
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La Flore de la Tunisie retenant ''Salsola sieberi'' Presl. au rang d'espèce bien différenciée nous avons isolé, ici, l'indication qui lui est relative malgré le fait que BOULOS (1979) considère qu'i!l s'agit là d'une synonymie de ''S. longifolia'' Forskal traitée au n° 112.
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T. - Salsola sieberi (« demrane ») est suspectée d'entraîner la mort des bourricots qui en consomment (PASSAGER et BARBANÇON, 1956).
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== 114. Salsola vermiculata L. ==
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(II/99; p:67]
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D. - ''Salsola vermiculata'' (« ghessal ») et ''Zygophyllum album'' (« aggaïa ») sont, rapportent PASSAGER et BARBANÇON (1956), utilisées pour ''laver le linge et les chevelures féminines''.
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M. - En cataplasmes, les feuilles de cette plante malodorante, sont employées sur les ''boutons'' ''Texte en italique''et pour le traitement de la ''teigne'' (GATTEFOSSÉ, 1921).
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PASSAGER et BARBANÇON notent également que ''contre le pru­rit'', dû aux dermatoses et aux teignes, on fait absorber du lait dans lequel ont trempé des feuilles de «ghessal».
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== 115. Arthrophytum schmittianum (Pom.) Maire et Weill. ==
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[II/100; p:68] CHENOPODIACÉES
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Ayant successivement appartenu aux genres : ''Arthrophytum, Caroxylon'' et ''Hammada'', ce taxon correspond à la combinaison actuelle (in BOULOS, 1979) : ''Haloxylon salicornicum'' (Moq.) Bunge ex Boiss.
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D. - Selon DE PERGOLA (''in'' TROTTER, 1915) les bédouins utilisent les cendres de ''Haloxylon schmittianum'' Pom. sous forme d'infusion chaude, pour imprégner des morceaux de tissus qui, après séchage, deviennent des « mêches à l'amadou ».
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== 116. Arthrophytum scoparium (Pom.)Iljin ==
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[II/101; p:68]
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Ainsi repéré dans la ''Flore de la Tunisie'', ce taxon correspond dans
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la nomenclature actuelle à ''Haloxylon scoparium'' Pomel et les indica­tions rapportées concernant le plus souvent l'un des synonymes :
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(1) ''Haloxylon tamariscifolium'' Pau,
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(2) ''Haloxylon articulatum'' (Cav.) Bunge.
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Le « remet » a de nombreux usages, en thérapeutique tradition­nelle, mais certains d'entre eux amènent à envisager d'éventuelles con­fusions avec les espèces du genre ''Artemisia''.
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M. - A Laghouat (FOLEY, 1939), les feuilles de ''Juniperus phœnicea'', pulvérisées, sont mélangées à la poudre de feuilles de tabac et à des cendres d'''Haloxylon tamariscifolium'' « remet » pour la prépa­ration du tabac·à priser « neffa ». Nous avons pu constater, qu'à l'ex­clusion du ''Juniperus phœnicea'', très rare, la même formule est encore en usage dans le Sud tunisien et que la « neffa », ou tabac à priser, présente ·par ailleurs de nombreuses vertus thérapeutiques dont la plus importante reste son action dans le traitement de la gale des ovins dans des formules variables selon les situations. Le t·raitement le plus simple de la gale consisterait en l'application de jus de « neffa », mêlé d'huile, sur les plaques de gale ; c'est la recette que rapporte RE­NON (s.d.) qui souligne que le moyen de lutte jugé le plus efficace est l'emploi d'une décoction de « remeth » dans l'eau du sel et du jus de tabac. Dans l'Ouara (Tunisie), nous avons relevé pour le même usage une préparation où se retrouvent broyés, le « remeth >> et ''Reta­ma raetam''. D'après LOUIS (1979), l'infusion de « remeth » sert à la­ver les blessures consécutives à la tonte ou les plaques de gale sur les­quelles on projette ensuite un jet de jus de tabac.
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Nous éloignant du jus de tabac et de la gale ovine, nous trou­vons encore d'autres emplois. Pour lutter ''contre les diarrhées'', LAR­RIBAUD (1952) note l'usage entre autres recettes d'une infusion de « remet » associé à un jeûne de 24 heures (cf. à ''Acacia raddiana'' n° 183).
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Dans les soins ''contre la blennorragie'', le malade doit avaler, à midi et le soir, deux bouchées de couscous contenant un peu de poudre de ''Bubonium graveolens'' var. ''villosum'' (*) et boire une infusion soit de ''Cymbopogon schœnanthus'' ssp. ''laniger'' soit de ''Cleome arabica'' soit de « remt » ou encore de ''Gaillonia reboudiana'' (**) (LARRIBAUD).
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L'emploi de cette eapèce pour les ''soins en cas de morsures de serpents'' est assez fréquemment noté chez les auteurs consultés. En ces cas d'envenimements, LARRIBAUD signale la pratique qui consiste à faire une plaie à la place de la morsure et d'y faire brûler quelques brindilles de « remt » ou de fibres de « tourja » (''Calotropis procera'') (**). Dans le même cas, REYNIER (1954) a relevé que l'on faisait bouillir longuement la plante, jusqu'à ce que l'eau prenne une teinte noirâtre et que cette décoction, qui aurait une action émétisante, doit être absorbée non sucrée par la victime. Selon BOUCHAT (1956), l' « oural » (***) s'immuniserait contre les morsures de vipère en consommant cette plante utilisée par l'homme en application externe ou par voie orale; ·l'infusion de « remt », ''Haloxylon tamarisci­folium'' (1) et ''Haloxylon articulatum'' var. ''scoparium'' (2) procure la même immunisation.
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BOUCHAT indique, par ailleurs, que cette infusion est également utilisée ''contre les rhumatismes'' et que lee feuilles séchées et pilées de ''Pistacia atlantica'' en mélange avec le « remt » et ''Cleome arabica'' sont employéee en cataplasme ''contre les céphalées''.
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Pour le ''traitement des plaies avec hémorragie'', REYNIER (1954) note aussi l'emploi des cataplasmes de « remt » tandis que PASSAGER et BARBANÇON (1956) ont relevé comme procédé de traitement antalgique la scarification suivie de frictions à l'aide d'une préparation induant en mélange : oignon, fenugrec (****), amande, noyau d'abricot et ''Arthrophytum scoparium''.
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En dernier lieu, LOUIS (1979) rapporte que le wc des jeunes pousses est utilisé comme collyre dans le Sud tunisien.
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PARIS ET DILLEMAN (1960) pensent quo cette espèce est susceptible de contenir autant d'alcalcüdes qu'''Anabasis aphylla''.
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(*) Dans notre texte, nous utilisons le binôme ''Asteriscus graveolens'' (Forsk.) DC.
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(**) ''Gaillonia reboudiana'' Coss. et Dur., (familles des Rubiacées) absente de Tunisie.
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- ''Calotropis procera'' (Ait.) Ait., (famille des Asclepiadacées), absente de Tunisie.
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(***) oural = varan = ''Varanus griseus griseus''.
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(****) ''Trigonella foenum-graecum'' L. (famille des Papillionacées).
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== 117. Anabasis aphylla L. ==
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[II/102; p:69] CHENOPODIACÉES
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Nous ne présentons ici que les indications se rapportant à la ssp. ''africana'' (Murb.) Maire dont nous ignorons le statut nomenclatural actuel.
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Si elle est connue par les populations comme toxique, ou du moins non appréciée du bétail, cette espèce présente cependant des propriétés insecticides ayant intéressé les chimistes.
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M. - En Tunisie c'est la ssp. ''africana'' (Murb.) Maire, moins riche en alcaloïdes que la ssp.·''scytica'' de la région arabo-caspienne, qui est présente et qui a été utilisée pour le traitement des moutons (?).
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T. - Cette espèce est en Tunisie nommée « dega » selon LE­MORDANT et al. (1977) qui soulignent également ses ''vertus insecticides''. Il est cependant possible qu'ils fassent la référence à la ssp. ''scytica'' qui parait être celle étudiée par CHOPRA ''et al''. (1960), PARIS et DILLEMAN (1960), PARIS et MOYSE (1967) et DAJOZ (1969).
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== 118. Anabasis articulata (Forsk.) Moq. ==
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[II/103; p:69]
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D. - En Ahaggar, l'espèce (tam. : tassa) était autrefois utilisée ''pour laver les tissus'' (GAST, 1968).
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== 119. Cornulaca monacantha Del. ==
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[II/105; p:71] CHENOPO­DIACÉES
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M. - TROTTER (1915) siguale qu'elle a un effet ''purgatif'' pour l'homme et les animaux.
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Les indigènes du Sahara Occidental utilisent le « had » pour le ''traitement des maladies du foie'' (GAUTHIER-PILTERS, 1969).
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== 120. Amaranthus angustifolius Lamk. ==
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[II/110 ; p : 75] AMARANTHACÉES
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Ce taxon correspond dans la nomenclature actuelle (''Flora europaea'') à : ''A. graecizans'' L.
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Pour la Tunisie, seule la ssp. ''sylvestris'' (Desf.) Maire et Weill. eat signalée.
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[87]
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V. TÄCKHOLM (1974) indique la combinaison ''A. angustifolius'' ssp. ''sylvestris'' (Desf.) Maire et Weill. comme synonyme de ''A. graecizans'' L.
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A. - Les feuilles, de cette « amaranthe » (tam. = talenkhatait) bouillies sont, pour la consommation humaine, asaociéee à des sauces ou mêlées aux bouillies de mil ou de blé (GAST, 1968).
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== 121. Phytolacca americana L. ==
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[II/116 ; p : 78] PHYTOLACCACÉES
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D. - Selon POTTIER-ALAPETITE (1979) elle fournit une ''teinture'' d'un rouge intense.
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== 122. Mesembryanthemum cristallinum L. ==
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[II/119 p:80] AIZOACÉES
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Ce taxon s'orthographie (''Flora europaea'') : ''M. crystallinum'' L.
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A. - GOBERT (1955) note, qu'en Tunisie, ''Mesembryanthemum forskhalei Hochst.'' (*) a été utilisé, en remplacement des céréales. Cet­ te information est également rapportée par TROTTER (1915).
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D. - Employée directement, comme savon, pour ''laver le linge'', ''Mesembryanthemum crystallinum'' a cependant un rendement moina bon que ''Aizoon hispanicum'' L. (TROTTER).
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(*) ''Mesembryanthemum forskahlei'' Hochst. est signalée en Libye (Fezzan) par KEITH (1965) qui mentionne de plus que les graines de cette espèce peuvent être confondues avec celles de ''Cryophytum cristallinum'' (L.) N.E. Brown, synonymie de ''Mesembryantllemum cristallinum'' L.
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''Mesembryanthemum critallinum'' étant courante en Tunisie alors que ''Mesembryanthetum forskhalei'' Hochst. n'y est pas signalée, nous pouvons, à ce niveau, suggérer une confusion dans le propos de GOBERT.
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== 123. Mesembryanthemum nodiflorum L. ==
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[II/120; p:81]
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A. - Selon VERNEAU (''in'' GOBERT, 1940), la population guancho des Iles Canaries, dans une recette de « gofio » (préparation équi­valente à la « baissa » de Tunisie), utillsait, en absence de céréales, des grainee de cette espèce.
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[88]
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D. - L'espèce est réputée saponifère au Maroc (GATTEFOSSÉ, 1921).
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Pour la Tunisie, COMBES et COMBES (1945) ont rapporté que si, après ''lavage'' à la terre à foulon (ar. = torba), la ''laine'' est encore sale, les femmes utillisent alors la cendre de cette espèce (ar. = r'asoul). La potasse contenue dans la cendre de « r'asoul » racornit cependant les fibres de la laine qui sera alors de mauvaise qualité.
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== 124. Mesembryanthemum edule L. ==
+
[II/sans n° ; p:81]
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Par suite de modification nomenclatwa1e ce taxon est actuellement identifié (''Flora europaea'') par la combinaison : ''Carpobrotus edulis'' (L.) N.E.Br.
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A. - En Italie les feuilles sont mangées en salade et les fruits considérés comme comestibles (POTTIER-ALAPETITE, 1979) ; il ne semble pas en être de même en Tunisie.
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== 125. Aizoon canariense L. ==
+
[II/122; p:83] AIZOACÊES
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+
A. - Dans son ouvrage, très documenté, GAST (1968) rapporte que les graines rouges ou noires, très petites, douces et un peu gras­ses de cette plame (tam. = eheifief), sont utilisées cuites, en bouil­lie ou en galette, après avoir été pilées.
+
 
+
== 126. Aizoon hispanicum L. ==
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[II/123; p:84]
+
 
+
D. - En Libye cet « aizoon » est employé directement comme savon pour laver le linge (TROTTER, 1915), usage également signalé par GATTEFOSSÉ {1921) au Maroc.
+
 
+
== 127. Portulaca oleracea L. ==
+
(II/125; p:85] PORTULACACÉES
+
 
+
Pour la Tunisie il n'est signalé (POTTIER-ALAPETITE, 1979) que la ''ssp. silvestris'' (D.C.) Thell. qui dans ''Flora europaea'' correspond à la combinaison ''P. oleracea'' ssp. ''sativa'' (Haw.) Celsk.
+
 
+
[89]
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A. - Selon BOUQUET (1921), la graine est réputée, ausceptible de couper la soif et les feuilles de pouvoir diminuer le besoin de man­ger.
+
 
+
La consommation des graines en cas de diaette eet aignalée par GALAN (1951) (cf. à ''Cistanche phelypea'' n° 391) et à ''Panicum turgidum'', n° 023).
+
En Ahaggar, le pourpier (tam. = alora ; ar. = benderakek, bel­kazit) a d'assez nombreux usages (GAST, 1968) :
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+
- les feuilles comme les tiges ne sont consommées qu'occasionnellement crues ou ajoutées aux sauces comme légumes.
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+
- les graânes pilées et mêléea à d'autres feuilles sont préparéea en bouillie, ou mangées avec des dattes réduites en poudre.
+
 
+
T. - S'il signale que ce pourpier peut être mangé en salade, LABBE (1950) note qu'ii est aussi accusé d'avoir causé la mort d'animaux.
+
 
+
R. - Les feuilles sont réputées anaphrodiaiaquea (BOUQUET, l921).
+
 
+
GAST indique que dans le Tell l'espèce est, parfois, considérée comme pourvue de « baraka » car le Prophète Mohamed, blessé au pied, fut guéri après avoir marché sur cette plante.
+
 
+
== 128. Paronychia argentea (Pourr.) Lamk. ==
+
[II/128; p:90] CARYOPHYLLACÉES
+
 
+
De fait, la combinaison en vigueur (''Flora europaea'') est ''P. argentea'' Lam.
+
 
+
M. - En .Algérie ''Paronychia argentea'' Lam. est employée en infusion ''diurétique'' et est, dans ce but, l'objet d'un petit commerce d'ex­portation (TROTTER, 1915). Le même usage est rapporté pu GATTEFOSSÉ (1921).
+
 
+
R. - Selon RAYNAUD (''in'' GATTEFOSSÉ) l'espèce serait aphrodisiaque.
+
 
+
[90]
+
 
+
== 129. Herniaria glabra L. ==
+
[II/134; p:94] CARYOPHYLLACÉES
+
  
M. - Pour DORVAULT et WEITZ (1945) cette espèce est douée de propriétés ''diurétiques'' et passe pour ''antinéphritique''.
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A. - Réputées trop acides, les espèces ''Rumex acetosa'', ''R. tuberosa'' et ''R. acetosella'' <ref>''Rumex acetosa'' L. et ''Rumex acetosella'' L. sont considérées absentes de Tunisie.</ref>, confondues dans les dénominations vernaculaires, sont cependant consommées en cas de disette (BOUQUET, 1938). Selon le même auteur, d'autres plantes (cf. à [[Boraginacées (Le Floc'h, 1983)#Anchusa aegyptiaca|''Anchusa aegyptiaca'', n° 355]]) sont souvent mélangées à l'oseille sauvage <ref>Nous avons estimé qu'il s'agissait très probablement de ''Rumex tuberosus'' L.</ref> pour en relever le goût.
  
La propriété diurétique de ''Herniaria glabra'' L. (fr. = herniaire, turquette) est aussi signalée par PARIS et MOYSE (1967).
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== 130. Herniaria hirsuta var. cinerea (D.C.) Lor. et B. ==
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<references/>
[II/135 p:94]
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A ce taxon, retenu dans la « Flore de la Tunisie », correspond la combinaison actuellle (''Flora europaea'') : ''Herniaria cinerea'' DC.
 
  
M. - L'intérêt de ''Herniaria cinerea'' DC. (fr. = herniole), ainsi que celui de diverses autres ''Herniaria'' a été rapporté par DORVAULT et WEITZ (1945) (cf. à ''Spergularia bocconei'', n° 132).
 
  
 
[[Catégorie:Le Floc'h 1983]]
 
[[Catégorie:Le Floc'h 1983]]

Version actuelle en date du 8 février 2020 à 17:55

Moracées
Le Floc'h, Ethnobotanique tunisienne, 1983
Chénopodiacées


[75]

Calligonum comosum

090. Calligonum comosum L'Hérit. [II/31 ; p:28] POLYGO­NACÉES


M. - DUVEYRIER (in TROTTER, 1915) indique qu'avec les racines on fabrique une décoction vermifuge.

Sans autre précision, CAUVET (1925) rapporte que l'espèce sert au traitement de la gale du chameau.

D.A. - Cette espèce saharienne, ainsi que les autres Calligonum, est très recherchée pour la fabrication de charbon de bois ce qui a grandement contribué à sa quasi-disparition.

Au Ahaggar, GAST (1968) semble indiquer que les populations tirent le maximum de cette plante (tam. : aressou ; ar. arta) ainsi :

  • le bois est très recherché comme combustible et pour la fabrication de charbon de bois,
  • l'écorce est utilisée pour le nettoyage des outres à lait,
  • les « tubercules » des racines sont consommés par les nomades soit crus, soit en farine en mélange avec un peu d'eau ou de beurre fondu.

Calligonum azel

091. Calligonum azel Maire [II/32; p:28]


Nous avons admis ici que la forme « azal » de Calligonum comosum L'Hér. est bien Calligonum azel Maire.

D. - Selon FOUREAU (in TROTTER, 1915) la forme « azal » de Calligonum comosum L'Hér. procure, par son écorce et ses feuilles, une substance employée pour le tannage des outres en peau de chêvre. Cet usage est aussi rapporté par POTTIER-ALAPETITE (1979).

Polygonum aviculare

092. Polygonum aviculare L. [II/37; p:32] POLYGONACÉES


M. - Polygonum aviculare (fr. = renouée des oiseaux) est très employé comme astringent, antidiarrhéique, vulnéraire et hémostatique (PARIS et MOYSE, 1967 ; LEMORDANT et al., 1977).


[76]

Polygonum equisetiforme

093. Polygonum equisetiforme S. et Sm. [II/40; p:33]


M. - La plante possède des principes astringents justifiant son emploi comme antidiarrhéique (TROTTER, 1915).

Pour le Sud tunisien, LOUIS (1979) signale plusieurs emplois :

  • L'infusion sert à laver les plaies et à les désinfecter,
  • L'emplâtre de « gordab » et de savon, dissous dans l'huile, active la cicatrisation et la guérison des plaies. Le même emplâtre peut également être additionné de « passerine » (Thymelea hirsuta Endl.)
  • l'espèce est réputée être fortifiante pour les jeunes chamelons.

Polygonum maritimum

094. Polygonum maritimum L. [II/41; p:33]


M. - RAYNAUD (in GATTEFOSSÉ, 1921), a noté que la plante est employée contre les brûlures et les enflures.


Emex spinosus

095. Emex spinosus (L.) Campd. [II/43; p:34] POLYGONACÉES


Cette combinaison est orthographiée actuellement (Flora europaea) : E. spinosa (L.) Campd.

A. - Si GOBERT (1940) indique que, chez cet « Emex » (ar. = bezzoulet naja), seule la racine se consomme crue, CHOUMOVITZ et SERRES (1954) notent de surcroît la consommation dea feuilles tendres.

Au Fezzan, LETHEILLEUX (1948) rapporte que les feuilles larges d'un Emex, connu sous le nom vernaculaire « el hanzab » [1], peuvent rentrer dans la préparation de l' « idam », aorte de sauce grasse.

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  1. Il s'agit assurément de Emex spinosus, seul Emex cité par KEITH (1965) et BOULOS (1979) en Libye.


Rumex crispus

096. Rumex crispus L. [II/47; p:37] POLYGONACÉES


M. - PARIS et MOYSE (1967) et LEMORDANT et al. (1977) signalent que la racine de cette plante (ar. = snanoun ; fr. = patience) est astringente.


[77]

Rumex vesicarius

097. Rumex vesicarius L. [II/50; p:39]


Combinaison et orthographe conformes à Flora europaea. La similitude d'usage nous incite à rapporter également ici les indications relatives à : Rumex vesicarius var. typicus Murb. signalée en Tunisie.

A. - Au Fezzan, LETHIELLEUX (1948) note que l'oseille sauvage « kourricha el rât » (Rumex vesicarius ou Launaea glomerata [1]) est cueillie pour les animaux mais que l'on en met aussi dans l'« idam », sorte de sauce grasse.

D'après LARRIBAUD (1952) l'espèce (« hammouid ») est consommée en salade ou cuite avec la viande (cf. à Launaea glomerata n° 464) recette rapportée également par CHOUMOVITZ et SERRES (1954), PASSAGER et BARBANÇON (1956), PASSAGER et DOREY (1958), DOREAU (1961).

A propos de Rumex vesicarius L. var. typicus Murb. (tam. : tanesmint ; fr. : Oseille aauvage) ; GAST (1968) rapporte que la feuille a un goût aigrelet rafraîchissant, qu'elle n'est pas consommée en Ahaggar, mait qu'elle le aerait au Tassili n'Ajjer.

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  1. Il s'agit très probablement de Rumex vesicarius signalée en Algérie par QUEZEL et SANTA (1963) sous le nom vernaculaire « qorissa ».

Rumex tingitanus

098. Rumex tingitanus L. [II/53; p:40]


A. - L'espèce (ar. = korressa) serait consommée crue (GOBERT, 1940). TROTTER (1915) précise que ce sont les feuilles que l'on mange et qu'elles ont, comme d'ailleurs Rumex vesicarius L., un agréable goût d'oseille.

Rumex thyrsoides

099. Rumex thyrsoides Desf. [II/54; p:41]


A. - GOBERT (1940) note que cette oseille (ar. = Isan thour) se mange crue ou cuite dans la « chekchouka » de piments et de fèves.

Rumex tuberosus

100. Rumex tuberosus L. [II/55; p:41]


Rumex tuberosa, combinaison que l'on trouve dans la littérature, est une synonymie de celle adoptée par POTTIER-ALAPETITE.


[78]

A. - Réputées trop acides, les espèces Rumex acetosa, R. tuberosa et R. acetosella [1], confondues dans les dénominations vernaculaires, sont cependant consommées en cas de disette (BOUQUET, 1938). Selon le même auteur, d'autres plantes (cf. à Anchusa aegyptiaca, n° 355) sont souvent mélangées à l'oseille sauvage [2] pour en relever le goût.

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  1. Rumex acetosa L. et Rumex acetosella L. sont considérées absentes de Tunisie.
  2. Nous avons estimé qu'il s'agissait très probablement de Rumex tuberosus L.