Psidium guajava (Pharmacopées en Guyane)

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Eugenia polystachya
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Psidium persoonii


Psidium guajava. Les fruits du goyavier sont aussi appréciés par les oiseaux qui en disséminent les graines



Psidium guajava L.

Synonymies

  • Psidium pyriferum L. ;
  • Psidium guava Griseb.

Noms vernaculaires

  • Créole : goiyave (gouyav, goyav).
  • Wayãpi : kuya.
  • Palikur : kwiyau.
  • Français : goyave, goyavier.
  • Portugais : goiaba, goiabeira.

Écologie, morphologie

Petit arbre cultivé et sans doute spontané dans les zones sèches du littoral.

Collections de référence

Prévost 1371, 3426.

Emplois

Les Créoles préparent en décoction à partir de l’écorce, des feuilles et des jeunes pousses, un breuvage antidiarrhéique, tandis que les Wayãpi, de la même manière et dans le même but, utilisent l’écorce et les fruits verts seulement [1].

Plus diversifiés sont les usages des Palikur, qui associent les jeunes feuilles à celles de Philodendron guianense (Aracées) pour soigner les ulcères dus à la leishmaniose ; ils les associent également à celles d’Eleutherine bulbosa, (Iridacées) ou bien à celles de Solanum leucocarpon (Solanacées), pour en faire une tisane antidiarrhéique [2].

Chimie et pharmacologie

L’emploi de cette espèce comme antidiarrhéique se retrouve dans tout le monde tropical. Sont surtout employés en voie orale, le fruit, consommé tel quel ou en jus du fruit, avec sel ou sucre, les feuilles en décoction (parfois avec sel ou sucre) et aussi les écorces de tronc.

La plante entière est riche en tanins ellagiques : 9 à 10 % dans les feuilles et 12 à 30 % dans les écorces. L’huile essentielle des feuilles est riche en caryophyllène, nérolidol, β- bisabolène, aromadendrène, π-sélinène et α-pinène.

Le fruit est riche en vitamine C et contient également les acides cinnamique et 3- hexénoïque. L’extrait aqueux de feuille est actif contre différents germes et montre une activité spasmolytique sur l’iléon isolé de cobaye, à la concentration de 1 mg/ml. Ces propriétés justifient 1 emploi traditionnel de cette drogue, faisant l’objet d'une monographie détaillée de la Pharmacopée caribéenne (ROBINEAU et al., 1999).

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  1. Notons que cet usage médicinal est répandu dans toute l'Amérique tropicale, du Mexique au Brésil (COSMINSKY, 1979 ; LEMÉE, IV, 1956 ; SILVA et al., 1977 ; VAN ANDEL, 2000).
  2. BERTON (l997) indique que l'on peut associer à la préparation antidiarrhéique les racines de bananier (cf. Musa paradisiaca, Musacées).