Musa paradisiaca (Pharmacopées en Guyane)

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Perebea guianensis
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Iryanthera sagotiana



Musa paradisiaca L.

Synonymies

  • Musa sapientum L. ;
  • Musa paradisiaca var. sapientum (L.) Kuntze.

Noms vernaculaires

  • Créole : bacove [bakov] (variétés douces), banane [bannann] (variétés à cuire),
  • Wayãpi : pako (fruit), pako’ɨ (plante),
  • Palikur : platno.
  • Portugais : pacóva (variétés douces), banana (variétés à cuire).
  • Français : banane (variétés douces), banane plantain (variétés à cuire).

Écologie, morphologie

Plante herbacée géante cultivée chez toutes les populations de Guyane.

Emplois

En dehors de son usage alimentaire essentiel pour les pays tropicaux, le bananier est sporadiquement signalé pour divers usages médicinaux.

Pour les Créoles, RICHARD (1937) indique l’utilisation de la pulpe du tronc préparée en tisane pour soigner la dysenterie. Cet usage a été retrouvé chez les Palikur qui préparent des bouillies antidiarrhéiques soit avec les fruits de la variété douce platno yahiminiu, « banane violette », soit avec le suc extrait de la jeune inflorescence de la variété douce pakih etni, « la possession du pécari à lèvre blanche » ; la décoction de la jeune feuille de cette variété est également bue trois fois par jour pendant trois jours pour soigner le mal de gorge [1].

Chez les Wayãpi, le tronc couché de la variété douce pakosĩ constitue le siège sur lequel les femmes s’assoient du bout des fesses pour accoucher. Le liquide recueilli à la coupe des tiges est un antiseptique puissant lorsqu’il est appliqué sur les furoncles et les plaies. HODGE et TAYLOR (1957) signalent un usage similaire de la sève du bouton floral chez les Caraïbes de la Dominique.

Chimie et pharmacologie

D’après KARRER (1,1958 et supplément 1, 1977), ont été isolés de la cire extraite de cette plante, deux alcools : le 1-octacosanol et le 1-triacontanol, de l’acide isovalérianique ainsi qu’un carbure d’hydrogène : le nonacosane. Du β-sitostérol a été isolé des feuilles. En plus des glucides, les fruits renferment de l’acide γ-guanidinobutyrique, de la dopamine qui est un aminophénol ayant des propriétés vasoconstrictrices et de la noradrénaline qui est une hormone sympathomimétique.

HEGNAUER (2, 1963) signale que toutes les Musacées accumulent des tanins dans tous leurs organes et des substances mucilagineuses dans leurs troncs. On recommande la banane en diététique comme aliment hypoazoté dans les néphrites azotémiques et dans certains troubles intestinaux, arthritiques ou cardio-rénaux. WAALKES et al. (1958) ont montré que la peau et la pulpe de la banane renferment de la sérotonine (5-hydroxytryptamine) et deux catécholamines : la norépinéphrine et la dopamine.

La sérotonine tend à inhiber la sécrétion gastrique et à stimuler les muscles lisses, en particulier ceux de l’intestin. La dopamine et la norépinéphrine élèvent la tension artérielle et la seconde est utilisée comme vasoconstricteur.

Ces propriétés sont à mettre en rapport avec certains usages thérapeutiques attribués aux bananes dans les cas de maladies intestinales, ulcères du tube digestif, constipation, etc.

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  1. CORRÊA ([1926] V, 1984) indique que la pulpe de la banane-plantain est utilisée au Brésil contre la diarrhée, la dyspepsie, la bronchite et la tuberculose.