Mentha (Rolland, Flore populaire)
Sommaire
[Tome IX, 36]
Mentha
- Nom accepté : Mentha
- mentha [1], lat. de Pline.
- hedyosmum, l. du IVe s. apr. J.-C., Marcellus Empiricus.
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- ↑ Le mot menta serait d'origine gauloise, selon Apulée, De herb., 31.
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- ediosmos, ediosmon, edyosimon, l. du m. â., Simon Januensis.
- balsamum, anc. nomencl., Cordus, Guidon des apotic., 1572.
- amenta, f., anc. provenç., Lévy ; Rayn., s. v° ris.
- mènta, f., mènto, f., provenç. — languedoc. — Cantal.
- mènto, f., Sornac (Corr.), r. p. Thiers (P.-de-D.), r. p.
- mènte, f., Laveissière (Cantal), r. p.
- mënt', f., Labouheyre (Landes), c. p. M. F. Arnaudin.
- amèntò, f., Argelès (Hautes-P.), c. p. M. P. Tarissan.
- amènto, f., Toulon, Pat. — Fréjus (Var), r. p.
- ooumén'to, f., Seillans (Var), c. p. M. Ed. Edmont.
- minta, f., Haute-Gruyère (Suisse), Sav. — Martigny (Valais), r. p. — Châtillon de Mich. (Ain), r. p. — Savoie et Haute-Sav., r. p.
- min~ta, f., Saint-Georges de M. (P.-de-D.), r. p.
- min~to, f., minto, f., Saint- Flour (Cant.), r. p. — Vallières (Creuse), r. p. — Mur.-de-Barr. (Aveyr.), r. p.
- minto, f., Bourg-Lastic (P.-de-D.), r. p. — Saint-Alpinien (Creuse), r. p. — Cousance (Jura), r. p.
- min~të f., Dienne, Cheylade (Cantal), r. p.
- minte, f., env. de Valenciennes, r. p. — Marquion (P.-de-C.), r. p. — Fargniers (Aisne), r. p. — Pierrefonds (Oise), r. p. — La Motte-Beuvr. (L.-et-Ch.), r. p. — Ballon (Sarthe), r. p. — Champlitte (H.-Saône), r. p. — Ruffey près de Dijon, r. p. - Saint-Antoine (Isère), r. p.
- manta, f., Bulle (canton de Fribourg, Suisse), r. p. — Vaudioux (Jura), Thév. — Poligny, Mont-sur-M. (Jura), r. p. — Saint-Jean-de-Bourn. (Isère), r. p. — Moutiers-de-Tar., Thénésol (Sav.), r. p. — Varey (Haute-L.), r. p. — Gelles (P.-de-D.), r. p. — Juillac (Corr.), r. p.
- man~to f., Creuse, r. p. — Orgnac, Corrèze-près-Tulle (Corr.), r. p. — Limoges, r. p. — Dord., r. p. — Cassaigne (H.-G.), r. p. — Annonay (Ardèche), r. p.
- manto, f., Ambert , Bergonne (P.-de-D.) , r. p. — Eygurande (Corr.), r. p. — Molles (All.), r. p. — Semons (Is.), r. p.
- mante, f., fr. du XVIe s., J. Camus, Livre d'h.
- mandr', f., Guérande, (Loire-Inf.), c. p. M. Ed. Edmont.
- menthe, f., français ; Duchesne, 1544, etc., etc.
- mon~to, f., Moustier-Ventad. (Corr.), r. p.
- monte, f., Chenôve (C.-d'Or), r. p. - env. de Châteauroux (Indre), r. p. — Ouville (Manche), r. p.
- mantya, f., Roisel (Somme), r. p.
- mantè, masc., Saint-Symphor. (Indre-et-L.), r. p.
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- mantò, masc., Tavaux (Jura), r. p.
- amantò, masc., Vauchette (Loire), r. p.
- méta, f., Bas-Valais, Gilliéron.
- meûte, f., Palaiseau (S.-et-O.), r. p.
- mote, f., Vallée-de-Cleurie (Vosges), Thir. — Ban-de-la-Roche (H.-G.). Oberlin.
- min~ne, f., env. de Cambrai, Boniface, p. 511 .
- mantèbèl', f., jargon de Razey, près Xertigny (Vosges), r. p.
- mardjoulinra, f., Gilley (Doubs), c. p. M. Ed. Edmont.
- baulme, m., franç., Apuleius Platonicus, 1543.
- balme, m. , anc. fr. Eust. Deschamps, I, 107.
- baume, m., anc. franç., Linocier, 1584 ; etc., etc. (Le mot est encore employé aujourd'hui dans un grand nombre d'endroits ; le mot est souvent féminin)
- baume franç., m., franç., Dauvergne, 1668.
- baoumé, m., baoumo, f., provençal.
- bame, m., Valenc., Héc. — Samer (P.-de-C.), c. p. M. B. de Kerhervé.
- bòme, m., Somme, Ledieu.
- bòmò, masc., Savoie et Haute-Sav., Const.
- bône, f., montois, Sigart.
- ban-me, m., Boulogne-sur-Mer, Haigneré.
- bogèli, m., Le Buisson (Dord.), r. p.
- bonhomme, m., Moyen et Bas Dauph., Mout. — M.-et-L., Desv. — Maillezais (Vendée). c. p. M. Ph. Telot. (M. Ph. Telot m'écrit que ce nom vient de ce que le sommet de l'inflorescence de cette plante imite assez un petit homme aux bras tendus. On donne encore ce nom à d'autres labiées.)
- herbe de Saint-Roch, f., Theneuille (Allier), c. p. M. Ed. Edmont.
- jouanètte, f., Mayenne, Dott.
- amenta, napolitain, Gargano.
- mentenn, breton moyen ; mènt, méndt, béndt, bret. mod., Ernault, Dict. étym. du bret. moy., 335 ; Glossaire moy. bret., 429 [E. E.].
Voir d'autres noms gallo-romains de la menthe dans Gilliéron et Edmont, Atl. ling., fasc. 18, carte 837.
Toponomastique : « Le Vallon de la Menthe », loc. des B.-du-Rh., Mortr.
Onomastique : « De Menthières, famille actuelle du Cantal. »
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« Fille senso crento Van pas un brout de mento. » Provence, XVIIe s., Bugado provençalo.
« En temps de guerre il ne faut manger ne semer de la mante. » Laurent Joubert, Erreurs popul., 1600, p. 132.
« Contre les maléfices il faut mettre, dans le lieu le plus en vue de la maison, un bouquet de menthe et de millepertuis fait la veille de la Saint-Jean. Le sorcier ne manquera pas de dire alors :
- M'avez attrapat
- Quand avez amassat
- La véyo de la Sant-Jan
- Dé mènto et dé trèscolan.
- Gard, c. p. M. P. Fesquet.
- Se la mento flouris, noun grano.
A propos de ce proverbe, on raconte la légende suivante :
« Pendant la fuite en Egypte, des moissonneurs cachèrent la Sainte Vierge et l'Enfant Jésus, poursuivis par les gens d'Hérode, sous un tas de javelles. Les saints pèlerins étaient à peine soustraits à tous les regards, que les envoyés du prince cruel arrivèrent, cherchant Jésus. Alors la menthe, qui poussait près d'un gerbier, leur dit, et depuis lors elle est maudite :
- A la primo gaveleto
- I o la pelerineto,
- Al segoun garbieret
- I o lou pelerinet.
« Mais la sauge, voisine de la mente, arrêta les recherches des inquisiteurs, en leur disant :
« Escoutez pas la mento, que se flouris noun grano. »
Sumène (Gard), Rev. d. l. rom., 1884, p. 68. — « La mento toujours flourira, Maï de grano jamaï fara, Per noun la Viergé avè tapà. » Provence, Mistr. — « La mento s'es abeissado per noun la Viergé tapà. » Provence, Mistr.
Langage des fleurs. — « La mente signifie : vous croyez trop de leger ; la mente blanche signifie : escrivez-moy ; la mente noire signifie : heureuse alliance ; la mente aquatique signifie : laissez tout ; la mentastre signifie : ie vous veux du bien. » Traité curieux des couleurs, 1647, pages 66 et 76. - « La m.
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signifie : amour exalté. » Nouv. Dict. du lang. de l'amour, 1836. — « La m. signifie : je flambe. " Pays wallon, Wallonia, 1899, p. 19. — « La menthe Le tourmente ; Le basilic Le fait venir ; Le lilas le fait énanà (partir). Dicton de jeunes filles relatif à l'amoureux. » Aude, Mélusine, 1877 , c. 291. — « Les garçons envoient un bouquet de m. lié avec de l'écorce de saule au prétendu refusé par une fille quand celle-ci se marie avec un autre. (La menthe guérit les plaies du corps ; elle est censée guérir aussi celles de l'âme) » Vichy (Allier), Mém. de la Soc. des antiqu., 1840, p. 481.
« Aou brout dé ménto L'amour aouménto. » Provence, Mistr. — « Bouquets dé ménto L'amour vous tènto. » Prov., Mistr.
Mentha sativa
- Nom accepté : Mentha spicata ?
- domestica calamintha, anc. nomencl., Cordus, 1535.
- mentha hortulana, anc. nom., De Bosco, 149.
- sisymbrium hortense, balsamila, siliquastrum, costus, piperitis, anc. nomencl. , Duchesne, 1544.
- mentha graeca, salvia romana, lassulata, herba divae Mariae, anc. nomencl., Dodoens, 1557.
- mentha hortensis , mentha romana, mentha cardiaca, anc. nomencl., Bauh., 1671.
- mentha balsamina, anc. nomencl. des officines, Rosenthal.
- mentha spicata, anc. nomen., Nemnich.
- costus des jardins, m., menthe grecque, f., franç., Cordus, Guidon des apotic., 1572.
- coq, m., franç , Duchesne, 1544. — Aube. — S.-Inf. (C'est une corruption du mot cost, arabe kosth, J. Camus).
- herba sancte Marie, costus dulcis, XVe s., J. Camus, Op. salern., p. 75.
- cost, coq, XVe s., J. Camus, ibid.
- Herbe au coq, J. Camus, ibid.
- Menthe coq, J. Camus, ibid.
- cou-pouèvr (= cost-poivre), m., Maillerais (Vendée), c. p. M. Ph. Telot.
- cou de poivre, m., Ille- d'Elle (Vendée), Simonneau.
- poivrette, f., franç., Cornenius, Janua linguar., 1649.
- herbe de cœur, franç., Molinaeus, 1587.
- menthe-baume, franç., Bastien, 1809.
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- menthe des jardins, baume des jardins, franç., Ecole du fleuriste, 1767.
- menthe romaine, franç., Arnoul, 1517 ; etc., etc.
- menthe aiguë, menthe de Nostre Dame, franç., Duez, 1664.
- herbe de Nostre-Dame, franç., Duchesne, 1544.
- baume à salade, franç., Fillassier, 1791.
- thé-menthe, m., Aubigny (Cher), r. p .
- thé, m., Saint-Sauveur (Yonne), r. p. — Saint-Pol (P.-de-C.), c. p. M. Ed. Edmont.
- thé suisse, m., Droisy (Eure), Joret.
- polieul-royal, m., fr. du XVe s., J. Camus, Man. nam.
- santibon, m., C.-d'Or, Royer.
- thymbrée, f., franç., Mathee, 1559.
- menthastre blanc, m., franç., Arnoul, 1517.
- mènto blànco, f., Ampus (Var), r. p.
« Elle fortifie le cerveau, et la feuille en infusion chasse les vents ; car comme a dit l'École de Salerne, Mentitur, Menta si sit depellere lenta. » Ecole du fleuriste, 1767.
- « Les choulx et poreaulx auront vente,
- Car ilz sont bons quant ilz sont cuyts,
- Mais sur toutes herbes la mente
- Aura le bruit par le pays. »
- Anc. poés. franç., XII, l64. (Il y a ici un jeu de mot ; le mot mente signifiant aussi menterie.)
« La fille qui boit sur la menthe (c.-à-d. qui boit de la tisane de m.) devient amoureuse. » Naintré (Vienne), r. p. — « Les taureaux qui mangent de la menthe deviennent furieux sur-le-champ. » Indre-et-L., r. p.
- « Si un homme a les hautes mulles
- Et qu'il soit jaloux de sa femme,
- Pour ce qu'il a meschantes bulles
- Dont elle se plaind et le blasme,
- Prenez chopine de vray basme
- Et luy en frottez les genoux
- Entre [les] deux, et, sus mon ame,
- Il ne sera jamais jaloux. »
- Rec. de poés. franç., 1855, I, 169).
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Mentha viridis
- Nom accepté : Mentha spicata
- baume vert, franç., Louyse Bourgeois, Observ. s. la stérilité, 1609, p.36.
- poulieul vert, m., f. du XIVe s., Romania, 1889, p. 576.
- menthe verte, herbe aux pyramides (?), franç., Bastien, 1809.
- ménto dé pouts, f., toulous., Tournon.
- thé, m., Nièvre, Gagnepain.
Mentha pulegium
- Nom accepté : Mentha pulegium
- polion, omnimorbia, lat. du moy. â., Goetz. (Identification incertaine.)
- pulegium masculum, l. du m. â., Meyer, Gesch. d. Bot.
- pulegium regale, l. du m. â., Mowat.
- polioust, m., fr. du XVIe s., J. Camus, Livre d'h.
- puliol, m., anc. fr., P. Meyer (dans Romania, 1903, p. 98).
- poulioel, m., fr. du XIIIe siècle . Mss. n° 351 de la Bibl. de Cambrai [Ed. Edm.].
- pouliol, m., anc. fr., Bos, II, 313 ; Gaston Phœbus, p. 45.
- poulioul, m., Le Buisson (Dordogne), r. p.
- polieul, m., anc. fr., Reinsch.
- polieg, anc. provenç., P. Meyer (dans Romania, 1903, p. 283).
- pëleû, m., Montrèt (S.-et-L.), Gasp.
- pouliott, m., Pyr.-Or., Comp.
- pouliot, m., fr., Liébault, Maison rust. (XVIe s.); Buisson, 1779; norm., Jor.
- polyò, m., Vendômois, Mart.
- pouriô, m , Mayenne, Dott.
- pouyò, m., Ballon (Sarthe), r. p.
- pouyou, m., Ponts-de-Cé (M.-et-L.), r. p.
- pouy'rò, m., C.-d'Or, Royer.
- pëyo, f., Theneuille (Allier), c . p . M. Ed . Edmont.
- menthe pouilleuse, Coincy (Aisne), r. p.
- mante payaoue, Germigney (Haute-Saône), r. p.
- gros poulieil, anc. fr., J. Camus, Récept., p. 15.
- polliot royal, m., fr., Beaugrand, Maréchal expert, 1643, 2e part., p. 36.
- poliot romain, m., Baret, Traité des chevaulx, 1645, p. 32.
- munt, néerl.; mente, minte, muente, muynte, munte, moyen néerl.
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- herbe aux puces, Orne, r. p. - Mouche, Jor. - May., Dott.
- chasse-puce, cate-puche, cache-puche, Normandie, Joret.
- cane-puche, capetuche, (Eure), Joret.
- carpluche, Lillebonne (S.-Inf.), Joret.
- petit baume, m., Aube, Haute-M., r. p.
- erbo dé San-Lourén, provençal, Réguis.
- fifi, m., env. d'Avignon, Palun.
- douve, f., Courteilles (Eure), Joret.
- ménto d'or, toulousain, Visnier.
- poulyot, pulyot, saouera, lousaouën, an sqevend (= plante, remède aux poumons), bret., P. Grég. [E. E.].
Mentha piperita
- Nom accepté : Mentha piperita
- zinzibrum, nomencl. du XIIIe s., Petrus De Crescentis cité par Meyer, Gesch. de Bot.
- zinziberina, piperitis, anc. nomencl., J. Agricola, 1539.
- menthe poivrée, franç., Buisson, 1779.
- mènto pèbrado, f., Gras (Ardèche), r. p.
- mante pouavrade, f., Les-Montils (L.-et-Ch.), r. p.
- manta pouavria, f., Poling (Jura), r. p.
- manta pouarée, f., Saint-Georges-d.-Gros. (Ome), r. p.
- ménto-pébré, f., Luz (H.-Pyr.), r. p.
- minte-pòvr, f., Champlitte (H.-Saône), r. p.
- bogèli-pèvrado (= menthe-poivrade), m., Le Buisson (Dord.), r. p.
- pëbradå, f., Mezères (Haute-L.), r. p.
- pëvrëta, f., Bas-Valais, Gilliéron.
- pëvria, f., Suisse rom., Jaccard.
- menthe salée, Ponts-de-Cé (M.-et-L.), r. p.
- ménto glacialo, f., Apt (Vaucl.), Col.
- menthe d'Angleterre, franç., Buisson, 1779. (C'est surtout en Angleterre qu'on la cultive.)
- menthe anglaise, franç., E.-A. Duchesne, 1836.
- menthe bleue, Saint-Georges-d.-Gros (Orne), r. p.
- pastille, f., thé à la pastille, Eure, Joret.
- erba, diaolûna, Brescia, Melchiori.
Toponomastique : « Le Pevret, Champ Pevraz, loc. de la Suisse rom. » Jaccard.
« Cette espèce, intéressante par les propriétés qu'elle possède plus
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éminement que toutes les autres menthes, a une première saveur chaude et mordicante comme le poivre, mais qui laisse ensuite dans le palais une douce fraîcheur qui le désaltère, et un parfum suave qui l'embaume. On en prépare des pastilles très salutaires, et l'on en tire par la distillation une eau d'un grand usage en médecine. » Fillassier, 1791.
Mentha aquatica
- Nom accepté : Mentha aquatica
- oculus cunsulis, oculus consilis, oculus Christi, lat. du m . â., Dief.
- balsamita, menta aquatica, l. du m. â., Mowat.
- sisymbrium, anc. nomencl. Simon Januensis, 1486.
- mentha rubra, sisymbrium mentha, anc. nomencl., Bauh., 1671.
- poleur d'aywe, m., anc. franç. du Nord-Est. Chronique de Stavelot , éd. Borgnet, p. 393.
- baume d'ève, Laulay (Char.-Inf.), Vinet.
- baoumé, m., Gimont (Gers), c. p. M. Ed. Edmont.
- rigolet, rigueloux, rigault, fr. du XVIe s., J. Camus, Livre d'h.
- riolè, m., baume de rivière, baume d'eau, M.-et-L., Desv.
- menthe d'eau, menthe de rivière, en div. endroits.
- menthe dë bå (= m. de crapaud), Rémilly (Pays messin), r. p.
- èrbo à sabou = h. à crapaud, Haute-L., Derib. De Ch.
- ménto dé granouyo, ménto roujo, provenç., Réguis.
- mardzolin-na dè rio, fribourg., Sav.
- crête de coq, Pierrefonds (Oise), r. p.
- menthe rouge, franç., Philiastre, 1555.
- baume rouge, franç., Louyse Bourgeois, Observ. sur la stérilité, 1609, p. 36.
- balsamite, f., fr., Ficin, Antidote des mal. pest., 1595, fet 30, r°.
- balse, balste, Styrie, Unger.
- kruisemunt, paddenbalsem, vlooienkruid (herbe aux puces), watermunt, holl. ; crusemunte, moyen néerl. (A. de C.).
Mentha rotundifolia
- Nom accepté : Mentha rotundifolia
- mentha crispa, anc. nomencl., Cordus, 1535.
- menthe crespue, baume crespu, anc. fr., L'Escluse, 1557.
- menthe crépue, français.
- menthe crespelue, anc. fr., Duez, 1664.
- menthe crespée, f., franç., Baderus, 1614.
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- menthe frisée, f., franç., Béguin, Elémens de Chymie, 1665, p. 303.
- menthe ridée, fr., Orléans, r. p.
- mènto bourrudo, f., Fournels (Lozère), r. p.
- menthe ondoyante, f., franç., Renou, 1626, p. 282.
- menthe velue, f., flèrante méte, f., wallon, Lejeune.
- flérin, m., Douai, r. p.
- herbe de mort, herbe des morts, herbe à la mort, Centre, Jaub. — Allier, Oliv. — Haute-L., Der. de Ch. — Haute-Bret., Sébillot, Addit. (Selon Jaubert cette dénomination vient de l'usage où sont les habitants de la campagne de brûler de la menthe dans les chambres mortuaires.)
- plassclénèto, f., env. de Valence (Drôme), r. p. (?)
Mentha arvensis
- Nom accepté : Mentha arvensis et autres...
- mentastrum, latin de Pline.
- mencastrum, metastrum, mandastrum, mentarium, menta venenaria, menta nigra, sisymbrium, simphidria, simphindria, menta equina, menta caballina, equimenta, equerminta, gracia Dei, gratia, gratiola, creobula, lat. du m. â., Dief.
- colocasia, l. du m. â, Germania, 1881, p. 404; Zeitsch. f. d. Alterth., 1845, p. 365.
- balsamita, salmentica, l. du m. â., Mowat.
- salvinta, l. du m. â., Mone, Quell. d. teutsch. Liter, 1830, p. 283.
- menta aquarea, l. du m. â., Steinmeyer, III, 49.
- méntastré, m., anc. prov., Rayn. — prov. mod. — languedocien.
- mentastre, m., mentrastre, m., anc. fr., God.
- méntastro, f., provençal, languedocien.
- màntastro, f., Cassaigne (Haute-G.), r. p.
- améntastro, f., Var, Amic.
- ooumén'tastré, m., Seillans (Var), c. p. M. Ed. Edmont.
- méntrasté, m., Pyr.-Or., Comp.
- méntrast, m., Luchon, Sac.
- mencastre, m., anc. fr., Bibl. de l'École des chartes, 1869, p. 33l.
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- ↑ Nous comprenons sous ce titre toutes les espèces de menthes qui ne sont pas cultivées.
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- minstrata, r., Savoie, Chabert.
- méntatré, m., Charpey (Drôme), Bellen.
- mentaste, f., anc. fr., Platine, 1548, p. 113.
- méntasté, m., Aveyr., Vayss. — Libourne (Gironde), c. p. M. L. Durand-Dégrange.
- mallastré, m., nord du départ. de Lot-et-Gar., Ducomet.
- maltrasté, m., Aveyr, Vayss.
- manplastro, f., Bex (Suisse), Bridel.
- mental, m., franç. du XVIe s., J. Camus, Livre d'h.
- méndrass, m., Landes, Léon ; Gers, c. p. M. H. Daignestons ; B.-Pyr., Lespy.
- màndrass, m., gascon au XVIIe s., D'Astros ; Pays d 'Albret , Dardy, II , 212 ; Gers, r. p. ; Landes, Mét.
- méndracine, f., Landes, Foix, 1902, p. 71.
- menta negra, f., anc. prov., Rayn.
- menthe sauvage, f., menthe chevaline, f., franç., L'Escluse, 1557.
- mén'to dé sèr, f., Aigues-Mortes (Gard), c. p. M. Ed. Edmont.
- mènto d'azé, f., Aude, c. p. M. P. Calmet.
- mènn’, f., Ligny-Saint-Flochel (P.-de-C.), c. p. M. Ed. Edmont.
- baume sauvage, m., baume bâtard, m., français.
- menthe de Vénus, franç., Dormayron, Siège des muses, 1610, p. 267.
- coq bâtard, m., Oise, Graves.
- faou pulégi, m., provençal, Réguis.
- fausse marjolaine, Domfront (Orne), c. p. M. A. Chevalier.
- mardzolin-na dè biå (= marj. des blés), f., fribourg., Savoy.
- bausme, m., sisimbre, m., fr., Platine, 1548, p. 135.
- pàtàè, m., Ramecourt (P.-de-C.), c. p. M. Ed. Edmont.
- chacouy’, baume sauvage, m., franç., Batard, 1809.
- chacougne, f., La Bresse (Vosges), Kirshleyer, Flore d'Alsace, 1862, Ill, 396.
- chacouze, f., Le Tholy (Vosges), Thiriat ; Gerbamont (Vosges), Haill.
- chacoue, f., Gerbamont (Vosges), Haill.
- tchacouy', m., Saulxures (Vosges), Haill.
- chacouy', f., La Bresse (Vosges), HAill.
- herbe à veaux, f., Le Havre, Maze.
- marjolaine, f., Sologne, Le Grand.
- blant'chiou, m., Vallées Vaudoises, c. p . M. Ed. Edmont.
- béndt-qy (= menthe de chien), bret., P. Grég. [E. E.].
La menthe ne pousse que dans les terres grasses :
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- « Terre dé méndras
- Gouarde-la té, quoan l'as ;
- Terre dé pugnét,
- Bénétz-la, si poudét.
= Terre de menthastre, garde-la-toi, quand tu l'as ; terre de Polyganum tinctorium [Polygonum tinctorium = Persicaria tinctoria], vendez-la, si vous pouvez. » Basses-P., Coundés biarnés, 1890, p. 10.
- « La terre dou méndras
- Gouarde-lé, couan l'as ;
- La terre dou péluho (queue de loup, esp. d'herbe)
- Da lé à qui la bo. »
- Chalosse (Landes), Foix, Poés. p. l., 1902, p. 45.
« Pour guérir la fièvre il faut cueillir sept pieds de mendras (menthe), dépourvus de rejetons, se mettre à genoux, devant chaque et jeter sur la plante cinq, sept on neuf miettes de pain et cinq, sept ou neuf grains de sel en disant :
- Adiu, que-t saludi, mendras,
- Qu'éy la frèbe, tu nou l'has pas ;
- Aci que-t porti paa et sau
- Ta que-m goarexques lou me mau.
(bonjour, je te salue, mendras, j'ai la fièvre et tu ne l'as pas ; je te porte du pain et du sel, pour que tu guérisses mon mal.) Après avoir procédé sept fois à cette cérémonie il faut rentrer et attendre. » Béarn, Barthéty, Pratiques de sorcellerie, Pau, 1874, p. 16.
« Pour guérir la fièvre il faut aller trois jours de suite, avant le lever du soleil, auprès d'une menthe, y déposer du pain et du sel et lui dire ces paroles :
- Bounyour, méndras,
- You qu'éy' las frèbes, tu né las as ;
- Qué't porti pà é saou,
- Qué't dèchi las frébes é qu'é m'én baou. »
« La plante se dessèche et le malade guérit. » B.-Pyrénées, Larroque, Arrépouès, 1897, p. 97.
[48]
- « Bonjour, méndras,
- You qu'éy la fièbre, tu ne l'as pas ;
- You l'aaurèy' pas, tu qué l'aouras,
- Bonjour, méndras. »
- Amou (Landes), Foix, Poés. pop. land., 1902, p. 24.
- « You que t' porti aciou
- Pan é bin é alh é saou
- Adiou, méndras, you qué m'ém baou. »
- Chalosse (Landes), Foix, Poés. pop. land., 1902, p. 24.
« Chez les habitants des Pyrénées proprement dites et dans les contrées voisines, lorsqu'un enfant était malade, la mère, ou à défaut sa nourrice, ne manquait pas de se rendre dans un champ pour offrir à un pied de menthe, du pain couvert de sel, en l'invoquant en langage rimé pour la guérison de l'enfant et répétant neuf fois cette cérémonie. La plante, selon une croyance profonde, devait dans ce cas mourir et le malade recouvrer la santé. Les Bretons pratiquaient la même cérémonie pour un enfant malade.
« En Morée, lorsqu'une jeune fille veut savoir quel époux le sort lui réserve, elle a recours à l'une des sibylles du pays. Celle-ci lui ordonne alors de pétrir un gâteau avec de la menthe et quelques herbes aromatiques qui croissent dans la montagne, lequel gâteau elle doit manger le soir et sans boire. Puis il faut encore qu'elle se mette immédiatement au lit, ayant préalablement le soin de suspendre à son cou, dans un sachet enchanté, trois fleurs, dont une blanche, l'autre rouge et la troisième jaune. Toutes ces dispositions religieusement observées, la première plante qu'elle tirera au sort en se réveillant, annoncera, si elle est blanche, un jeune homme ; si c'est la rouge, un homme mûr, un brave ; et si enfin, la jaune se présente, c'est que le prétendu sera un veuf. » A. de Chesnel, Dict. des Sup. [Ed. Edm.].
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[Les compléments qui suivent viennent de Additions et corrections du tome 9 (Rolland, Flore populaire)]
[259]
P. 39, escoutez pas la mento, etc., minte, f., signifie aussi mensonge. Cette histoire a l'air de jouer sur les mots minte et salvia (quæ salvat). — J. Feller.
- Menthe, nom de famille.
[260]
- méntastrou, m., méntrastou, m., mintastrou, m., mintrastou, m., Corse, c. p. M. Ed. Edmont.