Euphorbiacées (Le Floc'h, 1983)

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Rutacées
Le Floc'h, Ethnobotanique tunisienne, 1983
Anacardiacées


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Chrozophora tinctoria

233. Chrozophora tinctoria Juss. [II/735; p:465] EUPHORBIACÉES


Flora europaea indique comme orthographe correcte C. tinctoria (L.) A. Juss.

T.D. - Selon LABBE (1950), on tire de cette plante vénéneuse une matière colorante bleue, qui, rapporte TROTTER (1915), est surtout employée pour la teinture des nattes.


Chrozophora obliqua

234. Chrozophora obliqua A. Juss. [II/736; p:466]


L'orthographe de cette combinaison signalée dans Flora europaea peut-être rectifiée comme suit : C. obliqua (Vahl) A. Juss. ex Spren­gel. Nous avons rapporté ici une indication relative à C. verbascifolia (Willd.) A. Juss. ex Sprengel admis comme synonyme dans Flora eu­ropaea et par POTTIER-ALAPETITE.

D. - Le charbon résultant de la combustion de Chrozophora verbascifolia A. de Juss. est employé dans la fabrication d'une poudre (TROTTER, 1915).


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Mercurialis annua

235. Mercurialis annua L. [II/737 ; p. 466] EUPHORBIACÉES


Nous avons rassemblé ici les données relatives à ce taxon, retenu au rang d'espèce dans Flora europaea, quoique seule la var. genuina Mull.-Arg, soit signalée en Tunisie. Ailleurs en Afrique du Nord il n'est pas distingué, non plus, d'autre taxon infraspécifique.

M. - L'espèce est employée en lavements purgatifs (GATTEFOSSÉ, 1921).

Connue remède contre la stérilité, on donne aux femmes, le jour qui suit la cessation de leurs règles, une bouillie où cette plante (ar. = habt dhol) est cuite en mélange avec des pois chiche et des raisins secs (GOBERT, 1940).

Il s'agirait également d'un purgatif populaire administré surtout en lavements préparés en infusé signalent PARIS et MOYSE (1967) qui rapportent aussi que la « mercuriale vivace » Mercurialis perennis L. [1] a toujours été considérée d'un emploi plus dangereux.

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  1. Mercurialis perennis L. non signalé pour la Tunisie.


Ricinus communis

236, Ricinus communis L. [II/738; p:467] EUPHOHBIACÉES


M.T.D. - Les vertus purgatives de l'espèce sont très réputées. Ainsi en Libye, dans ce but, on mastique quelques graines, ou après broyage on les fait infuser dans l'eau chaude que l'on boit par la suite (TROTTER, 1915).

Le même usage est également rapporté par GATTEFOSSÉ (1921) contre les constipations opiniâtres.

Quoique réputées toxiques, les graines de ricin, broyées ou entières, se sont révélées sans action sur les larves d'anophèles (SERGENT et SERGENT, 1928). PARIS et MOYSE (1967) notent que les graines entières ont été, à très faible do­se, employées comme purgatif mais qu'aujourd'hui seule l'huile est employée à cet effet.

Sans plus de commentaire LEMORDANT et al. (1977) soulignent l'intérêt de l'espèce (ar. = kharoua ; fr. = ricin) comme purgatif et son caractère toxique, ainsi que son utilisation dans l'industrie.


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Euphorbia granulata

237. Euphorbia granulata Forsk. [II/740 ; p : 470] EUPHOR­BIACÉES


Nous rapportons ici des indications concernant le taxon de rang « espèce » quoique la Flore de la Tunisie ne considère comme présente que la var. glaberrima Boiss. Notre choix est dicté par le fait qu'ail­leurs, en Afrique du Nord, ces subdivisions taxonomiques de E. granu­lata ne sont pas non plus envisagées.

A.M. - Au Fezzan (Libye), LETHEILLEUX (1948) a noté que le rhizome de cette euphorbe (« el alga », « oum el lebban » « leb­ bina ») est comestible par l'homme et que les feuilles sont mangées par les animaux. Toujours en Libye, KEITH (1965) a signalé son utilisation pour les soins en cas de piqûre de scorpion et de morsure de vipère.


Euphorbia retusa

238. Euphorbia retusa Forsk. [II/744; p:472]


Euphorbia cornuta Pers. est une synonymie fréquemment rencontrée.

M. - BOUCHAT (1956) rapporte une action de l'espèce pour lutter contre le trichiasis (cf. Euphorbia calyptrata n° 239).

Au Fezzan (Libye), la racine de cette plante nommée « el mriwa » est utilisée comme révulsif (LETHIELLEUX, 1948).


Euphorbia calyptrata

239. Euphorbia calyptrata Coss. et Dr. [II/745; p:472]


M. - Le suc de diverses euphorbes : Euphorbia calyptrata, E. guyoniana, E. paralias est, signale GATTEFOSSÉ (1921), utilisé com­me topique après débridement de la plaie dans les soins en cas de mor­sure de serpent ou de piqûre de scorpion, tarentule et scolopendre. Le même auteur note que la plante s'emploie aussi :

  • séchée, pilée et mélangée à du miel en tant que collyre dans les cas de conjonctivite granuleuse et de trachome,
  • bouillie dans l'huile et appliquée en frictions contre l'alopécie, les rhumatismes et les engourdissements par le froid.

Il faut encore signaler, pour ce taxon, deux vertus :

  • ainsi le « lait » ou « résine » de Euphorbia cornuta [1] et Eu­phorbia calyptrata (« oum Ibina », « mouibina ») mélangé de salive


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agglutine les cils et est utilisé pour les redresser dans le trichiasis (BOUCHAT, 1956).

  • Pour favoriser la cicatrisation des plaies on y applique soit de la poudre de tige de Panicum turgidum (« morkba ») soit des fibres calcinées de Calotropis procera [2] (« tourja ») soit des feuilles d'Euphorbia calyptrata var. involucrata (« remada ») [3] (LARRIBAUD, 1952).

T. - CAUVET (1925) signalait Daemia cordata [4] comme ayant un suc laiteux mortel pour le chameau mais rapportait égale­ment que CHUDEAU considérant cette plante comme broutée en Mauritanie s'était étonné d'une toxicité dans l'Est algérien et pensait qu'il s'agissait donc de fait d'Euphorbia calyptrata.

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  1. Euphorbia cornuta Pers. = Euphorbia retusa Forsk.
  2. Calotropis procera (Ait.) Ait. (famille des Asclépiadacées) n'est pas signalée en Tunisie.
  3. La variété involucrata d'Euphorbia calyptrata n'est pas signalée en Tunise.
  4. Daemia cordata R. Brown ex Schult. = Pergularia tomentosa L. (fam. des Asclépiadacées).


Euphorbia helioscopia

240. Euphorbia helioscopia L. [II/755; p:476]


M. - Cette espèce est réputée laxative (LEMORDANT et al., 1977).

Euphorbia guyoniana

241. Euphorbia guyoniana Boiss. et Reut. [II/757; p:477]


M. - En Libye (TROTTER, 1915) ainsi qu'au Sahara algérien (DOREAU, 1961) l'emploi de « lehen » est signalée en thérapeutique, in-situ, des piqûres de scorpions.

En plus de cet usage, GATTEFOSSÉ (1921) en rapporte maints autres (cf. Euphorbia calyptrata n° 239).


Euphorbia terracina

242. Euphorbia terracina L. [II/759; p:477]


M. - En infusion, la racine de cette euphorhe est émétique (GATTEFOSSÉ, 1921).


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Euphorbia paralias

243. Euphorbia paralias L.[II/760 ; p. 479]


M. - Comme pour Euphorbia guyoniana le lait est utilisé pour les soins dans les cas de morsure de vipère et de piqûre de scorpions.

Les nombreux usages signalés par GATTEFOSSÉ (1921) sont également relatifs à cette espèce (cf. Euphorbia calyptrata n° 239).


Euphorbia peplus

244. Euphorbia peplus L. [II/767; p:482]


M. - PARIS et MOYSE (1967) rapportent pour cette espèce des propriétés antiasthmatiques et anticatharrhales.