Artemisia (Rolland, Flore populaire)
- Aller à la page du genre Artemisia
Sommaire
[Tome VII, 61]
Artemisia vulgaris
- Nom accepté : Artemisia vulgaris
1. — Noms de la plante :
- ἀρτεμισία, grec. [C'est la plante d'Artémis, déesse de la lune et par suite de la menstruation ; on sait que l'armoise facilite grandement cette fonction des femmes].
- valentia, serpyllum, tertanegeta, herba regia, rapium, lat. de Dioscoride publ. par Stadler.
- ambrosia, dianaria herba, parthenion, matrona, mater herbarum, febrifugia, britania, tagantes, gibber, caristelon, charistelochia, serpillum majus sive iptios, l. du m. â., Goetz.
- matricaria, matricalis, archemesia, crispula, l. du m. â., Mowat.
- artemesia, artimesia, artomesia, armosia, mactaria, agritanica, ampulata, monolosis, matercula, hermalda, tantes, melo, valentina, ieramia, apyaca, l. du m. â., Diefenb.
- matrum herba, l. du m. â., Wright.
- monoglonos, l. du m. â., Simon Januensis, 1486.
- gonos Hebes, l. du m. â., Koebert, De Pseudo-Apulei herb. med., 1888.
- lioparis, l. du m. â., Mone, Queil. d. tetUsch. Liter., 1830, p. 442.
- gagantes, l. du m. â., Mone, Quell. d. t. Lit., 1830, p. 322.
- vezzolus, l. m. â., Du C.
- zygiber, l. du XIe s., Meyer, Gesch. d. Bot., III, 495. [C'était probabl. un succédané du gingembre.]
- altilia, berengesif (mot arabe sans doute), nomencl. du XVe s., De Bosco, Lum. maj., 1496, fet 44, r°.
- sancti Johannis balteus, anc. nomencl., Bauhin, De plantis, 1591.
- radix dianaria, anc. nomencl., Martinius, Lexic. philol., 1697.
- parthenis, anc. nomencl., Duchesne, 1544.
- πονέμ, gaulois, Dioscoride, III, 117.
- bricumum, gaulois, Marcellus Emp., XXVI, 41.
- titumen, gaulois, Apulée, De herb., 10.
- artémisa, f., anc. prov., P. Meyer (dans Rom., 1903, p. 279.) — Hautes-Alpes. — Gard. — Hérault. — Pyr.-O. — H.-.Pyr.
[62]
- artemezia, f., anc. prov., Rayn.
- artamiza, f., Perloz (Val d'Aoste), r. p.
- artchémiza, f., Valensolle (Basses-Pyr.), Honn.
- artémizo, f., provençal. — dauphinois. — Hautes-Pyr. — H.-Gar.
- artemise, f., anc. franç. — béarnais. — Landes.
- arthemeize, f., franç., du XVe s., J. Camus, Manuscr.
- artemese, f., fr. du XIIe s., Bibl. de l'éc. d. ch., 1869, p. 332.
- arkémizo, f., marseillais, V. Gelu, Meste Ancerro, 1863, p. 20. — Cassis (B.-du-Rh.), Bouil-Abaisso, journal, 1841, n° 33.
- artéméya, f., Pyr.-Or., Comp.
- arsemiza, f., anc. prov., Rayn. ; Bartsch, Chrestom., 1892, col. 461. — Montpellier, Gouan, 1762.
- arcimiza, f., anc. lang., Azais, Brev. d'amor.
- arcémizo, f., provenç. et dauph., Solerius, 1549.
- arcémizé, m., L'Argentière (H.-Alpes), r. p.
- arcénizo, f., Briançonnais, Chabr. — Apt, Col. — Anduze (Gard), Vig. — Aude, Laff. — Castres, Couz.
- arsenise, f., franç., Borellus, 1669. — Ain, Guillon, Chans. pop. de l'A., 1883, p. 23.
- arcenic, m., anc. f., Palsgrave, 1530.
- armoisie, f., anc. fr., Duchesne, 1544 ; Guillemeau, Grossesse d. f., 1620.
- armoise, f., français, Romania, 1885, p. 465 (texte du XIVe s.) ; etc., etc.
- iermoise, hermoise, aumoise, anc. fr., God.
- armouézo, ormouézo, érmouézo, languedocien. — limousin. — gascon.
- ormouozo, f., Saint-Georges-Lap. (Creuse), r. p.
- armouatso, f., env. d'Agen, r. p.
- armouéze, f., érmouéze, f., ormouéze, f., franç. popul. du Nord très répandu.
- arbouaze, f., Calais, r. p.
- arénouâze, f., Saint-Georges-des-Gros. (Orne), r. p.
- armouére, f., Sougé (Indre), r. p. — Cher, Nièvre, c. p. M. Ed. Edmont.
- ormouére, f., Bléneau (Yonne), r. p.
- herbe d'ormouére, f., Montaigut-le-Bl. (All.), c. p. M. J. Duchon de la Jarousse.
- érmouére, f., Poncin (Ain), r. p.
- érmoute, f., Ruffey, près Dijon, r. p.
- ormoué, f., Romorantin (L.-et-Ch.), r. p.
- oumouërzo, f., Moustadier-Ventadour (Corrèze), r. p.
- armise, f., anc. fr., Fayard, 1548.
- armize, f., herbe à l'armize, herbe de l'armize, f., Anjou, Desv. — Fontenay (Vendée), Lal. — Maillezais (Vendée), c. p. M. Ph. Télot. — Char.-Inf., r. p. — Deux-Sèvres, Souché, Prov.
[63]
- grante ormouéze, f., Chatel (Vosges), Haill.
- herbe de Saint Jean, herbe de la Saint Jean, herbe Saint Jean, saint Jean, français très répandu. [Je néglige les formes dialectales.]
- ceinture de Saint-Jean, anc. franç. — Normandie.
- sintes de Saint-Jean, f. pl., Languedoc, P.-J. Fabre, Traicté de la peste, 1629, p. 107.
- cinto dé San-Jan, f., toulous., Tourn. — Carcassonne, Laff. — Saint-Pons (Hér.), Barth.
- couronne de Saint-Jean, herbe de feu, Chenay (Marne), c. p. M. E. Maussenet.
- gôrda-roba, m., lyonnais, Puitsp.
- garda-raouba, m., Le Vigan (Gard), Roug.
- aoussénk fol, m., Montauban, Gat. — Tarn, Lot, r. p.
- mince fueille, gripauline (lisez gripaulme ?), franç., Duez, 1678.
- ech'carabi, Brive (Corr.), Lép.
- beaouine, f., Alençon, Carrouges (Orne), Let.
- bionet, m., wallon du XVe s., J. Camus, Un manuscr.
- tabac de Saint-Pierre, Margut-Saint-Walfroi. (Ardennes), c. p. M. A. Guillaume. [Les enfants fument les fleurs en guise de tabac.]
- fénoulhass, m., Aveyron, Vayss.
- miere des herbes, anc. franç., Mowat.
- erbo dé la máy'ré, f., provenç., Réguis, Mat. méd.
- môboué, m., Bulgnéville (Vosges), Haill.
- mere ebur, anc. fr., P. Meyer, Deuxième rapport.
- marrebore, Champagne, au XIIIe s., Rutebeuf, Diz de l'erberie, éd. Jubinal, I, 257.
- mam lezeu (= mère des herbes), breton de Belz (Morb.), r. p.
- mel sovaj, bret. d'Esquibien (Finist), c. p. M. H. Le Carguet.
- uvélen, bret. de Pleubian (C.-du-N.), c. p. M. Y. Kerleau.
- huélen c'hoèvr, bret. de Lannion (C.-du-N.), c. p. M. Y. Kerleau.
- uhélen-venn, breton, P. Grégoire. [E. E.]
- louzaouen ar c'hest (= herbe aux vers), bret., c. p. feu L.-F. Sauvé.
- eisengraut, Grosbliderstroff (Lorraine), r. p. (Ainsi appelée parce qu'elle fortifie le sang.)
2. — « Pour la maladie des vers garir, la meilleur herbe c'est l'ermoize. Ces fames s'en ceignent le soir de la Saint-Jehan et en font chapiaux seur lor chiez et dient que goûte ne avertinz (vertige, épilepsie) ne les puet panre. » Champagne, au XIIIe s., Rutebeuf, Diz de l'erberie, éd. Jubin., I, 257.
3. — Dans bien des endroits on met, dans la chaussure, de l'armoise pour affer-
[64]
mir la plante des pieds et se rendre infatigable. De là le nom allemand de cette herbe beifusz.
4. — « L'yawe de arthemeise beute en jeun cuer (à jeun) fait aux femmes ravoir leurs fleurs. » XVe s., J. Camus, Un manuscrit.
5. — « Hanc herbam ubi nascatur require et inventam mane ante solis ortum sinistra manu extrahes et ex ea nudos renes præcinges, quo facto singulari et præsentaneo remedio uteris. » IVe s., apr. J.-C., Marcellus Empiricus, éd. Grimm, 1849, p. 20.
6. — « Remercie l'armise Que t'as entre peau et chemise. » Saint., Jon. — « Si ra henné sabè ra bertut der' artemise Qu'en haourè entre pèt i camise. » Oloron (B.-P.), Lespy. — « Se las fennas counouissién la bountat de l'artémisa, La penjarién aou panel dé sa camisa. » Cette (Hér.), Arm. cetori, 1874. — « Si lei frumo counoueissién la vertu de l'arquémié N'aourién toujou un brout pendu à sa camié. » B.-du-Rh., Arm. de la sart., Marseille, 1892. — « S'ome sabié ce que vaou l'arsémiso N'aourié tout journ entré carn e camiso. » Gard, c. p. M. P. Fesquet. — « Sé la feno sabio ço que var l'artémiso La pleario (plierait) dins sa chamiso. » Briançonnais, c. p. feu Chabrand.
7. — « L'ennemi enchace armoise Peur li fait à ce qu'il s'en voise = l'armoite met en fuite le diable, et lui fait peur au point qu'il s'en va. » Moyen âge, G. Raynaud, Poème moralisé sur la propr. d. ch., 1885, p. 25.
8. — « L'armoise cueillie le jour de la Saint-Jean et tressée en couronne préserve la maison de la foudre et des voleurs. » Argentan (Orne), Chrétien, 1835.
9. — « Cueillie le jour de la Saint-Jean, cette herbe ne se flétrit jamais et préserve la maison de la foudre... chacun ce jour-là en coupe des brins qu'il place dans un vase d'eau. Celui dont la branche se fane la première mourra dans l'année. » Contrich (Belg.), Reinsb., Trad. de la Belg., I, 422.
10. — « On trouve sous la racine de l'armoise un charbon qu'il faut chercher le jour de la Saint-Jean. Ce charbon est un souverain remède contre l'épilepsie. » Lucot. ~ Voy. sur les charbons trouvés sous l'armoise une dissertation par Blaw (dans Ephemerides naturæ curiosorum, 1706, pp. 243-246) ; J.-B. Thiers, Tr. des superst., 1697, I, 300.
[65]
11. — « Les commères tâchent de glisser un brin d'armoise sous le tablier de la nouvelle mariée au sortir de l'église. » Char.-Inf., c. p. M. E. Lemarié.
12. — « Trouver l'armoise sur son chemin porte bonheur. » Lucot.
Artemisia campestris
- Nom accepté : Artemisia campestris
- abrotanum campestre, artemisia tenuifolia, ambrosia tenuifolia, anc. nomencl., Bauh., 1671.
- aluine blanche , absinthe blanche, franç., Dassonville, Traicté contre les fièvres, 1546.
- alène bianche, f., Mayenne, Dottin.
- blan alouan, m., blanque alouane, f., blanque avouane, f., env. de Saint-Pol (Pas-de-Cal.), c. p. M. Ed. Edmont.
- for blhan, m., env. d'Annecy, Const.
- armoise bâtarde, f., Anjou, Desv.
- herbo de Nostro-Damo, provenç., Solerius, 1549.
- blanchéta, f., Suisse, Savoie, Dauphiné.
- biantzèta de prà, f., erba dé sin-Djan, f., fribourgeois, Savoy.
- castagnola, f., Hérault, Planchon.
- armoise rouge, franç., Planchon, Plantes médic. de l'Hérault, 1899. [L'auteur ne dit pas pourquoi l'armoise blanche est quelquefois appelée armoise rouge.]
____________________
- ↑ Cette herbe est sonvent confondue avec l’Artemisia maritima. Voir plus bas.
Artemisia camphorata
- Nom accepté : Artemisia alba
- camphorata, abrotanus silvestris, anc. nomenclature, De Bosco, 1496.
- herba camphorata, abrotanum fœmina, anc. nomencl., Ratzenberger.
Artemisia mutellina, glacialis, spicata
- Nom accepté : Artemisia umbelliformis, Artemisia glacialis, Artemisia genipi
- genepie des savoyards, franç., Saint-Germain, 1784.
- génipi, m., franç., Bastien, 1809. — provençal, Honnorat.
[66]
- j'népi, m., Chambéry, Moûtiers (Sav.), Const.
- djénépi, m.. Haute Provence, Honn. — Bourg Saint-Maur. (Sav.), r. p.
- dzënépi, m., fribourg., Sav.
- zdënépi, m., env. d'Albertville (Sav.), Const.
- zénëpi, m., Martigny (Valais), r. p.
- thén'pi, (avec th angl.), m., La Chambre (Savoie), r. p.
- thënepi, m., thnépi, m. (avec th angl.), Haute-Savoie, Const.
- génepi mâle (l’Artemisia mutellina), génepi femelle (l’Artemisia glacialis), Savoie, Revue horticole, 1868, p. 524.
- génépi blàn, m. (l’Artemisia mutellina), Barcelonnette, c. p. M. M. Réguis.
- mutelline blanche, herbe de l'apostume, franç., Chabraeus, 1666.
- schneppi, genippkrant, Suisse allem., Pritz. et Jess.
Artemisia maritima
- Nom accepté : Artemisia maritima
- absinthium marinum, seriphium (de l'île de Seripho), alexandrinum semen, anc. nomen., Cordus, 1561.
- abrotanum fœmina, santolina, santonicum majus, anc. nomencl., Bauh., 1671.
- absinthe de mer, fr. du XVIe s., Dorveaux, Lespl. — Calvad., Jor.
- armoise maritime, encens marin, franc., Fillass., 1791.
- aoussén marin, m., Montpellier, Magnol, 1686.
- aluyne marine, anc. fr., L'Escluse, 1557.
Cette herbe est employée en médecine comme succédané du Santolina chamaecyparissus pour combattre les vers et elle porte souvent les mêmes noms. Voir ci-dessus, p. 36. Le semen contra est fait aussi avec d'autres espèces d'Artemisia. De là des confusions dans la synonymie.
Artemisia absinthium
- Nom accepté : Artemisia absinthium
1. — Noms de la plante :
- absinthium, latin.
- albinus, lat. de Dioscoride, publié par Stadler.
- aloxinum, alosanus, absentius, bendideon, l. du m. â., Goetz.
- alosantus, l. du m. â., Graff; Zeitsch. f. d. alterth., 1853, p. 398 et 1872, p. 333.
- aloen, l. du m. â., Mowat, 1882.
[67]
- absinthum, assinsium, l. du m. â., Du C.
- herba fortis, l. du m. â., Mowat.
- absinthium romanum, nomencl. du XIIIe s., Matth. Silv.
- brigeria, lat. de la région de Carcassonne, en 1544, Du C.
- alvina, absinthium vulgare, nomenclature du XVIe s., Ratz.
- absinthium majus, anc. nomcl., Bauhin, 1671.
- absinti, masc, absens, m., ascens, m., eyssens, m., anc. prov., Rayn.
- aisens, ausens, aussens, ausen, anc. prov., Levy.
- arcens, m., provenç. du XIVe s., P. Meyer (dans Romania, 1903, p. 286.)
- absinta, f., Montpell., Gouan, 1762. — Le Vigan (Gard), Roug.
- obsanto, f., Croq (Creuse), r. p.
- akcènto, f., Villeneuve-d'Agen (L.-et-G.), r. p.
- atsinto, f.. Carcassonne, Laffage.
- absinthe, f., franc., L. Fuchs, Comment., 1558 ; etc. etc. [en anc. franc., le mot est souvent masculin ; il est souvent écrit absinte ou absynte.]
- apussinte, f., Maillezais (Vendée], c. p. M. Ph. Télot.
- pussinte, f., Charzais (Vendée), c. p. M. Ed. Edmont.
- pṛsinte, f., Saint-Savin (Gironde), c. p. M. Ed. Edmont.
- asynthe, anc. fr., Bastiment des receptes, 1544.
- absince, anc. fr., Cheradame, Expérience de Hutem sur le gaiac, s. d. (vers 1545) ; Brohon 1541 ; J. Thierry, 1564 ; Molinaeus, 1587.
- absinche, apsinche, anc. fr., Arnoul, 1517.
- asynce, f., anc. fr., Le Paulmier, Playes de pist., 1569, p. 51.
- herbe sainte, franç. popul. très fréquent dans toute la France du Nord. [Par fausse étymol. pop.]
- ôbsine, f., absite, f., Vosges, Haill.
- dzënèpi d'absinthe, m., fribourgeois, Sav.
- absinthe romain, masc, anc. fr.,Textor, Pestil., 1551 ; Oliv. de Serres, 1600.
- absinthe romaine, f., franc., Cl. Gauchet, Plais. d. ch., 1583, éd. Blanchem., p. 119 ; etc. etc.
- romanie, f., anc. fr., Textor, Pestilence, 1551, p. 53.
- absinthe fort, m., anc. fr., Morelius, 1558.
- absynthe grand, m., anc. f., Du Poy-Monclar, 1563.
- aoussénk, m., Montauban, Gat. — Lot, Soc. d'ét. du Lot, 1891, p. 55. — env. de Castelnaudary, c. p. M. P. Galmet.
- aoussén, m., toulous., Doujat, 1637. — T.-et-G., Landes, Cantal.
- looussént, m.. Mur de Barrez (Aveyr.), Carb.
- aouchén, m., Gers.
- ouchin, m., Hémérence (Valais), Levallaz.
- ouèy'sson, m., Oulx (Piémont), c. p. M. Ed. Edmont.
- dýéoussés, Tarn, Gary.
[68]
- éy'ssensi, m., provenç. du XVIe s., Solerius, 1549.
- aissens, languedoc. du XIIe s., Bertran de Born, éd. Thomas, p. 162.
- éy'chéns, Basses-Alpes, Annales des B.-A., II. 279.
- échén, m., béarn., Lespy.
- échém, m., Argelès (Htes-P.), c. p. M. P. Tarissan.
- arsìnt, m., env. de Marseille, Romania, 1903, p. 473.
- éncén, m., Aix en Pr., Garid. — Arles, Laug.
- incén, m., Var, Hanry. — Toulon, Pat.
- ancin, m., anchin, m., Savoie.
- gros èncèn, m., Aix-en-Pr., Gar. — Apt, Col.
- alouna, f., vaudois, Parterre de médecine, Genève, 1745.
- alosne, aloine, aluyne, alogne, aluigne, aloigne, alvine, aluesne, alene, anc. fr., [L. Fousch, Comment. trad. par Maignan, 1549, dit qu'on l'appelle ainsi parce qu'elle est amère comme l'aloès.]
- alienne, f., anc. fr., Brohon, 1541. [Brohon était normand.]
- alyin-ne, f., La Hague (Manche), Fleury.
- lyin-ne, f., liane, f., jane, f. , Manche, Jor.
- aluyne romaine, f., anc. fr., L'Escluse, 1557.
- alluyne forte, f., anc, fr., Pena et Lobel, Stirp. advers., 1570.
- sangh'nite sauvage, f., Clavette (Char.-Inf.), c. p. M. Ed. Edmont.
- lionssotte, f., Ruffey près Dijon, r. p.
- fort, m., anc. fr.. L. Fuchs, Comment., 1558 ; Thierry, 1564
- fouortt, m., Orpierre (H.-Alpes), c. p. M. Ed. Edmont.
- fòr, m., fôr, m., Savoie et Haute-Savoie, Suisse romande.
- fouar, m., Dauphiné, Moutier. — Belgique wallonne, c. p. M. J. Feller.
- fouô, m., Vosges, Haill.
- gros fort, m., lyonnais, Guérin, Chirurg. charit., Lyon, 1675, p. 77. — vaudois. Parterre de médec., Genève, 1745.
- bénéfortt, m., Châtillon d'Aoste, c. p. M. Ed. Edmont.
- erba forta, f., erba bianssé, f., Champorcher (Val d'Aoste), c. p. M. Ed. Edmont.
- armoise amère, f., alaine, f., M. et L., Batard.
- herbe aux puces, herbe aux vers, Marne, c. p. M. E. Maussenet.
- érba dë lë puzdë, env. d'Albertville (Sav.), A. Chabert. [c.-à-d. herbe aux puces, parce qu'on en fait avec le crottin de cheval ou de mulet un composé pour attirer et détruire les puces. Le soir, avant de se coucher, on prend une poignée d'absinthe et quelques crottins qu'on pile bien ensemble : on place le tout recouvert de quelques balayures au milieu de la chambre à coucher ; les puces ne tardent pas à s'y rendre, et le matin la cuisinière les brûle avec de l'eau bouillante. Chabert.]
[69]
- vérmète, f., vouërmëte, f., Ban de la Roche, H. G. Oaerlin.
- èrbo de bèrmi, f.. Pays d'Albret, Ducomet.
- herbe de barbotte, Gironde et L.-et-G., c. p. M. Ed. Edmont.
- môbron, m., môbri, m., Vosges, Haill.
- malèrbe, f., Saint-Georges-des-Gros. (Orne), r. p.
- rabat-joie, wallon, Grandg. [A cause de ses propriétés réfrigérantes.]
- bibuef, wallon du xve s., J. Camus, Un manuscr. [Il faut sans doute lire bifuet ; en anc., néerlandais la plante était appelée byfoet mot correspondant à l'allemand beifusz.]
- crëcigno, f., env. de Valence (Drôme), r. p.
- dónzèl, m., Laroque des Albères (Pyr.-Orient.), Carrère.
- dounzélh, m., Arles-sur-Tech (Pyr.-Or.), c, p. M. Ed. Edmont.
- herbe à cent goûts, franc., Bastien, 1809.
- uzalen ven, bret. de Cléden Cap Sizun (Finist.), c. p. M. H. Le Carguet.
- ansintio, ancien napolitain, Mussafia, Altneapol. reg. san., 1884, p. 102.
- bun meigu, bun mégu, env. de Gènes, Penzig.
- alosna, espagnol, A. Oudin, Tres., 1660.
- donzell masclé, Vall de Nuria (Cat.), Vayr.
- wermode, anc. angl., Mowat.
- alahsan, alsen, alsem, elsene, werimuota, wormiota, wermet, wermude, wermut, anc. all., Pritz. et Jess.
2. — On faisait autrefois avec l'absinthe une boisson douce et sucrée qui n'était pas l'absinthe alcoolique d'aujourd'hui ; on l'appelait :
- vinum absinthites, lat. de Columelle, 1er s. apr. J.-C.
- absynthiatum vinum, absynthium, absentatum vinum, vinum alosanthium, aloxinium, alvignia, alonia, l. du m. â., Du C.
- puison d'aloisne (= boisson d'a.), f., aloisne, f., anc. fr., Du C.
- vin aluisnier, anc. fr., God., I, 243.
- eau verte, f., Franche-Comté, Bonnet, p. 497.
3. — « Alvineux = amer comme l'absinthe. » Cotgrave, 1650.
4. — « Rien que de toucher à l'absinthe fait avorter les femmes enceintes. » Naintré (Vienne), r. p.
5. — « Dans quelques contrées, on est convaincu que les brebis qui mangent de l'absinthe n'auront point de fiel. Au moyen âge, on ne doutait pas non plus que, pour marcher longtemps et fatiguer le cheval plus robuste, il suffisait de se former des jarretières avec de l'absinthe cousue entre deux lanières de peau de lièvre. On pouvait, disait-
[70]
on, faire avec cet appareil cent lieues sans s'arrêter. » (A. de Chesnel, Dict. des Superst.) [Ed. Edm.]
6. — « Le bèni bôrê, herbes servant à faire des jonchées à la procession et recueillies ensuite comme plantes bénites" est composé de feuilles d'absinthe appelées vermouth. » Malmédy (Prusse wallonne), c. p. M. J. Feller.
7. — Langage des fleurs. — « L'absinthe symbolise la censure ou répréhension fraternelle. » J. Boisse, Descr. d'un médicam., 1619, p. 26.
« L'alvine signifie : après tourment réconfort. » Récréat. gal., 1671, p. 180.
« L'absinthe est l'emblème de l'absence. » E. Faucon; Marie ***.
« Un bouquet d'absinthe mis extérieurement à la fenêtre d'une fille indique symboliquement qu'elle aime trop à boire. » Ruffey près Dijon, r. p.
Artemisia pontica
- Nom accepté : Artemisia pontica
- absinthium ponticum, lat. de Caton le Censeur, IIe s. avant J.-C.
- absinthium capadotium, l. du m.-â., Simon Januensis, 1486.
- absinthium ponticum tenuifolium, absinthium seriphinum tenuifolium, absinthium nabathaeum Avicennae, absinthium minus, nomencl. du XVIe s., Ratz.
- absinthium galatium, nomencl. du XVIe s., Matt.
- fartellus (lisez fortellus), herba sancti Pauli, nomencl. du m. â., Mowat.
- absinthe pontic, m., anc. fr. Textor, Pestilence, 1551, p. 53.
- absynthe de Pont, anc. fr., Guérin, Chirurg. char., 1655.
- aluine pontique, f., fr., du XVe s., J. Camus, Op. sal.
- petite absinthe, franc., Planch.
- absin ménutt, m., Montpell., Gouan, 1762.
- pichot éncéns, m., Apt, Col.
- petit éncén, m., Arles, Laug.
- aoussén ménu, m., langued., Sauv., 1785.
- uchén fi, m., Haute-Garonne, c. p. M. P. Fagot.
- petit fort, m., anc. fr.. Du Pinet, 1625, II, 310 ; etc., etc.
- prin for, m., vaudois, Brid.
- bin~ for, m., Bourg Saint-Maurice (Sav.), r. p.
- fouèr, m., La Reid (Province de Liège), c. p. M. J. Feller.
- flér simple, m., Warloy-Baillon (Somme), c. p. M. H. Carnoy.
[71]
Artemisia dracunculus
- Nom accepté : Artemisia dracunculus
- ταρχόν, grec de Simeon Seth, auteur du XIe s., cité par Meyer, Gesch. d. Bot.
- tarcon, altarcon, l. du m. â., Gerardus Cremonensis, 1476.
- dracuncellus, dracunculus, dracuncellus, dragone, affrisa, cronica, ciruinca, dragontea, lat. du m. â., Dief.
- drago, nomencl. du XVIe s., Mattir.
- tracon Avicennae, tragium, dragoncellus, nomencl. du XVIe s., Ratzenb.
- dracunculus hortensis, tarchon Avicenni, draco herba acetaria, draco hortensis, draco acetarius, tragum vulgare, anc. nomencl., Bauh.,1671.
- targon, m., anc. fr., L. Duchesne, 1539 ; Duchesne, 1544 ; Lobelius, 1591.
- tragoun, m., provenç., Pellas, 1723.
- dragon, m., franç., Vinet et Mizauld, Maison champ., 1607, p. 236 ; Duez, 1664. — Charlieu (Loire), r. p.
- herhe aux dragons, franç., Saint-Germain, 1784.
- tragone, f., env. de Rennes, r. p.
- dragone, f., franç., Pisanelli, Nat. des viandes, 1596, p. 71. — Spa, Lez. — Mons, Sig. — Chenay (Marne), c. p. M. E. Maussenet.
- dragoncelle, f., franç., Duez, 1678.
- dragounéto, f., Var, Amic.
- estargon, m., franç., Victor, 1609.
- étracon m., Saint-Symphorien (Indre-et-L.), r. p.
- stragon, m., Vigny (S.-et-O.), r. p.
- estragon, m., franç., Liébaut, Maison rustique, XVIe s.; etc., etc.
- estargoun, éstragoun, éstragou~, midi de la France.
- éstrogoun, éstrogou~, Creuse, Aveyron, Hér., Haute-Vienne, Dordogne.
- éstrogon, m., Châteauroux (Indre), r. p. — Les Montils (L.-et-Ch.), r. p. — Vosges, Haill.
- astragon, m., Calvados, P.-de-C., Ille-et-V., Indre, S.-et-M.
- éstragan, m., Creuse, Manche.
- éstrégan, m., Jura.
- astragan, m., Ain, Savoie, Lot-et-G.
- istragou~, m., Cheylade (Cantal), r. p.
- éstréganuss, m., Saint-Georges des Gros. (Orne), r. p. [Nom des herboristes.]
- éstragoul, m., Tarn, Gary.
- éstra, m., Fougerolles (Mayenne), r. p.
- stagounë, f., Clary (Nord), r. p.
- stragone, f., Wavre (Belg.), c. p. M. Ed. Edmont.
- estragouna, f., Le Brassus (Suisse), c. p. M. Ed. Edmont.
[72]
- aragon, m., Isbergues (P.-de-C), c. p. M. Ed. Edmont.
- aragone, f., Mons, Sig. — Valenciennes, Héc. — Bohain (Aisne), r. p.
- patagon, m., Igornay (S.-et-L.), c. p. M. Ed. Edmont.
- gatsordo, f., Bélaye (Lot), R. Fourès (dans Ann. de l'éc. des hautes-études, 1899, p 103.)
- armoise âcre, franç., Fillassier, 1791.
- serpentine, f., franç., De Chanvalon, Manuel des champs, 1765.
- poevrée, f., Lausanne, Gesnerus, 1542.
Symboligue. « Le stragon signifie : promptitude et hastiveté. » Récréat. gal., 1671, p. 196.
Artemisia abrotanum
- Nom accepté : Artemisia abrotanum
- abrotonum, abrotonus, latin. [J. H. Schmalz a donné de nombreux exemples de ce mot dans Archiv. f. lat. Lexicogr., 1888, pp. 260-261.]
- abrotanus, abrotanum, aprotanum, heraclea agrestis, eraclius, heraclea, balsamita ortolana, sisymbrium, susimbrius, l. du m. â., Goetz.
- linerinum, l. du m. â., Mowat.
- ambrotanum, abortanum, abractanum, auronum, l. du m. â., Dief.
- heracleon, l. du m. P., Kæstner, Pseudo-Diosc., p. 635.
- tricolanum, tricolagum, l. du m. â., Grimm, s. v° garthagen.
- virones, l. du XIIe s., Bibl. de l'éc. d. ch., 1869, p. 330.
- briginus, gaulois, Goetz.
- clarula, l. du IXe s., Miller, Gloss. gr. lat.
- abrotanus masculus, nomencl. du XIIIe s., Matth. Silv.
- abrotanum mas, abrotanum atrum, anc. nomcl., Dughesne, 1544.
- abrotonum nigrum, anc. nomcl. Cordus, 1561.
- sancti Johannis herba, anc. nomencl., Bauhin, De plantis, 1591.
- scoparia rutta, nomencl. du XVIe s., Ratzenb.
- brigeria, lat. de la région de Carcassonne en 1544, Du C.
- abrotano, m., Laroque des Albères (Pyr.-Orient.), Carrère.
- abroton, m., anc. fr., Du Poy-Monclar, 1563, fet 111.
- abrotone, f., anc. fr., P. Morin, Rem. s. la cult. d. fleurs, 1694, p. 15.
- brotonne, f., anc. fr., A. Pinaeus, 1561.
- abrote, t., wallon du XVe s., J. Camus, Un man. nam.
- orétouno, f., La Malène (Lozère), r. p.
- abrone, f., anc. fr., Du C. ; God.
- abrouène, f., Torcy (P.-de-C.), c. p. M. Ed. Edmont.
- averonne, t., anc. fr., Thesaurus theut. ling., 1573 ; Lobelius, 1591.
- ivrone, f., Valenc., Héc.
[73]
- lavrone, f., wallon, c. p. M. J. Feller.
- abroigne, abrone, arbroigne, aboinne, euroine, averoyne, aroisne, anc. fr., God.
- avrogne, f., Marquenterre (Somme), Corbl. — S.-Inf., Delb.
- ivrogne, f., montois, Sig.
- avrin-ne, f., avrone, f., Isbergues (P.-de-C), c. par M. Ed. Edmont.
- avrondèl’, f., Samer (P.-de-C), c. p. M. B. de Kerhervé.
- aurosne, f., auronne, f., anc. fr., God. ; Duchesne, 1544 ; Fuchsius, 1546.
- obchènto-orono, Le Buisson (Dord.), r. p.
- ourono, f., Brive (Corr.), Lép.
- auroyne, f., auroine, auroesne, anc. fr., J. Camus, Récept., p. 8 ; Arnoul, 1517 ; Thibault, Rem. de la peste, 1531 ; etc., etc.
- petite auronne, auronne masle, anc. f., Dodoens-Lescluse, 1557, p. 2.
- aurone mâle, f., herbe à l'anguille, f., M.-et-L., Bâtard, 1809.
- aurogne, f.. anc. fr., A. Demery, Anthid. contre la peste.
- auronde, f., anc. fr., Lagadeuc, 1499.
- anbrone, f , Saint-Pol (P.-de-C.), c. p. M. Ed. Edmont.
- abroane, f., Seninghem (P.-de-C.), c. p. M. B. de Kerhervé.
- anbrouane, f., Ramecourt (P.-de-C.), c. p. M. Ed. Edmont.
- ambroyse, f., anc. fr., Platine, 1548, p. 137.
- brióy'zo, f., Hérault, Planchon.
- bróy'da, f., Laroque des Albères (Pyr.-Or.), Carrère.
- bréguiéra, t, Carcassonnais, en 1544, Du C
- bróy'lé, m., Carcassonnais, c. p. M. P. Calmet.
- bres de Saint-Jean (= berceau de S.-J. ?), franç. de Belgique, Bauhin, De plantis, 1591.
- garde-robe, anc. fr., Duchesne, 1544.
- armoise-aurone, citronelle, herbe de Saint-Jean, petit cyprès, franç., Bastien, 1809.
- aurone mâle, f., franç., Buisson, 1779.
- citronèla, f., fribourgeois, Savoy.
- herbe royale, Chenay (Marne), c. p. M. E. Maussenet.
- maltarame, f., Saint-Georges d. Gros. (Orne), r. p. (nom des herboristes.)
« Un lièvre ayant eu un jour une épine au pied vint trouver l'aurone et la pria de le guérir. L'aurone vint se mettre sur la plaie et la guérit. Depuis ce temps, le lièvre reconnaissant lui apporte chaque jour de l'eau pour qu'elle se tienne fraîche. » Dialogues des créatures, 1482, 28e dialogue.
« Cette herbe symbolise la rêverie. » Belg., Semertier (dans Wallonia, 1899, p.21.)
[74]
Artemisia arborescens
- Nom accepté : Artemisia arborescens
- bois saint-Jean, franç., Lobelius, 1591.
- armoise en arbre, franç., L. Dubois, 1825.
- tsinésté (= petit genêt), m., Mur de Barrez (Aveyr.), Carb.