Sandel (Ibn al-Baytar)
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Noms acceptés : Santalum album, le blanc correspond à l'aubier, et le jaune au bois de cœur, Pterocarpus santalinus, santal rouge
[2-383]
- Ishak ibn Amrân. Le sandal est un bois qui nous vient de la Chine. Il y en a de trois espèces : un blanc, un jaune et un rouge, tous trois employés. Le sandal est froid au troisième degré et sec au second. Il convient aux tempéraments chauds contre l’affaiblissement de l’estomac et les palpitations qui ont pour cause l’effervescence de la bile. Réduit en poudre avec de l’eau et employé à l’extérieur, ou bien réduit en pâte avec de l’huile de roses et un peu de camphre, et employé en embrocations sur les tempes, il est salutaire contre la céphalalgie causée par la chaleur. Si l’on mélange une partie de sandal blanc et une demi-partie de sarcocolle avec du blanc d’œuf, et que l’on en fasse des embrocations sur les tempes, elles seront efficaces contre la céphalalgie de nature fébrile et s’opposeront à l’accès des fluxions à l’œil.
- Razès, dans le Mansoury. Employé dans le bain, en frictions avec de la chaux, il détruit les mauvaises odeurs.
- Le Chérif. Le sandal rouge est plus froid que le blanc. Pétri avec du suc de morelle, de joubarbe, de pourpier ou de lentille d’eau, il est salutaire contre la goutte de nature fébrile et aussi contre l’érysipèle, dont il provoque la résolution, et contre les tumeurs inflammatoires. Il combat l’afflux des humeurs vers les organes. Le meilleur est celui qui est jaune et gras. Vient ensuite celui qui est jaune et sec ; on le fait entrer dans les fumigations, et sa sécheresse n’a pas d’inconvénients.
- Avicenne, dans son Traité des Médicaments cordiaux. Le sandal a la propriété de réjouir le cœur et de le fortifier. En cela, il est secondé par ses propriétés aromatiques, astringentes et atténuantes. Sa froideur agit sur les sujets dont le tempérament incline vers la chaleur. Le blanc est plus froid et moins sec que le rouge. Il l’est aussi au deuxième degré, avec cette différence qu’il l’est au commencement de ce degré, et le rouge à la fin. Il porte l’esprit animal à l’expansion, en même temps qu’il le fortifie. Dans les tempéraments chauds, il agit comme réfrigérant. Le blanc est plus froid et moins sec, ses propriétés étant au deuxième degré. Vient ensuite le rouge, plus sec que le jaune, et après le rouge, le blanc. Il convient pour être râpé, trituré et pulvérisé. Le blanc est froid au second degré. On le triture et on le dissout dans de l’eau de roses. Ce mélange se fait pour combattre la chaleur. On le place sur le front ou l’estomac échauffés, et il les rafraîchit. Il est encore salutaire contre la fièvre inflammatoire, la phrénésie, la faiblesse de l’estomac causée par la chaleur. Pétri dans l’eau et placé sur le front et l’estomac, il est utile contre la fièvre chaude, l’affaiblissement du cœur et la céphalalgie fébrile.
- Razès, dans le Mansoury. Si l’on en frotte le corps dans le bain, il détermine du prurit.
- Le Cherif. Si l’on râpe le sandal rouge sur un fragment de vase d’argile neuf et rouge, qu’on le mélange avec de l’eau de roses et qu’on l’applique sur les pustules de la bouche, il les fait disparaître. C’est un fait d’expérience. Si on le triture, qu’on le mélange avec de l’huile de jasmin et que l’on en fasse des embrocations sur le corps, il fait sortir la chaleur des os, quelque part qu’elle siège. Le sandal rouge est plus froid que les autres espèces.
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Les espèces de sandal établies par les Arabes sont encore aujourd’hui généralement admises. Le genre Santalum a donné son nom à une famille.