O'nnâb (Ibn al-Baytar)

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O'nssol
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
I'nab


1594 - CUnnāb - O'nnâb - Jujube.


Nom accepté : Ziziphus jujuba

[2-478]

  • MASSIH. La jujube est chaude et humide au milieu du premier degré, et sa chaleur l'emporte sur son humidité. Prise comme aliment ou sous forme de suc, elle engendre un chyme de bonne nature. Elle calme l'effervescence et l'âcreté du sang. Elle est utile contre l'asthme, les douleurs de reins et de vessie et les affections de poitrine. Il faut choisir les plus gros grains. Mieux vaut en user avant le repas.
  • AVICENNE. Elle calme la chaleur du sang, et je pense qu'elle agit en le rendant épais et visqueux. Quant à ceux qui prétendent qu'elle le purifie et le clarifie, c'est une opinion que je suis loin de partager. La jujube nourrit peu et se digère difficilement.
  • EL-ISRAÏLY. À l'état frais, elle engendre un sang pituitaire. Elle vaut mieux fraîche que séchée, si ce n'est pour la poitrine et les poumons. Bien mûre, elle relâche le ventre, surtout si elle est séchée. Verte et acerbe, elle constipe et calme l'effervescence du sang et son âcreté. Elle ne calme pas le sang où prédomine l'humidité.
  • AUTRE. Je l'ai expérimentée plusieurs fois dans la toux sèche et les aspérités de la gorge, en infusion ou en décoction, et j'en ai obtenu des résultats marqués; elle m'a réussi aussi contre certaines pustules. Je la donne en potion avec du sirop d'oxymel. Comme aliment, je la donne avec des lentilles mondées, et j'en obtiens du succès dans un court délai.
  • RAZES. Elle convient à la gorge et à la poitrine.
  • LE MEME, dans son Traité des Correctifs des Aliments. Les jujubes adoucissent les aspérités de la poitrine, mais se digèrent, lentement. Voilà tout ce qu'en dit Galien. Les anciens n'ont pas dit qu'elles dépuraient le sang, et cependant l'expérience l'atteste. La jujube est antiphlogistique et réfrigérante. Elle calme l'ardeur du sang en vertu de sa douceur, surtout bouillie avec des lentilles. Son usage abusif amène du gonflement de ventre. Elle appauvrit le sperme et diminue les érections. Il est bon d'en donner avec du vin, surtout aux tempéraments froids, si elle est préparée avec de l'eau de roses et un peu de sucre.
  • LE CHERIF. La feuille desséchée, pulvérisée, tamisée et répandue sur la gangrène est d'une efficacité que n'égale aucun autre médicament. Pour cela, il faut en faire des onctions avec une plume, après l'avoir préalablement mélangée avec du miel épais. Si l'on triture l'écorce de l'arbre, qu'on la mélange avec une égale quantité de céruse, et que l'on en fasse des applications sur les ulcères de mauvaise nature, on les guérit. L'écorce employée seule produit le même effet. Si l’on fait bouillir la feuille dans de l'eau, que l'on décante et que l'on boive de cette décoction la valeur d'une demi-livre avec du sucre, durant cinq jours, on guérit les démangeaisons; c'est un fait d'expérience. Si l'on écrase le noyau, que l'on en fasse une farine et qu'on la boive avec de l'eau froide, on arrête le dévoiement. Triturée en entier, la jujube est efficace contre les ulcères intestinaux. Si l'on fait dissoudre sa gomme dans du vinaigre et que l'on en pratique des onctions sur l'impétigo, on le guérit, surtout si l’on en prolonge l’usage.
  • Autre. Si l’on fait mâcher la feuille de jujubier aux personnes qui répugnent à prendre des purgatifs, on leur engourdit la luette et la langue, on émousse leur sensibilité et on facilite la prise des médicaments, sans qu’il leur survienne de nausées. Cette feuille est plus efficace à cet égard que la feuille d’estragon.

Le jujubier est le Zizyphus vulgaris ou Rhamnus zizyphus de Linné.