O'nssol (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : [[]]
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- Abou Hanîfa. C’est le bassal el-berr, baṣal al-br. Ses feuilles ressemblent à celles du porreau et sont étalées. Cette plante a un oignon volumineux appelé vulgairement oignon de rat, baṣal al-fār, qui grossit au point d’atteindre le volume de la tête. C’est la partie employée. On l’appelle aussi o’nssolân, cnṣlān. Les racines sont blanches. La scille se compose d’écaillés qui s’écartent en séchant. Les médecins l’appellent ichkîl, išqīl.
- Galien, VIII.
- Dioscorides, livre II.
- El-Ghafeky. Les frictions faites sur le corps avec la scille irritent et ulcèrent. On combat ces ulcères par la litharge. Partout où se trouve de la scille, sa présence chasse les animaux venimeux, les serpents, les fourmis, les rats, les lions, particulièrement le chacal et la plupart des bêtes sauvages. Le chacal qui marche sur les feuilles de la scille boite et quelquefois en meurt. Si un rat en mange, il meurt, se dessèche et devient, le jour même, comme une vieille peau, sans répandre ni odeur ni humeur. Si l’on exprime le suc de la scille et qu’en le mélangeant avec de la farine d’orobe on en confectionne des tablettes, on peut les conserver et les employer avec succès contre l’hydropisie. Sa graine guérit les coliques rebelles à d’autres médicaments. Pour cela, on la triture, on en fait une pâte avec du vin et on la prépare en pilules du volume d’un pois chiche. On en prend une dans une figue que l’on a fait macérer dans du miel dilué pendant un jour; le malade mâche la figue et ce qu’elle contient, et boit ensuite de l’eau chaude dans laquelle on a fait bouillir du nitre. On prépare aussi un looch avec le suc de la feuille, que l’on fait bouillir avec le double de miel épuré, et on l’administre contre l’asthme et la dyspnée. La scille ne convient qu’aux vieillards et aux tempéraments froids ; il faut l’interdire absolument à toute autre personne. On doit se méfier de l’oignon qui est unique et pousse isolément, car c’est un poison mortel. En somme, l’abus de la scille est fatal par son action incisive.
- Dioscorides. Du vinaigre et du vin de scille.
- Le Chérif. Si l’on fait rôtir une scille, qu’on ajoute six fois autant de sel et que l’on en prenne deux mithkals à jeun, on provoque l’évacuation des humeurs grossières. Si l’on prend des filaments qui constituent ses racines la valeur d’un quirath, on vomit modérément, sans coliques, sans efforts et sans douleur. Si l’on fait cuire deux œufs dans le cœur d’une scille et qu’on la laisse parfaitement cuire, puis que l’on en prenne à jeun, elle évacue les humeurs crues et convient contre la claudication. Si l’on fait bouillir une demi-once de scille dans deux onces d’huile de jasmin, que l’on décante cette huile et que l’on en frictionne la plante des pieds, si le sujet se couche dans son lit et s’abstient de marcher, ce mélange lui procurera de merveilleuses érections, à la condition de le continuer sept jours de suite. Si l’on triture le cœur de la scille, qu’on le mélange avec du vinaigre ancien et que l’on en fasse des frictions, au bain, sur l’impétigo grave et rebelle, on le guérira. Si on la triture, qu’on la mélange avec un quart de nitre, qu’on mette le tout dans un linge grossier et clair et que l’on en fasse des frictions contre l’alopécie, on fera pousser les cheveux, et souvent sans qu’il soit nécessaire de répéter ce remède; s’il faut le recommencer, on attendra que l’endroit se soit cicatrisé.
- Livre des Expériences. Si l’on coupe une scille en morceaux et qu’on les fasse bouillir dans de l’huile jusqu’à ce qu’ils soient desséchés, les frictions faites avec cette huile sont avantageuses dans les cas où le sang s’est concrète aux extrémités. En ajoutant de l’ail, l’effet est encore plus marqué. Si l’on fait dissoudre dans cette huile de la cire jaune, additionnée d’un peu de soufre en poudre, que l’on prépare avec le tout un cérat, on en fera des frictions efficaces contre la gale ulcérée, la gale sèche, le prurit et les dartres. Si l’on y fait dissoudre de la poix, que l’on en fasse une pâte avec du henné, cette préparation est salutaire contre les pustules sèches qui surviennent à la tête des enfants. Cette huile calme les douleurs articulaires et les douleurs des mamelles, causées par le froid. On l’injecte avec succès dans les oreilles affectées par le froid et on en dilate les obstructions. Si on la mélange avec du miel, on a un looch qui débarrasse la poitrine des humeurs visqueuses. Si l’on ajoute au vinaigre scillitique un peu d’alun, cette préparation raffermit les dents branlantes. Le vinaigre scillitique est très efficace en frictions sur la gale, les ulcères putrides, l’impétigo et autres affections telles que les pustules apparaissant à la peau. Si l’on y ajoute de l’huile et du soufre, il est efficace contre les ulcères faveux de la tête.