Clematis vitalba

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Clematis vitalba L.

alt=Description de l'image Clematis vitalba1.jpg.
Ordre Ranunculales
Famille Ranunculaceae
Genre Clematis

2n = 16

Origine : Europe,
Asie de l'Ouest, Caucase

sauvage

Français clématite
Anglais old man's beard


Résumé des usages
  • tiges utilisées en vannerie (liens, ruches)
  • feuilles fourragères
  • jeunes pousses parfois mangées comme asperges
  • entre-nœuds de tiges fumés par les enfants
  • médicinale


Description

  • liane très longue, un peu poilue
  • feuilles composées pennées, à 3-7 folioles ovales-lancéolées, entières, crénelées ou dentées
  • fleurs blanc crème en panicule
  • fruits séparés en carpelles à longue arête plumeuse et flexueuse

Noms populaires

français clématite, herbe aux gueux, viorne, vioche
anglais old man's beard, traveller's joy
allemand Waldrebe
néerlandais bosrank
italien vitalba ; erba dei cenciosi
espagnol clemátide, hierba de las llagas, hierba de los pordioseros
portugais cipó do reino

Les noms locaux de la clématite restent très vivants. C'est elle en fait qui s'appelle viorne (ou vioche...), comme le note le Dictionnaire culturel (Alain Rey, Robert), et non Viburnum lantana, qui s'appelle plutôt mancienne ou lantane. Un autre nom normand, liane, a été adopté par les Français des Antilles pour désigner les plantes sarmenteuses ligneuses des Tropiques, la clématite étant la seule plante de ce type connue dans l'Ouest de la France.

Classification

Clematis vitalba L. (1753)

Cultivars

Histoire

Usages

  • Liens pour les fagots (riortes). Poitou-Charentes, J.J. Bonnin.

Rôle dans les cultures humaines

Ethnologie

La clématite commune ou l’herbe aux gueux, est ainsi appellée de ce que les mendians de profession se servent de ces feuilles pour se former des ulceres, & exciter la compassion du peuple : mais dans la basse-Bourgogne on l’appelle viorne, quoique ce nom ne soit propre qu’à un autre arbrisseau qu’on appelle mancienne dans le même pays. Cette espece de clématite est fort commune dans les bois, dans les haies, & dans les anciennes ruines des bâtimens, où ses longues tiges rampent & couvrent tout ce qui l’avoisine. Ses fleurs blanchâtres qui viennent en bouquet au mois de Juin, & qui durent pendant tout l’été, sont plus singulieres que belles, & ont une odeur agréable ; les graines qui leur succedent ont des aigrettes barbues, blanches, & rassemblées de maniere à les faire prendre de loin pour des floccons de laine : elles couvrent l’arbrisseau pendant tout l’automne, & une grande partie de l’hyver. La bouture seroit le plus court moyen de multiplier cet arbrisseau, si on lui connoissoit d’autre utilité que d’être propre à faire des liens & des ruches de mouches à miel.


CLEMATITE, ou HERBE AUX GUEUX, (mat. Med.) la fleur, la semence, son écorce, & sa racine sont caustiques, & ne doivent pas être employées intérieurement ; mais elle est bonne à l’extérieur, pour ronger les chairs baveuses qui empêchent les plaies de se cicatriser. On l’appelle herbe aux gueux, parce que ces sortes de gens se servent du suc caustique de cette plante pour se déchirer les jambes & autres parties du corps, & inspirer par cette manœuvre la compassion de ceux qui les voyent dans cet état, qui n’est pas de longue durée ni bien fâcheux, car lorsqu’ils veulent faire passer ces marques, ils n’ont besoin que de les étuver avec de l’eau commune.

Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, tome 3, 520-521.


Toutes les parties de la clématite des haies ont une saveur âcre et brûlante. Ses feuilles fraîches écrasées et appliquées sur la peau, rougissant d'abord la partie avec laquelle elles sont en contact, y font naître de l’inflammation, y produisent des vessies, et par suite des ulcères superficiels. C'est de là que cette plante a reçu le nom d’herbe aux gueux, parce que certains mendiants s'en servent pour se faire venir des ulcérations aux bras ou aux jambes, et par là exciter la commisération. Ces ulcères ont peu de profondeur, sont larges à volonté, et se guérissent facilement ; il suffit de les couvrir avec des feuilles de poirée, et de les garantir du contact de l'air.

Rolland, Flore populaire.


Cet arbrisseau grimpant qu’on appelle la visaube est très commun dans les bois et les haies qu’il décore, en été, de ses fleurs blanches en grappes et, en automne, de ses fruits plumeux d’un très gracieux effet.
À la fin du XIXe siècle, à Saint-Symphorien on l’utilisait pour tresser des melours, des sortes de claies pour faire sécher les prunes ou des paniers. Ces lianes, à la fois souples et fortes, étaient aussi employées pour le ramonage des cheminées. Longtemps, elles ont fourni des cordes à sauter aux petites filles des écoles et, coupées en tronçons, elles firent au début du siècle, les premières cigarettes des petits garçons.

Anne Audier, L'herbier du village.


Littérature

  • Chacun aura son cigare affirma Camus, désignant d’un geste large une pile régulière et serrée de bouts de clématites, soigneusement choisis, sans nœud, lisses, avec de beaux petits trous ronds qui disaient que cela tirerait bien. p. 186
Tigibus le chauffeur fit passer des tisons enflammés. On emboucha les morceaux de « vélie » et tous, fermant à demi les yeux, tordant les bajoues, pinçant les lèvres, plissant le front, se mirent à tirer de toute leur énergie. Parfois même, tant on y mettait d’ardeur, il arrivait que la clématite bien sèche, s’enflammait et alors on admirait et tous s’appliquaient à réaliser cet exploit... p 194. Louis Pergaud, 1912. La Guerre des Boutons - roman de ma douzième année. Mercure de France. (L'auteur est franc-comtois).


  • Lili savait tout [...] Il prenait une branche bien sèche de clématite, il en coupait un morceau entre les nœuds, et grâce aux mille canaux invisibles qui suivaient le fil du bois, on pouvait la fumer comme un cigare. Marcel Pagnol, 1957. Le Château de ma mère. Tome 2 des Souvenirs d'enfance.


  • Château escaladé par des viornes aux houppes blanches et par des lierres (Huysmans, Là-bas, t. 1, 1891, p. 180)


  • Le grand bénéfice de la terre, il était pour ces viornes et ces ronces, et ces vignes folles qui étouffaient tout sous leurs longues mains nerveuses aux cent doigts. Jean Giono, Le Grand Troupeau.


  • Annelés, comme les vrilles de la viorne. Colette.

Références

  • Dambourney, Louis-Alexandre, 1786. Recueil de procédés et d'expériences sur les teintures solides que nos végétaux indigènes communiquent aux laines & aux lainages. Paris, De l'imprimerie de Ph.-D. Pierres, premier imprimeur ordinaire du roi. 407 p. Voir sur Pl@ntUse

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