Arracacia (Potager d'un curieux, 1899)
[35]
Nom accepté : Arracacia xanthorrhiza
Racines très charnues ; tige de 60 à 90 centimètres, herbacée, peu rameuse, striée, glauque, garnie de
____________________
(1) Dans l'Amérique centrale, les Arracacia sont célèbres pour leurs racines comestibles, principalement celles de l'A. xanthorrhiza, qui se mangent en Colombie, bouillies, comme nos Pommes de terre, et
[36]
quelques feuilles plus petites que les radicales. Feuilles radicales longuement pétiolées, de 0111,40 à om,50 de longueur, irrégulières, biternatiséquées, à segments
Fig. 8. — Arracacia (Arracacia xanlhorrhiza Bauer).
ovales, irrégulièrement trilobés, acuminés, grossièrement incisés-dentelés, glabres et d'un vert foncé ; en juillet-octobre, fleurs d'un violet foncé ou jaunâtre,
servent à l'extraction d'une fécule analeptique, comparée à l'Arrowroot et à la fabrication d'une liqueur fermentée qu'on dit stomachique. L'A. moschata sert aux mêmes usages au Mexique (H. Baillon, Histoire des Plantes., vol. VII, p. 193).
[37]
disposées en ombelles peu nombreuses, légèrement concaves.
Nous ne croyons pas devoir passer sous silence cette plante précieuse, qui jusqu'ici s'est montrée rebelle à toute tentative de culture sous notre climat. Nous n'avons pas été plus heureux que nos devanciers dans l'essai auquel nous nous sommes livrés.
Une caisse de tubercules d'Arracacia nous a été apportée du Venezuela par un obligeant ami. M. le Dr Ernst, professeur d'histoire naturelle à Caracas, avait présidé au choix et à l'emballage des racines.
Nous avons partagé avec le Muséum le contenu de cette caisse, qui était dans le meilleur état.
Nous avons planté nos tubercules dans la première quinzaine de juin, sur couche et sous châssis aéré. La végétation s'en est faite admirablement et les tiges se sont élevées avec rapidité. Au mois d'août, elles étaient garnies de boutons à fleurs; mais ces boutons ne se sont pas ouverts et les tiges se sont cassées à demi-hauteur.
Lorsqu'au mois d'octobre nous avons relevé les plantes, leurs tubercules primitifs pourrissaient sans qu'il s'en fût formé de nouveaux. Notre échec était complet.
Nous ne nous étendrons pas sur le mérite, d'ailleurs incontesté, d'une plante qui a déjoué tout essai de culture. Nous n'avons pas réussi à nous en procurer des graines que nous avons demandé aux pays d'origine sans en obtenir. Le semis aurait-il donné un bon résultat? Il est permis d'en douter. Quoi qu'il en soit, les essais qui ont échoué jusqu'ici seront sans doute renouvelés, et cette prévision nous engage à indiquer à nos successeurs les sources auxquelles ils pourront puiser tous les renseignements désirables. Nous accompagnons de nos vœux leurs futures tentatives.
[38]
Bulletin de la Société centrale d'Horticulture de France, vol. V, p. 251, 1829.
Annales des sciences physiques et naturelles de la Société d'Agriculture de Lyon, t. I, p. 206, 1838-39.
Note sur la racine de l'Arracacha, par M. L. Vilmorin. Bulletin de la Société centrale d'Horticulture, vol. XXV, p. 16,1839.
A.-P. de Candolle, Cinquième notice sur les plantes rares du Jardin botanique de Genève. Revue horticole, vol. VII, p. 64, 1845-46.
Culture de ïArracacha et possibilité de l'introduire en Europe, par M. Boussingault, de l'Académie des sciences. Revue horticole, vol. VII, p. 356, 1845-46.
Note sur l'Arracacha, essais de culture, par Vilmorin. Revue horticole, vol. XIII, p. 42,1851.Note sur quelques plantes féculentes exotiques, par M. Posada Arango. Bulletin de la Société botanique de France, t. XVIII, p. 372, 1871.
Bulletin of Miscellaneous information (Royal gardens Kew), 1887. n° 8 (août), p. 10.