Arachide (Potager d'un curieux, 1899)

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Aponogéton à deux épis
Potager d'un curieux, Introduction
Arracacia


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Nom accepté : Arachis hypogaea


ARACHIDE


Pistache de terre.


Arachis hypogæa L. ; Trew., Plant. rar., tab. 3, fig. 3 ; Rumph., Amb., 5, tab. 156 ; Turpin, Dict. des sc. nat., 254, 256.


Fam. des Légumineuses.


Plante annuelle à racines fibreuses, donnant ordinairement plusieurs tiges hérissées de poils mous; feuilles alternes, pétiolées, à deux paires de folioles obovales, entières, obtuses ; stipules adnées au pétiole ; fleurs petites, jaunes, axillaires, sessiles, ordinairement géminées. Après la fécondation, le jeune fruit se recourbe vers la terre, où il s'enfonce pour accomplir sa maturité.

Ce fruit est une gousse oblongue, cylindrique, étranglée, contenant 2-4 graines, sillonnée en tous sens de veines disposées en réseau.

On dit la plante originaire de l'Amérique équatoriale ; on la cultive généralement dans l'Inde, au Sénégal et

dans le midi des Etats-Unis, et dans certaines parties de l'Amérique du sud. Les plus grands pays de pro-


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duction sont ceux de la côle occidentale d Afrique et l'Inde.

La graine de l'Arachide fraîche rappelle le Haricot vert par sa saveur; c'est un excellent aliment renfermant environ 30 0/0 de matières azotées ; grillée, elle a la saveur de la noisette.

Cette graine renferme environ 45 à 50 0/0 d'huile que

Fig. 7. — Arachide ou Pistache de terre (Arachis hypogæa).

l'on peut extraire par simple expression avec ou sans l'intervention de la chaleur. L'huile d'Arachide, lorsqu'elle est extraite à froid, est comestible, presque incolore, à saveur et à odeur agréables; elle est, paraît-il, couramment substituée à l'huile d'olive dans le commerce. Lorsque cette huile est obtenue par l'intervention de la chaleur, elle présente une coloration foncée et prend une saveur et une odeur désagréables, elle est


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alors impropre à la consommation et on l'emploie, soit à l'éclairage, soit à la fabrication des savons après l'avoir traitée par des solutions alcalines de potasse et de soude qui la saponifient. Les tourteaux servent à la nourriture des bestiaux et constituent un excellent engrais.

L'huile rancissant assez rapidement dans l'Arachide décortiquée, les industriels européens se font expédier le plus généralement les fruits en coque qui se conservent plus longtemps sans perdre leur qualité.

Autrefois la Sénégambie produisait, à elle seule, la presque totalité des Arachides du commerce et de ce fait, réalisait d'importants bénéfices, le prix de vente se maintenant relativement élevé. Les cultivateurs de l'Inde se sont mis à leur tour à cultiver la précieuse Légumineuse, et, comme dans l'Inde, la main-d'œuvre est abondante et à bas prix, il s'est établi une concurrence telle que notre colonie africaine a perdu peu à peu le monopole de cette culture. Pondichéry a été le port d'exportation des Arachides de l'Inde ; mais le commerce de Pondichéry est aujourd'hui très menacé par suite de l'extension que prend la culture de cette plante dans les possessions anglaises.

En 1876, Marseille ne recevait de l'Inde que 11.000 tonnes d'Arachides contre près de 44.000 de provenance africaine; on évalue aujourd'hui les importations de cette Légumineuse en France à plus de 150 millions de kilogrammes, sur lesquels 70 millions dekil. sont tirés de la Sénégambie. Les principaux ports d'importation sont en France, Marseille, Bordeaux et Dunkerque.

L'Arachide doit être cultivée en sol léger, meuble, sablonneux, dans lequel le jeune fruit puisse aisément pénétrer. Au Sénégal et dans l'Inde les semis se font en juillet-août. La récolte a lieu 5 à 7 mois après.


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La production est de 2.000 kil. à l'hectare, en sols fertiles.

Il existe au Sénégal deux variétés principales d'Arachides : l'A. de Galam, petite, à saveur agréable, donnant une huile de qualité supérieure ; l'A. Cayor, plus grosse, mais d'un rendement moindre et de qualité inférieure.

Nous ne devons pas nous étendre davantage sur ce sujet, mais nous recommandons aux amateurs de nos départements du Midi la culture de la Pistache de terre, qui leur fournira une amande d'un goût agréable et le spectacle de la plus singulière fructification.

Nous avons cultivé la plante dans le département des Landes. Nous savions que des essais y avaient été faits pendant le premier Empire.

Nous n'avons ensemencé qu'une planche de jardin formée d'un sable fin, noirci par des détritus de Bruyère et de Fougère. La végétation s'y est faite régulièrement, mais sans grand développement. Nous avons cependant eu le plaisir de faire une petite récolte.