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L’asarum* dont les anciens faisaient grand-cas, a été négligé depuis la découverte de Pipécacuanha ; mais les gens de la campagne, plus attachés aux traditions populaires que les citadins, ont conservé l’usage de ce remède. Ils recourent à l'infusion des feuilles pour provoquer le vomissement et la purgation. Je dois dire que je l’ai toujours vu employer avec avantage, et qu'il n’a produit, dans certains cas, d'autres accidents que ceux que tous les éméto-cathartiques excitent quand ils sont pris à dose trop élevée ou intempestivement administrés ; 60 à 80 centig. de poudre de racine d’asaret font aussi bien vomir que la même dose d'ipécacuanha, et ne fatiguent pas davantage. J’ai employé cette poudre à la dose de 10,15 ou 20 centig., comme altérante, dans la bronchite chronique, la coqueluche, et surtout dans la diarrhée. Elle m'a réussi aussi bien que Pipécacuanha. Je la mêle quelque-fois à la belladone pour combattre la coqueluche.
Des auteurs, et notamment Gilibert, ont avancé que l’énergie des feuilles est moins puissante que celle des racines. Je n'ai pas cette opinion ; les feuilles m'ont paru jouir d'une action tout au moins aussi prononcée. Loiseleur-Deslongchamps a même constaté, par une série d’expériences, que la force émétique était plus développée dans les feuilles que dans les racines ; ces feuilles, dit le zélé défenseur de la matière médicale indigène, offrent un émétique qui l’emporte sur tous les autres.