Sommâk (Ibn al-Baytar)

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Soltân el-djebel
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Semsem


1217 - Sommâk, Rhus coriaria.


Nom accepté : Rhus coriaria

[2-280]

  • Dioscorides, I, 147 Le sommâk employé dans les préparations alimentaires est le fruit d'une plante que l'on appelle le rhus du corroyeur, roas borsodefsikos (fivpaoS&ipixos po'os), <ce qui est en arabe le sumac des corroyeurs. On lui donne ce nom parce que les tanneurs l'emploient pour tanner les peaux. C'est un arbuste qui croit dans les rochers; il atteint la hauteur d'environ deux coudées; ses feuilles sont longues, d'une couleur tournant légèrement au sanguin, dentées à leur circonférence, à la manière d'une scie. Le fruit ressemble à une grappe serrée, il est de la grosseur du fruit de térébinthe, légèrement aplati et fournissant une écorce qui est employée.
  • Galien, VIII.
  • Dioscorides.
  • Masserdjouih. Sa décoction, répandue sur les contusions, en prévient l'inflammation.
  • Razès, dans le Continent. Pris avec du vin astringent, il arrête le dévoiement, les hémorragies utérines et la polyurie. Le vulgaire prétend que si l'on en applique dans de la laine teinte en rouge sur un organe affecté d'hémorragie, on arrête l'écoulement.
  • Ibn Massouîh. Il provoque l'appétit en raison de son acidité, et il resserre le ventre par son acerbité. Il arrête le dévoiement chronique d'origine biliaire, pris comme aliment ou comme condiment. Il agit comme le vinaigre, sinon que le vinaigre est plus subtil et plus pénétrant. Cuit avec de la viande ou avec une perdrix, il resserre le ventre. Appliqué sur l'estomac ou l'abdomen, il agit de même. Il est utile contre la bile qui afflue du foie vers l'estomac ou les intestins. Cuit, il resserre davantage le ventre : autrement, il est moins actif. L'eau de roses dans laquelle on l'a fait mariner, employée comme collyre, est utile contre l'ophtalmie aiguë à son début avec suppuration, et fortifie la pupille. Sa farine resserre le ventre et convient à l'estomac. Elle est utile contre l'ardeur de la bile et les flux biliaires.
  • Ishak ibn Amrân. L'eau dans laquelle on l'a fait macérer, employée comme collyre, est utile contre les tumeurs et l'inflammation de la paupière et fait disparaître le prurit de l'œil. Si l'on donne à un individu pris de vomissements opiniâtres, au point qu'il ne peut conserver dans son estomac ni aliments, ni boissons, du cumin et du sumac grossièrement pilés dans de l'eau froide, on fait cesser ces vomissements.
  • Le Chérif. Si l'on fait bouillir parfaitement une once de sumac dans une demi-livre d'eau, que l'on trempe dans cette eau un linge propre et qu'on l'applique sur un œil affecté de gale, de démangeaisons ou de tumeur palpébrale, on s'en trouve bien. C'est un fait d'expérience. La poudre seule, prise avec de l'eau froide, suspend les hémorragies de n'importe quel organe.
  • Autre. Si l'on injecte sa décoction dans l'œil d'un varioleux, quand il passe au rouge, on le préserve contre l'apparition des pustules dans cet œil.
  • Livre des Expériences. L'eau de roses dans laquelle on a lavé ses graines est un collutoire salutaire contre les aphtes. Ses feuilles, employées d'une façon quelconque, resserrent le ventre. Appliquées sur le ventre des enfants, elles le constipent. Le suc retiré des feuilles par la décoction, et amené à consistance d'extrait fortifie les organes et les préserve contre l'afflux des humeurs. Il est très efficace pour dériver les humeurs des yeux. Mêlé à de l'eau de plantain et répandu sur des ulcères malins de toute nature, il les dessèche. Appliqué sur l'ombilic, le sacrum et la naissance de l'urètre, il suspend l'écoulement de l'urine causé par l'affaiblissement.

On s'accorde à voir dans le rous des Grecs le sommâk des Arabes, le Rhus coriaria des modernes. Le Ma-la-iessâ fait un article à part pour le sumac des corroyeurs, sommak ed-debbâghîn. Nous y lisons : « On croit que c'est une galle de petite espèce. D'autres disent que ce sont les feuilles du sumac, employées par les corroyeurs égyptiens et syriens pour tanner les peaux légères. »