Isfenâkh (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : Spinacia oleracea
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- Livre de l’Agriculture nabathéenne. C’est un légume connu. Il s’élève à la hauteur d’un empan. Ses feuilles sont divisées. Il n’est pas tuméfiant comme les autres légumes et n’engendre pas de pituite ; c’est de tous les légumes le plus innocent. Il en est une espèce sauvage qui ressemble à l’espèce cultivée, sinon qu’elle est plus grêle, plus mince, qu’elle a les feuilles plus profondément divisées et qu’elle s’élève moins de terre.
- Razès. L’épinard est d’une constitution tempérée. Il est émollient et convient contre les irritations de la poitrine. En vertu de sa constitution tempérée, il relâche le ventre resserré chez les individus chauds et chez les froids. Il n’est pas, comme la généralité des légumes, tuméfiant et n’engendre pas de la pituite dans le sang.
- Avicenne. Il est froid et humide à la fin du premier degré. Il nourrit plus que l’arroche. Il jouit de propriétés détersives et laxatives. Il neutralise la bile. Parfois il répugne à l’estomac, et il convient d’administrer préalablement son bouillon. Il est utile contre les douleurs dorsales d’origine sanguine.
- Livre des Expériences. Employé comme aliment, il est salutaire contre les affections thoraciques telles que les tumeurs, la toux, les aspérités, surtout si on l’associe à des corps gras. Il est de la même manière utile contre les ardeurs de l’urine. C’est un aliment convenable aux tempéraments échauffés.
- Le Chérif. L’usage prolongé de ce légume est salutaire dans les cas de cuisson à la luette et à la gorge. Il est en effet salutaire contre la cuisson de l’urine et les fluxions chroniques. Cuit avec d’autres légumes, il est encore plus efficace. C’est pour cela que les gens de Ninive اهل نينوى - ahal nīnūwi dans le pays de Babylone le sèment hiver et été, et en font un grand usage comme aliment contre les affections de la gorge et de la poitrine et les fluxions récentes, et cela avec succès. C’est chez eux le remède le plus vanté contre les affections de la poitrine et du poumon de nature sanguine, et contre les douleurs provoquées par la bile et par le sang. Pris sous forme de sorbet, il est salutaire contre la fièvre compliquée de toux, surtout si on le fait cuire avec de l’huile d’amandes douces.
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On dit aussi isbénâkh. L’épinard n’était pas connu des anciens. M. de Candolle, dans sa Géographie botanique, p. 846, doute de l’ancienneté de sa culture en Espagne et observe qu’on ne trouve pas là-dessus de renseignements chez Ibn el-Beïthâr. Si M. de Candolle eût connu l’Agriculture d’Ibn el-Aouwam, il eût pu voir que déjà au XIème siècle Ibn Haddjâdj avait composé un traité sur l’épinard, où il dit qu’à Séville on en semait de précoces en janvier. (Voir la trad. du M. Cl. Mullet, II, 154)