I'nab ets-tsa'leb (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : [[]]
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II y en a une espèce cultivée que l’on appelle en arabe fenâ, lu, rebrak, (irij, et tsolotsân, yUtè. Nos compatriotes espagnols lui donnent le nom de raisin de loup, t-o«xJi <_^.às. Il y en a une espèce mâle qui est le kakendj ; elle comprend deux variétés, l’une cultivée que nos compatriotes espagnols ainsi que les Maghrébins appellent habb el-lahou, ^Jl u>, et l’autre sauvage et de montagne appelée o’bab, i-SÂ, et en Espagne ghâïeba, *aJIs. On la rencontre souvent dans les endroits habités. Il existe une espèce qui est soporifique et une autre qui provoque des convulsions.
- Dioscorides, IV, 71. L’espèce cultivée est un arbuste que l’on emploie comme aliment. Il est de proportions modestes, a des rameaux nombreux, des feuilles noirâtres plus grandes et plus larges que celles du basilic, un fruit arrondi, de couleur verte, passant au noir ou au brun lors de sa maturité. L’usage de cette plante comme aliment est sans danger.
- Galien, VIII. Tout le monde connaît cette plante et l’emploie dans les maladies où il est besoin d’astringents et de réfrigérants.
- Dioscorides.
- Hobeïch ibn el-Hassan. Cette plante est de nature complexe. Elle jouit d’un peu de chaleur qui se rapproche de l’état d’équilibre, et d’une sécheresse latente. Elle a la propriété de résoudre les tumeurs internes des organes abdominaux, ainsi que les tumeurs externes, prise à la dose de quatre onces avec du sucre. Associée à la dose de deux onces avec une égale quantité de décoction de fenouil, de chicorée et d’épithym, bouillie et clarifiée, elle a la propriété de résoudre les tumeurs internes du foie et de la rate, celles de la membrane qui se trouve entre la rate et le foie et celles de l’estomac. Elle est aussi efficace contre les sérosités citrines.
- El-Israïly. Il ne faut pas en user au commencement des tumeurs, attendu que les tumeurs au début réclament dés fortifiants plutôt que des atténuants, par exemple le plantain et le polygonum. Le solanum est différent; il atténue plus qu’il ne fortifie, et, pour cela, on ne doit l’administrer qu’au déclin des maladies.
- Ishak ibn Amràn. Les lavements de décoction de solanum, dans les cas de douleurs, refroidissent le corps et relâchent en raison de son acerbité. Mangée après avoir été bouillie, cette plante est salutaire contre les abcès chauds du foie.
- Livre des Expériences. Elle calme la soif, employée tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Sa décoction associée à la litharge convient en embrocations sur les brûlures. Elle est avantageuse contre la variole ulcérée, dont elle produit la dessiccation. Triturée en substance et appliquée sur le cancer ulcéré, elle en calme les douleurs et, si l’on en prolonge l’usage, elle combat l’extension des ulcères.
- Autre. Prise à l’intérieur, elle arrête les hémorrhagies et les pollutions.
- Dioscorides. Il y en a une autre espèce que l’on appelle halicacabon, et c’est le ka-kendj, gS\fâ. Ses feuilles ressemblent à celles de l’autre espèce, mais elles sont plus larges. Ses rameaux, après s’être élevés, se penchent sur le sol. Son fruit est contenu dans une gousse ressemblant à une vessie, rouge, arrondie, lisse, pareille à une graine de raisin. On fait entrer cette plante dans les couronnes.
- Galien.
- Hobeïch. Il y a deux espèces d’alkékenge, une de montagne et une autre cultivée. Celle de montagne est préférable et ressemble au solanum cultivé.
- Le Chérif. L’alkékenge est avantageux contre l’asthme, la soif ardente, la dyspnée, pris à l’intérieur. Si l’on prend chaque jour de ses graines à la dose d’un mithkal, il guérit l’ictère en agissant comme diurétique. On dit que si une femme, après avoir été réglée, prend pendant sept jours sept de ses graines, elle ne concevra pas. C’est un fait d’expérience.— Dioscorides. Il y a une troisième espèce que l’on appelle soporifère, *£&&!. C’est un arbuste qui a des rameaux nombreux, serrés, ramifiés, difficiles à rompre, pleins de feuilles grasses, visqueuses, ressemblant à celles du coing, des fleurs d’un rouge sanguin et grandes, un fruit contenu dans une gousse, de couleur safranée, une racine revêtue d’une écorce de couleur rougeàtre et de fortes proportions. Il croît dans les lieux rocheux.
- Galien. C’est un végétal arborescent.
- Dioscorides. Il en est une quatrième espèce que l’on appelle furieuse, (j^sJl. C’est une plante qui a des feuilles pareilles à celles de la roquette. Les rameaux sont allongés et sortent, au nombre de dix à douze, d’une tige de la hauteur d’environ une coudée, À leur extrémité sont des têtes de la forme d’une olive, mais ils sont recouverts de poils, à l’instar des noix de platane, quoique plus volumineux et plus larges. La fleur est noire et donne un fruit en grappe, contenant une dizaine ou une douzaine de graines arrondies, nacrées, molles comme une graine de raisin et ressemblant à la graine du lierre. La racine est épaisse, creuse et de la longueur d’une coudée. Cette plante croît dans les endroits montueux, exposés aux vents, et au milieu des platanes.
Nous écrivons xxx, et non pas xxx, par la raison que nous trouvons xxx chez le cheikh Daoud à la lettre fâ. Nous écrivons yUUS et AjJj parce que nous retrouvons ces leçons aux n°* /L5o et 1027. Nous en dirons autant de c-aas, que nous avons vu au n° 151 a et qui nous donne la transcription d’un autre synonyme KaJ ls, que Sontheimer écrit ici d’une façon fautive, après l’avoir bien écrit ailleurs. LTnab ets-tsa’leb répond au Struchnos de Dioscorides, dans lequel on s’accorde généralement à voirie Solanum nigrum. D’aucuns ont voulu l’écarter, ne le pouvant admettre comme comestible. Cependant, il est certain qu’il se mange encore aujourd’hui. Du reste il paraît qu’il n’était pas très-connu, puisque Dioscorides a soin de prévenir que son usage comme aliment n’a pas de danger. M. Clément Mullet, dans sa traduction d’Ibn el-Aouam, nous paraît faire fausse route en prenant le Badendjân des Arabes, l’aubergine, pour le Struchnos edôdimos de Dioscorides , d’autant plus que les Arabes distinguent parfaitement ïl’nab ed-dîb du Badendjân, et ne songent aucunement à les confondre, ni même à les rapprocher. Les mots Inab ed dîb signifient raisin de chacal. Les Berbères ont une désignation analogue, Touchchent, dérivée du mot ouchchen, chacal. La seconde espèce est le Physalis Alkekengi, qui a conservé sa physionomie arabe. La troisième est, pour Sprengel, le Physalis somnifère, et la quatrième le Solanum sodomeum. Nous verrons au n° 178/i. un synonyme du kakendj, habb el-lahou, que les notes de la traduction arabe de Dioscorides nous disent avoir été employé par les herboristes espagnols.