Hibiscus pernambucensis (Rollet, Antilles)

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Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006

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Planche 122 : MALVACEAE. I. Hibiscus pernambucensis. A. Rameau fleuri. B. Écorce (coupe transversale). II. Wercklea tulipiflora. C. Rameau fleuri. D. Écorce (coupe transversale).

tranche

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Hibiscus pernambucensis Arruda Diss. Pl. Brazil 44 : (1810).

• Nom accepté : Talipariti pernambucense

Synonymes: Hibiscus pernamboucensis Bertol. (1820) ; Hibiscus arboreus Ham. (1825) ; Paritium pernambucensis (Bertol.) Don. (1831) ; Hibiscus tiliaceus L. var. pernambucensis (Bertol.) M. Johnston (1949).

Noms vernaculaires: Précolombien : Dama awa (Taïnan) ; Uainiu, uaiu (Caraïbe) ; Kayawa, Kayuwa (Arawak) ; Waru (Antilles néerlandaises du Nord). Créole : Maho mang (Ste-Lucie). Fr : Mahot-gombo, Bois-flot (Guadeloupe) ; Mahot-franc, Bois de liège (Martinique) (orthographe variable : Maho, mahaut, mahot) ; Mahot (Dominique) ; Mahot mangle, Mahot gombo (Ste-Lucie) ; Coton marron, Mahaut franc (Haïti). A : Mahoe (corruption de majagua), Sea hibiscus (Puerto Rico) ; Rope mangrove (Barbade) ; Sea-side Mahoe (Jamaïque) ; Sea-side Mahoe (Antigua) ; Round leaf seaside mahoe (Trinidad). Esp : Majagua, Emajagua (Puerto Rico) ; Mahagua ; aussi Darmajagua (St Domingue) du Taïnan Dama awa.

Description: Petit arbre souvent prostré, grégaire, jusqu’à 20 m de haut et 20 cm de diamètre. Écorce : Aspect externe : gris cendré sublisse, vergetée ; lenticelles brunes plus ou moins en boutonnières horizontales, en files dans les vergetures en forme de fins sillon verticaux (longs fuseaus étirés, brunâtres). Écorce vivante : blanchis blanc rosé très fibreuse ; en section transversale : larges rayons blancs en entonnoir, aboutissant sous les vergetures (zones lenticellées) ; très feuilletée vers l’intérieur. Aubier : jaune clair. Feuilles : cordiformes, environ 12 x 12 cm, à peine acuminées ; face inférieure blanche très tomenteuse, surtout les feuilles de lumière, les feuilles d’ombre sont moins tomenteuses et plus verdâtres dessous ; grandes stipules, 2 à 4 cm sur les jeunes rameaux ; long pétiole. Glandes en fente étroite sur les principales nervures à la face inférieur. Limbe finement denticulé (obscurément). Fleurs : d’abord jaunes, virant à l’orange ou au rouge. Fruits : capsules déhiscentes septicides, 5 loges ; calice et calicule persistants ; calicule à bractéoles longuement aciculaires ; graines presque glabres. Phénologie : sempervirent. Fleurs presque toute l’année, mais surtout de novembre à mars (aussi en avril, mai, juillet). Habitat : bords des cours d’eau et marécages, lisières, bord de mer, mais aussi à 200- 300 m d’altitude et plus (cf. Grand Etang 540 m, Grenade). Tempérament : hygro-héliophile, grégaire.

Usages: L’écorce sert à faire des cordes, des filets, du tissu grossier, pour calfater les canots en mélange avec de la résine de Dacryodes et de l’huile de requin (HODGE et al.) ; le bois léger est utilisé par les pêcheurs pour leurs filets, pour faire des flotteurs, aussi des bateaux légers ; substitut du liège. Aussi flotteurs à partir des racines spongieuses.

Distribution générale: A peu près la même distribution que Thespesia populnea (TOMLINSON), est probablement aussi indigène en Floride ; stations localisées à la Jamaïque.

Note: Hibiscus tiliaceus L. doit être considéré comme une espèce distincte du Vieux Monde tropical.

Distribution aux Petites Antilles: Presque toute les îles des Petites Antilles sauf Saba, St Kitts, Nevis, Montserrat, Les Saintes, Anguilla.

Matériel examiné: SE : Concordia Bay (BOLDINGH). SM : 300-400 m ! (BOLDINGH) in STOFFERS. SB : cité par URBAN, non vu par QUESTEL (1941), retrouvé par LE GALLO et al. (1956) : Anse de l’Orient. Ba : EGGERS 7262, Belle Plaine River (P) ; MAC INTOSH 56, Codrington College (P). BT : rare ; DUSS 124, Gourbeyre (P) ; Houëlmont, Rivière Noire (DUSS) ; QUENTIN 558, Gosier (P) QUESTEL 4595 Gosier (P) ; entre Barboteau et Versailles (ROLLET). GT : STEHLÉ 2036 Abymes Boisvin 50 m (P) MG : Folle Anse (FOURNET). Dé : STEHLÉ 438, Bord du Canal près La Léproserie (P). M : Ducos, Lamentin, Marin (Morne Gommier), Ste Luce (DUSS) ; Petit-Bourg, Diamant (FOURNET) ; STEHLÉ 6794, Anses d’Arlets (P) ; HAHN 1004 Champflore (P). SL : Marigot Bay (S. Castries) ; Anse Louvet (VERNA SLANE). B : Bath Woods (CARRINGTON). Gs : Union, Bequia (HOWARD). Gr : EGGERS 6379, Grand Etang 540 m (P).

Bibliographie: (*Iconographie ; **couleur). ADAMS 1972 ; ALLEN* 1956 ; BARKER & DARDEAU 1930 ; BEARD 1944 ; BRITTON & WILSON 1924 ; CARRINGTON 1993 ; DESCOURTILZ** 1821-1830 vol. 2 ; DUSS 1897 ; FAWCETT & RENDLE 1926 ; FOURNET* 1978 ; GOODING 1965 ; HODGE & TAYLOR 1957 ; HOWARD 1952, 1989 ; HOYOS** 1983 ; HUGHES 1750 ; KANEHIRA* 1917 Formosan Trees ; KLOPPENBURG-VERSTEEGH** 1907 Pl. Atlas : 3 ; LE GALLO et MONACHINO 1956 ; LIOGIER 1982 ; LW* 1964 ; LWM** 1967 ; MARSHALL 1939 ; NICHOLSON 1979 ; QUESTEL 1941 ; STOFFERS 1984 ; TOMLINSON 1980*, 1986* ; TUSSAC* 1808-1827 vol. 2 Pl. 5.

Anatomie du bois

Hibiscus tiliaceus : coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

N.B. : La description a été faite en réalité sur un échantillon de H. tiliaceus de Polynésie.

• (3)-4-5-15-(33)-51-55-56-57-66-70 (Voir la signification des codes)

Hibiscus pernambucensis, Wercklea tulipiflora :

• Bois parfait de H. tiliaceus gris brun verdâtre ou violacé, différencié de l’aubier blanc grisâtre, tendre et léger (0,50- 0,65 g/cm³), à grain moyen, maille fine peu distincte.
• Pores disséminés, isolés ou accolés radialement et tangentiellement par 2 ou 3, au nombre de 3-6 par mm² (Wercklea) ou 8 à 15 par mm² (Hibiscus), non ou difficilement visibles à l’œil nu (diamètre moyen variant de 110 à 160 μm). Perforations des éléments vasculaires uniques ; taille des ponctuations intervasculaires de l’ordre de 5 ou 6 chez H. tiliaceus, atteignant et dépassant 10 μm chez Wercklea.
• Parenchyme paratrachéal en mince manchon avec parfois deux courts prolongements latéraux et apotrachéal en cellules isolées et courtes chaînettes dispersées et, sporadiquement, en lignes terminales. Files de cellules étagées, composées généralement de 2 éléments. Présence sporadique de cristaux, parfois en macles.
• Rayons 2- à 5-sériés, les plus petits étant étagés avec les autres éléments, au nombre de 5 à 7 par mm, de structure plutôt hétérogène : couchées au centre avec 1 à 3-(6) rangées bordantes. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux intervasculaires mais certaines plus grosses et allongées chez Wercklea. Présence de macles.
• Fibres à ponctuations simples.