Codes d'anatomie du bois

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Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006
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[645, sur le CD-ROM]

2.2. Identification macro- et microscopique

2.2.1. Caractères utilisés par le système des cartes perforées

Le système adopté ici est celui mis au point par Didier Normand et expliqué pages 142 à 165 dans son ouvrage « Manuel d’identification des bois commerciaux, tome I, Centre Technique Forestier Tropical - 1972 ».

Les cartes utilisées, de format 12,5 × 7,5 cm, possèdent 71 trous numérotés. A chaque numéro est donnée une signification précise portant sur un certain caractère anatomique, qui est ainsi codé. Par exemple 23 signifie : vaisseaux exclusivement isolés.

Une carte est établie pour chaque espèce, par encochage (avec une pince spéciale) de la marge des trous des numéros caractéristiques de l’espèce. La signification de tous ces numéros est donnée dans les pages suivantes. Une fois le fichier de cartes établi pour toutes les espèces connues, on pourra s’en servir pour identifier un bois inconnu, en notant les caractères remarquables de celui-ci. Si, par exemple, 12 est un bon caractère, on enfilera une tige fine (genre aiguille à tricoter) dans tout le paquet de cartes au trou 12, et en secouant on fera tomber toutes les cartes d’espèces ayant ce caractère. Ce paquet réduit sera repris pour une nouvelle sélection sur un autre numéro et ainsi de suite.

On arrive ainsi - en principe - à une ou quelques cartes qui donnent une ou des hypothèses de détermination qu’il restera à vérifier sur des échantillons témoins ou au moins à l’aide de la description et de la photographie du bois. La description donne des détails de structure plus précis que les catégories de caractères codés et la photographie peut montrer des différences d’aspect du plan ligneux, difficiles à exprimer dans le texte. Un certain nombre de précautions importantes feront l’objet de remarques après la liste commentée des numéros-codes.

2.2.1.1. Parenchyme ligneux

(A observer en section transversale, sauf caractère 15).

  • 1. Absent ou indiscernable à la loupe (x 8)

Le parenchyme pourra être réellement absent ou, au contraire, présent sous une forme invisible, juxtavasculaire ou dispersé.

  • 2. Apparent à l’œil nu sans effort

Quand le parenchyme se voit avec certitude seulement à la loupe, on n’encoche ni 1 ni 2.

  • 3. En lignes ou bandes tangentielles en limite d’accroissement

Bandes tangentielles plus ou moins fines dont l’espacement peut être très variable, en liaison avec l’écartement de ce qui paraît être des limites de cerne. Ces lignes doivent être régulièrement présentes à chaque limite, et elles sont parfois doubles.

S’il y a difficulté d’option sur les caractères 3 et 11, on encochera 11 en même temps que 3. Le cas 3 peut être aussi coché avec d’autres numéros 4 à 8 s’il n’est pas prédominant. Par contre, sera exclu le parenchyme associé aux canaux axiaux traumatiques : on encochera alors seulement 43.

  • 4. Dispersé (inclus en chaînettes)

Apparaît sous forme de cellules ou rangées tangentielles de cellules, soit distribuées irrégulièrement parmi les éléments fibreux du bois, soit alternant régulièrment avec les fibres.

A la loupe, seul un œil averti remarquera le parenchyme dispersé comme un pointillé généralement plus clair que le fond du bois. S’observe mieux à la loupe binoculaire.

Quand 4 est encoché en même temps que 1, cela signifie que du parenchyme dispersé parmi les fibres se distingue à fort grossissement. Cette façon de procéder permet de subdiviser les cartes perforées de bois réputés à parenchyme absent ou indiscernable à la loupe.

4 est encoché dans le cas d’un pointillé abondant dû à des cristaux en chaînes dispersées dont il est difficile de dire s’il s’agit de parenchyme ou de fibres cristallifères.

  • 5. Circumvasculaire en manchon (inclus juxtavasculaire)

Gaine d’épaisseur variable autour des vaisseaux, susceptible d’être confondue avec la paroi du vaisseau elle-même. Quand 5 est encoché en même temps que 1, cela signifie que le parenchyme circumvasculaire ou juxtavasculaire n’est distinct comme tel qu’à fort grossissement, mais dans ce cas, il n’est pointé qu’en l’absence d’un type prédominant.

  • 6. Circumvasculaire en losange

Gaine épaisse de parenchyme bien visible à la loupe, avec des prolongements latéraux courts et épais sans effilement.

  • 7. Circumvasculaire aliforme

Gaine de parenchyme avec des prolongements latéraux en forme d’ailes plus ou moins longues et minces : en général visible à la loupe.

  • 8. Associé aux pores et anastomosé

Il s’applique au parenchyme reliant souvent 2 ou plusieurs pores, tangentiellement ou obliquement. Il peut s’encocher avec 6 ou 7, ou seul s’il est prédominant. On encochera plutôt 9 et 10 si le parenchyme anastomosé n’est pas visiblement circumvasculaire, mais assez indépendant des pores.


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  • 9. En lignes ou bandes tangentielles discontinues

C’est le plus souvent un type de parenchyme indépendant des pores (apotrachéal) : il présente quelquefois un aspect voisin du cas 8.

  • 10. En lignes ou bandes obliques sinueuses

A ne pas confondre avec le cas 8 ou à encocher avec lui s’il y a doute. On encochera 9 et 10 quand les lignes sinueuses apparaissent discontinues.

  • 11. En lignes fines, tangentielles, continues (inclus parenchyme en réseau et parenchyme en échelle).

Bandes de parenchyme inférieures à 2/10 mm en largeur, très rapprochées à l’intérieur des couches d’accroissement et qui alternent avec des bandes de fibres. Ce caractère inclut le cas où le parenchyme et les rayons apparaissent sensiblement de même largeur (parenchyme en réseau) et celui où le parenchyme est manifestement plus étroit que les rayons (parenchyme en échelle).

  • 12. En bandes tangentielles épaisses

Bandes de parenchyme généralement bien visibles à l’œil nu, plus ou moins rapprochées, associées ou non aux pores, alternant avec les bandes de tissu fibreux. Ce caractère va souvent de pair avec 2.

  • 13. ...
  • 14. Taches médullaires

Ilôts de parenchyme cicatriciel obstruant les galeries creusées dans le cambium par les larves de certains insectes, les taches médullaires apparaissent souvent en plus foncé ; elles sont généralement distinctes aussi sur les débits rabotés.

  • 15. Lignes d’étagement En section tangentielle, striation très fine et très régulière en travers du fil du bois. Elle peut être due à la disposition étagée des rayons (caractère 33) ou à l’étagement de tous les éléments du bois, notamment du parenchyme (structure étagée) avec ou sans les rayons. Le cas 33 entraîne donc 15, mais 15 est possible sans 33.

2.2.1.2. Vaisseaux (ou pores)

  • 16. Absence de vaisseaux

Cas exceptionnel pour les bois de Dicotylédones, tels que certains genres comme Drymis (Winteracées). Rappelons que ces numéros-codes ne concernent pas le bois des Gymnospermes, toujours sans vaisseaux.

  • 17. Présence de zone poreuse ou semi-poreuse

Le caractère 17 s’encoche normalement avec le caractère 22 : leurs encochages indiquent que les pores, manifestement de deux tailles, ont une répartition telle que les plus gros pores sont localisés dans les zones de bois initial.

  • 18. Disposés en files radiales ou obliques

Ne noter que si cette disposition est dominante (ex. Manilkara). Bien que le résultat soit parfois identique, ne pas confondre cette disposition avec un groupement de pores accolés radialement, pores qui peuvent être par ailleurs disséminés dans le bois sans affecter une disposition particulière (n° 24).

  • 19. Disposés en plages radiales

La plage est un amas important de vaisseaux plus épais que la file. Elle présente souvent la forme d’une flamme.

  • 20. Disposés en plages tangentielles
  • 21. Disposés en amas ponctiformes

Les cas 20 et 21 seront souvent délicats à préciser, par suite de la tendance naturelle à confondre la disposition des pores avec celle du parenchyme qui lui serait associé. Ces caractères intéressent plutôt la disposition du bois final de certaines espèces des régions tempérées à bois avec zones poreuses.

  • 22. Manifestement de deux tailles

Le caractère 22 encoché sans 17 indique l’existence de pores de tailles inégales en mélange. Certaines confusions pourront se glisser entre le cas 22 et les cas 42, 44, 46. Un examen minutieux ou une observation à fort grossissement des traces vasculaires ou des contenus permettra de les éviter.

  • 23. Exclusivement isolés

Plus ou moins visibles à la loupe ; ne se voient nettement qu’à la loupe binoculaire. On encochera le cas 23 quand la proportion de pores isolés est d’au moins 90 %. Chez des pores réellement isolés, l’impression de pores accolés peut résulter : de la longueur des appendices et de la position de la cloison perforée.

  • 24. Accolés par plus de 4

Les pores accolés ont une paroi commune visiblement plane, ce qui évite la confusion avec des pores isolés mais très rapprochés. On ne pointe pas en 24 les amas de très petits vaisseaux entre des pores de diamètre normal. Eviter aussi de confondre des pores accolés avec les recloisonnements de thylles dans les vaisseaux.


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  • 25. Thylles

Se voient dans les pores assez gros. Les thylles de faible épaisseur sont mis en évidence par les variations d’incidence de la lumière ; ceux très épais forment un recloisonnement anormal dans les traces vasculaires.

  • 26. Avec dépôts blanchâtres

N’encocher que si des dépôts sont abondants. Examiner plutôt la section transversale pour éviter la confusion avec l’aspect blanchâtre des parois longitudinales des vaisseaux en lumière réfléchie.

  • 27. Avec dépôts colorés

A noter seulement s’ils sont abondants ou d’une couleur très particulière.

  • 28. Inférieurs à 0,1 mm (= 100 μm) en diamètre tangentiel (fins)

Si très peu de pores dépassent le trait de 0,1 mm du film de mesure. Dans le cas 17, la largeur des pores de la zone poreuse est seule prise en considération.

  • 29. Supérieurs à 0,2 mm (= 200 μm) en diamètre tangentiel (gros)

Si la majeure partie des pores dépassent le trait de 0,2 mm. Dans le cas 17, la largeur des pores de la zone poreuse est seule prise en considération.

  • 30. Nettement moins de 30 par 5 mm² (rares)

On compte les pores individuellement même quand ils sont accolés. On fera cependant exception pour les très petits vaisseaux (généralement imparfaits) accolés par groupe à des pores normaux ; on pourra alors compter le groupe pour un pore, dont il tient la place.

  • 31. Nettement plus de 100 par 5 mm² (nombreux)

Mêmes remarques que pour le cas 30.

  • 32...

2.2.1.3. Rayons ligneux

  • 33. En disposition étagée

En section tangentielle, alignement horizontal des rayons qui apparaissent comme de petits tirets plus foncés de hauteur sensiblement égale. Seul, le jeu de lumière permet de voir à la loupe, la disposition étagée dans le cas de rayons à la fois très petits et étroits (Pterocarpus). Le caractère 33 est encoché quand tous les rayons sont en disposition étagée ; un étagement partiel des rayons (par exemple : les petits rayons unisériés seulement), ne donne pas lieu à encochage. Entraîne toujours le n°15.

  • 34. En disposition échelonnée

Disposition macroscopiquement étagée des rayons qui disparaît de plus en plus au fur et à mesure qu’on passe à des grossissements plus forts. Entre les traces vasculaires, on distingue une disposition oblique des rayons qui engendre un étagement discontinu, ou bien des anastomoses entre les étages. Le n° 34 exclut normalement le n°15.

  • 35. Evidents, très larges (plus de 0,1 mm) ou assez hauts (plus de 2 mm)

Cas ordinaire des bois « maillés » du commerce. A n’encocher que si la plupart des rayons, vus en section radiale, dépassent largement les 2 mm ou apparaissent très épais en section transversale.

  • 36. De deux largeurs différentes

Indique la présence soit de 2 types de rayons (par exemple : unisériés et multisériés), soit de rayons hétérocellulaires (n°55), dont la portion multisériée est nettement plus large que les extrémités unisériées, ce qui n’est pas toujours le cas.

Dans le cas de « faux rayons » ou rayons agrégés, 36 pourra être encoché en plus de 40 pour éviter une erreur de tri à faible grossissement.

  • 37. Aussi larges ou plus larges que les pores
  • 38. Moins de 20 par 5 mm (rares)

S’apprécie en section transversale. Si on utilise le transparent de mesure, on place les 5 mm noir et blanc perpendiculairement aux rayons.

  • 39. Plus de 50 par 5 mm (nombreux)

Même observation qu’au-dessus.

  • 40. Faux-rayons (= rayons agrégés)

Groupe de petits rayons ligneux étroits qui apparaissent à l’oeil nu ou sous un faible grossissement comme un large rayon.

2.2.1.4. Autres caractères anatomiques

Il s’agit là de caractères peu utilisables avec une simple loupe de poche, demandant un examen à fort grossissement pour être encochés sans erreur.

  • 42. Liber inclus

Amas ou bandes de tissu parfois complexes, avec des cellules à parois très minces. Dans le bois duraminisé, le liber inclus


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peut disparaître et le vide ainsi créé risque d’amener une confusion avec des vaisseaux ou des canaux axiaux. La répartition du liber inclus suivant des schémas précis évite de confondre le n°42 avec les taches médullaires (n°14).

  • 43. Canaux axiaux traumatiques (à gomme-résine)

Généralement inclus dans des bandes de parenchyme anormalement larges et souvent très remarquables par la nature et l’aspect des contenus.

  • 44. Canaux axiaux normaux (à oléorésine)

Peuvent être confondus avec de petits vaisseaux si l’on ne remarque pas microscopiquement l’absence de parois et, macroscopiquement, s’ils ne suintent pas. Ils peuvent être inclus dans des bandes de parenchyme ou disséminés.

  • 45. Canaux radiaux, tubes tannifères ou laticifères

A préciser sur la section tangentielle, dans les rayons. Ils sont codés ensemble parce qu’il peut être très difficile de distinguer un gros canal radial d’une alvéole à laticifère, et un fin canal d’un tube à latex. Les tubes à tanins, parfois indiscernables sur coupe, apparaissent macroscopiquement en radiale comme un long filet foncé continu dans le corps du rayon.

  • 46. Poches ou cellules excrétrices (à huile ou à mucilage)

Eléments de taille exceptionnelle dans le parenchyme ou les rayons, de forme ovoïde, et à contrôler dans les différentes sections pour s’assurer qu’il ne s’agit pas de canaux.

  • 47. Vaisseaux avec cloisons à perforations multiples

A encocher, même si les perforations multiples sont rares. Elles sont à rechercher à la loupe binoculaire plutôt en section radiale pour les perforations en grille et en transversale pour les perforations foraminées ou en réseau. Caractère parfois difficile à voir, par suite soit de la finesse des vaisseaux, soit de leur obstruction par des thylles ou des contenus.

  • 48. Vaisseaux ou fibres à épaississements spiralés

Plus exceptionnel dans le bois des feuillus tropicaux que dans celui des feuillus tempérés. Il ne faut pas confondre ces renforts hélicoïdaux sur la face interne de la paroi des vaisseaux avec l’aspect de cette paroi quand des ponctuations en files obliques sont à orifices confluents.

  • 49. Trachéides vasculaires

On pointera sous ce numéro la présence de tous les petits éléments à ponctuations aréolées, très différents des fibrestrachéïdes : trachéïdes juxtavasculaires accolées à un vaisseau ; trachéïdes vasculaires de section plus régulière et généralement groupées en amas au voisinage des vaisseaux ; petits vaisseaux imparfaits.

  • 50. Grosses ponctuations radiovasculaires

A observer en section radiale dans les rangées terminales de cellules de rayon, au contact d’un vaisseau. S’applique d’abord au cas des ponctuations plus grosses que les ponctuations intervasculaires, et par extension, à toutes grosses ponctuations entre rayon et vaisseau quand les ponctuations intervasculaires sont scalariformes ou absentes.

  • 51. Ponctuations intervasculaires inférieures à 7 mm.

On mesure le diamètre de l’aréole et non la longueur de l’orifice. Pour ce faire, il faut observer les parois tangentielles entre deux vaisseaux accolés, à un grossissement convenable entre 200 × et 500 ×, en épiscopie de préférence, et mesurer les couples de ponctuations dans la partie centrale d’éléments vasculaires de largeur moyenne.

  • 52. Ponctuations intervasculaires supérieures à 10 mm

Même observation que ci-dessus. Sont incluses les ponctuations scalariformes.

  • 53. Rayons tous 1-sériés ou partiellement 2-sériés.

Les rayons 2-sériés sur plusieurs rangs consécutifs en hauteur sont exclus du n°53.

  • 54. Rayons multisériés, plus de 4-sériés

L’encochage du n°54 exclut celui du n°53, même s’il existe des rayons des deux types.

  • 55. Tissu des rayons hétérocellulaire

S’applique uniquement à une hétérogénéité intrinsèque marquée dans la constitution cellulaire des rayons de taille normale. A apprécier plus particulièrement à la loupe binoculaire ou au microscope, en section radiale, sans tenir compte de la rangée extrême des rayons si elle est formée de cellules carrées (rayons subhomogènes).

  • 56. Cristaux dans les rayons
  • 57. Cristaux dans le parenchyme
  • 58. Chaînes axiales de cristaux dans les éléments recloisonnés en loges, parenchyme ou fibres

S’applique si plusieurs éléments constitutifs d’une file de parenchyme sont recloisonnés pour former une véritable chaîne, et non aux quelques (2 à 4) cristaux d’un même élément recloisonné.

  • 59. Corpuscules siliceux dans les rayons


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  • 60. Corpuscules siliceux dans le parenchyme ou les fibres

Créé uniquement pour la silice dans le parenchyme et utilisé comme tel dans le Manuel des bois africains, ce caractère est étendu ici à la silice dans les fibres, faute d’un numéro disponible, sans bouleverser la codification.

  • 61. Fibres cloisonnées abondantes
  • 62. Présence de fibres à ponctuations nettement aréolées

Désigne, quand elles sont suffisamment distinctes, les ponctuations qui montrent soit deux cercles (ou ellipses) concentriques, soit un cercle barré par un orifice en fente très allongée. Ces cas sont contestables quant à la réalité d’une chambre interne élargissant le canal de la ponctuation au niveau de la lamelle moyenne mais ils s’opposent au cas de ponctuations visibles sous l’aspect d’un petit cercle unique ou seulement d’une fente.

2.2.1.5. Caractères technologiques

  • 63. Cernes franchement distincts

C’est un caractère assez subjectif, peu utilisé ici. Il concerne généralement les bois à zones poreuses ou semi-poreuses ou les bois ayant des bandes concentriques de liber intraligneux régulièrement espacées (genre Avicennia par exemple).

  • 64. Odeur caractéristique et distincte

S’apprécie surtout sur le bois frais. Beaucoup de bois séchés depuis longtemps à l’air, à plus forte raison les débits séchés artificiellement, n’ont pas l’odeur du bois vert. Le caractère peut donc être à compléter sur nos listes par celui qui dispose de bois vert bien identifié.

  • 65. Bois blanchâtre

Comprend une gamme de couleur du bois normal après séchage, allant du blanc au blanc jaunâtre, nuance paille, blanc grisâtre ou rosé. Sont exclus du pointage les bois légèrement colorés (voir n°66).

  • 66. Bois parfait bien différencié

Bois duraminisé de couleur différente de l’aubier après séchage. Comprend tous les bois franchement colorés et ceux qui, bien que de teinte pâle, ont un aubier nettement délimité.

  • 67. Bois avec veines colorées

Ce caractère s’encoche, soit avec 65 soit avec 66, suivant que les veines ressortent sur fond blanc ou sur fond déjà coloré.

  • 68. Très lourd

Densité sec à l’air (D12) supérieure à 0,85, ce qui correspond à une masse volumique S.I. (quotient de la masse du bois par son volume) supérieure à 0,85.

  • 69. Mi-lourd

Densité sec à l’air (D12) de 0,65 à 0,85.

  • 70. Léger

Densité sec à l’air (D12) inférieure à 0,65.

2.2.1.6. Remarques

1. Echelle d’observation

Les caractères 1 à 45 sont observables avec une bonne loupe de poche ; si l’on est conduit à étudier un bois microscopiquement, c’est cependant l’observation macroscopique qui doit guider en particulier le choix du type de parenchyme retenu afin que le pointage ne devienne pas obscur et inefficace par excès de caractères pointés. S’il y a, par exemple, du parenchyme juxtavasculaire très réduit dans un bois où le parenchyme dispersé en chaînettes est remarquable à la loupe, on doit négliger l’encochage du parenchyme juxtavasculaire 5 ; et inversement, un parenchyme dispersé en cellules isolées peut être négligeable par rapport à un parenchyme circumvasculaire remarquable. Les caractères 46 et suivants nécessitent au contraire une observation microscopique en épiscopie ou sur coupe mince.

2. Mesures

Les caractères quantitatifs correspondent à la moyenne d’un certain nombre de mesures. Celles-ci ne nécessitent pas absolument des dispositifs très précis, car il s’agit de savoir dans quelle catégorie de grandeur un caractère se place, par exemple, nombre de rayons : moins de 20 ou plus de 50 par 5 mm. Pour cela, des films transparents gradués sont très pratiques. On les superpose au bois observé à la loupe.

3. Caractères facultatifs ou en limite

Une parenthèse a été mise souvent autour d’un numérocode, pour indiquer que le caractère est facultatif : il peut s’agir de l’absence possible d’un caractère habituellement présent (cristaux sporadiques) ou que le caractère est à cheval sur 2 classes. Ainsi (28) code des pores au diamètre moyen inférieur, égal et légèrement supérieur à 100 mm, (68)-69 codent des bois dont la densité est généralement comprise entre 0,65 et 0,85 mais dépasse parfois 0,85.

4. Hiérarchie des caractères

Si la constitution d’un fichier de cartes d’identification oblige à examiner attentivement tous les caractères, le point de vue de l’utilisateur est très différent : il doit - et c’est l’avantage


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principal du système - choisir quelques caractères très sûrs et n’en chercher d’autres qu’en fonction du nombre de cartes restant à éliminer. Il est donc conseillé de faire appel d’abord aux caractères de structure (disposition générale du parenchyme, structure des rayons, taille des ponctuations intervasculaires, etc.) avant de faire intervenir certains caractères quantitatifs (taille et nombre des pores, densité du bois, etc.) plus ou moins variables selon les individus car dépendants de la provenance, de l’âge, de la vitesse de croissance, etc. de l’arbre.

5. Usage négatif des caractères

Au lieu de trier le paquet de cartes sur un caractère observé dans le bois à identifier, on peut pratiquer dans l’autre sens, en enlevant les cartes qui ont un caractère absent du bois inconnu. Ceci est particulièrement utile quand le bois a peu de caractères remarquables. Mais il faut alors être très prudent sur les éléments utilisés. Ainsi, la présence de cristaux dans les rayons est d’un usage positif indiscutable. Leur absence peut-elle être utilisée en rejetant les cartes encochées à 56 ? On court un double risque : n’avoir pas vu qu’il y en a quelques-uns sur le bois inconnu ; éliminer des cartes d’espèces encochées avec parenthèses (56), parmi lesquelles pourrait se trouver celle de l’inconnu, justement parce qu’il n’y a pas toujours de cristaux.

Une bonne précaution, si l’on a un caractère mesuré assez proche d’une limite, par exemple : nombre de pores comptés à 28 par 5 mm², est de conserver toutes les cartes n’ayant pas le caractère «nombre supérieur à 100» (code 31) sans utiliser le code 30 (nombre inférieur à 30 par mm²).

Les photographies, classées dans l’ordre alphabétique des familles et des genres, ont été prises aux grossissements de 25 pour les sections transversales, de 55 pour les sections tangentielles et de 60 pour les sections radiales. Elles ont été faites sur des coupes microscopiques colorées au vert d’iode. Le plan ligneux des espèces étant généralement homogène à l’intérieur d’un même genre botanique, il s’est avéré suffisant de représenter le genre par les photographies d’une seule espèce, celle-ci étant choisie parmi les plus typiques.