Comocladia dodonaea (Rollet, Antilles)

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Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006

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Planche 3 : ANACARDIACEAE. I. Comocladia dodonaea. A. Rameau fructifié. B. Plantule. II. Mangifera indica. C. Feuille. D. Fleurs. E. Fruit.

tranche

Comocladia dodonaea (L.) Urb. Symb. Ant. 4 : 360 (1910).

Basionyme : Ilex dodonaea L., Sp. Pl. 1 : 125 (1753)

Synonymes : Comocladia ilicifolia Sw., Prodr. : 17 (1788).

Noms vernaculaires : Fr : Bois de Houx, Houx-pays (Guadeloupe) ; Bois d’houx (Désirade) ; Houx (St-Barthélemy) ; Picanier, Bois de houx (Marie-Galante) ; Brésillet (Haïti). A : Brazil (Grenadines) ; Christmas tree (Ste Croix) ; Hogwood (Barbuda) ; Pick evil, Pick a quarrel (Antigua).

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Description : Petit arbre de plus de 5 m de haut atteignant 20 cm de diamètre, mais plus souvent arbuste. Pied : pas de pattes. Écorce : épaisseur totale 4-5 mm (sur petit arbre de 10-11 cm de diamètre). Aspect externe : brun hématite fissuré longitudinalement. Rhytidome : plaques plus ou moins rectangulaires, 10 cm de long, soulevées irrégulièrement, chaque plaque cassante montrant plusieurs lamelles stratifiées en section ; sous le rhytidome démasclé : couleurs vives, orange pourpre, jaune. Écorce vivante : tranche stratifiée orange, résine jaune sale à orangé, perle lentement dans la partie interne, devient noire le lendemain ; est vésicante. Aubier : jaune vif à grain fin, rayons et pores subvisibles. Cœur couleur saumon. Feuilles : alternes, imparipennées, groupées en bout de rameau, atteignant 15 cm de long ; folioles opposées, sessiles, confluentes, trilobées, à base ronde, avec 3 épines, (8-20 x 10-25 mm). Vieilles feuilles orange. Feuillage très lâche, bien visible de loin. Fleurs : pourpres, très petites, en glomérules, sur axe pourpre, les axes en bout de rameau au milieu des feuilles ou ramiflore ; fleurs polygames (mâles, femelles et hermaphrodites) ; semble fleurir rarement. Phénologie : considéré à tort (LITTLE and al.) comme sempervirent ; a été vu dans de nombreuses stations presque sans feuilles (12.05.1980, Portes d’Enfer et 17.03.1983, entre Anse Bertrand et Grande Vigie en Guadeloupe) et aussi sans feuilles ou partiellement sans feuilles (04.02.1982, Portes d’Enfer). Fleurs : mars à mai (DUSS) ; en hivers et au printemps (LITTLE and al.). Habitat : forêts et fourrés xérophiles, disséminé, assez commun, semble lié au calcaire ; entre 0 et 250 m d’altitude. Tempérament : héliophile, franchement xérophile ; semble calcicole. Plantule : Type VII. Après quelques écailles, l’épicotyle produit deux ou trois feuilles réduites simples puis des feuilles trifoliolées. Les limbes, même ceux des feuilles simples montrent des lobes aux extrémités acérées plus ou moins sclérifiées, diagnostiques. Les toutes premières feuilles peuvent être fanées dès le stade illustré.

Usages : L’exsudat est irritant pour la peau pendant plusieurs jours à la manière des Rhus, « poison oak et poison ivy » ; poison de flèche, tatouage, peinture blanche pour le corps (LOVEN) ; décoration pour Noël ; charbon ; fibres pour panier (NICHOLSON).

Distribution générale : Hispaniola, Puerto Rico, Virgin Islands ; Petites Antilles.

Distribution aux Petites Antilles : Toutes les îles sauf Basse-Terre, les Saintes, Dominique, Martinique, Barbade. Matériel examiné : GT : ROLLET 325, Portes d’Enfer, 30 m (GUAD) ; ROLLET 579, Haut de la Montagne, 70 m (GUAD) ; ROLLET 1083, entre Anse Bertrand et la Grande Vigie, 30 m (GUAD) ; ROLLET 1979, La Mahaudière, 30 m (GUAD). Dé : BARRIER 2936, plateau 100 m (P).

Observations : SB : environs de Gustavia (FIARD & ROLLET). S : 105-250 m (STOFFERS). SK : fourrés xérophiles de la presqu’île orientale (FIARD & ROLLET). Ba : fourrés épineux plateau N.E. (DAVID & ROLLET). At : Sugar Loaf, 50-250 m ; Wetherills Estate, 0 50 m ; environs Willikies, 0-50 m (ROLLET). Dé : Chemin de la Montagne ; Ravine Maître Pierre, 100-150 m ; Ravine Cybèle, 50-100 m ; Ravine de la Rivière, 150 m ; Pente côte N.W. (ROLLET). SCHOMBURGK signale une autre espèce C. pinnatifolia L. (= C. integrifolia Jacq.) à Barbade qui n’existe plus aujourd’hui. De même C. undulata Urb. Récolté par DUSS en Martinique et décrite en 1908 par URBAN, qui serait endémique dans l’Est de la Martinique ne semble plus exister. L’holotype, DUSS 175 (B), est présumé détruit. HOWARD fait cependant remarquer qu’aucun échantillon de DUSS concernant cette espèce n’a pu être trouvé pour vérifier qu’il s’agit bien d’une bonne espèce. De même pour C. pinnatifolia L. signalé par SCHOMBURGK (= C. integrifolia Jacq.). Pour mémoire C. glabra existe à Hispaniola et Puerto Rico ; les folioles ont de nombreuses épines.

Bibliographie : (*Iconographie ; **couleur). BRITTON & WILSON 1923-1930 ; DUSS 1897 ; FAWCETT & RENDLE* 1926 (Comocladia pinnatifolia) ; FOURNET* 1978 ; HOWARD* 1989 ; LIOGIER 1986 ; LITTLE and al.* 1974 ; LOVEN 1935 ; NICHOLSON 1979 ; PLUMIER* 1757 ; SCHOMBURGK (1980) ; STOFFERS 1984.

Anatomie du bois

coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

• 1-(5)-25-50-55-56-61-66-68 (Voir la signification des codes)
• Bois parfait beige orangé devenant brun rouge à la lumière, bien différencié de l’aubier blanchâtre, très dur et très lourd (1,10 à 1,20 g/cm³), à grain fin.
• Pores disséminés, isolés ou accolés radialement par 2 ou 3, au nombre moyen de 10 par mm², très difficilement distincts à l’œil nu (100 μm de diamètre), fréquemment obstrués par des thylles. Perforations des éléments vasculaires uniques ; taille des ponctuations intervasculaires de l’ordre de 8-9 μm.
• Parenchyme indistinct, limité à quelques rares cellules juxtavasculaires.
• Rayons 1-2-(3)-sériés, au nombre de 7 ou 8 par mm, de structure hétérogène : cellules couchées à allongement horizontal variable au centre et 1 à 3 rangées de cellules carrées aux extrémités. Ponctuations radiovasculaires nettement plus larges que les intervasculaires. Présence fréquente de cristaux.
• Fibres cloisonnées, à ponctuations simples.