Cistanche phelypaea
Cistanche phelypaea (L.) Cout.
Ordre | Lamiales |
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Famille | Orobanchaceae |
Genre | Cistanche |
2n = 40
Origine : sud de la Méditerranée, Sahara
sauvage
- jeunes pousses consommées en asperges
- tige souterraine consommée après broyage, fermentation et séchage
- racine consommée comme aliment de famine
- médicinal
- tinctorial
Description
- plante pérenne, de 20-50 cm de haut
- tige simple de 7-30 mm de diamètre, glabre, jaune à gris violet, à partie souterraine grosse et charnue
- feuilles ovales-lancéolées, glabres, obtuses, à bord scarieux, marron, de 20-30 mm de long
- inflorescence dense, cylindrique, de 15-30 cm de long
- corolle campanulée courbe, de 30-50 mm de long, jaune vif ou parfois violet clair, glabre
La plante est commune au Sahara et dans les mileux dunaires littoraux.
Noms populaires
espagnol | jopo, jopo amarillo, jopo de zorro, mata pujera, pijo de lobo |
catalan | frare groc (Alicante) |
arabe |
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berbère |
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tamachek | zimzellil, temzellit, ahéliouine (Le Floc'h) |
- Voir l'étymologie de Cistanche et phelypaea
- Pour Corominas, jopo est une variante de hopo, enprunté à l'ancien français hope (aujourd'hui houppe), jopo de zorro étant ainsi la "queue de renard". Quant à pijo, (traité sous pijota), ce serait un nom populaire du phallus, analogue au français pine.
Classification
Cistanche phelypaea (L.) Cout. (1913)
basionyme :
- Lathraea phelypaea L. (1753)
synonyme :
- Phelipaea lutea Desf. (1798)
- Cistanche tinctoria (Forssk.) Beck (1904)
Histoire
Usages
Excellente description dans Moissons du désert, Gast (2000)
Cette Cistanche parasite en général des Salsolacées mais parfois aussi les plantes des genres Zygophyllum et Limoniastrum.
Une fraction de cette espèce parasite, est consommée assez fréquemment par les populations nomades mais ce n'est pas là son seul usage, la pharmacopée traditionnelle lui reconnaîssant des propriétés antidiarrhéïques et diurétiques. BOUQUET (1938) souligne que l'on recueille Phelipaea violacea correspondant, dans les populations rurales, aux nombreuses dénominations. Les recettes de préparation de cette cistanche pour l'alimentation humaine sont variables selon la portion consommée de la plante. Selon BOUQUET (1938), on arrache de préférence la plante avant l'épanouissement des fleurs ; la hampe florale, blanche, charnue, avec à sa base un renflement volumineux, est coupée au dessous de la zone où naissent les fleurs. Cette partie de la plante se consomme fraîche, cuite à l'eau à la façon des asperges, ou séchée puis mise en poudre et mélangée à de la farine d'orge. GALAN (1951) a révélé qu'en cas de disette les nomades consomment Cistanche phelypaea dont ils mangent les parties souterraines charnues cuites sous la cendre ou bouillies. La consommation des parties souterraines de Cistanche phelypaea (« danoun ») est notée pour la région de Ouargla par DOREAU (1961) ; LARRIDAUD (1952) rapporte le même usage en signalant qu'il concerne également C. violacea. PASSAGER et DOREY (1958) précisent cet emploi en soulignant que l'espèce est mangée cuite sous la cendre ou bouillie et que le séchage au soleil en permet la conservation. C'est sans conteste au Sahara que cette espèce (tam. = ahliou ; ar. = danoun) est encore la plus utilisée, et il suffit pour s'en convaincre d'examiner les nombreuses notes de GAST (1968) à son sujet. Il indique ainsi :
Selon BOUQUET, la farine obtenue à partir de la portion de tige située entre la base des fleurs et le « rhizome » passe pour avoir des propriétés antidiarrhéïques, on l'emploie, délayée de lait de chamelle, en cataplasmes contre les contusions. La plante consommée crue (par les Chambâa et les Touaregs) est considérée diurétique. Au Fezzan, LETHIELLEUX (1948) mentionne que les populations consomment sous forme de farine, qu'ils préconisent contre la diarrhée, la partie renflée de la tige contenant, au moment où elle sort de terre, beaucoup d'amidon. Phelypaea lutea (Desf.) commune en Erythrée (Ethiopie) (TROTTER, 1915) est utilisée en teinture et donne une couleur jaune. |
A titre plus anecdotique, on peut sucer la base des fleurs sucrée.
Références
- Bellakhdar, Jamal, 1997. La pharmacopée marocaine traditionnelle. Médecine arabe ancienne et savoirs populaires. Paris, Ibis Press. 764 p. 12 pl. sur Pl@ntUse
- Gast, Marceau, 2000. Moissons du désert. Utilisation des ressources naturelles au Sahara central. Paris, Ibis Press. 160 p. voir la notice
Liens
- BD des Plantes d'Afrique
- BHL
- Flora Iberica (pdf)
- IPNI
- Plant List
- PROTA sur Pl@ntUse
- Sierra de Baza (Espagne)
- Tela Botanica : France, Afrique du Nord
- Wikipédia (pt)