Abhel (Ibn al-Baytar)

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Aakcheroua
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Ibrîcem


7 Ābhal, Ūbhul - Abhel ou Obhol – SABINE - Βραθυ.

Nom accepté : [[]]


Les médecins prétendent généralement que c’est le genévrier carcar mais ils se trompent. — ISHAK IBN AMRAN. La sabine est une espèce de genévrier à gros fruits. C’est un végétal de haute taille, dont la feuille ressemble à celle du tamarisc. Son fruit est rouge et gros, du volume de celui du sidra (petit jujubier) et de la même couleur, lanugineux à l’intérieur et contenant un noyau. Il est rouge et doux au moment de la maturité, et a la saveur du goudron. On le récolte à la vendange. — DIOSCORIDES, I, 104/ I, 76. La sabine a deux espèces. L’une a les feuilles pareilles à celles du cyprès, mais munies de plus grands aiguillons que celles de l’autre espèce; elle est d’une odeur fétide. L’arbre est ramassé et s’étend plus en largeur qu’en hauteur. Il y a des personnes qui emploient ses feuilles en fumigations. L’autre espèce a les feuilles du tamarisc. — GALIEN, VI. Cette plante est fortement dessiccative, en raison de trois qualités qui se révèlent au goût, ainsi qu’il arrive pour l’oxycèdre šarbīn (1). Cependant elle est plus aromatique, mais a moins d’amertume et d’astringence, ce qui prouve qu’elle a plus d’âcreté, et plus de vertu maturative; mais elle est moins apte à consolider les plaies, en raison de sa chaleur et de sa sécheresse. En effet, elle est tellement chaude et sèche, qu’elle en est excitante et inflammatoire. Toutefois, elle est utile contre les ulcères qui s’accompagnent de putréfaction, de même que l’oxycèdre, surtout s’il s’agit de putréfaction d’une nature maligne, rebelle et chronique : ces sortes de putréfactions peuvent supporter l’action intense de ce médicament sans inconvénient. Elle guérit aussi les ulcères atrabilaires et sordides, associée au miel. Elle résout le charbon en raison de ses propriétés atténuantes. Elle provoque aussi les règles plus que tout autre médicament. Elle fait pisser le sang. Elle tue le fœtus vivant et fait avorter du fœtus mort. Elle doit être rangée parmi les substances chaudes et sèches au troisième degré. C’est un des médicaments les plus subtils, aussi le fait-on entrer dans les pommades aromatiques, surtout dans les mélanges préparés avec la gleucine. Elle entre aussi dans les électuaires et autres médicaments internes. Il en est qui en font un succédané du cinnamome à dose double. En effet, administrée à l’intérieur, elle est atténuante et résolutive. — DIOSCORIDES, I, 76. Les feuilles des deux espèces arrêtent l’extension des ulcères malins et calment les abcès chauds. En cataplasme avec du miel, elles font disparaître les taches noires de la peau et les impuretés qui proviennent des tumeurs du corps, ainsi que les eschares charbonneuses. Prise à l’intérieur, la sabine fait pisser le sang et avorter. Elle agit de même comme suppositoire ou en fumigation. Elle entre dans les huiles échauffantes, et surtout dans la gleucine. — Razès. La sabine pulvérisée, mélangée avec du miel et appliquée sur les gencives ulcérées et putrides, les guérit. — AVICENNE. Son fruit est âcre et aromatique. Si on le fait bouillir avec de l’huile de sésame, dans une cuiller en fer, jusqu’à ce que le tout passe au noir, et que l’on en fasse des injections dans l’oreille d’un sourd, on s’en trouvera très bien. — ISHAK IBN AMRAN. Si l’on prend la valeur de dix drachmes de fruit de sabine, qu’on triture, qu’on mette dans un vase avec de la graisse de bœuf en quantité suffisante pour les couvrir, que l’on expose à un feu doux jusqu’à ce que la graisse ait disparu, que l’on ajoute dix drachmes de pénides, puis que l’on administre à jeun, à la dose de deux drachmes dans de l’eau tiède, on soulagera les douleurs du bas-ventre causées par les hémorroïdes. — MASSIH. La sabine relâche le ventre. Elle tue les vers longs et les vers cucurbitaires. — LIVRE DES EXPERIENCES. On applique avec succès, sur les membres engourdis, de la sabine pilée avec des figues sèches. Pour provoquer l’éruption des règles, on la donne à la dose de deux à trois drachmes sous forme d’électuaire, avec du miel. On ne doit pas l’administrer aux femmes d’un tempérament chaud ni à parties étroites. — LE CHERIF. On donne avec succès contre l’asthme une once de fruit de sabine triturée avec une demi once de beurre et partie égale de miel comme éclegme. — ANONYME (Medjhoul) (2). Triturée avec du vinaigre et employée en frictions, elle guérit l’alopécie.

(1) Au commencement du paragraphe de Galien, l’arabe donne l’oxycèdre, alors que le grec parle du cyprès.

(2) Les traducteurs allemands ont pris le mot Medjhoul (inconnu) pour un nom d’auteur. Pour la Gleucine, ou Gleucinon, voyez Dioscorides, 1, 67.( ?)