Maranta arundinacea (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Maranta arundinacea Plumier ex L.
Synonymie
Maranta sylvatica Roscoe.
Noms vernaculaires
- Créole : envers blanc [lanvè-blan], dictame, sagou [sagou], arrow-root [1].
- Wayãpi : —
- Palikur : —
Écologie, morphologie
Plante cultivée essentiellement par les Créoles [2].
Collection de référence
Prévost et Moretti 4201.
Emplois
Il ne faut pas confondre cette espèce avec l’envers rouge (cf. Étymologie.). Les Créoles préparent, avec le tubercule allongé, une farine alimentaire appelée arrow-root utilisée en cataplasme sur les éruptions cutanées ou sur la poitrine contre les affections pulmonaires. Cette farine est aussi consommée pour calmer les aigreurs d’estomac. Elle est recommandée comme aliment pour les nourrissons.
Étymologie
- Créole : envers blanc, par opposition à envers rouge, Eleutherine bulbosa (Iridacées). Le tubercule de la première espèce est blanc, le bulbe de la seconde est rouge brun ; dictame est l’autre nom français de la fraxinelle (Dictamnus albus L., Rutacées), plante européenne dont la racine est pourtant toxique (BREMNESS, 2001).
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- ↑ Il existe une certaine confusion autour des farines appelées toloman, arrow-root ou dictame qui, il est vrai, ont des usages très similaires. Toloman désigne plutôt, pour les Créoles des Antilles et de la Guyane, Canna indica L., Cannacées. Pour les Palikur, ce nom correspond à Maranta ruiziana (cf. infra à cette espèce). Arrow-root désigne généralement Maranta arundinacea et fournit ce que les Créoles nomment tapioca ; ce terme, venant du tupi-guarani tipioca, sert à l’origine à nommer l’amidon de manioc. C’est d’ailleurs sous le nom de tapioca que, de nos jours, la farine d’amidon de manioc est commercialisée. Dans les Antilles anglaises, arrow-root s'applique à Maranta arundinacea et ce nom a sans doute été introduit en Guyane par les Sainte-Luciens. Sa signification, « racine [pour] les flèches », fait allusion à son utilisation ancienne comme antidote des poisons de flèche des Caraïbes des Antilles (HODGE et TAYLOR, 1957).
- ↑ À notre connaissance, cette espèce n'est pas cultivée actuellement chez les Amérindiens de Guyane. Pourtant elle est signalée par AUBLET (1775) chez les Amérindiens de la côte pour soigner les fièvres intermittentes (paludisme) et elle est considérée comme une plante culturellement essentielle chez les Caraïbes de la Dominique (HODGE et TAYLOR, ibid). Par ailleurs, il existe une deuxième espèce, Maranta amplifolia K. Schum. (Capus 39), cultivée dans les Guyanes et au Brésil, et totalement confondue avec Maranta arundinacea là où les deux espèces cohabitent (ANDERSSON, 1986).