Sâmer yaumâ (Ibn al-Baytar)

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Chîr khochk
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Sassela


1381 - صامر يوما - ṣāmar yūmā - Sâmer yaumâ, Héliotrope.


Noms acceptés : Heliotropium europaeum ou Heliotropium spp., Chrozophora tinctoria

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C’est un nom syriaque, tornasol, طرنشول - ṭurnišul, dans le langage vulgaire de l’Andalousie. On connaît cette plante en Egypte sous le nom de hachîchet el-’akreb, حشيشة العقرب - ḥašišat al‘aqrab, herbe au scorpion, et de ghobeïrâ, غبيرا - ġubīrā. On l’y trouve abondamment. Elle pousse dans les planches de concombres, مقاتى - maqāta. Elle est très-commune dans le Birket el-fîl (l’étang de l’éléphant), entre le Caire et le Vieux-Caire, alors que cette pièce d’eau s’est desséchée.

Dioscorides, IV, 190. Ilîotrofion to mègha, ايليوطروفيون طوماغا - īlīūṭrūfīūn ṭū māġā, grand héliotrope. Or le mot héliotrope veut dire qui change et se tourne suivant le soleil. Quant aux mots to mègha, ils signifient le grand. Il y a des gens qui l’appellent aussi scorpiouron, à cause de la forme de sa fleur. Quant à la cause qui lui a fait donner le nom d’héliotrope, c’est que ses folioles tournent suivant le cours du soleil. C’est une plante qui a les feuilles pareilles à celles du


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basilic, sinon qu’elles sont plus velues et qu’elles tournent au noir. Près de la racine s’échappent trois ou quatre rameaux qui se subdivisent ensuite. A l’extrémité de la tige est une fleur blanche, tournant au rouge, ayant la forme d’une queue de serpent. La racine est grêle et n’est pas employée en médecine. La plante croît dans les endroits rudes.

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Il s’agit ici de deux plantes : le grand héliotrope est d’après Sprengel l’H. europeum, et le petit est le Croton tinctorium. Suivant Forskal, l’héliotrope se dit en Egypte kerir et sakrân. Quant au croton, c’est lui qui porte le nom de ghobeïrâ. Dans la traduction arabe de Dioscorides, une note d’Ibn el-Beïthâr dit que l’on fait de l’encre avec la petite espèce, et que c’est le tonaouim (n° 432 - تُنَوِم - tunawim).