Tamarindus indica (Rollet, Antilles)
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Tamarindus indica L. Sp. Pl. 1 : 34 (1753).
Synonymes : Tamarindus occidentalis Gaertner (1791).
Noms vernaculaires : Créole : Tanmawen (Ste-Lucie). Fr : Tamarinier (Guadeloupe, Martinique) ; Tamarin (Haïti) ; Tamarin bord de mer (Guadeloupe) ; Tamarin petites feuilles. A : Tamarind (Ste-Lucie, Barbade, Grenadines, Jamaïque, Trinidad). Esp : Tamarindo (St Domingue).
Description : Arbre atteignant 20 m de haut et jusqu’à 2 m de diamètre (Ste Anne, Martinique) ; CARRINGTON signale à Barbade un sujet de 720 cm de circonférence, soit plus de 2,20 m de diamètre. Pied : pas de patte ou à peine, même sur gros diamètres. Écorce : épaisseur totale 6-7 mm pour un diamètre de 26 cm. Aspect externe : brun clair fissurée longitudinalement assez profondément et plus ou moins en rectangles irréguliers. Rhytidome : 1-2 mm à écailles empilées en chicane, caduc en plaques irrégulières. Écorce vivante : face externe (après rhytidome démasclé) : rouille ; partie interne épaisse de 1-1,5 mm rose nacré très fibreuse. Aubier : jaune clair à parenchyme circummédullaire. Feuilles : alternes, paripennées, 12-18 paires de folioles de 1-2,5 → 0,5-0,8 cm, oblongues, inégales à la base, quelquefois émarginées, face inférieure glauque, 5 × 12 mm. Fleurs : inflorescence : grappe longue de 4-30 cm ; fleurs à 3 pétales bien développés, jaunes veinées de rouge (les deux autres pétales sont réduites à des écailles). Fruits : gousse plus ou moins courbe, 10-15 cm de long, bosselée, parfois constrictée, fauve à enveloppe mince, crustacée, indéhiscente ; 2-8 graines entourées d’une pulpe brune poisseuse, acidulée (par l’acide tartrique) et sucrée. Phénologie : décidu, presque entièrement pendant les fortes saisons sèches mais sempervirent à Trinidad (MARSHALL). Fleurs : juin-juillet, août, octobre. Fruits : mai à janvier. Habitat : Forêts xérophiles littorales et sur pentes entre 0 et 300 m. Tempérament : supporte les sols pauvres, secs, résiste au vent ; croissance lente ; propagé par graines. Plantule : Type VI. Le semis comporte un axe aérien portant deux cotylédons succulents puis, au premier nœud, deux feuilles opposées stipulées composées d’une dizaine de paires de folioles. Les feuilles suivantes sont alternes stipulées. Le nombre de paires de folioles augmente avec le rang de la feuille (par exemple : 5 paires au second nœud, 6 paires au troisième, 7 au quatrième). Les stipules sont caractérisées.
Usages : Bois dur, lourd (d = 0,9), difficile à travailler ; construction, meubles, tournage ; excellent bois de feu ; bon charbon pour la poudre noire. Arbre d’ornement : ne pas planter trop près des maisons ; devient plus que centenaire (QUESTEL) mais l’abondance des fruits peut être un inconvénient. Fruit acide, sert à faire des sauces et des chutneys, du punch, au lieu de citron, des limonades rafraîchissantes, des confitures ; est laxatif. Le feuillage sert comme fourrage de famine. Infusion des feuilles contre inflammation des yeux. Écorce contre asthme, tisane des fruits contre les coliques néphrétiques (DUSS). Friction de la pulpe avec du sel contre rhumatismes (Mathurin et al.). Décoction du fruit contre l’hypertension (GRANDGUILLOTTE).
Distribution générale : Probablement originaire d’Afrique orientale tropicale, mais peut être aussi du Sud-Est asiatique ; largement distribué par la culture dans toutes les régions tropicales et subtropicales et plus ou moins naturalisé.
Distribution aux Petites Antilles : Plus ou moins naturalisé dans toutes les Petites Antilles. Introduit au début de la colonisation (KIMBER).
Matériel examiné : SB : QUESTEL s. n., s.loc. (P). At : NICOLSON s.n., s.loc. (P). Darkwood, 0 m ; Sugar Loaf, 50 m ; Wetherills Estate, 0-50 m ; Willikies, 0-50 m ; Mount Thomas, 0-50 m (DAVID & ROLLET). GT : BARRIER 3095, St François, Anse à la Barque (GUAD) ; FOURNET 4569, Portes d’Enfer (P) ; ROLLET 316, 469, Portes d’Enfer (GUAD) ; STEHLÉ 719, Le Moule (P). BT : ROUSTEAU 403, HUC 1037, Hauteurs Baillif, St Robert, 300 m (GUAD). M : HAHN 221, St Pierre, 1867, cultivé (P) ; PRIVAULT 306, Anses d’Arlets (P).
Observations : SM : (BOLDINGH). SB : isolé ou en petits peuplements dans toute l’île de St-Barthélemy où il est naturalisé. S : Bottom (Arnold & BOLDINGH). SE : pente Signal Hill (BOLDINGH). Gs : Près des maisons ou des ruines, Bequia, Carriacou, Union, Mayero, Cannouan (HOWARD 1952).
Bibliographie : (*Iconographie ; **couleur). Bailey 1949 ; BARKER & DARDEAU 1930 ; BRITTON* 1908 ; CARRINGTON 1993 ; DESCOURTILZ** 1821-1830 ; DUSS 1897 ; FAWCETT & RENDLE 1920 ; FOURNET* 1978 ; GOODING and al. 1965 ; GRANDGUILLOTTE 1978 ; HOWARD* 1988 ; HOYOS** 1983 ; HUGHES 1750 ; JACQUIN 1763* , 1788** ; KIMBER 1969 ; LIOGIER* 1985 ; LITTLE & WADSWORTH* 1964 ; LITTLE and al.** 1967 ; MARSHALL 1939 ; MATHURIN et al. 1980 ; NICOLSON and al. 1991 ; QUESTEL 1941, 1951 ; Rock* 1917 ; SCHUBERT 1979 ; STOFFERS 1973 ; TUSSAC** 1808-1827 ; Nombreuses réf. iconogr. in Index Londinensis 1929.
Anatomie du bois
- 3-6-(8)-26-27-(28)-39-58-66-68
- 3-6-(8)-26-27-(28)-39-53-58-66-68 (Voir la signification des codes)
- Bois parfait brun rouge violacé, bien différencié de l’aubier jaunâtre très large, très dur et très lourd (0,90-1,00 g/cm3), à grain fin, maille imperceptible.
- Pores disséminés, isolés ou accolés radialement par 2 ou 3, au nombre de 8 à 10 par mm2, à peine distincts à l’œil nu (diamètre moyen de 70 à 100 μm), obstrués par des dépôts brun rouge et blancs. Perforations des éléments vasculaires uniques ; ponctuations intervasculaires ornées, de 8 à 9 μm de diamètre.
- Parenchyme en lignes terminales, en manchon losangique autour des pores et en quelques cellules isolées cristallifères. Files de cellules composées de 2 à 4 éléments, dont certains recloisonnés et cristallifères.
- Rayons généralement 1- et 2-sériés, parfois en majorité 1-sériés, parfois 2-3-sériés selon les échantillons, au nombre de 10 à 14 par mm, de structure homogène. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux intervasculaires.
- Fibres à ponctuations simples.