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Oignon (Cazin 1868)

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<center>'''OIGNON'''. ''Allium cepa''. L.
''Cepa vulgaris, floribus et tunicis candidis''. C. Bauh., Tourn.
L'oignon cru est un aliment fort sain ; mais il ne convient pas à tous les estomacs ; beaucoup de personnes ne peuvent le digérer. Il est nuisible aux tempéraments sanguins ou bilieux, aux sujets irritables, aux personnes sujettes aux hémorrhagies, aux affections dartreuses, etc. Comme médicament, il possède la plupart des propriétés de l'ail, mais à un moindre degré. Il est excitant, diurétique, vermifuge. On l'emploie dans la gravelle, la rétention d'urine atonique, les hydropisies, les affections scorbutiques, les scrofules, etc. Appliqué sur la peau, il y produit une légère excitation.
L'oignon cru possède réellement une propriété diurétique assez prononcée. Son suc a été utile dans certains cas de rétention d'urine et dans les hydropisies. Pilé et appliqué sur l'hypogastre, il agit comme excitant sur les voies urinaires. Murray cite la guérison d'une anasarque due à la simple application de la pulpe crue, soit à l'hypogastre, soit à la plante des pieds. « Voulez-vous, dit Roques, un diurétique puissant ? ajoutez 6 onces (180 gr.) de suc d'oignon à une livre d'infusion de thé vert. » J'ai vu l'anasarque survenue à la suite de la scarlatine chez plusieurs enfants, disparaître en peu de temps par l'administration de 30 à 60 gr. de suc d'oignon mêlé avec autant de vin blanc sucré. Lanzoni rapporte que des sujets ont été guéris de l'hydropisie ascite par l'usage abondant de l'oignon pendant plusieurs mois, soit en boisson, soit comme aliment. Il est bien évident que ce bulbe serait nuisible dans l'ascite produite par une phlegmasie péritonéale plus ou moins douloureuse. On oublie trop que l'hydropisie est le plus souvent une maladiesecondaire, subordonnée à une affection primitive qui doit avant tout attirer l'attention du médecin. Serre, d'Alais<ref>''Bulletin général de thérapeutique'', 1853.</ref> a trouvé dans l'usage de la diète lactée et de l'oignon cru, et dans l'abstention de toute autre boisson et de tout antre aliment que la soupe au lait, l'effet diurétique que l'oignon n'avait pu produire aussi efficacement en compagnie d'autres substances, qui pouvaient en neutraliser l'action. Le malade prend trois soupes au lait par jour pour toute nourriture, en mangeant de l'oignon. Serre a guéri plus de soixante anasarques par ce traitement. Quelle que soit la cause de cette affection, qu'elle dépende d'une suppression de transpiration, de la scarlatine, de la rougeole, d'une maladie de Bright, d'un obstacle quelconque à la circulation veineuse, d'une altération dans la composition du sang, ou simplement de l'influx nerveux, l'infiltration séreuse, l'œdème des membres abdominaux, la diminution dans la quantité des urines, cèdent à la diète lactée avec accompagnement d'oignons, et à l'abstinence de toute boisson. Au huitième jour, amélioration très-sensible, bien-être général indéfinissable ; au quinzième jour, flux abondant des urines ; au trentième jour, guérison dans l'immense majorité des cas, lorsque ce traitement simple est appliqué en temps utile. (On a même été plus loin, et on a prétendu que le modeste oignon aurait ainsi raison des hydropisies de l'ovaire<ref>Voyez ''Journal de médecine et de chirurgie pratiques'', août 1860.</ref>. Je ne puis m'empêcher d'avoir des doutes sur la précision du diagnostic. Cela serait trop beau : Koeberlé et Spencer Wells n'auraient plus qu'à dire adieu à la chirurgie.
L'oignon cuit se digère plus facilement. Il est adoucissant, émollient, pectoral. On l'emploie dans les catarrhes bronchiques et vésicaux, aigus ou
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