Suivant Mead, il n'y a pas de remède plus certain pour ramener l'écoulement menstruel que la teinture de la racine de cette plante, prise deux fois par jour, à la dose d'une petite cuillerée (une cuillerée à café) dans une tasse d'eau tiède. S'il faut l'en croire, ce moyen n'aurait jamais trompé son espérance. Juncker et Schulsius lui donnent les mêmes éloges pour provoquer les hémorrhoïdes.
Je me suis très-bien trouvé des pilules suivantes comme emménagogues : extrait d'ellébore noir, extrait de gentiane, de chaque, 2 gr. ; poudre de valériane, ''Q.S.'' ; ; divisez en 2 pilules dont on donne 2 matin et soir.
Il faut bien se garder d'administrer l'ellébore noir comme vomitif ou purgatif aux sujets sanguins ou trop irritables. On ne le donnera aux enfants, aux vieillards et aux femmes délicates qu'avec la plus grande circonspection. On s'en abstiendra toujours lorsqu'il existera une irritation inflammatoire ou nerveuse des organes digestifs. En imitant la prudence des anciens dans la manière de l'administrer, il pourra remplacer beaucoup de purgatifs exotiques. Comme altérant (diurétique, excitant, emménagogue, etc.), on ne doit pas dépasser la dose de 35 à 40 centigr. ; comme purgatif, on ne doit pas aller au-delà de 1 gr. 50 centigr. de poudre et de 1 gr. d'extrait, préparations le plus ordinairement employées. A l'extérieur, on emploie la pommade d'ellébore avec succès dans les dartres invétérées. La plante, appliquée fraîche sur la peau, y produit, dit-on, un effet vésicant. On l'a signalée comme un sternutatoire violent; mais cette propriété est plus prononcée dans les varaires connues aussi sous le nom d'ellébores.
Il résulte des expériences de Dubois, deTournayde Tournay, que les fleurs d'ellébore noir ont une propriété rubéfiante très-marquée ; ces fleurs, écrasées et appliquées au bras pendant deux heures, y ont développé une plaque d'un rouge vif, recouverte de vésicules nombreuses, analogues à celles que produit la renoncule. Ce médecin a essayé sur lui-même l'application extérieure de la racine et des feuilles, et, dans aucun cas, il ne les a vues produire la moindre apparence de rubéfaction. (C'est sans doute à cause de cette propriété rubéfiante que Dioscoride faisait confectionner des pessaires emménagogues avec les fleurs d'ellébore noir.
Les médecins vétérinaires font avec la racine d'ellébore noir des trochisques irritants qu'ils introduisent sous la peau, dans les ouvertures d'un séton, par exemple ; ils ont pour but de déterminer une inflammation dérivative et dirigent cette médication contre les maladies de poitrine graves du cheval et des ruminants).