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Digitale (Cazin 1868)

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7° Sur des organes secrétoires autres que ceux de l'urine, tels que ceux de la sueur, de la salive, du mucus nasal, etc., cette action a été plus rarement observée.
(Jusqu'à présent, nous avons confondu la digitale et la digitaline, auxquelles Homolle et Quevenne accordent des propriétés identiques. I1 Il faut pourtant reconnaître, avec Hirtz, que la digitaline ne représente pas toutes les propriétés de la digitale. L'un des auteurs de la découverte de l'alcaloïde a bien vu cette différence ; mais la digitale pourprée et ses diverses
préparations ne possèdent, selon lui<ref>''Archives générales de médecine'', 1861, t. II, p. 5.</ref>, aucune action physiologique utile qui n'appartienne en propre à la digitaline. La digitale contient, au point de vue physiologique et thérapeutique, deux principes actifs : l'un, la digitaline, représentant l'action élective de la plante sur l'organe central de la circulation et sur la fonction uro-poïétique ; l'autre, matière grasse, nauséeuse (acide digitoléique), doué d'une action vomitive énergique, et auquel il faudrait rattacher sans doute les phénomènes observés sur les organes visuels) (sensation de brouillard, etc.).
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Nous avons vu, page 384, que Ferrand reconnaissait à la digitale une action plutôt cellulaire que cardiaque ; aussi pense-t-il que dans ce cas elle ne saurait manquer de modifier la propriété cellulaire de sécréter ou de ne pas sécréter l'œdème; elle devra donc être administrée dans les cas où l'œdème se produit ». Plus tard, quand un œdème passif et purement mécanique distend outre mesure les tissus, l'efficacité du médicament peut encore resterdouteuse. « Or, les cas que l'on rencontre le plus souvent dans la pratique sont intermédiaires entre ces deux extrêmes et sont heureusement traités par la digitale. »
Quant à l'indication physiologique, elle « serait bien facile à déterminer, si l'expérience avait bien prouvé que la digitale est bien un stimulant ou un sédatif, ou un tonique ou un contro-stimulant ; nous savons qu'il n'en est rien, ou plutôt, au milieu des résultats et des opinions contradictoires, il y a lieu de penser que la digitale est tout cela, suivant les diverses conditions de dosage, de mode d'administration, etc., absolument comme ces autres
Considérant la digitale comme un contro-stimulant de premier ordre, on a été conduit à l'employer dans les inflammations. Rasori et Tommasini disent en avoir obtenu les plus grands succès dans les maladies inflammatoires les plus graves, et notamment dans la pleurésie et la pneumonie. Ils portaient la dose de cette plante en poudre de 1 à 2 gr. par jour habituellement, et dans quelques cas à 4, 6 et 8 gr. Beddoes<ref>Cité par Bidault de Villiers : ''Essai sur les propriétés médicales de la digitale'', 2e édit., 1812.</ref>, qui a exagéré les propriétés de cette plante, a cru néanmoins devoir signaler les dangers auxquels expose l'abus qu'on peut en faire. « Si quelqu'un était assez fou, dit-il, pour négliger la ressource presque certaine qu'offre la lancette dans la pleurésie, en faveur de la vertu sédative de la digitale, il augmenterait la maladie s'il se bornait à des doses modérées. Si, voulant associer divers agents thérapeutiques, il faisait en même temps des saignées copieuses, sa pratique ne serait pas rationnelle, le bien-être produit par la phlébotomie pouvant masquer les mauvais effets causés par le remède. » Cependant nous ne devons pas laisser ignorer que Tommasini<ref>''Bibliothèque thérapeutique'' de Bayle, t. III, p. 99.</ref> employa la digitale avec avantage dans un cas de pleurésie où les saignées lui avaient paru inutiles, et que Mac-Lean<ref>''In'' Bidault de Villiers, p. 19, 21, 87.</ref> cite un cas à peu près semblable. J. Frank a proposé la digitale en décoction, unie au nitrate de potasse (1 à 2 gr. de feuilles dans 650 gr. d'eau réduits à 500 gr., avec addition de 4 gr. de nitre, 30 gr. de sirop simple), dans le traitement de la pneumonie. Borda, Fansango, Currie, Cuming, Dierbach, Robert Thomas, etc., considèrent aussi cette plante comme un des agents hyposthénisants les plus propres à combattre les phlegmasies.
Barbier<ref>''Journal des connaissances médico-chirurgicales'', juin 1854.</ref> dit avoir employé avec succès la digitale associée à l'oxyde blanc d'antimoine dans le traitement de la pneumonie. Nous devons dire que ce médecin a une répulsion telle contre la saignée, qu'il ne saigne jamais, malgré les instances des malades ou des assistants. La digitale peut remplacer, selon Duclos, de Tours<ref>''Bulletin de thérapeutique'', 1856, t. LI.</ref>, les préparations autimoniales dans le traitement de la pneumonie. Les effets de cette plante sont : 1° une action résolutive sur l'organe pulmonaire malade ; 2° un ralentissement notable du pouls ; 3° l'intensité de l'action sudorifique. Duclos préfère à toutes les autres préparations de la digitale son extrait hydro-alcoolique. Il le donne à des doses progressivement croissantes, en commençant par 20 à 30 centigr., et en augmentant tous les jours de 10 centigr. jusqu'à la dosede 60 centigr. par jour. (Millet l'associe au kermès, soit dans un looch, soit sous forme pilulaire, et dit en avoir obtenu d'excellents résultats)<ref>''Annuaire de Bouchardat'', 1860, p. 129.</ref>.
Casper et Custance, au rapport de Giacomini, traitèrent heureusement
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avec la digitale le rhumatisme aigu, et Dawis a considéré cette plante comme un remède souverain contre la cardite. Son emploi m'a été très-utile dans le rhumatisme aigu pour prévenir, par son action ralentissante sur le cœur, la rétrocession phlegmasique du principe rhumatismal sur cet organe. L'opium, administré à l'intérieur ou appliqué sur les articulationsdouloureuses, favorise cette rétrocession, d'un côté par son action stimulante sur le système sanguin, de l'autre par son action locale stupéfiante. La digitale, associée au nitre, contre-balance ces effets de l'opium, et permet l'usage de ce dernier, de manière à concilier les avantages de ces agents médicamenteux sans en redouter les inconvénients. Je fais prendre d'abord le mélange de 2 à 4 gr. de nitrate de potasse et de 20 à 40 centigr. de poudre de digitale, divisé en six doses à prendre de quatre en quatre heures. J'augmente graduellement la dose de digitale, suivant l'intensité des symptômes, l'état de l'estomac, la tolérance, etc., et j'arrive souvent à 75 centigr. dans les vingt-quatre heures. Une pilule de 5 centigr. d'extrait gommeux d'opium est administrée dans l'intervalle de chaque prise de digitale et de nitre, et seulement une matin et soir dans les cas les plus simples. Lorsque l'estomac du malade ne peut supporter la poudre de digitale, je donne la teinture alcoolique de cette plante dans l'eau de laitue édulcorée, ou la digitaline en granules à dose relative et progressivement augmentée. Par cette médication, les douleurs se calment, la concentration irritative ducœur diminue, le pouls se ralentit, devient mou, régulier, développé, une diaphorèse générale s'établit et se soutient pendant tout le traitement. La guérison est ordinairement obtenue du septième au quinzième jour.
Chez les sujets vigoureux, à tempérament sanguin, une ou deux saignées du bras sont nécessaires au début de la maladie, surtout quand la réaction fébrile est intense, le gonflement articulaire considérable et les douleurs très-vives.
Shot et Dierboch employèrent la digitale contre la péritonite puerpérale ; (Delpech, dans son service de la Maternité de Paris, a essayé avec un certain succès la digitaline, que Serre avait préconisée contre les fièvres puerpérales. Les cas où elle paraît indiquée sont ceux où il y a prédominance de phénomènes généraux, et peu ou pas encore de phénomènes locaux.) Thornton et Nieman ont mis la digitale en usage contre la scarlatine compliquée de congestion cérébrale ; Mac-Lean, dans les rougeoles graves accompagnées de toux, de difficulté de respirer, d'une fièvre intense.
(Plus récemment, Durat, médecin à la Louisiane, a associé la poudre de digitale à celle de belladone pour obtenir la manifestation cutanée chez les enfants dont le travail exanthémateux se fait mal ou est nul ; dans les cas où il y a répercussion. Sous l'influence du traitement (toutes les heures un paquet contenant 3 centigr. de poudre de belladone et 5 centigr. depoudre de digitale), il se produit une éruption artificielle favorable.
L'une où l'autre plante, employée isolément, est bien moins héroïque)<ref>''Journal de médecine et de chirurgie pratiques'', 1861, p. 407.</ref>.
Reil (''in'' Giacomini) loue beaucoup la digitale contre les fièvres qui sont accompagnées d'une surexcitation très-prononcée du système circulatoire. J. Frank la préconise aussi dans le traitement des fièvres accompagnées d'éréthisme et de chaleur brûlante. Haase l'a prescrite contre les fièvres angioténiques. Currie, Thomas, Rasori, Clutterbug, l'ont proposée contreles fièvres continues.
(Depuis ces derniers temps, surtout en Angleterre, on emploie la digitaline dans la période d'éréthisme de la fièvre typhoïde et dans toutes les maladies inflammatoires.)
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les mains de Dawis, Graffenauer, Girard, Bouillaud. Ce dernier (I)<ref>''Clinique médicale de l'hôpital de la Charité'', 1847, t. III, p. 236.</ref> a traité avec succès, dans son service, quarante à cinquante cas de fièvres intermittentes par la digitale. Le rapport de ce médecin à l'Académie de médecine (2)<ref>''Bulletin de l'Académie de médecine'', 4 février 1854, t. XVI.</ref> constate que la propriété antipériodique se retrouve dans, la digitaline.
(Dans sa remarquable étude clinique (3)<ref>''Bulletin de thérapeutique'', 1862, t. LXII, p. 193.</ref>, Hirtz, analysant les travaux de Traube, de Kulp, de Heise, sur l'emploi de la digitale dans les phlegmasieset les fièvres, et les contrôlant par des expérimentations nombreuses, aétabli les propositions suivantes : la digitale agit dans les pyrexies inflam-matoires inflammatoires en s'attaquant à l'élément fièvre, c'est-à-dire en abattant la circula-tion circulation d'abord, et secondairement la température. Elle lui paraît naturelle-ment naturellement indiquée dans les inflammations où dominent la chaleur et la fréquencedu pouls avec intégrité des fonctions cérébrales et digestives ; et particu-lièrement particulièrement dans les phlegmasies thoraciques parenchymateuses et séreuses.C'est à l'infusion que les Allemands et Hirtz ont eu recours) (de 0.50 à1.00 sur 100).
La digitale a été recommandée par un grand nombre de praticiens dans-les hémorrhagies actives, notamment dans l'hémoptysie. Jones, Ferriar,.YoigtelVoigtel, Richter, l'ont vantée contre toute perte de sang. Thomas en a re-tiré retiré des. avantages tels, qu'il croit superflu d'avoir recours à tout autremoyen. Warburg loue son usage dans l'hématémèse et dans la métror-rhagiemétrorrhagie, où elle a été également préconisée par Hecker, par Cany et parBurns. Ge dernier la prescrit combinée au camphre et prétend qu'elle estun excellent remède pour prévenir l'avortement. D'après Clarion, la digitaleconvient dans l'épistaxis qui survient chez les personnes affectées d'hyper-trophie hypertrophie du coeur. Tommasini assure en avoir obtenu des succès prodigieuxdans plusieurs cas d'épistaxis graves. Drack s'est servi avec succès de la di-gitale digitale pour combattre les hémoptysies les plus alarmantes. Ce médicament,selon J. Frank, convient dans la métrorrhagie avec mouvement rapide desartères et dans l'hémoptysie.
Howship Dickenson a employé le même traitement dans un grand nombre-d'hémorrhagies utérines. Toutes les fois que la perte n'était pas liée à. une-lésion organique, elle a été constamment arrêtée chez toutes les malades,dans un espace de temps plus ou moins rapide, suivant l'élévation des dosesdu médicament. A la dose de 30 à 45 gr. d'infusion de digitale, administréetrois ou quatre fois par jour, l'écoulement sanguin ne s'est jamais prolongéau delà du deuxième jour; à doses plus faibles, il n'a jamais continué au delàdu quatrième jour. Dans les hémorrhagies utérines liées à une lésion orga-niqueorganique, le remède est moins sûr et ses effets ne sont souvent que momen-tanésmomentanés; mais employé pendant un temps plus long que dans les pertes essen-tiellesessentielles, il reste encore un des plus efficaces contre cet accident. Pendant letraitement, les malades ont été mis à l'usage du vin et d'un régime ana-leptiqueanaleptique. Howship Dickenson n'attribue pas les effets qui s'observent aprèsl'ingestion de la digitale, dans les cas de métrorrhagie, à une action sédativesur le système circulatoire, mais bien à une action spéciale, en vertu de la-çpielle laquelle la contractilité musculaire de l'utérus est plus ou moins sollicitée.
(Nous trouvons dans le Journal de médecine de Bruxelles (juillet 1859) un-cas relaté par Decaisne, de métrorrhagie à l'époque des règles, entretenueVf par des fongosités utérines, résistant à l'ablation et à des cautérisations, etcédant à l'emploi de la digitaline.)
La teinture alcoolique de digitale, à la dose de 1 à 2 gr. et plus, progres-sivementprogressivement, associée à 4 gr. de nitrate de potasse dans 220 gr. d'eau distillée:
ÊJ unique médicale de l'hôpital de la Charité, 1847, t. III, p. 236.____________________ r« D H • de l'Académie de médecine, 4 février 1854, t. XVI.W vuuetm de thérapeutique, 1862, t. LXII, p. 193.downloadModeText.vue.download 421 sur 1308<references/>
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de laitue, donnée par cuillerées d'heure en heure, m'a parfaitement réussi
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