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Digitale (Cazin 1868)

55 octets ajoutés, 24 août 2016 à 14:14
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« Il n'est pas rare, disent Trousseau et Pidoux, de voir des malades qui, à la suite d'attaques de goutte imprudemment traitées par les pilules de Lartigue, le sirop de Boubée, l'eau de Vichy trop longtemps continuée, les purgatifs drastiques, finissent par tomber dans une cachexie déplorable, accompagnée d'oppression habituelle, d'infiltration des extrémités inférieures, d'obscurcissement de la vue, etc., etc. Cet état si grave et si ordinairement irrémédiable peut pourtant être utilement traité par l'infusion de digitale, successivement portée jusque-là, qu'elle cause de légers vertiges, et continuée pendant plusieurs mois, en même temps que, tous les trois ou six jours, le malade prend 8 gr. de bon quinquina calysaya délayés dans de l'infusion de café. »
Considérant la digitale comme un contro-stimulant de premier ordre, on a été conduit à l'employer dans les inflammations. Rasori et Tommasini disent en avoir obtenu les plus grands succès dans les maladies inflammatoires les plus graves, et notamment dans la pleurésie et la pneumonie. Ils portaient la dose de cette plante en poudre de 1 à 2 gr. par jour habituellement, et dans quelques cas à 4, 6 et 8 gr. Beddoes<ref>Cité par Bidault de Villiers : ''Essai sur les propriétés médicales de la digitale'', 2e édit., 1812.</ref>, qui a exagéré les propriétés de cette plante, a cru néanmoins devoir signaler les dangers auxquels expose l'abus qu'on peut en faire. « Si quelqu'un était assez fou, dit-il, pour négliger la ressource presque certaine qu'offre la lancette dans la pleurésie, en faveur de la vertu sédative de la digitale, il augmenterait la maladie s'il se bornait à des doses modérées. Si, voulant associer divers agents thérapeutiques, il faisait en même temps des saignées copieuses, sa pratique ne serait pas rationnelle, le bien-être produit par la phlébotomie pouvant masquer les mauvais effets causés par le remède. » Cependant nous ne devons pas laisser ignorer que Tommasini<ref>''Bibliothèque thérapeutique'' de Bayle, t. III, p. 99.</ref> employa la digitale avec avantage dans un cas de pleurésie où les saignées lui avaient paru inutiles, et que Mac-Lean<ref>''In'' Bidault de Villiers, p. 19, 21, 87.</ref> cite un cas à peu près semblable. J. Frank a proposé la digitale en décoction, unie au nitrate de potasse (1 à 2 gr. de feuilles dans 650 gr. d'eau réduits à 500 gr., avec addition de 4 gr. de nitre, 30 gr. de sirop simple), dans le traitement de la pneumonie. Borda, Fansango, Currie, Cuming, Dierbach, Robert Thomas, etc., considèrent aussi cette plante comme un des agents hyposthénisants les plus propres à combattreles phlegmasies.
Barbier<ref>''Journal des connaissances médico-chirurgicales'', juin 1854.</ref> dit avoir employé avec succès la digitale associée à l'oxyde blanc d'antimoine dans le traitement de la pneumonie. Nous devons dire que ce médecin a une répulsion telle contre la saignée, qu'il ne saigne jamais, malgré les instances des malades ou des assistants. La digitale peut remplacer, selon Duclos, de Tours<ref>''Bulletin de thérapeutique'', 1856, t. LI.</ref>, les préparations autimoniales dans le traitement de la pneumonie. Les effets de cette plante sont : 1° une action résolutive sur l'organe pulmonaire malade ; 2° un ralentissement notable du pouls ; 3° l'intensité de l'action sudorifique. Duclos préfère à toutes les autres préparations de la digitale son extrait hydro-alcoolique. Il le donne à des doses progressivement croissantes, en commençant par 20 à 30 centigr., et en augmentant tous les jours de 10 centigr. jusqu'à la dose
Chez les sujets vigoureux, à tempérament sanguin, une ou deux saignées du bras sont nécessaires au début de la maladie, surtout quand la réaction fébrile est intense, le gonflement articulaire considérable et les douleurs très-vives.
Shot et Dierboch employèrent la digitale contre la péritonite puerpérale;(Delpech, dans son service de la Maternité de Paris, a essayé avec un certainsuccès la digitaline, que Serre avait préconisée contre les fièvres puerpé-ralespuerpérales. Les cas où elle paraît indiquée sont ceux où il y a prédominance dephénomènes généraux, et peu ou pas encore de phénomènes locaux.) Tliorn-ton Thornton et Nieman ont mis la digitale en usage contre la scarlatine compliquéede congestion cérébrale; Mac-Lean, clans dans les rougeoles graves accompagnéesde toux, de difficulté de respirer, d'une fièvre intense.
(Plus récemment, DurâtDurat, médecin à la Louisiane, a associé la poudre dedigitale à celle de belladone pour obtenir la manifestation cutanée chezles enfants dont le travail exanthémateux se fait mal ou est nul; dans lescas où il y a répercussion. Sous l'influence du traitement (toutes les heuresun paquet contenant 3 centigr. de poudre de belladone et 5 centigr. de
poudre de digitale), il se produit une éruption artificielle favorable.
L'une où l'autre plante, employée isolément, est bien moins hé-roïque) (1héroïque)<ref>''Journal de médecine et de chirurgie pratiques'', 1861, p. 407.</ref>.
Reil (iti ''in'' Giacomini) loue beaucoup la digitale contre les fièvres qui sontaccompagnées d'une surexcitation très-prononcée du système circulatoire.J. Frank la préconise aussi dans le traitement des fièvres accompagnée*accompagnées d'éréthisme et de chaleur brûlante. Haase l'a prescrite contre les lièvresfièvres angioténiques. Currie, Thomas, Rasori, Clutterbug, l'ont proposée contre
les fièvres continues.
(Depuis ces derniers temps, surtout en Angleterre, on emploie la digital*digitaline dans la période d'éréthisme de la fièvre typhoïde et dans toutes les maladie*maladies inflammatoires.)
Cette plante paraît avoir été efficace contre les fièvres intermittentes enlieentre ____________________  <references/>
(1) Journal de médecine et de chirurgie pratiques, 1861, p. 407.
DIGITALE POURPRÉE. , [391]
les mains de Dawis, GraffcnauerGraffenauer, Girard, Bouillaud. Ce dernier (I) <ref></ref> a traitéavec succès, dans son service, quarante à cinquante cas de fièvres intermit-tentes intermittentes par la digitale. Le rapport de ce médecin à l'Académie de méde-cine. médecine (2) <ref></ref> constate que la propriété antipériodique se retrouve dans, la digita-digitaline.
(Dans sa remarquable étude clinique (3)<ref></ref>, Hirtz, analysant les travaux deTraube, de Kulp, de Heise, sur l'emploi de la digitale dans les phlegmasies
et les fièvres, et les contrôlant par des expérimentations nombreuses, a
établi les propositions suivantes : la digitale agit dans les pyrexies inflam-
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