D'après les observations de L. Corvisart<ref>''Bulletin général de thérapeutique'', 1853, t. XLIV ; et ''Union médicale'', numéro du 21 avril 1853.</ref>, de Laroche<ref>''Bulletin général de thérapeutique'', 1854, t. XLVI.</ref>, de Brugmans<ref>''Ibid.'', 1853, t. XLV.</ref>, la digitale exerce une action spéciale sur les organes génitaux. Cette action, suivant Brugmans, est hyposthénisante. (Pour Stadion, la digitale doit, occuper le premier rang parmi les antiaphrodisiaques.)
I1 Il y a aussi à mentionner l'action altérante ou de résorption interstitielle, se manifestant par un amaigrissement rapide et le ralentissement de la nutrition, action altérante qui est pour beaucoup dans les effets de cette plante. Mon ancien collègue et ami Ferrand, dans une remarquable étude publiée dans le ''Bulletin de thérapeutique'', juin 1865, s'exprime ainsi : « La digitale doit être rapprochée des altérants. Elle va chercher dans le sein des tissus les produits épanchés pour les faire rentrer dans la circulation, dont elle accroît ainsi la tension, jusqu'à ce qu'une diacrise vienne, comme la diurèse, rétablir l'équilibre avec le taux normal de la tension vasculaire. Son action primitive serait donc cellulaire et non vasculaire. » Signalons enfin l'action sur les organes sécrétoires autres que ceux de l'urine, tels que ceuxde la sueur, de la salive, et qui, pour être plus rare, n'en a pas moins appelé l'attention des observateurs. (Stadion cite comme un symptôme caractéristique de l'usage prolongé de la digitaline une affection particulière de la muqueuse nasale se déclarant sous la forme d'un violent coryza.)
En résumé, l'action physiologique de la digitale a lieu :
Pour Beau, au contraire<ref>''Abeille médicale'', 1856, p. 33.</ref>, la digitale est un tonique spécial du cœur : c'est, suivant son expression, le quinquina du coeur. L'injection de la face, la bouffissure des paupières, le gonflement des veines jugulaires externes, la petitesse du pouls, la dyspnée, les palpitations, les congestions, etc., symptômes qui accompagnent les altérations organiques du cœur et de ses valvules, constituent, selon Beau, l'asystolie, c'est-à-dire un état qui reconnaît pour cause une insuffisance de systole, un défaut de contraction ventriculaire assez énergique pour vaincre les obstacles qui s'opposent au cours du sang. La digitale, qui calme ces accidents, n'est donc pas, suivant Beau, le sédatif, mais bien le stimulant du cœur, dont il augmente la force de contraction, et lui fait chasser des ondées complètes, régulières, moins fréquentes. Le pouls était petit, fréquent, irrégulier ; il devient fort, lent, plein et régulier ; enfin, tous les symptômes d'asystolie cessent, parce que la circulation cardiaque n'est plus enrayée. Beau administre le plus souvent la digitale sous forme d'infusion (0.20 de feuilles dans une tasse d'eau bouillante, infusées pendant dix à quinze minutes, à prendre le matin à jeun). Il seconde cette médication par un régime tonique et analeptique. Il proscrit la saignée, qui ne procure qu'un soulagement momentané, et enlève au coeur sa force de contraction, déjà trop faible ; mais il l'emploie cependant exceptionnellement dans les cas de suffocation imminente ; alors une légère émission sanguine fait gagner du temps, et permet d'administrer la digitale et d'attendre son action.
(Ferrand, que j'ai déjà eu occasion de citer, a émis sur les indications et contre-indications de la digitale des idées théoriques et pratiques empreintes d'un esprit de critique et d'un savoir profond. A ses yeux, il y a pour la digitale, dans les indications d'ordre physique, un élément très-important, c'est la tension vasculaire et l'œdème qui l'accompagne et endonne jusqu'à un certain point la mesure. « La véritable et la plus simple indication de la digitale, c'est la diminution de la tension vasculaire<ref>''In Bulletin de thérapeutique'', 30 juin 1865, p. 538.</ref>. »
Quoique l'état de tension exagérée se présente le plus souvent chez les sujets atteints de maladies du cœur, il n'y a pas alors contre-indication formelle; « car le médicament a en lui-même son correctif, et, s'il débute en exagérant la tension, il provoque bientôt la diurèse, qui, comme une soupape de sûreté, rétablit l'équilibre... » — « L'état d'œdème est la véritable indication de la digitale, en ce qu'il révèle une disposition anormale des cellules à admettre dans leur intérieur les matériaux liquides du sang... »
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avec la digitale le rhumatisme aigu, et Dawis a considéré cette plante comme un remède souverain contre la cardite. Son emploi m'a été très-utile dans le rhumatisme aigu pour prévenir, par son action ralentissante sur le cœur, la rétrocession phlegmasique du principe rhumatismal sur cet organe. L'opium, administré à l'intérieur ou appliqué sur les articulations douloureuses, favorise cette rétrocession, d'un côté par son action stimulante sur le système sanguin, de l'autre par son action locale stupéfiante. La digitale, associée au nitre, contre-balance ces effets de l'opium, et permet l'usage de ce dernier, de manière à concilier les avantages de ces agents médicamenteux sans en redouter les inconvénients. Je fais prendre d'abord le mélange de 2 à 4 gr. de nitrate de potasse et de 20 à 40 centigr. de poudre de digitale, divisé en six doses à prendre de quatre en quatre heures. J'augmente graduellement la dose de digitale, suivant l'intensité des symptômes, l'état de l'estomac, la tolérance, etc., et j'arrive souvent à 75 centigr. dans les vingt-quatre heures. Une pilule de 5 centigr. d'extrait gommeux d'opium est administrée dans l'intervalle de chaque prise de digitale et de nitre, et seulement une matin et soir dans les cas les plus simples. Lorsque l'estomac du malade ne peut supporter la poudre de digitale, je donne la teinture alcoolique de cette plante dans l'eau de laitue édulcorée, ou la digitaline en granules à dose relative et progressivement augmentée. Par cette médication, les douleurs se calment, la concentration irritative du cœur diminue, le pouls se ralentit, devient mou, régulier, développé, une diaphorèse générale s'établit et se soutient pendant tout le traitement. La guérison est ordinairement obtenue du septième au quinzième jour.
Chez les sujets vigoureux, à tempérament sanguin, une ou deux saignées du bras sont nécessaires au début de la maladie, surtout quand la réaction fébrile est intense, le gonflement articulaire considérable et les douleurs très-vives.
traitement, les malades ont été mis à l'usage du vin et d'un régime analeptique. Howship Dickenson n'attribue pas les effets qui s'observent après l'ingestion de la digitale, dans les cas de métrorrhagie, à une action sédative sur le système circulatoire, mais bien à une action spéciale, en vertu de laquelle la contractilité musculaire de l'utérus est plus ou moins sollicitée.
(Nous trouvons dans le ''Journal de médecine de Bruxelles '' (juillet 1859) un cas relaté par Decaisne, de métrorrhagie à l'époque des règles, entretenue par des fongosités utérines, résistant à l'ablation et à des cautérisations, et cédant à l'emploi de la digitaline.)
La teinture alcoolique de digitale, à la dose de 1 à 2 gr. et plus, progressivement, associée à 4 gr. de nitrate de potasse dans 220 gr. d'eau distillée:
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de laitue, donnée par cuillerées d'heure en heure, m'a parfaitement réussidans plusieurs cas d'hémoptysie grave, et principalement caractérisés parlepar le molimen hémorrhagique très-prononcé et par la fréquence du pouls. J'ai puainsi m'abstenir de saignées répétées et conserver les forces dans des cir-constances circonstances où une disposition phthisique rendait redoutable les émissionssanguines trop'abondantes. Depuis, Aran (1) <ref>''Journal de médecine et de chirurgie pratiques'', 1855, p. 404 et 405.</ref> a employé la même médicationen pareil cas, en se servant de poudre de digitale au lieu de teinture alcoo-lique alcoolique de cette plante. Le bon effet que cet habile praticien en a obtenu estune preuve de plus en faveur dé de son efficacité.
Dans les hémoptysies accompagnées de toux fréquente, surtout chez lesphthisiques, je fais prendre avec avantage, toutes les cinq ou six heures,une pilule composée de 5 à 10 centigr. d'extrait de jusquiame, et de5 centigr. de poudre de digitale.
Ourgaud (2) <ref>''Gazette de santé'', août 1828.</ref> a observé un cas d'hémorrhagie traumatique guéri par l'usagede la digitale. Dubois, de Tournay, rapporte un fait de plaie de l'arcadepalmaire superficielle où la cessation de l'hémorrhagie a été le résultai résultat del'administration d'une infusion de feuilles de digitale.
(Nous avons cité les recherches de Howship Dickenson sur l'action delàde la digitale dans les métrorrhagies ; si les expérimentations instituées par Del-pech Delpech à la Maternité de Paris (1859) sont confirmées, la digitale,-ainsi quel'avait entrevu l'observateur anglais, aurait une action directe sur l'utérus.L'administration de40 de 40 centigr. de poudre infusée dans 250 gr. d'eau, ondeou de 15 à 20 gouttes de teinture, provoque les contractions les plus vives lors-qulorsqu'il y a inertie, et détermine l'expulsion de caillots. Quand le travail stralentît se ralentit par' paresse de l'organe, la digitale ranime- les contractions. Espé-rons Espérons que de nouvelles observations viennent établir, dans ces cas, la com-plète complète activité et la spécificité de la plante qui nous occupe.)
"Withering. , Er. Darwin, Fowler, Ringlake, Beddoes, Drake, Barr, de Bir-minghamBirmingham ; Mosmann, de Bradford; Ferriar, Mac Lean, Brée, Magennis, etc.,citent de nombreuses cures de phthisie opérées à l'aide de la digitale. Bed-does (3) Beddoes<ref>''On consumption, digitalis and scrofula'', 1801.</ref> s'écrie avec enthousiasme que la digitale est le spécifique delàde la phthisie, comme le quinquina est celui des fièvres intermittentes et lemercure celui de la syphilis. « Si j'avance, dit-il, que la digitale guérittrois fois sur cinq, je pense que je reste infiniment au-dessous de ce quiest exactement vrai. » Drake (4) <ref>''A letter to doctor Reddoes on the use of digitalis in pulm. consumption'', 1799.</ref> prétend avoir eu raison de phthisies con-firmées confirmées avec expectoration purulente. Magennis (5) <ref>''The London med. and physical Journal'', t. LXV, p. 180 à 201.</ref> affirme avoir guéri qua-rante quarante phthisiques sur soixante-douze au moyen de ce médicament. «Ces« Ces proportions, dit Bayle (6)<ref>''Bibliothèque thérapeutique'', t. III, p. 364.</ref>, sont tellement favorables, qu'elles inspirent na-turellement naturellement de la méfiance. Cependant Magennis était un homme instruit,et le poste qu'il occupait (médecin de l'hôpital de la marine de PlymoutnPlymouth)écarte naturellement l'idée d'imposture. » Malheureusement, depuis que lediagnostic de la phthisie est devenu plus certain au moyen de l'auscultationmédiate, l'expérience n'a eu pour résultat que la presque certitude que teles auteurs que nous venons de .citer ont cru traiter la phthisie, quand ilsn'avaient affaire qu'à des catarrhes pulmonaires chroniques. Bien q«que J. Bacley et Bayle n'aient obtenu aucun résultat avantageux de la digita-Cdigitale dans la phthisie, on ne peut admettre, cependant, que les médecins?»affirment avoir réussi se soient constamment trompés sur le diagnostic*de la maladie. II est donc probable que la guéiïson guérison de plusieurs phthisies pul-monaires pulmonaires a été obtenue au moyen de la digitale.
(1) Journal de médecine et de chirurgie pratiques, 1855, p. 404 et 405.____________________
(2) Gazette de santé, août 1828.<references/>
(3) 'On consumption, digitalis and scrofula, 1801.
(4) A lelter to doctor Reddoes on the use of digitalis in pulm. consumption, 1799.[393]
(J'emploie la teinture de digitale avec succès dans le catarrhe pulmonaire chronique, surtout quand il existe, ainsi que cela a souvent lieu, une accélération marquée dans la circulation. Je m'en suis bien trouvé aussi comme moyen de ralentir autant que possible la marche rapide de certaines phthisies, et de procurer au malade quelque soulagement. A l'exemple de Mayer, j'administre 10, 15 et 20 gouttes, dans un demi-verre d'eau sucrée, d'un mélange de parties égales de teinture de digitale et d'eau distillée de laurier-cerise. Quelquefois je donne la teinture de digitale seule, et j'en élève graduellement la dose, que je n'ai cependant jamais portée au delà de 100 gouttes par jour, de peur de déterminer, par l'action répétée du médicament, des effets toxiques progressivement produits et qui éclatent ensuite d'une manière soudaine et imprévue. Cette action est surtout redoutable chez les individus dont les forces ont été en grande partie épuisées par les progrès de maladies graves, comme la phthisie, les affections du cœur, arrivées à leur dernier terme. Strohl<ref>''Gazette médicale de Strasbourg'', août et septembre 1849, p. 294.</ref> rapporte que chez une tuberculeuse d'une constitution détériorée et très-amaigrie, 5) The London medmilligr. and physical Journalde digitaline ont produit des vomissements et des vertiges suivis d'une mort prompte. Forget<ref>''Bulletin de thérapeutique'', t. LXVXXXV, p. 180 327.</ref> cite aussi un cas où la teinture de digitale fut administrée chez un phthisique au dernier degré d'épuisement, à 201dose d'abord faible, puis, vu l'absence de signes inquiétants, élevée successivement jusqu'à 100 gouttes ; mais alors le médicament ayant produit les effets d'intolérance d'une manière explosive, une terminaison fatale et immédiate est arrivée.
(6) Ribliçthèque thérapeutiqueLes malheureux phthisiques, tdéjà si tourmentés par le travail tuberculeux, ont souvent un sommeil lourd, pénible, avec rêves inquiétants ou véritables cauchemars ; ou bien le sommeil est seulement agité et nullement réparateur. IIISur cent cinquante observations recueillies par Mandl<ref>Homolle et Quevenne, ''Mémoire sur la digitaline et la digitale'', 1854, p. 364296 et 297.downloadModeText</ref>, cet état particulier de l'innervation s'est présenté dans plus de la moitié des cas, et a disparu comme par enchantement, après avoir vainement mis en usage les narcotiques, par l'emploi d'un ou deux granules de digitaline pris le soir.vue.download 422 sur 1308
On a vanté la digitale contre l'asthme et les dyspnées en général. Elle peut être d'une utilité indirecte dans ces maladies par son action sur le cœur, sur le système nerveux ganglionnaire et sur les reins. Fulding et Robert Thomas<ref>''Annales de littérature étrangère'', t. I, p. 65.</ref> l'ont employée dans le traitement de la coqueluche, contre laquelle elle paraît agir de la même manière.
DIGITALE POURPRÉELa digitale a été préconisée contre les affections scrofuleuses. C'est à Van Helmont (''in'' Murray) qu'on doit les premiers renseignements sur son emploi dans ces affections. Ce médecin conseille de faire prendre intérieurement la racine de cette plante, et de l'appliquer à l'extérieur, unie sous forme d'emplâtre à la gomme-résine ammoniaque et au bdélium. Boerrhaave en recommandait l'application extérieure dans la même maladie. Ray rapporte qu'on s'en servait déjà en Angleterre de son temps pour combattre les scrofules. Hulse prétend que la digitale, utile dans les scrofules humides ou suppurantes, ne convient point aux scrofules sèches. Meyer, Hufeland et Mossmann, affirment, au contraire, qu'elle est dans ces dernières d'une grande efficacité. Haller, en parlant de la digitale, dit : ''Nobis ignota, mihi suspecta digitalis ; lego tamen nuperum testimonium de usu decocti propter scrofulas, in desperato pene casu, diu sumpti, quod cutis per squammas deflueret''. Ce médecin rapporte des observations de scrofules dans lesquelles la digitale a été employée avec succès. 393
j'emploie la teinture de digitale avec succès dans le catarrhe pulmonairechronique^ surtout quand il existeMerz donne, ainsi que cela a souvent lieu, une accé-lération marquée dans la circulation. Je mson opuscule<ref>'en suis bien trouvé aussi commemoyen de ralentir autant que possible la marche rapide de certainesphthisies, et de procurer au malade quelque soulagement'De digitali purp. A l'exemple deflayerejusque usu in scrofulis medico, j'administre 10dissert, 15 et 20 gouttes, dans un demi-verre d'eau sucrée,d'un mélange de parties égales de teinture de digitale et d'eau distillée delaurier-ceriseinaug. Quelquefois je donne la teinture de digitale seule, et j'enélève graduellement la dose, que je n'ai cependant jamais portée au delàde 100 gouttes par jourIéna, de peur de déterminer1790.</ref>, par l'action répétée du mé-dicament, des effets toxiques progressivement produits et trois observations qui éclatent en-suite d'une manière soudaine et imprévue. Cette action est surtout redou-table chez les- individus dont les forces ont été en grande partie épuiséespar les progrès de maladies graves, comme la phthisie, les affections ducoeur, arrivées à leur dernier terme. Strohl (1) rapporte que chez une tuber-culeuse d'une constitution détériorée et très-àmaigrie, 5 milligr. de digita-line ont produit des vomissements et des vertiges suivis d'une mort prompte.Forget (2) cite aussi un cas où la teinture de digitale fut administrée chezun phthisique au dernier degré d'épuisement, à dose d'abord faible, puis,vu l'absence de signes inquiétants, élevée successivement jusqu'à 100 gouttes;mais alors le médicament ayant produit les effets d'intolérance d'une ma-nière explosive, une terminaison fatale et immédiate est arrivée.sont loin
Les malheureux phthisiques, déjà si tourmentés par le travail tubercu-leux, ont souvent un sommeil lourd, pénible, avec rêves inquiétants ou vé-ritables cauchemars ; ou bien le sommeil est seulement agité et nullementréparateur. Sur cent cinquante observations recueillies par Mandl (3), cetétat particulier de l'innervation s'est présenté dans plus de la moitié descas, et a disparu comme par enchantement, après avoir vainement mis enusage les narcotiques, par l'emploi d'un ou deux granules de digitaline prisle soir. On avanté la digitale contre l'asthme et les dyspnées en général. Elle peutêtre d'une utilité indirecte dans ces maladies par son action sur le coeur,sur le système nerveux ganglionnaire et sur les reins. Fulding et RobertThomas (4) l'ont employée dans le traitement de la coqueluche, contre la-quelle elle paraît agir de la même manière.____________________
La digitale a été préconisée contre les affections scrofuleuses. C'est à VanHelmont (m Murray) qu'on doit les premiers renseignements sur son emploidans ces affections.-Ce médecin conseille de faire prendre intérieurementla racine de cette plante, et de l'appliquer à l'extérieur, unie sous formed'emplâtre à la gomme-résine ammoniaque et au bdélium. Boerrhaave enrecommandait l'application extérieure dans la même maladie. Ray rap-porté qu'on s'en servait déjà en Angleterre de son temps pour combattreles scrofules. Hulse prétend que la digitale, utile dans les scrofules humideson suppurantes, ne convient point aux scrofules sèches. Meyer, Hufeland etMossmann, affirment, au contraire, qu'elle est clans ces dernières d'unegrande efficacité. Haller, en parlant de la digitale, dit : Nobis ignota, mihi sus-pecta digitalis; lego tamen nuperum testimonium de usu decocti propter scro-/«'«s, in desperato pêne casu, diu sumpti, quod cutis per squammas deflueret.w médecin rapporte des observations de scrofules dans lesquelles la digi-tale a.été employée avec succès. Merz donne, dans son opuscule (5), trois observations qui sont loin »î rffft? médicale de Strasbourg, août et septembre 1849, p. 294. 7™ ae thérapeutique, t. XXXV, p. 327.o uomolle et Quevenne, Mémoire sur la digitaline et la digitale, 1854, p. 296 et 297.m jW<* d? littérature étrangère, t. I, p. 65.references/ ueaigitali purp. ejusque usu in scrofulis medico, dissert, inaug. Iéna, 1790.downloadModeText.vue.download 423 sur 1308>
39Zl . DIGITALE POURPRÉE.[394]
d'être concluantes : le premier malade n'a pas guéri, malgré l'emploi de ladigitale, de la ciguë, du quinquina, des antimoniaux ; et chez les deuxautres, les caractères dé de l'affection scrofuleuse ne me paraissent pas bienétablis, malgré les efforts de l'auteur.
Afin de mettre sous les yeux du' lecteur le pour et le contre, nous devonsdire que Baumes considère la digitale comme un remède antiscrofuleusantiscrofuleux d'une grande efficacité, qu'Uwins en faisait usage contre le carreau; mque Cline a guéri en peu de temps, par son application à l'extérieur, une tu-meur tumeur lymphatique considérable ayant son siège au genou; que VincentDuval mentionne quelques cas de guérison de phthisie scrofuleuse aumoyen de cette plante administrée à l'intérieur.
Pour mon compte, j'ai employé plusieurs fois la digitale, soit en poudre