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Houx (Cazin 1868)

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__TOC__

[518]

== Houx ==

Voir la page ''[[]]''


HOUX. Ilex aqmfolium. L.

- Ilex aculeata. G. BAUH. — llex aculeata baccifera. TOURN. — Aquifolimn
spinosum. LAM. — Agrifolium. DOD. — Agrifolium. PLIN.

Houx épineux, — grand houx, — housson, — gréou, — agréfous, — agriou, — garnis,
grand-pardon, — agaloussé, — bois franc.

AQUIFOLIACÉES. Fam. nat. — TÊTRANDRIE TÉTRAGYNIE. L.

Le houx, arbre toujours vert, s'offre partout à nos yeux, dans les bois,
dans les haies, etc. On en fait des palissades, des clôtures solides, etc.

Description. — Tiges de 1 mètre environ, quelquefois plus, à rameaux lisses,
souples et d'un beau vert.— Feuilles persistantes, alternes, péliolées, coriaces, luisantes,
garnies à leurs bords d'épines fortes et longues. — Fleurs petites, blanches, nom-
breuses, axillaires, ordinairement hermaphrodites, auxquelles succèdent de petites taies
sphériques, d'un rouge vif, renfermant quatre semences cannelées.

Parties usitées. — Les feuilles, l'écorce, les fruits.

Récolte. — Les feuilles de houx doivent être cueillies au moment où la floraison
commence. Elles sont d une couleur vert jaunâtre lorsqu'elles sont desséchées.

Propriétés physiques et chimiques ; usages économie»"*

•*- Les feuilles sont inodores, d'une saveur âpre et amère, désagréable. Lassaigne e
retiré : de la cire, de la chlorophylle, une matière neutre et incristallisable, noni aeco-
posable par les acides et les alcalis, mais bien par l'alcool; une matière coloran te J ai ^
de la gomme, de l'acétate de potasse, du muriate de potasse et de chaux, du suiia
du phosphate de chaux, du ligneux. Deleschamps, qui a repris ce travail, a extra'
feuilles de houx un produit auquel il a donné le nom àHlicine, et qu'il regarde ce-
lé principe actif de la plante. Ce produit est d'une couleur brune, peu foncée^u»^__

(1) Bulletin général de thérapeutique, t. XLIV, p. 387.

(2) Ed. med. Journ. et Gazette médicale de Paris, 14 mai. 1859.
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HOUX.

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rapidement l'humidité de l'air, ce qui, probablement, le rend incristallisable. Il n'est
pas généralement considéré comme un principe immédiat, mais comme un composé de
plusieurs autres, principes, parmi lesquels se trouve celui ou ceux auxquels le houx doit
ses. propriétés-physiologiques et thérapeutiques.

L'eau et l'alcool faible s'emparent des principes actifs du. houx. Avec la seconde
écorce de houx, on prépare la glu, substance molle, tenace, visqueuse, filante, peu so»-
luMedâhs'lâ salive, et agglutinant les lèvres lorsqu'on la mâche, s'épaississant par
jefroidj se.liquéfiant par la chaleur, soluble dans l'alcool et dans les huiles fixes et vola-
ffle'sj'inais très-peu dans l'eau pure.

- té bois de houx, qui est dur, solide et susceptible de prendre un beau poli, est pré--
cieuîpour les tourneurs, les tabletiers, les couteliers, etc.

PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.

i l'irfrÉniEUR. —Décoction des feuilles fraî-

;'elles'du sèches, 30 à 60 gr. par kilogramme
d'eau. '

Vin {1 djefenilles sur 24 de vin blanc), 100 à
,200 :'gr.. "..-.

Poudre,. 4 à; 12 et même 15 gr. dans l'eau ou
dans lé vin blanc.

Bïtrait, 2 à .'4 gr.

Baies,,10 à:12 comme purgatives, en macéra-
tion '.pendant douze heures.

Âi'BxïÉniEtiR. — Décoction des feuilles fraî-
ches ou sèches, en lavement, 15 gr. pour la

; quantité d'eau convenable. — Feuilles pi-
.Iées. en.;çatap!asme, etc.

ffilCIMË. —3,-6, 9 et 12 décigr., et même
' .2 gr., sous forme pilulaire comme moins

désagréable au goût.

MUtàtiàn fébrifuge. — On administre les
feuilles-de houx, dans les fièvres intermit-
tentes":' ' '

1° En décoction, à la dose de 15 gr. dans

240 à 300 gr. d'eau, réduite à moitié, pissée
et administrée en une seule fois, deux heures
avant l'accès, pendant huit, quinze jours et
même plus, lors même que la fièvre a cédé
aux. premières doses;

2° En substance, à. la dose de 4 à 12 gr.,
macérée à froid dans du vin blanc, donnée
deux ou trois heures avant l'accès, et répétée
quatre, cinq, six fois et plus, suivant les
cas;

3° En extrait, pris en nature ou so'is forme
pilulaire, dont on peut porter la dose à 6 gr.,
lorsque la fièvre persiste ;

4° En lavements, à la dose de 15 gr. de
feuilles fraîches ou sèches de houx dans une
quantité d'eau nécessaire.

Suivant Constantin, à qui ce mode d'admi-
nistration est dû, ces lavements ont l'avan-
tage de procurer des garde-robes assez abon-
dantes, sans troubles ni coliques.
Ilicine, aux doses indiquées ci-dessus, jusqu'à

la disparition complète des accès.

. L'ingestion du houx dans l'estomac, à dose thérapeutique, produit, après
huit minutes ou un quart d'heure, du malaise, quelques picotements, delà
pesanteur, et surtout un sentiment de chaleur à l'épigastre, qui bientôt
s'étend au ventre, à la pôitririe et môme aux membres. Cette chaleur, quand
elle se généralise, dure trois heures et même plus : elle se fait sentir au tou-
cher -de la peau. Le pouls reste calme. 11 n'y a pas de nausées, mais fré-
Cùemraent des coliques, bien qu'en général les selles restent dures. Si
l'estomac ..est irrité ou très-susceptible, il survient des douleurs, des rap-
pofeâcres,.des vomituritions glaireuses, etc. (Barbier),
'"febaies de houx exercent sur l'appareil digestif une excitation qui pro-
«opele vomissement et la purgation.

bès-féuilles de houx sont toniques et ont été considérées aussi comme
sûdorifiguës. On les a prescrites dans la pleurésie, le catarrhe chronique,

| variole, les affections rhumatismales. Paracelse les employait en décoc-
tion dans les affections arthritiques. Mais c'est surtout comme fébrifuges
Que tes feuilles de houx ont été préconisées vers la fin du siècle dernier,
uu^ndé^rnédecin de Dijon (1), les ayant vu employer contre les fièvres in-
rattentes .par un homme étranger à l'art de guérir, les a administrées
Je'fli^^s' ^ a raPP°rté plusieurs cas de guérison par leur emploi quand
«s tièyrés.avaient résisté au quinquina. Cependant ce fébrifuge était tombé
dàif- ukk' ?uand Rousseau (2) le soumit à de nouveaux essais et consigna,
.Sv;uii'Pémoire couronné par l'Institut, les nombreux succès qu'il en

W-0.bte.nus. Cet auteur rapporte, non-seulement ses propres observations,

'fi) Ë!r!5"Vde la Société roqale de médecine, t. IV, p. 342
lJ) «mm. Journal de médecine, 1822, t. XIV, p. 14
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520 HOUX.

mais aussi celles de Reil, de Constantin, Raymond, Delormel et Serru-
rier, etc., etc. Magendie, chargé par l'Institut de vérifier les faits rapportés
par Rousseau, a expérimenté sur treize femmes atteintes de fièvres intermit-
tentes de types divers, et avec toutes les précautions propres à s'assurer de
l'effet exclusif du médicament. Il leur a donné des feuilles de houx à la dose
de 4, 8, et même 15 gr. par jour, soit en décoction dans l'eau, soit en ma-
cération dans le vin. Toutes ces femmes ont été guéries. En général, les
accès n'ont pas cessé brusquement, comme il arrive par l'emploi des prépa-
rations de quinquina; ils se sont toujours plus ou moins prolongés; cepen-
dant dans aucun cas la fièvre n'a résisté, et a été, au contraire, guérie après
vingt jours de séjour à l'hôpital.

Les observations de Bodin (1) et Saint-Amand présentées à l'Académie
de médecine de Paris en novembre 1827, celles de Hubert (2), confirment
en tous points les faits rapportés par Rousseau et Magendie.

Les observations que nous venons de citer en faveur des feuilles de houx
employées comme fébrifuges, ayant été recueillies par des hommes dignes
de foi, sont de nature à appeler l'attention des médecins dont les efforts ten-
dent à. simplifier les moyens thérapeutiques et à les mettre à la portée du
pauvre. Les fébrifuges ne sauraient être trop nombreux, car tel d'entre eus
qui échoue dans une circonstance, réussira dans une autre où divers moyens
auront été inutilement employés.

Nous devons dire que Chomel (3), qui a répété les expériences sur la
poudre des feuilles de houx à l'hôpital de la Charité, n'en a obtenu aucun
résultat favorable. Ses conclusions sont trop opposées aux résultats que
nous venons de citer pour être adoptées sans contrôle. « Il y a lieu de
croire, disent Mérat et Delens, que l'agent thérapeutique était mauvais,
soit que les feuilles eussent été mal récoltées, mal préparées, soit que le
médicament ait été mal pris, circonstances très-fréquentes dans les hô-
pitaux.»

Je n'ai employé les feuilles de houx en poudre que dans deux cas de
fièvre intermittente. Les accès ont diminué si graduellement que je n'ai pu
leur attribuer la guérison. Je m'étais proposé de les essayer de nouveau sur
un plus grand nombre de fiévreux et d'en observer soigneusement les effets;
mais l'occasion m'a manqué depuis que j'ai quitté la campagne, où les
fièvres intermittentes se rencontrent plus fréquemment que dans les villes.

Werlhoof, Reil, E. Rousseau, ont employé avec succès les feuilles de houx
dans les affections rhumatismales.

Dodonée, qui, comme tous les humoristes de son temps, attribuait i
chaque purgatif une action spéciale, regardait les baies de houx comme
propres à évacuer les matières pituiteuses. Ces baies, que j'ai administrées
deux fois, produisent à peu près le même effet que celles de nerprun, et
peuvent être employées dans les cas où ces dernières sont indiquées;
cependant je les crois un peu plus acres. Quelques auteurs ont vante la
décoction de la racine et de l'écorce intérieure de la tige contre les toux
opiniâtres. r .

On considère dans nos campagnes les feuilles de houx pilées et appli-
quées fraîches, comme un puissant résolutif dans les tumeurs blanches, les
engorgements scrofuleux, l'oedème, etc. Je n'ai pas eu l'occasion de venue
cette propriété. ,

La glu a été recommandée dans plusieurs ouvrages de matière medica
comme émolliente, maturative, résolutive.

(Dioscoride recommandait contre les brûlures de la glu trempée en eu

(1) Gazette médicale, 1831.

(2) Revue médicale, décembre 1835.

(3) Académie de médecine, séance du 19 janvier 18C0.
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HYSSOPE. 521 :

èaude- .Elle remplissait les mêmes indications que, de nos jours, le col-

lodion.)

. (L'iaciNB, en l'absence de toute matière tannante, peut raisonnablement
être considérée comme représentant l'activité du houx; elle peut donc rem-
placer la poudre des feuilles; la facilité plus grande de son administration
constitue un avantage en sa faveur. Bertini, s ins vouloir la comparer au
quinquina età ses dérivés, croit cependant qu'elle doit leur être préférée
dans.certains cas de fièvre légitime et simple, surtout chez les sujets irri-
tables) (1). ■

:$fM}te médicale de Montpellier, 1845.

[[Catégorie:Cazin 1868]]
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