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Arum (Cazin 1868)

28 octets ajoutés, 29 janvier 2013 à 17:55
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(L’usage de l'arum dans les affections chroniques des voies respiratoires trouve une consécration dans, celui que les praticiens américains font de l’arum triphyllum.)
J’ai administré la racine d'arum, dans l'asthme humide, la cachexie suite de fièvres intermittentes prolongées, l'hydropisie, comme purgative et diurétique. Je commençais par la dose de 2 à 3 tram. en poudre dans de la tisane d'orge ; j'étais souvent obligé de diminuer cette dose pour l'augmenter graduellement. J’ai aussi donné avec avantage le suc exprimé à la dose de i 1 à 2 gram. étendu dans une solution mucilagineuse un peu aromatisée. Lewis, qui a administré ce suc avec succès dans l’hydropisie, l'enveloppait de mucilage, et le donnait sous forme d’é mulsion d’émulsion depuis 30 centig. jusqu’à 1 gram. 30 50 centigrammes.
Bergius et Gilibert prétendent avoir guéri avec l’arum des fièvres intermittentes et des céphalées gastriques rebelles.
Willis employait dans les affections rhumatismales la racine fraîche d’arum en émulsion avec de la gomme, le blanc de baleine, etc. Hooper prescrit contre le rhumatisme chronique la poudre de racine d’arum à la dose de 50 cent, dans du vin blanc d'Espagne, trois fois par jour. Voici ce que dit, au rapport de Bulliard, l’auteur d’un ''Traité de médicaments simples '' : « J’ai éprouvé d’heureux effets de l'usage de cette racine dans le traitement des douleurs du rhumatisme, surtout quand elles étaient fixes et situées profondément. En pareil cas j'ai j’ai fait prendre depuis dix grains jusqu'à un scrupule de racine fraîche d’arum, deux ou trois fois par jour; elle s'avalait en bol ou en émulsion, jointe à des substances huileuses et mucilagineuses qui empêchaient que son âcreté et son irritation ne se fissent sentir vivement et ne produisissent sur la langue une impression douloureuse. En général, elle occasionne par tout le corps une légère agitation, avec picotement, et quand le malade se tient chaudement au lit, elle cause des sueurs abondantes. »
A l’extérieur, les feuilles fraîches piléés, ou la racine récente coupée en tranches minces, appliquées sur la peau, y produisent un effet rubéfiant et vésicant. J'ai souvent employé ce vésicatoire, parce que je l'ai toujours trouvé
(1) ''Revue de thérapeutique médico-chirurgicale'', t. IDrI<sup>er</sup>, p.-157. '
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sous la main pendant la belle saison. (Les campagnards appliquent sur le col dans les inflammations de la gorge un cataplasme de racines de fouetgouet, réduites en pulpe grossière. Matthiole recommande le suc qu’on en exprime comme caustique sur les polypes nasaux. Albrecht (1) a vu au Japon employer contre l'acarus l’accrus de la gale une variété d'arum d’arum mal déterminée. Hme Il me semble que l'application l’application de ce remède pourrait avoir plus d'un inconvénient si l’on tentait de suivre l'exemple des Japonais avec notre arum.) Un mélange de feuilles d’arum et d'oseille, cuites sous la cendre dans une feuille de choux, et incorporées avec du saindoux, m’a souvent servi comme maturatif sur les abcès froids, les tumeurs scrofuleuses ouvertes, mais encore engorgées dans leur voisinage, dans tous les cas où il fallait animer des tissus tuméfiés, soit cellulaires, soit glanduleux. L’oseille, mitigeant l'action de l’arum, empêche la vésication et borne cette action à un effet puissamment résolutif, stimulant et détersif. Quand ce mélange est fait avec les feuilles fraîches pilées dans un mortier, il est plus actif et convient surtout pour dissiper les engorgements oedémateuxœdémateux, l’hygroma, etc. 11 Il peut, dans beaucoup de cas, remplacer comme résolutif les préparations d’iode, dont le prix, quand l’usage doit en être longtemps continué, est trop élevé pour l’ouvrier des campagnes.
J’ai détergé promptement des ulcères atoniques, scorbutiques ou scrofupeuxscrofuleux, par l'application l’application du suc des feuilles et delà racine de laracine d'arum ; son action est très-énergique et change le mode d’irritation des parties affectées. Une suppuration de bonne qualité a lieu, et une cicatrisation solide s’opère peu à peu. Un cas très-curieux, pour lequel j’ai été consulté en 1848, mérite d'être rapporté.
Géneau, âgé de sept ans, habitant Samer, bourg avantageusement situé et très-salubre, constitution grêle, tempérament éminemment lymphatique, ayant eu des croûtes de lait pendant sa première et sa seconde dentition, était atteint depuis dix-huit mois environ d’une tumeur blanche à l’articulation huméro-cubitale gauche, contre laquelle on avait employé des frictions avec la pommade d’iodure de potassium iodurée, et le vésicatoire ; à l'intérieur, la décoction de houblon et l'huile de foie de morue. Ce traitement, irrégulièrement suivi, fut abandonné à cause de l’indocilité de l’enfant. On s’en tint seulement à l'entretien d'un vésicatoire occupant la moitié externe de la tumeur. Quand je vis ce malade, à la fin d’avril 1848, la tumeur blanche était très-volumineuse ; elle occupait toute l’articulation, qui était immobile et en demi-flexion. Un fondus de la grosseur du poing s'était développé sur toute l’étendue du vésicatoire, qui, négligé, pansé avec des corps gras, s'était ulcéré. Cette énorme hypersarcose, d’un aspect hideux , peu douloureuse, saignant au plus léger frottement, fournissait une suppuration abondante. La partie non ulcérée de la tumeur blanche était pâle, excepté au pourtour du fondus. 11 y avait pâleur du teint, amaigrissement, grande débilité; parfois irritation gastro-intestinale manifestée par la diarrhée ou la constipation, mais toujours assez bon appétit et sommeil paisible. Dunan, Courtois et Grignon, médecins à Pâmer, avaient, me dit-on, déclaré que l’amputation du bras était le seul moyen à employer. Je dois avouer que je partageais cette opinion ; mais comme les parents s’opposaient à toute opération sanglante, je proposai subsidiairement la destruction du fondus par l'application du caustique de Vienne. On demanda un délai de quelques jours. Un guérisseur de campagne fut consulté. Ce dernier conseilla l'application journalière des feuilles d’arum, broyées et réduites en.pulpe, sur toute l'étendue du fondus, et des compresses imbibées de la décoction des racines delà même plante, autour de l'articulation. L’action corrosive du suc d'arum détruisit peu à peu l'hypersarcose. La plaie, ramenée au niveau des téguments,
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