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Arum (Cazin 1868)

5 octets ajoutés, 29 janvier 2013 à 17:26
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La racine d’arum est un des ingrédients de la poudre stomachique de Birkmann et de la poudre cachectique de Duchesne (''pulvis cacheclicus Quercetani''), qui ont joui d’une grande réputation.
L'arum est un poison violent. Mâché, il est d’abord presque insipide ; mais il développe bientôt une saveur acre et brûlante ; des douleurs vives et lancinantes se font sentir dans tout l’intérieur de la bouche, auxquelles succèdent immédiatement de violentes douleurs d’estomac, des vomissements, des coliques, des convulsions, des crampes, des évacuations alvines, le refroidissement des membres, la petitesse du pouls, la rétraction des muscles, etc. Ces symptômes s’accompagnent du gonflement excessif de la langue, d'une inflammation intense de la bouche et du pharynx qui s’oppose à la déglutition, et qui rend très-difficile l'administration des remèdes. (Dans un cas publié dans la ''Gazette médicale '' de Porto (1860, n° 6), on ne put même pas introduire une sonde oesophagienneœsophagienne, tant était grande la tuméfaction des parties.) La mort, plus fréquente chez les jeunes sujets, arrive par surexcitation nerveuse ou par asphyxie.
L’empoisonnement récent réclame l'emploi des vomitifs les plus prompts. On doit se titiller Farrièrel’arrière-bouche avec les doigts pour provoquer le vomissement. Lorsque l'inflammation a lieu, il faut lui opposer les saignées générales et locales, les bains tièdes. Pour calmer les douleurs gastriques et intestinales, on aura recours aux préparations d'opium. Le vinaigre, conseillé par Vicat, serait funeste au début en dissolvant le principe vénéneux de la plante, et en la présentant à l’absorption sous une l’orme forme plus assimilable encore. Il ne doit être administré que plus tard, lorsqu’à la réaction ont succédé les signes de stupeur et de narcotisme, et encore vaut-il mieux alors employer les stimulants généraux, l’opium, les révulsifs à l'extérieur. Lorsque la langue est tellement gonflée que la déglutition est devenue impossible, il faut la scarifier.
Pour faire cesser les violentes douleurs de la bouche, résultant de l’arum simplement mâché, on a conseillé l’huile d'olives ou d'amandes douces, ou l'oseille, moyens presque toujours insignifiants.
La racine d'arum, seule partie usitée autrefois, est à tort négligée aujourd’hui dans la thérapeutique, où la mode exerce son empire comme sur tant d'autres choses. Elle est regardée, par les auteurs qui en ont parlé, comme incisive, résolutive, expectorante, purgative. Les anciens, et surtout Dioscoride, recommandaient la racine de pied-de-veau dans l’asthme et les affections chroniques des organes respiratoires. Antoine Constantin, médecin provençal, à l’imitation de Mesué conseille aussi dans ces cas des potions ou des pilules d’arum avec le jus d’origan, d'absinthe ou de sauge. Celle composition, dit-il, à la dose de quatre scrupules, purge efficacement et sans violence. Les moyens employés dans ces formules pour corriger le principe trop actif de la racine d’arum administrée à l'état frais sont à remarquer.
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Us [99]Ils viennent à l'appui de l'opinion émise par Martin Lauzer (1) sur l'efficacité présumée des huiles essentielles de thym ou de menthe dans l'empoisonnement Causé causé par cette plante.
Gesner dit avoir guéri trois hommes et une femme atteints de phthisie commençante, » et en avoir soulagé plusieurs autres en leur administrant l'extrait vineux des feuilles et des racines de cette plante, en parties égales. L'effet de ce remède était de produire des expectorations abondantes. Hortous Hortius rapporte l’observation d'un enrouement très-invétéré guéri au moyen d’un looch composé de poudre de racine d'arum mêlée avec du sucre candi et un sirop approprié.
J’ai fait cesser en dix jours une bronchorrhée chez un cultivateur qui en était atteint depuis un mois, par suite d’une bronchite aigùe, en administrant trois fois par jour 1 gramme de racine de cette plante mêlée en forme d’életuaire avec q. s. de miel. Je l’ai employée aussi avec succès chez un enfant de trois ans, atteint d’une coqueluche qui menaçait de se terminer par une pneumonie chronique. Je faisais prendre 30 centig. de cette racine pulvérisée trois fois par jour, et ensuite cinq fois. Elle produisait quelquefois le vomissement, et toujours quelques évacuations alvines. Après douze à quinze jours de son usage, la guérison était complète. Dans d’autres cas, je l'ai associée à la poudre de racine de belladone. Son effet me paraissait analogue à celui de l’ipécacuana, qu’elle peut, je crois, remplacer comme expectorante, ayant là même action sur les muqueuses bronchique et gastrique. Je n’employais que la racine de l'année.
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