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'''Parties usitées.''' — Les feuilles et les racines.
'''Récolte.''' — On récolte cette plante dans le mois de juin. Après l'avoir mondée et disposée en guirlandes, on l'expose au séchoir. Elle perd de ses vertus par la dessiccation ; toutefois, desséchée avec soin et ayant conservé une belle couleur verte, elle garde ses propriétés âcres et narcotiques pendant longtemps. Elle est plus active dans le Midi que dans le Nord, à l'état sauvage qu'à celui de culture, recueillie dans les pays montagneux que dans les contrées basses et humides. L'aconit des montagnes de la Suisse doit être préféré. [La racine d’aconit doit être récoltée à l'automne, on la lave pour la débarrasser de la terre et on la fait sécher à l'étuve ; on la conserve dans un endroit sec et à l'obscurité. Il est peu de plantes sur les propriétés desquelles la culture, le climat, le choix des espèces aient plus d'influence d’influence que l'aconit; il faut toujours repousser les espèces cultivées. D’après Schroff, de Vienne, qui a fait de belles recherches sur les aconits en 1862, ils devraient être classés par rang d’activité dans l’ordre suivant : 1° l’''Aconitum ferox'' ; 2° l’''A. napellus'' et ses sous-espèces ou variétés ; 3° l’''A. neomontanum'', l’''A. tauricum'' et l’''A. variabile'' ; 4° les ''Aconitum variegatum, cammarum, paniculatum'' et ''anthora.'' Les jeunes pousses de l’''A. lycoctonum'' sont inoffensives ; Linné dit qu'elles sont mangées par les Lapons. Les racines, au contraire, se rapprochent par leur activité de celles de l’''A. ferox Wallich'' qui croît sur l'Hymalaya, dont on trouve la racine dans le commerce ; elle renferme en moyenne deux fois plus de principe actif que l'aconit napel.]
'''Propriétés chimiques.''' — Steinacher, Braconnot, Pallas, Peschier, Geiger et Hesse, ont publié leurs analyses sur divers aconits. [Brandes en isola le principe actif, il le nomme aconitine, mais c'est Hesse qui, en 1833, l'obtint à l'état de pureté plus grande ; elle a été étudiée par Geiger, Berthemot, Stahlsmidt, Morson, Planta, Liégeois, E. Hottot, etc. Selon Stahlsmidt, l’aconitine peut être représentée par C<small><sup>60</sup></small> H<small><sup>47</sup></small> O<sup><small>14</small></sup> Az. D’après les recherches récentes de Morson, l’aconitine est mélangée quelquefois avec une substance étrangère moins active qu’il désigne sous le nom de ''napelline'' ; quand à l’''aconelline'', découverte par G. et H. Smith et qui présenterait tous les caractères de la nicotine, son existence nous paraît très-douteuse.
Teinture avec feuilles fraîches, alcoolature (1 sur 1 d’alcool à 33 degrés), 25 centigr. à 1 gr. 50 centigr.
[On a proposé de faire l'alcoolature d'aconit avec parties égales de suc frais et d'alcool à 88 degrés ; mais il vaut mieux faire agir le même alcool et dans les mêmes proportions sur les feuilles fraîches contusées. Passer, exprimer et filtrer après huit jours. Bouchardat propose de faire l'alcoolature de racines avec parties égales. Cette préparation est très-active; elle ne doit être délivrée que sur ordonnance formelle du médecin.]
Poudre, 2 centigr. à 20 centigr.
[Les préparations pharmaceutiques de l’aconit sont très-variables dans leur composition et dans leurs effets ; les plus fidèles sont l’extrait alcoolique et l’alcoolature ; l'extrait alcoolique de la racine est le plus actif, puis vient l'extrait alcoolique du suc, enfin l'extrait aqueux, celui du Codex, qui l'est très-peu ; selon M. Hirtz, l’action de l’extrait de racine d’aconit est à celle de l’extrait des feuilles :: 25 : 1.]
Il est toujours prudent de ne commencer l’usage de cette plante que par des quantités très-faibles, surtout si on ne connaît pas le degré d'activité de la préparation. On peut arriver, pour l’extrait aqueux, à la dose de 20 centigr. par jour et même davantage. (Quardi en a donné jusqu'à 15 centigr. et Borda jusqu'à 30 centigr. en vingt-quatre heures dans les maladies inflammatoires. La poudre de la racine peut se donner, dans la plupart des cas, à la même dose que l'extrait. On peut aussi, à l'exemple de Stoerk, donner l'extrait en poudre en le triturant avec une grande quantité de sucre. L'extrait préparé à grand feu est souvent carboné , noir et peu actif ou même inerte (1). Préparé au bain
(B. ''Effets généraux.'' L'aconit, comme toutes les plantes vénéneuses, a des effets gradués, selon les doses.
A dose modérée (de 50 centigr. à 1 gr. 50 centigr. d’alcoolature), phénomène de non-tolérance de la part de l’estomac ; puis, au bout d’une demi-heure environ, sensation de picotement, de fourmillement, qui, des lèvres, de la langue, s'étend s’étend au cou, à la face et graduellement à toutes les parties du corps (Hirtz) ; la sensibilité cutanée devient obtuse, l'action musculaire difficile; la respiration, laborieuse, diminue de rapidité (de 18 inspirations par minute, nombre normal, à 13 ou 14) ; le pouls éprouve d'abord une certaine accélération, et descend de 75 à 66 et à 56, suivant les doses employées, et cela au bout d'une heure environ après l'ingestion du médicament. A ce moment, les sens perdent leur activité et la netteté de leurs impressions. Le sujet éprouve un sentiment de lourdeur et une grande propension au sommeil, sans que pour cela il perde connaissance; les extrémités sont le siège d’un froid marqué et d'un d’un frissonnement très-désagréable ; puis, après trois ou quatre heures de cet état, peu à peu les choses rentrent dans l'ordre ; le picotement persiste assez longtemps.
A dose toxique, les phénomènes que nous venons d'esquisser s'exagèrent, prenant une gravité et une marche proportionnelles à la quantité de poison ingérée, au mode d'administration (dose toxique prise graduellement ou d'un seul coup), et aussi à la susceptibilité individuelle.
Pâleur, peau froide, sueurs générales, céphalalgie compressive, vertiges ; nausées, vomituritions, vomissements; prostration extrême, pouls filiforme, quelquefois irrégulier, tantôt très-lent (de 36 à 40 plus.), tantôt plus accéléré (90). Respiration difficile, inégale, suspirieuse. Voix éteinte ; dans ces cas, la vie peut encore être conservée ; dans les cas plus graves, perte des sens, forte dilatation des pupilles, paralysie des extrémités, puis immobilité complète, qui n’est troublée que par de légères convulsions ; pouls imperceptible ; respiration rare et entrecoupée. Mort, tantôt par syncope, tantôt par asphyxie.)
(Consultez, pour plus amples détails, Fleming, ''An inquiry into the physiol. and med. properties of the aconit.'' Lond., 1843 ; Lombe Atthill a publié, ''in Dublin quarterly Journ. of med. sc'', Aug. 1861, une observation très-détaillée et qui reproduit bien le tableau de tous les symptômes propres à l'empoisonnement par l'aconit.)
(Lorsque l’on a pratiqué l’autopsie d’individus ayant succombé, on a trouvé le ventre ballonné, la face tuméfiée, les extrémités plus ou moins cyanosées ; le tube digestif enflammé ; les vaisseaux veineux, les poumons et les vaisseaux des membranes du cerveau gorgés de sang ; les grandes cavités séreuses ont quelquefois été rencontrées le siège d'épanchement. Nous ne connaissons pas d’empoisonnement criminel par l'aconit ; c'est toujours par mégarde ou par erreur que pareil accident a eu lieu.)
[D'après E. Hottot (1), le tannin (2), et surtout l'iodure iodure ioduré de potassium, en solution très-étendue, peuvent être regardés comme les contrepoisons de l'aconit. On commencera le traitement en favorisant les vomissements à l'aide l’aide de boissons huileuses ou mucilagineuses; on pratiquera des frictions excitantes pour rappeler la chaleur à la peau. Les Rasoriens, qui regardent l’aconit comme hyposthénisant vasculaire, conseillent, avec juste raison, les stimulants diffusibles à l'intérieur ; tandis qu'Orfila conseille d'abord les éméto-cathartiques et les antiphlogistiques.]
(Des expériences sur les animaux ont montré l'action favorable de l'aconit comme antidote de l'empoisonnement par la strychnine. La connaissance des actions physiologiques des deux poisons la faisait assez pressentir. Une observation, publiée dans l’Amerl’''Amer. med. times '' (1862), relate l’heureux emploi de la teinture de noix vomique contre l’empoisonnement par l'aconit.
(Garrod (3) a tenté diverses expériences pour prouver que le charbon animal, purifié ou non, possédait une action neutralisante dans le cas d'ingestion de l'aconit. Il est bien entendu que le poison ne doit pas encore être absorbé ; c’est probablement en s'opposant à l'absorption que ce moyen réussit. Le charbon végétal reste sans effet.
Aloès……………………4 granules.
Sulfate de quinine.... 1 gramme 50 centigrammes.
Extrait de jusquiame..1 gramme.