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dont quelques-unes sont de violents poisons pour les bestiaux, peuvent, à l'état sec, être mangées par eux sans danger.
Il est donc de tonte nécessité que l'extrait de cette plante soit préparé à une basse température. Grandval (''Bulletin de thérapeutique'', 1851, p. 399'') a fait connaître, il y a six ou sept ans, un appareil qui permet l'évaporation à siccité dans le vide, non-seulement de l'extrait d'aconit, de celui de ciguë, mais de tous les extraits. Maldan, de l’hôpital de Reims, qui, sous la direction d'Andral, avait expérimenté l'extrait d'aconit dans des cas très-nombreux, à des doses élevées, et avec des résultats presque négatifs, a constaté l'action énergique des extraits d'aconit et de ciguë préparés à l'aide de l'appareil de Grandval. Celui de Berjot, qui évapore aussi dans le vide, produit les mêmes effets.
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névralgies par la teinture d'aconit; dix-spet ont guéri radicalement, treize n'ont obtenu qu'un soulagement momentané. Sur quarante-deux cas de douleurs dentaires traitées par le même médicament, soit en frictions sur les gencives, soit en l'introduisant dans la cavité de la dent malade, il y a eu vingt-sept guérisons immédiates, sept soulagements, et neuf résultats nuls. Dans la migraine, ce médicament lui a procuré dix cas de guérison sur quinze. Malgaigne (1) a employé l’extrait d'aconit contre la névralgie du col utérin. N'ayant retiré aucun avantage de l'aconit indigène, il se servit de l'aconit provenant des montagnes de la Suisse, qu'il tenait de Koreff. Il le fit administrer à la dose de 5 à 10 centigr. dans 125 gr. de julep gommeux, à prendre par cuillerée à bouche de deux heures en deux heures. Trois femmes en traitement pour des engorgements du col utérin avec névralgie ont pris cette potion; l’une d'elles d’elles avait des douleurs dans le ventre et dans le sein droit. Ces douleurs ont cessé immédiatement. Dans les autres cas, la névralgie a perdu seulement de son intensité. Eades (2) a guéri plusieurs névralgies en appliquant sur la partie malade des linges imbibés d'un liquide préparé avec 16 gr. de teinture d'aconit et 120 gr. d'eau de rose. La plante appliquée fraîche m'a m’a quelquefois réussi pour apaiser des douleurs que rien ne pouvait calmer; mais continuée, cette application peut rubéfier la peau.
D'après Teissier, les névralgies récentes cèdent surtout à l'aconit; dans les névralgies invétérées, il calme seulement la douleur. Les faits que j'ai observés confirment cette opinion,
Arran (3) a employé avec succès l'extrait d'aconit à haute dose dans le traitement des névralgies faciales périodiques, lesquelles sont quelquefois rebelles au sulfate de quinine. Dans le cas le plus remarquable, chez un homme de cinquante-trois ans, qui avait été atteint à trois reprises différentes d'une d’une névralgie faciale sus-orbitaire, les douleurs étaient parfaitement réglées dans leur retour, et tellement intenses que le malade restait immobile, l'oeil droit à demi fermé et larmoyant: des irradiations douloureuses se répandaient avec élancements dans toute la tête et notamment dans la face et les dents. L'extrait d'aconit, donné dès le premier jonr, à la dose de 8 pilules de 5 centigr., une de trois heures en trois heures, dans les vingt-quatre heures, et ensuite augmentée graduellement jusqu'à 12 pilules, fil disparaître les accès dans l'espace de cinq jours (4).
Un cas semblable s'est offert tout récemment à mon observation chez une dame écossaise. Mme Fordyce, âgée de soixante-trois ans, d'une constitution grêle, d'un tempérament nerveux, ayant été, à diverses époques, atteinte de névralgie. Prise au mois d’avril 1855 d’une violente douleur sus-orbitaire du côté droit, elle réclama mes soins. Celte névralgie commençait périodiquement tous les jours à midi, augmentait peu à peu d'intensité, devenait intolérable vers cinq heures, et ne cessait que dans la nuit. J’avais inutilement administré le sulfate de quinine (qui, dans les attaques précédentes, avait guéri Mme Fordyce), le valérianate de quinine, le cyanure de potassium, la belladone à l’intérieur et à l'extérieur, l'hydrochlorate de morphine, lorsqu'au bout de douze jours, me rappelant les heureux effets obtenus par Aran, j'eus recours à l'extrait d'aconit. J'en fis prendre d'abord 2 centigr. 1/2 en pilules, de deux heures en deux heures, dans l'intermission. Le soulagement fut peu sensible. Le lendemain je portai la dose à
Appelé le 17 janvier 1855, je trouve le malade dans l’état suivant : amaigrissement considérable, face cachectique, infiltrée, teint plombé, yeux ternes ; pouls faible, à 78 pulsations, non fébrile ; peau sèche, aride, rarement chaude ; langue épaisse, couverte d’un enduit blanchâtre ; inappétence, constipation souvent opiniâtre, point de soif ; sommeil pénible, souvent interrompu ; accablement moral, découragement causé par la perte, dans l’espace d’un an, de seize chevaux atteints de morve ou de farcin, et surtout par la crainte de laisser dans la misère sa femme et ses enfants.
Sur le dos du pied gauche se trouve un ulcère profond, traversant presque de part en part cette partie, entre le troisième et le quatrième os métatarsien, ayant 5 cent. de longueur sur 3 cent. de largeur, et se terminant en entonnoir vers la plante du pied. Les bords de cet ulcère sont taillés à pic, un peu renversés, indurés comme dans le chancre vénérien ; le fond est mamelonné, recouvert, dans des sillons irréguliers, d'une couche blanchâtre , membraniforme , épaisse. La suppuration , abondante , souvent sanieuse, exhale une odeur ‘'sui generis'' rendue insupportable par le réduit obscur et non aéré dans lequel Lefèvre est constamment couché, et qui forme un véritable foyer d'infection.
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Du reste, l'état général du malade est beaucoup plus satisfaisant. Ses forces et son embonpoint reviennent rapidement; il continue l'usage l’usage de l'huile de foie de morue à la dose de cinq à six cuillerées à bouche par jour, et celui des pilules seulement quand la constipation l'y oblige.
Nous sommes arrivés à la mi-juin : l'ulcère du pied, amené peu à peu à l'état de plaie simple, est presque guéri, et la tuméfaction de cette partie étant tout à fait dissipée, le malade prend un peu d'exercice; mais il ne peut encore supporter la moindre fatigue sans éprouver un grand malaise. La tumeur du mollet, ne présentant aucune amélioration, vient attester la persistance de l’affection farcineuse chronique, ce qui m'engage à tenter l'emploi de l'aconit napel, préconisé comme propre à combattre la pyohémie.