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‘''Amygdalus saliva et sylvestris''. BAUH. — ''Amygdalus sativa fructu majore.'' T.
_ [Réveil emploie avec succès, dans les migraines et dans tous les cas où il s’agit de calmer des douleurs vives, des cataplasmes préparés avec de Feau l’eau tiède et de la ''farine de tourteau d’amandes amères''. Ces cataplasmes appliqués tièdes sont très-légèrement rubéfiants; mais ils deviennent bientôt sédatifs et calmants.]
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<center>'''AMANDIER.''' Amygdalus communis. L.
ROSACÉES. — AMYGDALÉES. Fam. nat. — ICOSANDRIE MONOGYNIE. L.</center>
L'huile essentielle d'amandes amères est beaucoup plus active. Davies (4) a fait périr un serin en deux minutes en lui déposant dans le bec une goutte de cette huile. La même quantité, mise dans la bouche d’une grenouille, causa immédiatement des accidents nerveux graves, et ce reptile n’échappa à la mort qu'en se plongeant dans l'eau.
Villermé, essayant le mode d'action des deux principes de l'huile essenteille d'amandes amères, reconnut que la portion cristallisable était douée de propriétés vénéneuses extrêmement actives, tandis que l’autre était tout à fait innocente. Une gouttelette de la première fit périr un moineau en vingt-cinq secondes et un cabiai dans l’espace de dix-huit minutes (o5).
Brodie (6), faisant des expériences sur ce poison, en mit une petite quantité sur la langue, et éprouva des accidents nerveux assez graves. Merlzdoff (7) rapporte l'histoire d'un hypocondriaque qui prit 8 gr. d'huile essentielle d'amandes amères, et périt en une demi-heure.
Un droguiste, éprouvant une vive attaque.de douleurs néphrétiques, boit d’un seul trait, au lieu d'esprit d’esprit de nitre dulcitiédulcifié, 15 grammes d'huile essentielle d'amandes amères. Tous les symptômes de l’empoisonnement sont portés au plus haut degré : syncopes, anxiété, faiblesse générale, pâleur mortelle, abaissement extrême du pouls et du rhylhme de toutes les fonctions, refroidissement général. Chavasse est appelé, fait vomir le malade à l'aidel’aide du sulfate de zinc, qu’il donne jusqu'à la dose de 12 gr. et de l'eau chaude. Il réchauffe le corps à l’aide de bouteilles d'eau chaude, de sachets et de linges chauds; il fait prendre un mélange d’eau-de-vie et d'ammoniaque étendus dans de l'eau. L’amélioration est instantanée, et le malade passe de la mort à la vie. On fait continuer la potion suivante : ammoniaque, 4 gr.; teinture de cardamome, 30 gr. ; mixture de camphre, 210 gr. Le malade guérit (8).
(Un parfumeur de vingt-six ans, ayant avalé environ 1 once d'essence d'amandes amères, tombe immédiatement insensible, et ne tarde pas à expirer. A l’autopsie, on trouve la muqueuse gastrique d'un rouge pourpre intendeintense; on retira du cerveau, par distillation, une grande quantité d'acide cyanhydrique) (9).
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(1) ''Annales cliniques de Montpellier'', t. I, p. 297.
(2) ''Journal de pharmacie'', t. II, p. 204.
(3) Coulon, ''Recherches sur l'acide lujdracyaniquehydrocyanique''.
(4) ''Epist. de amyadalis et oleo amararum oeihereoœthereo'', p. 8.
5) ''Journal de pharmacie'', t. VIII, p. 301.
(6) ''Transactions philosophiques'', année 1811, p. 183.
(7) ''Journal complémentaire des sciences médicales'', t. XVII, p. 366.
(8) ''Gazette des hôpitaux'', 2 novembre 1839.
(9) Harley, ''Médical Times'', 1862.
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(L’usage simultané de certaines substances et des amandes amères a pu amener des accidents. Ces faits sont importants à connaître, pour mettre les praticiens en garde et pour leur faire recommander l’abstention de certains aliments pendant l’emploi de ces substances médicamenteuses. Une enfant de douze ans, qui suivait depuis trois semaines un traitement par l’iodure de potassium, fut prise, deux jours de suite, à la même heure, de nausées violentes et de vomissements. Bronneuyn apprit que ces deux jours-là elle avait, trois heures avant que les accidents ne se déclarassent, mangé d’une crème faite avec une quantité d’amandes douces et d’amandes amères. La crème, d'ailleurs, était de bonne qualité. D’autres enfants de la même famille en avaient mangé autant que la malade sans en ressentir le moindre inconvénient. Bronneuyn conclut que l’iodure s'était converti en un cyanure de potassium toxique, et, pour compléter la démonstration, il fit boire à un chien du’ du lait contenant de l’iodure de potassium; puis il lui donna de la crème. Au bout de quelques heures, l'animal fut pris de vomissements, délire furieux, paralysie des jambes) (1). Voyez ''Substances incompatibles''.
Les symptômes et le traitement de l’empoisonnement par les amandes amères et par l’huile essentielle sont absolument les mêmes que ceux de l’empoisonnement par l'acide cyanhydrique, par les amandes de la pêche, par le laurier-cerise, etc. 11 Il est évident qu’alors la mort arrive par l'extrême asthénie, si l'on n'administre pas de suite de fortes doses de stimulants diffusibles, tels que l'alcool et l'ammoniaque.
(Si l’alcool est utile contre l'empoisonnement par les amandes, celles-ci paraissent neutraliser les effets des boissons spiritueuses. Dioscoride conseille d’en manger de quatre à six avant un repas où la sobriété ne doit pas régner. Plutarque nous raconte que pareille précaution était souvent prise par le fils de Néron. L’opposition d'action (Giacomini) est démontrée par l’innocuité relative de la liqueur connue sous le nom de Bosolis ''Rosolis d'amandes amères'', qui est mieux tolérée que toute autre boisson à proportions égales d’alcool. L'influence hyposthénisante des amandes, d'après la doctrine italienne, fait contrepoids à l'hypersthénie qui résulte de l'ingestion de l'alcool.)
L’eau distillée d'amandes amères a une activité qu'elle doit à l'huile essentielle qu'elle contient, et celle-ci a pour principe vénéneux l'acide hydrocyanique. Il est facile, d'après les analyses de Krùger, de SchroederSchrœder, de Goppert (voyez ''Propriétés chimiques''), de calculer les doses d’amandes amères qui pourront causer l’empoisonnement; il suffira pour cela de connaître la portée toxique de l'acide cyanhydrique.
Comme l’acide hydrocyanique et l'eau cohobée de laurier-cerise, les amandes amères conviennent en thérapeutique, d’après les expériences de Borda, dans toutes les maladies dont le fond est d'excitation. Les anciens les prescrivaient contre les tranchées utérines, les fliicurs flueurs blanches, la pneumonie, la pleurésie, etc. Boerhaave les recommande dans toutes les affections phlogistiques indistinctement; — P. Frank, contre les affections éruptives de la peau; — Bateman, dans les affections cutanées douloureuses; — Thébesius (2), comme préservatif de l’hydrophobel’hydrophobie (en faisant toutefois appliquer des ventouses scarifiées sur la morsure); — Cullen, Hufeland, contre les fièvres intermittentes.
Bergius conseille 1 ou 2 livres d’émulsion (300 500 à 1,000 gr.) d'amandes d’amandes amères les jours apyrétiques des fièvres intermittentes. — Mylius (3) préfère les amandes amères à tous les autres succédanés du quinquina. Il prescrit une émulsion faite avec 6 ou 8 gr. d’amandes dans 100 ou 125 gr. d'eau pour
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(1) ''Gaz. med. Sta. Sardi, '' 1861.
(2) Ael''Act. novanatnova nat. curios''., t I, p. 181.
(3J 3) ‘'Nouveau Journal de médecine'', t. V, p. 120.
Wauters rapporte un grand nombre d’observations recueillies dans les hôpitaux de Gand, en 1808 et 1809, et constatant l’efficacité de cette mixture comme succédané du quinquina dans les fièvres intermittentes. Le plus souvent, il suffisait de l’administrer deux ou trois fois pour couper la fièvre, qui, dans ces contrées, était alors endémico-épidémique et tout à fait due à l’intoxication paludéenne, qui attaqua si cruellement à Walcheren les armées anglaise et française.
Ce fébrifuge doit être prescrit avec prudence, surtout aux enfants, pour lesquels il faut toujours commencer par des doses légères, afin d’éviter les effets toxiques, si faciles à produire dans lespremières les premières années de la vie.
Dans certains cas, on donne les amandes amères entières, au nombre d’une à six par jour; on en diminue le nombre ou on les suspend tout à fait quand il survient des vertiges ou des nausées. Ainsi administrées, elles m’ont souvent réussi dans les flueurs blanches accompagnées d'un état d'irritabilité de l’estomac et du système nerveux qui interdisait l'usage des amers et des ferrugineux.
La pulpe d’amandes amères, humectée d'eau de laurier-cerise, m'a été utile en cataplasme, pour calmer les douleurs névralgiques, les gastralgies, les douleurs hépatiques et néphrétiques causées par la présence des calculs, etc.
[[Catégorie:Cazin 1868]]