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2a ACONIT NAPEL. de pigeon se montra au point où se terminait, à l'avant-bras, la traînée phlegniasiquc phlegmasique de la peau. Cette tumeur ofl'rail offrait déjà de la fluctuation. On en remit l'ouverture au lendemain. La fièvre eontinuailcontinuait; elle était accompagnée de soif, d'anorexie, de nausées, d'irritation gastrique.
aucun résumé de modification
(C'est surtout dans les affections nerveuses des voies respiratoires qu'on pourra sérieusement compter sur les effets de l'aconit ; il a une action non douteuse dans lasthme, où je l'ai vu calmer considérablement les accès et éloigner leur retour.)
L'aconit a été proposé contre l'infection purulente par J.-P. Tessier, de Paris, en 1846. A son exemple, Chassaignac (1) a tenté non-seulement de guérir, mais encore de prévenir l'infection à l'aide de la teinture alcoolique d'aconit, qu'il donne à la dose progressive de 1 à o 5 gr. Trente malades opérés par lui ont été soumis à ce traitement ; aucun d'eux n'a été atteint de l'infection purulente. Mais, ainsi que ce chirurgien en est convenu lui-même, ces faits ne sont pas assez nombreux ni assez concluants pour juger une question aussi difficile. Pour prévenir l'infection purulente dans les abcès de la région cervicale et l'abcès profond de la cuisse, Paul Guersant (2) donne avec avantage l'extrait de quinquina et la teinture alcoolique d'aconit. Le malade prend matin et soir une pilule de 20 centig, d'extrait mou de quinquina, et dans les vingt-quatre heures un julep contenant de 2 à 4 gr. d'alcoolature d'aconit. Cette dernière est donnée dès le début, c'est-à-dire aussitôt qu'il survient des frissons et des nausées. Chez deux petits malades qui prenaient ce médicament à la dose de 2 à 3 gr. depuis huit jours, on a remarqué des accidents de cécité ; mais le trouble de la vue disparut promptement. Ce n'est pas là un obstacle sérieux à l'administration de ce médicament.
(Isnard a résumé dans trois articles de l'''Union médicale '' (4* 4e trimestre, 1861, p. 23-43-64) l'état de la science sur cette question. Il est arrivé aux conclusions suivantes, reposant sur les faits publiés et sur ceux de sa propre pratique : « L'action prophylactique de l'aconit, quoique manquant encore de certitude, repose sur des faits assez encourageants, sur des probabilités assez grandes, pour qu'on y ait recours toutes les fois que cet accident est à craindre. Sa vertu curative plus positive lui donne le premier rang dans la médication, sans exclusion des autres moyens susceptibles de remplir des indications spéciales. » Tessier attribuait le succès de l'aconit à une action controstimulante et sudorifique ; mais, ainsi que le fait observer Isnard, comme ces deux classes d'agents n'ont donné que des résultats incertains, il faut bien reconnaître à l'aconit, sans faire abstraction de ses vertus éliminatives, une action spéciale, jusqu'alors inexpliquée, dont le résultat paraît être de soustraire l'organisme aux atteintes de l'infection purulente. 0. Turchetli Turchetti (3) rapporte deux cas remarquables de cette terrible maladie guéris par l'aconit associé au sulfate de quinine.)
(1) ''Journal de médecine et de rhinagie chirurgie pratiques'', 1852, p. 12.
(2) ''Journal de médecine et de cliirurgie chirurgie pratiques'', 185/), p. 69.
(«J CauetlH 3) ''Ganetta med. deqli Slati Stati Sardi '' et ''Union médicale de Bordeaux'', février 1858.
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L'aconit a été aussi essaye essayé contre diverses mahulies maladies qui se rapprochent de la dialhèse diathèse purulente, telles que la fièvre puerpérale, le larcinfarcin.
La purulence puerpérale, qui n'est pas causée, comme on le croyait, par la phlébite, puisqu'on l'a rencontrée sans aucune lésion ni dans l'utérus ni dans les vaisseaux sanguins et lymphatiques, n'a pu ôlre être combattue efficacement par l'aleoolature alcoolature d'aconit, que l'on avait proposée contre cette aft'ectionaffection. Duhamel, de Boulogne-sur-Mer (1), ancien interne des hôpitaux de Paris, qui l'a vu plusieurs fois employer, dit que ce médicament n'a jamais paru avoir d'autre effet que celui d'augmenter les nausées et les vomissements. Depuis (2), trois malade^ malades atteintes de lièvre fièvre puerpérale ont été traitées, deux dans le service de P. Dubois, une dans le service de Grisolle, par la teinture d'aconit à la dose progressive de i 1 à 8 gr, dans les vingt-quatre heures. Deux de ces malades ont succombé après un temps beaucou}) beaucoup plus long que celui que met habituellement la fièvre puerpérale pour arriver à une terminaison funeste. Dans un cas, la malade est sortie du service de Dubois avant sa mort, et l'autopsie n'a pu être faite ; dans l'autre, qui a été observé dans le service de Grisolle, l'autopsie a révélé toutes les lésions appartenant à la fièvre puerpérale , abcès multiples, pus dans les sinus utérins, etc. ; enfin, chez la troisième femme entrée dans le service de P. Dubois, la maladie, après avoir présenté tous les symptômes de l'infection purulente, et notamment de nombreux abcès qui se sont ouverts à. l'extérieur, s'est terminée d'une manière heureuse, et la malade est sortie complètement guérie.
Une guérison sur trois cas de fièvre puerpérale, et un retard dans la terminaison si constamment funeste des deux autres, sont des résultats qui encouragent à de nouvelles tentatives.
Ce n'est point avec ces faits, bien certainement, que l'on portera un jugement définitif sur l'influence de l'aconit dans le traitement de la fièvre puerpérale. Le praticien non prévenu sait combien il est difficile de faire la part du remède et celle de la nature dans le traitement des maladies.
Decaisne (3) a employé l'aconit à l'hôpital militaire de Namur, chez des malades atteints de farcin, et cette médication a produit une amélioration tellement évidente, que si ces farcineux eussent été soumis à ce traitenient au début de la maladie, on eût pu espérer une guérison complète. Decaisne n'a pas employé dans ce cas l'aleoolaturealcoolature, mais bien l'extrait d'aconit à une dose d'abord minime, en augmentant progressivement jusqu'à 0,75 et même 2 gr. 23 25 centig. par jour.
L'observation suivante, recueillie dans ma pratique, et que je considère comme très-remarquable, trouve ici sa place :
Lefèvre, loueur de voitures, âgé de trente-huit ans, tempérament lymphatico- sanguin , taille moyenne, cheveux châtains, jouissant habituellement d'une bonne santé, se fit, le 3 décembre 18341854, une petite écorchure entre l'ongle et l'extrémité du pouce de la main gauche, en débouchant l'égout d'une écurie où se trouvaient des chevaux morveux qu'il soignait lui-même depuis quelque temps. Cet égout, dans lequel il avait trempé la main, était rempli de l'urine de ces animaux.
Dès le o 5 au matin, Lefèvre éprouva des frissons suivis de chaleur et de fièvre. En même temps le pouce blessé devint douloureux, s'enflamma, se tuméfia, prit une teinte rouge-brun qui s'étendit bientôt le long des vaisseaux radiaux jusqu'au tiers inférieur de l'avant-bras. La suppuration s'établit dans la petite plaie et autour de l'ongle, qu'elle détacha. Deux ou trois jours après (le 7 ou le 8), une tumeur du volume d'un œuf
(1) ''Considérations sur les fièvres puerpérales. '' Thèse inaugurale. Paris, 1850.
(2 ) ‘'Gazette des hôpitaux'', 1853.
(3J 3) ''Archives belges de médecine militaire'', 1852.
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Le lendemain (le 8 ou le 09), l'abcès que l'on se proposait d'ouvrir avait disparu ; mais une douleur assez vive s'était fait sentir pendant la nuit dans tout le pied gauche, que l'on trouva enflé jusqu'au-dessus des malléoles, et oDranl offrant sur le dos une rougeur érysipélateuse très prononcée. Le docteur qui avait été appelé au début de la maladie, fit a[)pliquer appliquer quinze sangsues sur cette dernière parliepartie; les piqûres saignèrent abondamment; l'inflammation et la douleur se calmèrent. Un mit des cataplasmes émollients.
Au bout de trois ou quatre jours (vers le -12 ou le 13,), la tumeur présentait de la lluetuaiion fluctuation dans une assez grande étendue sur le dos du pied. Le docteur l'ouvrit l’ouvrit largement et donna issue à une grande quantité de pus sanguinolent, épais, semblable à de la lie devinde vin. La fièvre diminua considérablement et le malade put goûter quelques instants de repos ; cependant l'appétit était presque nul, et les symptômes d'irritation gastrique persistaient. La suppuration était abondante et fétide. Vers la fin du mois, on s'aperçut qu'une nouvelle collection purulente, du volume d'un petit oeuf de poule, s'était formée sans travail inflammatoire sensible à la partie inférieure et interne de la jambe droite. Ouverte à l'instant même, il en sortit un caillot de sang noir et du pus semblable à celui de l'abcès du pied, mais plus fluide. La plaie se cicatrisa en quelques jours. Plusieurs autres abcès peu volumineux se formèrent successivement sur diverses régions du corps; ils fur( ni furent ouverts ou se terminèrent par délitescence.
La plaie résultant de l'abcès situé sur le dos du pied gauche continua de suppurer, s'étendit en largeiu' largeur et en profondeur, et devint bientôt un ulcère fétide et de mauvais caractère. Le pied lui-même était resté tuméfié, oedémateuxœdémateux, rouge-cuivre sur le dos et surtout autour de la plaie. J.a La fièvre diminua peu à peu ; mais le malade, qui tenait constamment le lit, maigrissait et s'affaissait de plus en plus.
Tels sont les renseignements qiie j'ai que j’ai pu recueillir sur les six premières semaines de la maladie de Lefèvre, auquel le docteur pn'scrivit ….prescrivit pour tout traitement des boissons délayantes ou acidulées, l'eau l’eau d'orge ou de gruau, le bouillon' de veau, et plus tard celui de boeuf avec des fécules; ;\ l'extérieur, des cataplasmes émollients, des lotions d'eau de javelle étendue dans l'eau tiède, sur l'ulcère du pied.
Appelé le 17 janvier 1835, je trouve le malade dans l'état suivant : amaigrissement considérable, face cachectique, infiltrée, teint plombé, yeux ternes; pouls faible, à 78 pulsations, non fébrile; peau sèche, aride, rarement chaude ; langue épaisse, couverte d'un enduit blanchâtre ; inappétence, constipaiion souvent opiniâtre, point de soif; sommeil jjénible, souvent interrompu; accablement moral, découragement causé par la perte, dans l'espace d'un an, de seize chevaux atteints de morve ou de farcin, et surtout par la crainte de laisser dans la misère sa femme et ses enfants.