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sans efficacité contre les affections cancéreuses, mais qu'il peut améliorer et même guérir plusieurs affections dartreuses, scrofuleuses ou autres qui ont parfois toutes les apparences du cancer. Larroque (1) <ref>''Journal hebdomadaire de médecine'', septembre 1830.</ref> dit avoir obtenu la résolution de tumeurs cancéreuses, en y appliquant tous les deux ou trois jours trois ou quatre sangsues, et deux ou trois fois dans la journée des cataplasmes de carottes crues. Tardieu (2) <ref>''Journal de médecine et de chirurgie pratiques'', année 1835.</ref> a traité avec avantage des ulcères et un engorgement carcinomateux du col de l'utérus, par des injections de jus de carotte crue, combinées avec un traitement antiphlogistique. « La carotte, dit Roques, appliquée sur les ulcères cancéreux, ne les guérit point, mais elle calme les douleurs lancinantes, et plus d’un malade s’est trouvé soulagé après l’application d'un cataplasme de carotte. C'est un remède populaire qu'un très-grand chirurgien, le professeur Boyer, employa dans sa pratique. Pouget, mon ancien disciple, s'en sert également pour calmer l'irritation excessive de ces ulcérations incurables. Quand la carotte ne suffit point, il arrose le cataplasme avec une légère décoction de feuilles de belladone. » Ricord (3) <ref>''Traité des maladies vénériennes''.</ref> affirme que, dans des cas rebelles de chancre phagédénique, les cataplasmes de pulpe de carotte ont quelquefois réussi.
Walker (4) <ref>''Philosophical Magazine'' et ''Annales de littérature étrangère'', t. XIII, p. 507.</ref> a rapporté ce qu'une expérience de dix années lui avait appris sur les bons effets de la pulpe de carotte appliquée sur les ulcères putrides et scorbutiques. On se trouve fort bien, dit Hufeland, de la pulpe de carotte fraîche, fréquemment renouvelée, pour panser les ulcères scorbutiques intérieurs. Les applications de carotte, suivant Roques, apaisent le prurit insupportable causé par les dartres. On lave fréquemment la partie malade avec une forte décoction de cette racine, ou bien on applique sa pulpe cuite en forme de cataplasme. Dubois, de Tournay, a guéri en peu de jours, au moyen de cataplasmes de pulpe de carotte, un petit garçon, âgé de quatorze ans, atteint depuis deux mois d’''eczéma rubrum''.
La pulpe fraîche de carotte est un remède vulgairement employé dans les campagnes contre la brûlure. Je l'ai vu fréquemment réussir dans les brûlures au premier et au deuxième degré : il apaise la douleur et prévient la production des phlyctènes.
La semence de carotte, que Barbier assimile sous le rapport des propriétés thérapeutiques à celles de fenouil et d'anis, augmente, dit-on, la sécrétion du lait ; effet qu'elle peut produire : 1° en excitant directement l'action secrétoire des organes mammaires ; 2° en augmentant l'appétit, en rendant les digestions meilleures, en faisant pénétrer dans le sang une plus grande proportion des principes propres à la formation du lait. L'huile essentielle est absorbée, et ses molécules passent dans le liquide nutritif que préparent les mamelles.
Les Anglais boivent l’infusion théiforme de graines de carotte coumme stimulante. On la donne parfois comme diurétique, dans les coliques népbrétiques, pour expulser les graviers (5)<ref>''Ancien Journal de médecine'', t. XXVI, p. 526.</ref>.
'''Description'''. — Racine plus petite, et plus âcre. — Tiges cannelées, velues, remplies de moelle, rameuses. — Feuilles très-découpées, velues en dessous. — Fleurs en ombelle, celle du milieu ordinairement rouge. — Graines arrondies, cannelées, d’une odeur pénétrante.
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_______________________<references/>
(1) Journal hebdomadaire de médecine, septembre 1830.
(2) Journal de médecine et de chirurgie pratiques, année 1835. [255]
(3) Traité des maladies vénériennesSa racine est diurétique. (4) Philosophical Magazine et Annales de littérature étrangère, tBuchan la prescrit en décoction adoucie avec le miel contre la gravelle. XIIIElle m'a réussi dans un cas d'anasarque, poù elle a produit une diurèse des plus abondantes ; le malade était dans un état d'asthénie qui a pu en favoriser l'effet. 507. (5) Ancien Journal J'ai aussi administré l'infusion de médecinegraines de carotte sauvage comme diurétique ; elle a un effet assez prononcé, t. XXVI, p. 526et convient toutes les fois qu'un état inflammatoire n'en contre-indique pas l'usage. [255]
Sa racine est diurétique. Buchan la prescrit en décoction adoucie avec le miel contre la gravelle. Elle m'a réussi dans un cas d'anasarque, où elle a produit une diurèse des plus abondantes; le malade était dans un état d'asthénie qui a pu en favoriser l'effet. J'ai aussi administré l'infusion de graines de carotte sauvage comme diurétique; elle a un effet assez prononcé,' et convient toutes les fois qu'un état inflammatoire n'en contre-indique pas l'usage.
[[Catégorie:Cazin 1868]]