Ombellifères. — Daucinées. Fam. nat. — Pentandrie digynie. L.</center>
La carotte, généralement cultivée, éprouve sous cette influence une heureuse modification dans le volume de ses racines, qui deviennent très-grosses. C'est dans cet état qu'on l'emploie aujourd'hui comme aliment et comme médicament. Elle est pour l'homme une nourriture saine et abondante et convient également aux bestiaux. Elle a produit plusieurs variété variétés qui donnent des racines plus ou moins volumineuses et de diverses couleurs ; il y en a de rouges, de jaunes, de blanches et même de violettes. La grosse rouge et la violette ont une saveur aromatique assez pénétrante; la jaune et la blanche sont plus sucrées.
La Description, la Culture et la Récolte de la carotte sont trop connues pour que nous ayons à nous en occuper.
'''Parties usitées.''' — La racine et les fruits.
'''Propriétés physiques et chimiques ; usages économiques.''' — Suivant Bouillon-Lagrange, la carotte rouge (racine) fournit, à l’analyse, du sucre liquide, incristallisable, de la fécule amilacée, du malate acide de chaux, et une matière jaune laissant des taches sur le papier, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et dans les huiles, n'ayant été trouvée jusqu'à présent que dans cette racine, qui lui doit sa couleur.
« Les carottes, dit Berzélius, ont été analysées par Vauquelin et par Wackenroder. Elles contiennent, outre la fibrine, un suc jaune dans lequel on trouve du sucre de canne cristallisable et du sucre incristallisable, un peu d'amidon, de l'extractif, du glnleigluten, de l'albumine, une matière colorante cristallisable appelée carotline ''carottine'' (G-0H10C<sub>20</sub>H<sub>16</sub>), de l'huile volatile, de l'acide pectique et de l'acide malique, enfin une certaine quantité des sels qu'on rencontre ordinairement dans les racines. Les données suivantes sont tirées du travail de Wackenroder. Le suc exprimé des carottes est d’un rouge de brique et trouble ; son odeur est analogue à celle des carottes, sa saveur est douce et un pu peu âpre ; il se coagule bien au-dessous de 100 degrés. Le coagulum est jaune, et, après dessiccation, son poids est égal à 0.629 du poids du suc; ces 0.629 de matière sont composés de 0.435 d'albumine végétale, de 0.10 d'huile grasse, de O0.OSZi 034 de carotline carottine et de 0.06 de phosphates terreux. Soumis à la distillation, le suc donne 1.8700 des poids d’une huile volatile. Cette huile est incolore, d'une odeur de cannelle pénétrante, d'une saveur forte, longtemps persistante et d'une densité de 0.8865 à la température de 12 degrés. Elle est peu soluble dans l’eau, très-soluble dans l'alcool et dans l'éther. Le sucre contenu dans le suc est du sucre de canne; si on fait fermenter ce sucre, on obtient un résidu de sucre de manne. Vauquelin et Wackenroder assurent qu'ils n'ont pu découvrir de sucre de manne dans le jus avant la fermentation du sucre tic de canne. La substarîce substance analogue au gluten que fournit la carotte diffère du gluten ordinaire par son insolubilité dans l'alcool bouillant.
On rôtit la racine de carotte pour la mêler au café ou à la chicorée en diverses pi* portionsproportions. Cette même racine, comprimée, séchée ou réduite en poudre, se conserve pour en faire de's des potages et des ragoûts.
Fors terForster, Hunter, Horby, etc., ont retiré de bonne eau-de-vie de la carotte.
Le fruit de la carotte est aromatique et contient une huile volatile abondante. Il est une des quatre semences chaudes mineures; sa décoction offre un principe amer et du tannin. Il communique à la bière une saveur piquante et une qualité supérieure.
On substitue parfois la semence de carotte à celle de Daucus de Crète (''athamanta cretensis'', L.), quoiqu’elle soit fort différente.
'''PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.'''
A L'INTÉRIEUR<center>PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES. — Décoction des racines, 30 à 100 gr. par kilogramme d'eau. | </center>
{|align="center"| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left; border-right: solid 1px black;" | A L'INTÉRIEUR. — Décoction des racines, 30 à 100 gr. par kilogramme d'eau. | style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left;" | Suc des racines, 30 h à 100 gr. pur ou m délayé dans l'eau.|}
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| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left; border-right: solid 1px black;" |
Sirop (1 de suc sur 2 d'eau et 4 de sucre), de 30. à 100 gr.<br \>
Infusion des fruits, comme celles d'anis, de fenouil, etc.<br \>
On peut faire un sirop pectoral avec la substance sucrée seule de la carotte ; on la réduit en pâte, on en exprime le jus, et on fait évaporer à une douce chaleur. Ce sirop
| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left;" |
tient lieu de sucre et de miel, et se prend par cuillerées. I1 peut être très-utile chez les indigents des campagnes.<br \>
A L'EXTÉRIEUR. — Pulpe en cataplasme, suc pour injection, etc. (Il faut employer la pulpe fraîchement faite ; car il ne tarde pas à s'y produire de la fermentation acétique, lorsqu'elle est un peu vieille.)
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Sirop (1 de suc sur 2 d'eau et h de sucre), de 30. à 100 gr.
Infusion des fruitsLa racine de carotte est émolliente, résolutive, diurétique, vermifuge, antiseptique. Suivant Barbier, comme celles d anis'Amiens, le suc de fenouilcarotte ne recèle qu'une propriété émolliente, et peut convenir dans les irritations des voies digestives, dans les phlogoses et les ulcères simples de l'estomac, du duodénum, les irritations du foie, etc. La décoction de carotte jaune est un remède populaire dans la jaunisse, sans doute à cause de l'analogie de couleur et comme signature, bien qu'elle puisse être de quelque utilité comme simplement émolliente quand il y a irritation gastro-hépatique.
On peut faire un sirop pectoral avec la substance sucrée seule de la carotte ; on la réduit en pâte, on en exprime le jus, et on fait évaporer à une douce chaleur. Ce sirop tient lieu de sucre et de miel, et se prend par cuillerées. 11 peut être très-utile chez les indigents des campagnes. A L'EXTÉRIEUR.— Pulpe en cataplasme, suc pour injection, etc. (Il faut employer la pulpe fraîchement faite ; car il ne tarde pas à s'y produire de la fermentation acétique, lorsqu'elle est un peu vieille.) La racine de carotte est émolliente, résolutive, diurétique, vermifuge, antiseptique. Suivant Barbier, d'Amiens, le suc de carotte ne recèle qu'une propriété émolliente, et peut convenir dans les irritations des voies digestives, dans les phlogoses et les ulcères simples de l'estomac, du duodénumies irritations du foie_, etc. La décoction de carotte jaune est un remède populaire dans la jaunisse, sans doute à cause de l'analogie de couleur et comme signature, bien qu'elle puisse être de quelque utilité comme simplement émolliente quand il y a irritation gastro-hépatique. J'ai vu employer avec succès, dans l'extinction de voix, dans les toux opiniâtres, la phthisie, l’asthme, etc., le suc de carotte ainsi préparé : on fait cuire deux ou trois carottes rouges dans l'eau pendant un quart d'heure. On les râpe ensuite entièrement, et l'on tord la pulpe dans un linge. On ajoute par verre de suc extrait, deux verres d'eau pure. Cette dose se prend tiède dans la journée, en trois ou six fois. La décoction de cette racine a été recommandée par Scholer (Grantz) contre la toux des enfants et la phthisie ; Breinser (1) Bremser<ref>''Traité des vers intestinaux'', p. 409.</ref> rapporte que, dans plusieurs cantons de l’Allemagne, on fait manger des carottes crues aux enfants vermineux. Dax (2) <ref>''Annuaire de Montpellier'', an XIII, p. 120.</ref> vante également les propriétés vermifuges de cette racine, déjà très-bien appréciée sous ce rapport par Lach'enalLachenal, Mellin, Rosen et Vanden Bosch. Ce remède est employé dans nos campagnes. Je l'ai vu souvent réussir. Son effet anthelminthique a été aussi constaté par Dubois, de Tournay. Un médecin de campagne m'a dit qu'il faisait toujours manger des carottes crues pendant trois ou quatre jours aux enfants ayant des vers intestinaux, avant de leur administrer d'autres vermifuges plus énergiques; l'effet de ceux-ci est alors plus certain et plus complet. L’effet des vermifuges est variable ; tel échoue chez un sujet, qui réussit chez un autre. Desbois, de Rochefort, a vanté la carotte contre les engorgements glanduleux et les scrofules. Il la considère comme un bon fondant du carreau chez les enfants.
L'emploi des carottes comme moyen curatif dans certaines maladies du cheval est assez répandu dans les campagnes. On lui attribue la propriété de rendre le poil lisse et beau. On en fait usage avec succès dans les affections pulmonaires chroniques, dans les toux opiniâtres, la pousse, la constipation, les affections du système lymphatique, etc. On les donne coupées en petits morceaux, seules ou mêlées au fourrage. La thérapeutique comparée offre au médecin observateur des faits intéressants et dont il peut tirer parti.
La carotte a été employée à l'extérieur, avec plus ou moins d'avantage, dans les affections cancéreuses. Sultzer (3) <ref>''Ancien Journal de médecine'', t. XXIV, p. 68.</ref> annonça en 1766 que la pulpe r-raîcbede fraîcbe de cette racine lui avait réussi pour guérir des cancers ulcérés, no-ftjamment notamment des cancers du sein. Bouvart, Desbois de Rochefort, Bouillon-fgrange (4)Lagrange<ref>''Journal de pharmacie'', 1re série, t. V, p. 256.</ref>, Bridault, dans un ouvrage spécial (5)<ref>''Traité sur la carotte'', etc. La Rochelle, 1802.</ref>, ont vanté la pulpe de carotte comme le topique le plus convenable aux affections cancéreuses ; mais il résulte des observations deBayle de Bayle et de Gayol (6)<ref>''Dictionnaire des sciences médicales'', t. III, p. 638.</ref>, que ce remède est
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_______________________<references/>
(1) Traité des vers intestinaux, p. 409.
(2) Annuaire de Montpellier, an XIII, p. 120. [254]
sans efficacité contre les affections cancéreuses, mais qu'il peut améliorer et même guérir plusieurs affections dartreuses, scrofuleuses ou autres qui ont parfois toutes les apparences du cancer. Larroque (31) Ancien Journal dit avoir obtenu la résolution de médecinetumeurs cancéreuses, t. XXIVen y appliquant tous les deux ou trois jours trois ou quatre sangsues, p. 68et deux ou trois fois dans la journée des cataplasmes de carottes crues. Tardieu (42) Journal a traité avec avantage des ulcères et un engorgement carcinomateux du col de pharmaciel'utérus, 1™ sériepar des injections de jus de carotte crue, tcombinées avec un traitement antiphlogistique. V« La carotte, p. 256. (5) Traité dit Roques, appliquée sur la les ulcères cancéreux, ne les guérit point, mais elle calme les douleurs lancinantes, et plus d’un malade s’est trouvé soulagé après l’application d'un cataplasme de carotte. C'est un remède populaire qu'un très-grand chirurgien, etcle professeur Boyer, employa dans sa pratique. La RochellePouget, 1802mon ancien disciple, s'en sert également pour calmer l'irritation excessive de ces ulcérations incurables. Quand la carotte ne suffit point, il arrose le cataplasme avec une légère décoction de feuilles de belladone. » Ricord (63) Dictiornnaire affirme que, dans des sciences médicalescas rebelles de chancre phagédénique, t. III, p. 638les cataplasmes de pulpe de carotte ont quelquefois réussi. [254]
sans efficacité contre les affections cancéreuses, mais Walker (4) a rapporté ce qu'il peut améliorer et même guérir plusieurs affections dartreuses, scrofuleuses ou autres nuit ont parfois toutes une expérience de dix années lui avait appris sur les apparences du cancer. Larroque (1) dit avoir obtenu ta résolution bons effets de tumeurs cancéreuses, en y appliquant tous les deux ou trois jours trois ou quatre sangsues, et deux ou trois fois dans la journée dos cataplasmes de carottes crues. Tardieu (2) 'a traité avec avantage des ulcères a un engorgement carcinomateux du col de l'utérus, par des injections de jus pulpe de carotte crue, combinées avec un traitement antiphlogistique. « La carotte, dit Roques, appliquée sur les ulcères cancéreuxputrides et scorbutiques. On se trouve fort bien, ne les guérit pointdit Hufeland, mais elle calme les douleurs lancinantes, et plus d’un malade s’est trouvé soulagé après l’application d'un cataplasme de la pulpe de carotte. C'est un remède populaire qu'un très-grand chirurgienfraîche, le professeur Boyerfréquemment renouvelée, employa dans sa pratiquepour panser les ulcères scorbutiques intérieurs. PougetLes applications de carotte, mon ancien disciplesuivant Roques, s'en- sert également pour calmer l'irritation excessive de ces ulcérations incurablesapaisent le prurit insupportable causé par les dartres. Quand On lave fréquemment la carotte ne suit point, il arrose le cataplasme partie malade avec une légère forte décoction de feuilles cette racine, ou bien on applique sa pulpe cuite en forme de belladonecataplasme. » Ricord (3) affirme queDubois, dans des cas rebelles de chancre phagédéniqueTournay, les a guéri en peu de jours, au moyen de cataplasmes de pulpe de carotte ont quelquefois réussi, un petit garçon, âgé de quatorze ans, atteint depuis deux mois d’''eczéma rubrum''.
Walker (-4) a rapporté ce qu'une expérience de dix années lui avait appris sur les bons effets de la La pulpe fraîche de carotte appliquée sur est un remède vulgairement employé dans les ulcères putrides et scorbutiquescampagnes contre la brûlure. On se trouve fort bien, dit Hufeland, de la pulpe de carotte fraîche, Je l'ai vu fréquemment renouvelée, pour panser réussir dans les ulcères scorbutiques intérieurs. Les applications de carotte, suivant Roques, apaisent le prurit insupportable causé par les dartres. On lave fréquemment brûlures au premier et au deuxième degré : il apaise la partie malade avec une forte décoction de cette racine, ou bien on applique sa pulpe cuite en forme de cataplasme. Dubois, de Tournay, a guéri en peu de jours, moyen de cataplasmes de pulpe de carotte, un petit garçon, âgé de quatorze ans, atteint depuis deux mois d’eczéma rubrumdouleur et prévient la production des phlyctènes.
La pulpe fraîche semence de carotte est un remède vulgairement employé dans les campagnes contre , que Barbier assimile sous le rapport des propriétés thérapeutiques à celles de fenouil et d'anis, augmente, dit-on, la brûlure. Je sécrétion du lait ; effet qu'elle peut produire : 1° en excitant directement l'ai vu fréquemment réussir dans action secrétoire des organes mammaires ; 2° en augmentant l'appétit, en rendant les brûlures au premier et au deuxième degré : il apaise digestions meilleures, en faisant pénétrer dans le sang une plus grande proportion des principes propres à la douleur formation du lait. L'huile essentielle est absorbée, et prévientli production des phlyctènesses molécules passent dans le liquide nutritif que préparent les mamelles.
La semence Les Anglais boivent l’infusion théiforme de graines de carotte, que Barbier assimile sous le rapport des propriétés thérapeutiques à celles de fenouil et d'anis, augmente, dit-on, coumme stimulante. On la sécrétion dû lait; effet qu'elle peut produire : 1° en excitant directement l'action secrétaire des organes mammaires; 2° en augmentant l'appétitdonne parfois comme diurétique, enrendaal dans les digestions meilleurescoliques népbrétiques, en faisant pénétrer dans le sang une plus grande proportion des principes propres à la formation du lait. L'huile essentielle est absorbée, et ses molécules passent dans le liquide nutritif que préparai pour expulser les mamelles. graviers (5).
Les Anglais boivent l’infusion théiforme de graines de carotte coumme stimulante. On la donne parfois comme diurétique, dans les coliques népbrétiques, pour expulser les graviers (o).
== Carotte sauvage ==
'''CAROTTE SAUVAGE.''' (''Daucus silvestris vulgaris''. — ''Pastinaca silvestis silvestris'' — ''Chyronis''. — ''Staphylinus groecgræc''.) Panais sauvage à petites feuilles, de IJiosec' rideDioscoride. Se trouve partout dans les prés et le long des chemins. Elle ressemble au panais.
Descripition'''Description'''. — Racine plus petite, et plus acreâcre. — Tiges cannelées, velues, remplies de moelle, rameuses. — Feuilles très-découpées, velues en dessous. — Fleurs en ombelle, celle du milieu ordinairement rouge. — Graines arrondies, cannelées, d’une odeur pénétrante.