Pterocarpus officinalis (Rollet, Antilles)
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Pterocarpus officinalis Jacq. Select. Stirp. Amer. Hist. : 283 (1763).
Synonymes : Pterocarpus draco L. : 1762 (1763).
Noms vernaculaires : Fr : Mangle, Médaille, Palétuvier (Guadeloupe) ; Mangle-rivière sang-dragon (Martinique) ; Mangue (Dominique) ; Bois pâle (Haïti). A : Swamp bloodwood (Dominique, Trinidad). Esp : Palo de Pollo (Puerto Rico) ; Drago (St Domingue) ; Sangre de Drago.
Description : Grand arbre atteignant 30 m de haut et couramment 50 cm de diamètre (parfois 90 cm). Pied : contreforts aliformes, décurrents sur le tronc, verticaux, sinueux, serpentant sur le sol et se ramifiant jusqu’à 4-5 m de l’arbre ; pattes aliformes décurrentes sur les petits diamètres ; tronc très irrégulièrement cannelé, anfractueux. Écorce : épaisseur totale 9 mm pour un diamètre au-dessus des contreforts de 30 cm. Aspect externe : brun clair finement fissurée longitudinalement en bandelettes peu anastomosées. Rhytidome : écailles superposées, 5 mm d’épaisseur ; liège gratté : marron puis vert pomme puis jaune verdâtre vergeté carmin. Écorce vivante : tranche orange vif avec un exsudat rouge groseille, fluide, en général abondant dans toute la section ; en section transversale : rayons élargis en entonnoir jaunâtre ; dans la partie interne, vague stratification carmin, plutôt grumeleuse. Aubier : blanc jaunâtre à structure étagée. Feuilles : alternes, imparipennées ; 5-9 folioles alternes, ovales-lancéolées, 6-14 × 3-6 cm ; rachis des jeunes feuilles carmin. Fleurs : jaunes (étendard jaune strié de rouge) en panicules lâches atteignant 20 cm de long ; odeur agréable ; floraison fugace. Fruits : en forme de disque à surface irrégulièrement ridée, largement ailé d’un côté ou faiblement ailé, de 4 cm de diamètre avec court pédicelle, indéhiscent à faible dissémination par le vent ; généralement une seule graine. Phénologie : sempervirent. Fleurs février-mars, août-septembre. Fruits de février à avril. Habitat : grégaire, en peuplement presque pur sur terrains argileux périodiquement inondables, en arrière de mangrove ou des prairies à Cypéracées ; accompagne les cours d’eau loin à l’intérieur des terres, mais reste à faible altitude (inférieure à 20 m), rarement à plus haute altitude (Dominique). Quelquefois mélangé à des espèces de mangrove ou au contraire à une trentaine d’espèces de forêt dense. Tempérament : sciaphile ; zones marécageuses. Plantule : Type VII. La gousse uniséminée reste au sol. L’épicotyle produit des feuilles alternes simples (alors que les feuilles de l’arbre sont composées). Les pétioles longs, sont épaissis à leurs deux extrémités. Les gousses discoïdes sont disséminées par l’eau douce. Aucune germination n’a été observée chez des graines transportées par l’eau de mer.
Usages : Le bois brun clair a peu d’usages (d = 0,6) ; peu résistant, non durable, bleuit facilement ; le bois léger des contreforts a été utilisé par les pêcheurs comme flotteurs (d = 0,3). L’exsudat rouge sang (sangre de drago, sang dragon) était autrefois utilisé comme hémostatique et astringent.
Distribution générale : Jamaïque (rare), Hispaniola, Puerto Rico, Trinidad ; Amérique tropicale continentale, du SE Mexique (Yucatan) jusqu’au Venezuela, Colombie, Brésil, Guyanes.
Distribution aux Petites Antilles : Guadeloupe (Basse-Terre et Grande-Terre), Dominique, Martinique, Ste- Lucie, St Vincent, Grenade.
Matériel examiné : G : ROLLET 1129, Grande Rivière à Goyaves, 0 m (GUAD) ; ROLLET 1369, embouchure Rivière Bananier (GUAD) ; ROLLET 1430, sortie Goyave côté Pointe-à-Pitre, 0 m (GUAD). D : CHAMBERS 2601, Eden River (P), cité par NICOLSON and al. ainsi que 7 autres spécimens. M : HUC 1182, entre Le Robert et la Trinité, 0 m, la seule station de Martinique (GUAD).
Observations : MG : Très commun (Rivière du Vieux-Fort, Ravine St Louis “Les Sources”) (ROLLET). SL : Marigot Bay, au Sud de Castries (V. Slane) ; Fond d’Or Bay, 2 km N Dennery (ROLLET).
Bibliographie : (*Iconographie ; **Couleur). ADAMS 1972 ; ALLEN* 1956 ; BARKER & DARDEAU 1930 ; BEARD 1944 ; BRITTON & WILSON 1924 ; DUSS 1897 ; FAWCETT & RENDLE* 1920 ; FIARD** 1992 ; FOURNET* 1978 ; GOODING and al. 1965 ; HOWARD* 1988 ; JACQUIN* 1763 ; LIOGIER* 1985 ; LITTLE & WADSWORTH*
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1964 ; MARSHALL 1939 ; NICOLSON and al.1991 ; POUPON & CHAUVIN 1983 ; STANDLEY 1931.
Anatomie du bois
- (3)-8-9-15-30-33-39-(51)-53-58-65-70 (Voir la signification des codes)
- Bois parfait blanc beige à peine teinté de rosé mais pouvant être rouge sombre dans certains nœuds ou après d’anciennes blessures, tendre et léger (0,40-0,55 g/cm3), à grain moyen à grossier, maille très fine imperceptible, étagement des éléments visible.
- Pores disséminés, isolés ou accolés radialement par 2 ou 3, au nombre de 3 à 6 par mm2, distincts à l’œil nu (diamètre moyen de 130 à 20 μm). Perforations des éléments vasculaires uniques ; ponctuations intervasculaires ornées, de 5 à 7 μm de diamètre.
- Parenchyme très longuement aliforme et anastomosé apparaissant le plus souvent en lignes épaisses reliant les pores. Lignes terminales souvent visibles. Files de cellules étagées, composées de 2 éléments, dont certains recloisonnés et cristallifères.
- Rayons étagés, 1-sériés, au nombre de 13 à 16 par mm, de structure homogène. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux intervasculaires.
- Fibres à ponctuations simples