Prunus myrtifolia (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Prunus myrtifolia (L.) Urb.
Synonymies
- Celastrus myrtifolius L.,
- Prunus sphaerocarpa Sw.
Noms vernaculaires
- Créole : bois noyo [bwa-noyo].
- Wayãpi : kunawalu’ɨ.
- Palikur : kunau
- Portugais : virarú, marmelo-bravo.
Écologie, morphologie
Grand arbre rare de la forêt primaire ; il semble plus fréquent dans les milieux plus ouverts du Brésil central et méridional.
Collections de référence
Grenand 157 ; Jacquemin 1696 ; Oldeman 2731 ; Prévost et Grenand 3229 ; Prévost et Sabatier 2799.
Emplois
Cet arbre connu pour ses propriétés odoriférantes (odeur d’amande amère de l’écorce) a peu retenu, sans doute en raison de sa rareté, l’attention des populations des Guyanes pour ses propriétés médicinales. Les Wayãpi introduisent un tampon d’écorce grattée dans les nids d’abeilles sauvages (Melipona spp.), ce qui les engourdit et facilite la récolte du miel.
La décoction de l’écorce grattée est un remède pectoral utilisé contre le rhume. Elle est bue et frottée sur le front.
Chez les Palikur, on prélève une bande d’écorce que l’on amarre autour du bras. Au bout d’une journée, on obtient une marque qui brûle comme du piment : c’est un charme contre la malchance à la chasse. Les amandes brûlées protègent les demeures contre les maladies.
Étymologie
- Créole : de bois, « arbre » et noyo, « noyau », ainsi nommé en raison de l’odeur d’amande amère dégagée par l’écorce (cf. Tanaecium nocturnum, Bignoniacées).
- Wayãpi : de kunawalu, « rainette de Goeldi (Phrynohyas resinifitrix) » et ɨ, « arbre ». « arbre de la rainette de Goeldi », en raison de l’association écologique et mythologique entre l’arbre, l’animal et les abeilles mellifères.
- Palikur : kunau est aussi le nom de la rainette de Goeldi [1].
Chimie et pharmacologie
Les écorces renferment des hétérosides cyanogénétiques qui leur confèrent leur odeur d’amande amère si caractéristique.
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- ↑ Les Wayãpi et les Palikur disent aussi que la rainette de Goeldi fait son nid dans les creux de cet arbre et amasse des boulettes faites avec les sécrétions du tronc. CORRÊA ([1926] III, 1984) indique que cette espèce est utilisée (feuilles et écorces) pour soigner la toux et l'asthme dans le sud du Brésil.