Tanaecium nocturnum (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Tanaecium nocturnum (Barb. Rodr.) Bureau et K. Schum.
- Nom accepté : Bignonia nocturna
Synonymie
- Osmhydrophora nocturna Barb. Rodr.
Noms vernaculaires
- Créole : liane noyo [yann-noyo].
- Wayãpi : kulemo.
- Palikur : ihip kunau.
- Portugais : curimbó.
Écologie, morphologie
Liane assez fréquente de forêt primaire, à odeur caractéristique d’amande amère.
Collections de référence
Grenand 267 ; Jacquemin 1567, 2343 ; Moretti 1181 ; Oldeman et Sastre 109.
Emplois
- Cette liane nous a été donnée comme efficace contre les affections pulmonaires par certains Créoles, habitants de Saül d’origine sainte-lucienne. Ces derniers prennent l’écorce de tige en macération dans du lait qu’elle parfume.
- Chez les Wayãpi, l’écorce est préparée en décoction. Le liquide est utilisé comme remède en lavage externe contre les éruptions cutanées (kulu) [1]. Il est également bu et sert à laver le front contre le rhume (hypotensif ?). Les feuilles froissées et fourrées dans les nids de Mélipones (abeilles mellifères) servent à endormir les insectes dont on convoite le miel [2]. Selon une variante, on râpe l’écorce de tige dans une calebasse. L’odeur qui s’exhale est soufflée en direction de l’entrée du nid et suffit à endormir les abeilles.
- Les Palikur, de façon très proche des Wayãpi, utilisent la décoction des feuilles et des tiges en lavage externe contre les céphalées.
Étymologie
- Créole : liane noyo, du français « noyau », essence à odeur d’amande amère.
- Wayãpi : kulemo, de kule, « perroquet Amazona farinosa » et lemo, « pénis » ainsi nommé en raison de la forme de la fleur.
- Palikur : ihip kunau, de ihip, « liane » et kunau, « arbre Prunus myrtifolia », car les écorces des deux espèces ont la même odeur d’amande amère.
Chimie et pharmacologie
Tous les organes se sont avérés riches en hétérosides cyanogénétiques. L’hydrolyse de ces hétérosides libère de l’acide cyanhydrique. C’est ce qui se passe lorsque l’on froisse des feuilles ou que l’on écorce cette liane et explique l’action de cette plante sur les abeilles. Le constituant principal représentant 96 % de l’essence de noyau est l’aldéhyde benzoïque (GOTTLIEB et al., 1981).
Tests chimiques en fin d’ouvrage.
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- ↑ Cette utilisation est également connue chez les Aluku (FLEURY, 1991), Les Tacana de Bolivie se servent des feuilles pour soigner les blessures et la leishmaniose (BOURDY et al., 2000),
- ↑ L'usage comme insecticide et en particulier pour récolter le miel des Mélipones a aussi été observé chez les Kayapo (KERR et POSEY, 1991). PRANCE et al. (1977) rapportent que les Indiens Paumari utllisent les feuilles de cette espèce comme hallucinogène.