Nerium oleander

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Nerium oleander L.

alt=Description de l'image Nerium oleander2.jpg.
Ordre Gentianales
Famille Apocynaceae
Genre Nerium

2n =

Origine : Méditerranée jusqu'à l'Inde

sauvage et cultivé

Français laurier-rose
Anglais oleander


Résumé des usages
  • plante très toxique, mortelle pour l'homme et le bétail
  • parasiticide, raticide
  • très plantée comme ornementale,
    elle supporte toutes les avanies urbaines
  • plante de haie
  • médicinale


Description

  • arbuste de 1-4 mètres, glabre, ramifié, à latex
  • feuilles opposées ou ternées, coriaces, longuement lancéolées aiguës, entières
  • fleurs en nombreux corymbes terminaux
  • fleurs roses, rouges, saumon, jaunes, blanches, grandes, odorantes, à 5 pétales ou doubles
  • fruit : gousse cylindrique, longue, striée
  • graines poilues, à aigrette rousse

Noms populaires

français laurier-rose
anglais oleander
allemand Oleander, Rosenlorbeer
néerlandais oleander
italien oleandro
espagnol adelfa
portugais oleandro, loendro, loandro, aloendro
catalan baladre, diva, llorer rosa
arabe الدفلى - al-difla
grec πικροδάφνη - pikrodhafni, ροδοδάφνη - rodhodhafni
turc zakkum (Wikipedia), zekkum, zikim (Bedevian)

Classification

Nerium oleander L. (1753)

synonymes :

  • Nerium indicum Mill. (1768)
  • Nerium odorum Aiton (1789)

Cultivars

Histoire

L'origine exacte de l'espèce est inconnue.

La description de Dioscoride est excellente, et montre que les Grecs anciens connaissaient bien la plante.

Nêrion (νήριον), également appelé "arbre aux roses" (rhododendron - ῥοδόδενδρον) ou encore laurier-rose (rhododaphnê - ῥοδοδάφνη) : arbuste bien connu, à feuilles plus longues, plus épaisses et plus rudes que celles de l'amandier, à fleur rose et fruit en forme de corne <qui>, ouvert, <se montre> plein d'une substance laineuse semblable aux pappus des chardons ; la racine se termine en pointe et elle est longue, de saveur salée. Il pousse dans les parcs, sur le littoral et le long des cours d'eau.
La fleur et les feuilles ont un effet délétère sur les chiens, les ânes, les mulets et la plupart des quadrupèdes, et un effet salutaire sur les hommes, prises en boisson avec du vin contre les morsures d'animaux sauvages, surtout si on y mélange de la rue. Elles sont mortelles pour les animaux faibles comme les chèvres et les moutons, même s'ils <n'> en boivent <que> l'infusion. (Dioscoride, 4.81. - trad. Suzanne Amigues) (voir le texte grec).

Usages

Sa toxicité pour les mammifères est connue depuis l'Antiquité.

Des soldats de Napoléon seraient morts en Espagne pour avoir fait des brochettes avec des tiges de laurier-rose. Fournier (Le Livre des plantes médicinales, 1948) l'écrit, mais j'ignore quelle est sa source. Le site anglais Snopes considère que c'est une légende urbaine : Oleander Poisoning. Did a troop of Boy Scouts die after roasting hot dogs on oleander branches? En traversant l'Atlantique, les soldats sont devenus des scouts, et les brochettes des hot-dogs. Apparemment, des chercheurs ont fait l'expérience de faire griller des hot-dogs avec des tiges fraîches ou sèches, écorcées ou non... et ont trouvé que la teneur en toxique n'était pas suffisante pour tuer un humain ! MC

In tropical and subtropical countries widely distributed. Frequently cultivated as ornamental resp. planted as fence or windbreak. Flowers and leaves are used medicinally (in Transcaucasia for this purpose cultivated). In S Europe used as rat poison.

Mansfeld.


La toxicité du « laurier rose » est bien établie contrairement à ses propriétés diurétiques et cardiotoniques.

Contenant des principes actifs semblables à la digitaline, cette espèce est depuis longtemps considérée comme étant un cardiotonique très puissant (TROTTER, 1915). Cette propriété est également relevée par BOUQUET (1921) qui signale de plus qu'au Maroc :

  • les feuilles fraîches sont appliquées sur les tumeurs indurées pour en activer la suppuration,
  • les feuilles écrasées et mélangées à du miel sont employées contre la gale,
  • les fumigations de rameaux, feuilles, fleurs et fruits sont recommandées contre les maladies de la matrice et les hémorroïdes.
  • l'eau distillée de fleurs est réputée pour les soins du visage et de la chevelure.

Les mêmes vertus sont rapportées par GATTEFOSSÉ (1921) qui précise cependant que l'emploi de cette espèce est délicat en raison même de sa toxicité.

En médecine traditionnelle on relève encore (DORVAULT et WEITZ, 1945), en Algérie, l'emploi du suc des feuilles en gargarisme contre les maux de dents.

Les feuilles contiennent un hétéroside cardiotonique (PARIS et DILLEMAN, 1960).

En usage externe, la poudre est un parasiticide utilisé contre la gale, les teignes et employé comme raticide du fait de ces propriétés irritantes et sternutatoires, rapportent PARIS et MOYSE (1971) qui soulignent que l'oléandrine es aussi cardiotonique et diurétique.

Brièvement, LEMORDANT et al. (1977) rappellent les propriétés diurétiques, tonicardiaques et toxiques de cette espèce (ar. : defla).

La toxicité indiscutable pour le chameau, signalée par BURGEMEISTER (1975) était déjà établie par CAUVET (1925) qui précisait que cette plante (ar. = defla) est l'un des plus redoutables poisons végétaux dont les feuilles contiennent un principe (l'oléandrine) toxique cardiaque aussi puissant que la strychnine puisque même l'eau des ruisseaux où les feuilles tombent et séjournent est délétère.

Le Floc'h, 1983, Ethnobotanique tunisienne, 194-195.



Références

  • Bretzl, H., 1903. Botanische Forschungen des Alexanderzuges. Leipzig. parle du Nerium indicum p. 263-266.
  • Dambourney, Louis-Alexandre, 1786. Recueil de procédés et d'expériences sur les teintures solides que nos végétaux indigènes communiquent aux laines & aux lainages. Paris, De l'imprimerie de Ph.-D. Pierres, premier imprimeur ordinaire du roi. 407 p. Voir sur Pl@ntUse

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