Mimosa polydactyla (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Mimosa polydactyla Humb. et Bonpl. ex Willd.
Synonymie
- Mimosa hexaphylla Salzm. ex Benth.
Noms vernaculaires
- Créole : radié lan mort [radjé-lanmò].
- Wayãpi : yɨwã yɨ [Le deuxième ɨ barré surmonté d'un tilde].
- Palikur : miavan kat.
- Français : sensitive
- Portugais : malícia, malícia-das-mulheres, maria-fecha-porta, juquiri.
Écologie, morphologie
Plante rampante de la végétation rudérale.
Collections de référence
Grenand 663, 957.
Emplois
Chez les Wayãpi, en temps de guerre, les villageois touchaient les sensitives, qui ne poussent chez eux que près des zones habitées ; les bras des ennemis qui passaient là étaient censés se contracter, telles les folioles de la plante se repliant sur leur rachis, les rendant inoffensifs.
Les Palikur préparent une décoction de cette espèce associée à des fragments de vieux balais et à la plante Scoparia dulcis (Scrophulariacées), décoction avec laquelle on se lave entièrement. Lorsqu’une personne vient vous chercher noise, elle devient soudainement impuissante à agir en votre présence. Les femmes préparent avec les feuilles de cette plante, celles de Leonotis nepetifolia (Lamiacées) et les graines de citron vert enfermées dans une pochette de tissu rouge, un talisman contre le viol.
Étymologie
L’ensemble des populations de Guyane et des pays voisins a noté la contraction des folioles au moindre toucher, d’où des appellations très imagées comme « herbe de la mort » en créole ou « ruse des femmes » en portugais.
Les populations amérindiennes vont plus loin encore, puisqu’elles attribuent à ces espèces des propriétés magiques.
- Wayãpi : de yɨwã, « bras » et yɨ [Le ɨ barré surmonté d'un tilde], « se contracter », cf. supra.
- Palikur : miavan, « qui se ferme », kat, « tige ».