Krugiodendron ferreum (Rollet, Antilles)

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Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006

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Planche 192 : RHAMNACEAE. III. Krugiodendron ferreum. A. Rameau fructifié. B. Feuille. C. Plantules. D. Écorce (coupe transversale).

tranche

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Krugiodendron ferreum (Vahl) Urb. Symb. Antill. 3 : 314 (1902).

Basionyme : Rhamnus ferreus Vahl (1793).

Synonymes : Myginda integrifolia Poiret (1797) ; Zizyphus emarginatus Sw. (1806) ; Ceanothus ferreus ( Vahl) DC (1825) ; Condalia ferrea (Vahl) Griseb. (1860) ; Crossopetalum integrifolium (Poiret) Kuntze (1891) ; Rhamnidium ferreum (Vahl) Sarg. (1891).

Noms vernaculaires : Fr : Petit bois de fer, Bois de fer blanc (Guadeloupe) ; Bois de fer, Petit feuille (Martinique) ; Bois fer (Marie-Galante) ; Bois de fer (Haïti) ; Bois de fer noir (Désirade). A : Ironwood (St Vincent, Puerto Rico) ; Black ironwood (Florida) ; Badjob (St Vincent). Esp : Palo de hierro, Quiebrahacha (Grandes Antilles, Amérique centrale).

Description : Arbre de forêts semi-décidues et de fourrés secs, dépassant 10 m de haut et 30 cm de diamètre (31 cm, Mts Caraïbes) et probablement beaucoup plus, mais a été surexploité (50 cm de diamètre à Hispaniola in LIOGIER). Pied : pas de pattes. Écorce : épaisseur totale 9 à 10 mm (diamètre 21 cm) ; 14 à 15 mm (diamètre 29 cm). Aspect externe : gris cendré (à brun rougeâtre) ; profondément fissurée anastomosée (type Robinia ou Tabebuia) ; l’aspect rappelle le chêne d’Europe sur les jeunes diamètres ; plus ou moins quadrillée par endroits. Rhytidome : épais, non caduc, 7 à 8 mm ; liège corné, très dur, marron ; face interne marron ; démasclé : pourpre foncé. Écorce vivante : tranche de couleur variable : vieux rose, orange carminé à acajou, plutôt grumeleuse ; çà et là rayons blancs élargis en entonnoir (sous le fond des fissures) et petits massifs blancs irrégulièrement disséminés dans la masse, quelquefois en petites bandelettes circummédullaires. Aubier : jaune clair, très dur, grain fin, rayons invisibles, parenchyme en manchon fin ; fibre du bois sinueuse-ondulée. Bois de cœur noir, lourd (1,32 à 1,42), sec à l’air (RECORD) ; un des bois les plus lourds du Monde (le plus lourd des U.S.A.) et de Puerto Rico (LITTLE & WADSWORTH, p. 320). Feuilles : subopposées, entières, foliacées, ovales-elliptiques, simulent des feuilles de Myrtacée et souvent confondu par un examen superficiel. Phénologie : sempervirent. Fleurs en janvier, avril, mai, novembre (ROLLET, BARRIER, DUSS, FOURNET). Fruits en mars, octobre. Habitat : du bord de mer jusqu’à 350 m (Mts Caraïbes, Guadeloupe) et 400 m (Morne Gardier, Martinique), assez commun dans les fourrés xérophiles côtiers ou voisins des côtes sur calcaires de zone sèche, mais aussi, quoique moins abondant, sur roches volcaniques (pluviométrie de 1200 à 1500 m) ; 400 m sous le vent (inventaires carte écologique Guadeloupe). Tempérament : xéro-sciaphile ; ou tout au moins semi-héliophile : la régénération existe en sous-bois et tolère donc un certain couvert. Plantule : Type I (II). Les cotylédons succulents, blanchâtres, tombent très rapidement et sont rarement observables dans la nature. La racine primaire est noire. Des feuilles sont pourvues de très petites stipules. Le plan du limbe est ondulé vers les marges. En général, les feuilles ne sont pas exactement opposées.

Usages : Bois très dur mais flexible, grain très fin, très durable ; manchisterie (DUSS, p. 93) ; objets tournés, sculpture (STEHLÉ, Classif. 1941) ; charbon de bois à Marie-Galante. Fruit consommé par les perroquets à St Vincent.

Distribution générale : Sud Floride, Florida Keys, Bahamas, Cuba, St Domingue, Puerto Rico ; Iles Vierges ; Curaçao, Amérique centrale, du Sud Mexique au Honduras.

Distribution aux Petites Antilles : Toutes les îles sauf Saba, Nevis, Montserrat, Barbade, Grenade.

Note : signalé à Barthélemy par Wikström (1826), non retrouvé par QUESTEL (1941) mais récolté par LE GALLO sur plusieurs Mornes.

Matériel examiné : Ag : altitude 5 m (FIARD & ROLLET). SM : Mullet Pond, Pic Paradis (BOLDINGH) ; Cole Bay Hill (STOFFERS). SB : base Morne Grand Fond, 120-200 m (FIARD & ROLLET). SE : Quill, sommet, 380-400 m ; Little Mountain, 40-100 m ; aussi 80 à 270 m (STOFFERS). SK : péninsule orientale, 0-100 m (FIARD & ROLLET). Ba : çà et là dans le fourré épineux du plateau NE (DAVID & ROLLET), 10 cm de diamètre. At : Boggy Peak, 350 m (ROLLET) ; Sugar Loaf, 300 m ; Darkwood, 0-50 m ; Wetherills Estate, 0-50 m ; Willikie, 0-50 m ; Mount Thomas, 0-70 m (DAVID & ROLLET). BT : DUSS 529, Vieux-Fort (P) ; Perrottet s.n. Pointe-à-Pitre (P) ; HUC 1091, Monts Caraïbes 200 m (GUAD) ; ROUSTEAU 234, Mts Caraïbes (GUAD) ;

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ROLLET 692, Mts Caraïbes (GUAD). GT : QUESTEL 2447, Grande Ravine Gosier (P) ; ROLLET 464, Porte d’Enfer (GUAD) ; ROLLET 1085, entre Anse Bertrand et Grande Vigie alt. 30 m (GUAD). Dé : BARRIER 2937, 3290, Plateau 100 m (GUAD) ; chemin de la Montagne, Ravine Maître Pierre, 100 m de Baie Mahault, 150 m ; Ravine Cybèle, 100 m ; Ravine de la Rivière, 50 m ; pentes côte NW ; Plateau, 200 m (DAVID & ROLLET). MG : très commun, présent en 18 stations sur 27 observées, sous-bois de forêt sèche, flancs des ravines et des Barres (ROLLET). M : TERRASSON 86, s.loc. (P) ; sur les Mornes calcaires de St Anne ; Morne Baguidi ; Anses d’Arlets (FIARD). SL : Petit Piton, 250 m (FIARD & ROLLET).

Bibliographie : (*Iconographie). BRITTON* 1908 ; DUSS 1897 ; FAWCETT ET RENDLE* 1926 ; FOURNET* 1978 ; HOWARD 1952, 1989 ; LE GALLO & MONACHINO 1956 ; LIOGIER* 1982 ; LITTLE & WADSWORTH* 1964 ; QUESTEL 1941 ; RECORD 1939 Trop. woods 58/ ; SARGENT* 1905 ; STEHLÉ 1941 Classif. ; STOFFERS 1984 ; TOMLINSON* 1980.

Anatomie du bois

coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

• 1-5-27-28-31-39-51-55-56-57-(62)-66-(67)-68 (Voir la signification des codes)
• Bois parfait marron ou brun rouge avec des veines plus sombres, bien différencié de l’aubier blanc jaunâtre, très dur et très lourd (1,00 à 1,25 g/cm³), à grain très fin.
• Pores disséminés, souvent accolés radialement par 2 à 4, au nombre de 50 à 100 par mm², non distincts à l’œil nu (diamètre moyen de 40 à 60 μm) obstrués par des dépôts brun rouge. Perforations des éléments vasculaires uniques ; taille des ponctuations intervasculaires de 3 à 5 μm.
• Parenchyme peu abondant, en manchon mince, parfois incomplet autour des pores. Files de cellules composées de 2 à 4 éléments contenant sporadiquement quelques cristaux.
• Rayons 2-sériés, au nombre de 14 à 17 par mm, de structure hétérogène : cellules couchées au centre et 2 à 6 rangées de cellules carrées aux extrémités. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux intervasculaires. Cristaux gros et nombreux.
• Fibres à ponctuations très finement aréolées.