Iklîl el-malik (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : [[]]
- ISHAK IBN AMRAN. C’est une plante qui a des feuilles arrondies en forme de monnaie, vertes et molles, des rameaux très grêles et dénués de feuilles, cède une gousse. Elle donne une fleur jaune et petite, à laquelle succède une gousse, xxx, grêle et arrondie, ressemblant à un bracelet d’enfant, et renfermant une graine petite, arrondie, plus petite qu’une graine de moutarde. Cette sorte d’ombelle est la partie employée, à cause de ce qu’elle contient. — EL-GHAFEKY. A propos de cette plante, il y a beaucoup de divergences, à ce point que sa détermination n’est pas bien positive. Toutefois, l’espèce mentionnée par Ishak Ibn Amrân est pour moi la meilleure, celle qu’on doit préférer à toutes les autres espèces employées chez nous. C’est une plante dont la saveur incline à l’amertume et dont l’odeur a de l’arôme. Ce que l’on emploie surtout chez nous, c’est une plante connue sous le nom de karna’la, xxx, à fleurs larges à peu près comme celle du plantain, portant une ombelle contournée, réclinée, grande, partie de blanc, de vert et de pourpre, donnant des graines plus petites que celles du fenugrec. Cette plante est visqueuse et n’a ni saveur ni odeur. Il y a des gens qui emploient une autre plante à rameaux grêles et étalés sur la terre, portant des feuilles pareilles à celles du tribulus. Le fruit ressemble à des cornes arrondies, pareilles à des cornes de bœuf, réunies au nombre de six ou sept, contenant une graine petite, semblable à celle du fenugrec. On prétend que le mélilot employé à Alexandrie est une plante aromatique, de grande taille, avec des feuilles pareilles à celles de la luzerne, xxx, ayant quelque chose de l’odeur de figue et une fleur jaune pareille à ce ver jaune que l’on trouve sous la terre.
- L’AUTEUR. De nos jours on ne connaît nullement cette espèce à Alexandrie. Seulement, l’espèce que l’on y emploie aujourd’hui, de même qu’en Egypte et en Syrie, en remplacement du mélilot, est l’espèce dont le fruit ressemble à des cornes de bœuf : c’est cette espèce que l’on emploie le plus. La meilleure description qu’on en ait donnée est celle d’Avicenne quand il dit qu’elle a la couleur de la paille, la forme d’un croissant et une consistance ferme nonobstant sa légèreté.
- Dioscorides, III, 41. Le mélilot, mélilotos, xxx (c’est-à-dire l’iklil el-malik), se trouve dans le pays de Carthage, et d’une excellente espèce. Il a la couleur du safran et son odeur aromatique. Il croît aussi dans la Campanie et près de Nole : celui-ci ressemble au fenugrec et n’a que peu d’odeur.
- GALIEN, livre VII. Ce médicament jouit de propriétés complexes. En effet, il a de l’astringence et il est en même temps résolutif et maturatif, par la raison que dans sa composition les éléments chauds l’emportent sur les éléments froids.
- DIOSCORIDES. Le mélilot a de l’astringence. Il ramollit les abcès chauds qui surviennent aux yeux, à la matrice, au siège, aux testicules: à cet effet, on le mélange avec du suc de raisin cuit, pour en faire des onctions et des applications. Parfois on lui associe du jaune d’œuf, de la farine de fenugrec, de la farine de graine de lin, de la poussière de moulin, du pavot, de la chicorée ou, autrement, de l’endive. Employé seul avec de l’eau, il est salutaire contre les ulcères malins que l’on appelle faveux. Mélangé avec de la terre de Chio ou de la noix de galle dans du vin, on en fait avec succès des onctions sur les ulcères mous de la tête. Employé cuit ou cru avec du vin et associé à quelqu’une des substances dont nous avons parlé, il calme les douleurs de l’estomac. Si l’on en exprime le suc et qu’on le mélange à de l’extrait de raisin, et que l’on en fasse des injections dans les oreilles, il en calme les douleurs. Employé en onctions sur la tête avec du vinaigre et de l’huile de rose, il calme la céphalalgie.
- RAZES. Le mélilot est chaud. Il ramollit les tumeurs indurées des articulations et des viscères.
- SOFIAN L’ANDALOUS. Il est utile contre les tumeurs du foie et de la rate, employé en cataplasme avec de l’absinthe.
- BADIGHORAS. Il a la propriété de fondre les tumeurs. Quand il fait défaut, on le remplace par son poids de camomille.
On s’accorde à considérer le mélilot de Dioscorides comme le Melilotus officinalis des modernes, mais on ne saurait déterminer ses variétés, tant celles de l’auteur grec que celles des auteurs arabes. Les mots iklil el-malik signifient couronne de roi. Dans l’extrait d’Ishâk ibnn Amrân nous avons rendu les mots, xxx xxx, par « dénué de feuilles. » Peut-être faut-il traduire par «peu garni, », xxx signifiant, en anatomie et en physique, « raréfié, spongieux. « Voy. Abulcassis, éd. Channing, p. 174. Les traducteurs allemands n’ont pas compris le mot qurṭ, cité par Ibn el-Beïthâr. Dietz y a vu le porreau et Sontheimer l’acacia, tandis qu’il s’agit de la luzerne ou d’une de ses variétés encore aujourd’hui appelée de ce nom d’après le Dictionnaire de Bochtor.