Iklîl el-djebel (Ibn al-Baytar)

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Iklîl el-malik
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Ictamect


129 - Iklîl el-djebel, ROMARIN.


Nom accepté : Rosmarinus officinalis

  • C’est une plante bien connue en Espagne, où l’on s’en sert pour allumer les fours. Elle croît surtout sur les montagnes et dans les terrains graveleux, peu riches en terre. A Alexandrie, on la cultive beaucoup dans les jardins, à titre de plante aromatique. Elle a les mêmes caractères extérieurs que celle d’Espagne. Les parfumeurs en font commerce. Au Caire, on considère sa feuille comme étant le cardamine, xxx, ce qui est une erreur, attendu que le cardamine est une fleur et que notre substance est une feuille. Le Chérif, en traitant de cette plante dans son livre des Simples, lui a attribué les propriétés d’un autre médicament mentionné par Dioscorides en son troisième livre et connu en grec sous le nom de libanotos. C’est là une erreur, puisque Dioscorides et Galien n’ont pas parlé du romarin. Sachez-le bien.
  • EL-GHAFEKY. C’est une plante connue de tout le monde. Elle croît dans les montagnes et atteint la hauteur d’une coudée. Sa feuille est allongée et mince, à l’instar de la rue, épaisse et noirâtre. Son bois est rude et résistant. A la naissance des feuilles sort une fleur petite, mêlée d’azur et de blanc. Le fruit est dur. Une fois sec, il se divise et laisse échapper des graines plus petites que la moutarde. La feuille a de l’âcreté, de l’amertume et de l’astringence. Son odeur est agréable. Elle est chaude et sèche au troisième degré. Elle provoque l’écoulement de l’urine et des règles. Elle est carminative. Elle résout les obstructions du foie et de la rate, purifie le poumon, est utile contre les palpitations, l’asthme, la toux et l’hydropisie ascite. Chez nous, en Espagne, les chasseurs en mettent dans le ventre des animaux qu’ils ont tués, après en avoir retiré les entrailles, pour arrêter le développement de la putréfaction.

Nonobstant les dénégations d’Ibn el-Beïthàr, on s’accorde généralement à reconnaître que Dioscorides a connu et mentionné le romarin sous le nom de libanotis. Ce qui a déterminé l’opinion d’lbn el-Beïthâr, c’est que sous le nom de libanotis Dioscorides parle de plusieurs plantes différentes, que l’on range habituellement sous trois paragraphes distincts. C’est la dernière espèce que l’on considère comme identique avec le romarin. Il est même facile de reconnaître chez Dioscorides certains caractères produits par Ghafeky. Ainsi on lit chez le premier : « C’est une plante qui a des rameaux grêles, entourés de feuilles petites, épaisses, longues et grêles. » Forskal n’en parle pas dans sa Flore d’Egypte ; cependant nous trouvons, dans le volume de l’Egypte moderne de l’Univers pittoresque, le romarin mentionné sous les noms de klîl et aselbân. Le romarin porte encore en Algérie le nom de klîl, concurremment avec celui d’azîr. Dans la traduction arabe de Dioscorides on lit en note marginale : « Théopbraste prétend que cette plante croit avec la bruyère. » On lit aussi le synonyme kondouriya et l’expression dite latine touîna, xxx. (Voyez le n° 2051.) Les Arabes ont confondu le cardamome avec la cardamine.