Hedyosmum arborescens (Rollet, Antilles)

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Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006

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Planche 44 : CELASTRACEAE. VII. Shaefferia frutescens. A. Rameau fructifié. B. Feuille. CHLORANTHACEAE. I. Hedyosmum arborescens. C. Rameau fleuri. D. Feuille. E. Plantule (détails). F. Écorce (coupe transversale).

tranche

Hedyosmum arborescens Sw. Prodr., : 84 (1788).

Synonymes : Tafallaea arborescens (Sw.) Kuntze (1891).

Noms vernaculaires : Fr : Bois fragile (Guadeloupe) ; Bois de l’eau (Martinique) ; Bois senti (Guadeloupe, Martinique). A : Wild pepper (Nevis). Esp : Azafrán (Puerto Rico).

Description : Arbuste ou petit arbre dépassant rarement 10 m de haut et 20 cm de diamètre. Pied : Racines aériennes fines, cylindriques, nombreuses en arcs-boutants, 2 m de hauteur. Très larges rayons dans le bois. Écorce : épaisseur totale 4-5 mm pour un diamètre de 11 cm. Aspect externe : brun clair à gris verdâtre ou jaunâtre, fissurée longitudinalement, rugueuse par grandes lenticelles noires, en boutonnières, en lignes sinueuses plus ou moins interrompues, verticales. Rhytidome : 0,2 mm. Écorce vivante : section transversale : larges rayons en entonnoir, souvent complètement confluents formant une zone externe blanc vert clair molle, humide ; zone interne jaunâtre avec étroits secteurs de phloème, hyalins, courts. Blanchis vert foncé à l’extérieur puis blanc verdâtre à jaunâtre, s’oxyde rapidement en orange vif ; forte odeur, mélange eau de Cologne et citron vert (cf. nom vernaculaire). Aubier : blanc orangé, devient orange vif ; grain grossier, rayons larges. Rameaux : très cassants d’où le nom vernaculaire. Feuilles : simples, opposées-décussées, dentées, crassulescentes, fragiles, très cassantes, 7-15 × 3-5 cm ; forte odeur de Cologne ; stipules connées en gaine ; feuilles souvent mangées par les insectes. Fleurs : plantes dioïques ; inflorescences axillaires ou terminaux ; fleurs mâles en chatons longs de 2-3 cm ; fleurs femelles en glomérules de 2-4. Une seule étamine longue d’env. 2 mm. Fruits : drupes rouges, longues de 3-4 mm ; graine trigone, atteignant 2 mm de long. Phénologie : sempervirent. Fleurs : septembre à novembre. Fruits en novembre. Fleurs et fruits toute l’année (LITTLE & WADSWORTH). Habitat : commun en forêt d’altitude entre 500 et 1050 m (Nez Cassé, Trace Victor Hugues, Guadeloupe), accompagnant souvent les fourrés à Clusia jusqu’à 900 m (Freshwater Lake, Dominique). Jusqu’à 1200 m (Catherine Peak, Jamaïque). Tempérament : hygrophile ; semble plutôt sciaphile ; se multiplie spontanément par bouturage de fragments de tiges. Plantule : Type II. Les nœuds foliaires et cotylédonaires sont épaissis et les bases pétiolaires engainantes. Les limbes relativement épais et fortement dentés ne laissent distinguer que la nervure principale. Chez les cotylédons la nervure atteint un très petit mucron apical. L’hypocotyle semble en partie prostré. Des racines aériennes apparaissent souvent même chez le très jeune individu. L’espèce se multiplie intensément par bouturage spontané des rameaux cassés.

Usages : Espèce aromatique dans toutes ses parties (feuilles, écorce, bois, racine) ; ne semble pas utilisée aux Petites Antilles ; les jeunes pousses et feuilles sont utilisées à la Jamaïque, antispasmodiques et digestives (DUSS).

Distribution générale : Grandes Antilles ; Petites Antilles, Trinidad, Brésil.

Distribution aux Petites Antilles : Iles de l’arc interne (volcanique) sauf Saba, St-Eustache, Les Saintes, les Grenadines et Grenade.

Matériel examiné : BT : CLAIRON 2629, As de Pique, 700 m (P) ; DUSS 484, Matouba, Bains Jaunes (P) ; JÉRÉMIE 967, Soufrière, Trace Victor Hugues, 900 m (P) ; JÉRÉMIE 1012, entre Bains Jaunes et Savane à Mulets, 980 m (P) ; ROLLET 745, 1179, Bains Jaunes et Soufrière, entre 800 et 950 m (GUAD) ; SASTRE et al. 2848, Pas du Roy, 900 m (P) ; SASTRE 2629, As de Pique, 700 m (P) ; SASTRE 2887, début Trace Victor Hugues (P). D : JÉRÉMIE 1093, Freshwater Lake, 730 m (P) ; JÉRÉMIE 1249, Laudat, Desolation Valley, 800 m (P). Fréquent en montagne entre 700 et 1350 m (NICOLSON). M : BÉLANGER 591, Champflore (P) ; HAHN 301, Calebasse (P) ; JÉRÉMIE 646, Trace des Jésuites 600 m (P) ; PRIVAULT 125, Plateau Larcher (P) ; SASTRE 6862, Morne Macouba 700-900 m (P).

Observations : M : Morne Rose 600 m ; Morne Jacob, Morne Bellevue, 700 m ; Route de la Trace, 650 m ; montée Chapeau Nègre, 750 à 850 m ; Morne Man Roy, 600 m (FIARD & ROLLET). SL : Vallée Canaries River, vers Mont Gimie (SLANE). Quilesse, 450 m ; Grand Magazin, 500 m (ROLLET).

Bibliographie : (*Iconographie). ADAMS 1972 ; BEARD 1949 ; BRITTON & WILSON 1924 ; FAWCETT & RENDLE* 1914 ; FOURNET* 1978 ; HOWARD* 1988 ; LITTLE & WADSWORTH* 1964 ; NICOLSON and al. 1991 ; SKUTCH* 1927.

Anatomie du bois

coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

• 1-26-(28)-35-37-38-47-50-52-54-55-61-66-70 (Voir la signification des codes)
• Bois parfait brun clair orangé, non distinctement différencié de l’aubier, tendre et léger (0,40-0,50 g/cm³), à grain plutôt grossier, à maille extrêmement large (1 à 4 cm).
• Pores disséminés, isolés ou accolés radialement par 2, au nombre de 8 à 15 par mm², non visibles à l’œil nu (diamètre moyen inférieur ou égal à 100 μm), parfois obstrués par des dépôts blancs. Perforations des éléments vasculaires en grille à 50-150 barreaux fins ; ponctuations intervasculaires scalariformes.
• Parenchyme très rare, limité à quelques cellules juxtavasculaires.
• Rayons 4- à 12-sériés, au nombre de 2 par mm (non compris les rayons 1-sériés plus ou moins nombreux), de structure très hétérogène : cellules carrées et dressées en mélange. Ponctuations radiovasculaires très allongées horizontalement ou scalariformes.
• Fibres cloisonnées à ponctuations simples ou imperceptiblement aréolées.